STRUCTURE RELATIONNELLE TERNAIRE DE L’EXISTER
du divin et de l’humain, de l’éternel et du temporel, du divin
oeuvrant, sur un mode personnel, dans l’humain et de l’humain
en devenir personnalisé de « divin ». Ce qui est permanent à
travers le temps est-il introduit en une histoire orientée à
l’éternité ? La possibilité et la réalité d’une révélation est donc
liée à la question naturelle de la destinée transcendante de
l’homme selon des relations interpersonnelles.
Enfin, étant déjà doublement une question fondamentale en
elle-même, en tant que mémoire — dont la nature doit être ana-
lysée — d’une révélation divine et par l’objet de cette
révélation : Dieu engagé envers l’homme — l’Humanité en sa
totalité et chacun en son humanité personnelle —, dans son
histoire et pour sa destinée, notre tradition occidentale est
également une interrogation cruciale pour elle-même, pour ses
acteurs individuels, sociaux et institutionnels, en raison de la
manière dont sont interprétées ces révélations — comme faits et
comme réalités dévoilées — qui sont à sa source : soit selon le
judaïsme qui n’accepte que la révélation par Moïse ou selon le
christianisme qui accepte la révélation par Moïse en la plaçant en
perspective de celle de Jésus. Cette mise en perspective des deux
révélations, propre au christianisme, donne à ces révélations,
biblique et évangélique, des significations différentes, valables
ou non suivant la valeur de la « perspective de liaison » de l’une
à l’autre. Quelle est donc la nature et la valeur de ces
perspectives de liaison ? Sont-elles empirico-historiques selon
des attitudes psychologiques en lesquelles se plaît l’imaginaire
ou éthico-ontologiques selon les nécessités de l’être que
l’analyse réflexive reconnaît comme les règles de nos actions ?
Y a-t-il une façon de comprendre l’une, seule en elle-même
comme le fait le judaïsme et une façon de comprendre les deux
ensemble en perspective l’une de l’autre, comme le fait le
christianisme, qui soient compatibles entre elles ? Ou bien une
compréhension de l’une, du seul fait d’être focalisée dans
l’exclusivité, comme dans le judaïsme, est-elle nécessairement
incompatible avec une compréhension qui les met toutes deux en
perspective ? Et réciproquement toute mise en perspective de
l’une avec l’autre est-elle nécessairement incompatible et conflic-
tuelle avec une compréhension focalisée dans l’exclusivité ? Ne
faut-il pas, pour qu’elle soit valable, qu’une mise en perspective
de la Torah envers l’Évangile soit en accord avec l’orientation