Analyse d’une politique de santé visant l’amélioration de
l’accès à un médecin de famille
Les guichets d’accès pour la clientèle orpheline au Québec
Roxane Borgès Da Silva
, Julie Fiset-Laniel
,
Archan Hazra
, Erin C. Strumpf 2,3
Sommaire exécutif
Afin d’accroître le nombre de personnes ayant un médecin de famille – nombre qui est
relativement faible au Québec – le ministère de la Santé et des Services sociaux a mis en place,
en 2008, les guichets d’accès pour la clientèle orpheline (GACO). La politique GACO avait pour
objectif d’améliorer l’accès à un médecin de famille de la population québécoise et, plus
particulièrement, d’améliorer l’accès des patients atteints de maladies chroniques et dont l’état
de santé nécessitait une prise en charge médicale et des soins continus. Nous avons évalué la
performance de ces GACO, pour l’ensemble des régions sociosanitaires (RSS) du Québec, en
termes de nombre de patients référés à un médecin de famille et de délais d’attente pour la
référence selon l’état de santé du patient. Pour ce faire, nous avons analysé les données
provenant des rapports administratifs du système d’information du guichet d’accès pour la
clientèle orpheline (SIGACO). Nous avons orienté notre analyse et interprété nos résultats en
utilisant un cadre de référence économique nous permettant de comprendre le comportement
des médecins, plus particulièrement, leur réponse à des changements d’incitatifs financiers
associés à la politique GACO survenus en novembre 2011.
Depuis 2008, les GACO inscrivent et réfèrent de plus en plus de patients et de plus en plus de
médecins y participent. En revanche, les délais moyens d’attente avant d’obtenir une référence
à un médecin de famille ont augmenté au cours du temps. Ceci est d’autant plus vrai pour les
patients ayant entrepris leurs démarches d’inscription eux-mêmes comparativement aux
patients dont la démarche d’inscription est initiée par un professionnel de la santé. Alors que la
moitié des RSS a atteint un seuil de référence de près de 80 % des patients inscrits, l’autre
moitié n’en réfère que 65 %.
Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal, Institut de recherche en santé publique de
l’Université de Montréal
Département d’épidémiologie, de biostatistiques et de santé au travail de l’Université McGill
Département d’économie de l’Université McGill.