
 
peu de ressources pour s’adapter à ces changements. Ces problèmes nouveaux entravent les 
progrès qui ont été accomplis dans le passé pour la vie des plus démunis grâce aux efforts des 
Etats, des institutions internationales et des ONG.  
 
Les changements climatiques aggravent la pauvreté persistante dans la plupart des pays en 
voie de développement. Le nombre des victimes des catastrophes naturelles augmente. On 
estime  que  près  de  deux  milliards  de  personnes  dépendent  actuellement  d’écosystèmes 
fragiles des régions arides et semi-arides et risquent de subir ce que la littérature appelle un 
stress hydrique. En langage courant : ils ne disposent pas d’assez d’eau pour les besoins de la 
vie (on ne parle pas ici de l’irrigation). Il faudrait encore citer les populations qui vivent dans 
les  régions  des  deltas  des  grands  fleuves,  dans  les  régions  côtières  de  basse  altitude  qui 
constituent  des  zones  à  risque  ainsi  que  les  petites  îles  de  basse  altitude.  Ces  dernières 
catégories se montent à environ 600 millions d’habitants, soit près de 10% de la population 
mondiale.  
 
Ces phénomènes incitent un certain nombre de paysans des zones menacées à partir grossir 
les  bidonvilles  des  mégapoles  des  pays  en  développement  ou  à  émigrer  à  l’étranger.  On 
commence à parler de « réfugiés climatiques », bien qu’il n’y ait pas de statut juridique pour 
ces nouveaux réfugiés que certaines institutions estiment jusqu’à 200 millions à l’horizon de 
2050. 
 
Les  changements  climatiques  ont  également  de  graves  conséquences  sur  la  santé  car  ils 
compromettent  la  sécurité  alimentaire.  La  pénurie  d’eau  -l’eau  est  essentielle  en  matière 
d’hygiène-, tout comme l’excès en eau dû aux pluies torrentielles plus fréquentes, augmentent 
la charge de maladies diarrhéiques qui se répandent du fait de la contamination des aliments et 
de l’eau.  
 
Les conséquences des changements climatiques se font déjà sentir et iront croissants dans les 
années et décennies à venir. Ces conséquences négatives affectent tout le monde, mais pas de 
manière  égale.  L’aptitude  à  résister  aux  conséquences  négatives  dues  au  changement 
climatique dépend des capacités des personnes  affectées. Beaucoup de  gens dans les pays 
européens ressentent ce changement comme une réalité lointaine. Mais, pour les populations 
vulnérables de beaucoup de pays en développement, il s’agit d’une réalité qui affecte déjà la 
vie quotidienne. Il faut faire face aux conséquences sur le niveau de vie et sur la santé.  
 
Les  victimes  de  ces  changements  climatiques  sont  les  populations  des  pays  en 
développement qui en sont les moins responsables.  
 
Les victimes premières ne sont pas les premiers responsables, les premiers coupables. Voilà la 
situation  de  notre  monde  actuel.  Pour  se  prémunir  des  effets  négatifs  des  changements 
climatiques, ce sont les pays les plus riches qui disposent des ressources les plus importantes 
pour y faire face : ressources techniques et scientifiques pour trouver des parades, ressources 
intellectuelles, savoir faire pour s’adapter à la nouvelle situation, ressources financières pour 
investir dans les nouveaux secteurs d’une économie plus sobre en consommation d’énergie…