Les Resolutions de la Table Ronde de Kayes : La mise en valeur de toutes les potentialités nécessite à la fois un effort d’investissement public et une intervention quantitative et qualitative renforcée du secteur privé. a) Dans le Domaine du Transport : o Dans le secteur du transport terrestre : Il s’agit des routes pour désenclaver les axes suivants: - Bafoulabé - Djibroua – Kéniéba ; - Bafoulabé - Diamou – Kayes ; - Dialaka – Yélimané ; - Kayes - Aourou - Frontière Mauritanie ; - Bamako - Dakar; - Diéma - Nioro - Gogui - Frontière Mauritanie; - Bafoulabé - Oussoubidiagna - Sandaré ; - Koundian - Embranchement RR12; - Yélimané - Nioro; - Kita - Séféto; - Kayes - Yélimané; - Kayes - Kéniéba - Frontière Guinée; - Kéniéba - Faléa; - Kayes - Sandaré - Nioro; - Sandaré - Diéma. - Construction d’un pont à Kayes o Dans le secteur du transport aérien : Il s’agit de la construction de l’aéroport international de Kayes et de la réhabilitation des aérodromes de Nioro, Yélimané, Manantali et Kéniéba. o Dans le secteur du transport fluvial : Pour la navigation fluviale, il s’agit de la construction des bacs pour Bafoulabé, Kayes et Walinkané (à Gagni) sur le Fleuve Sénégal et l’accélération du volet navigation de l’OMVS. o Dans le secteur du transport ferroviaire : Concernant le réseau ferroviaire, la recherche de financement pour l’amélioration de la voie ferrée et l’ensemble du projet sectoriel de tranport. b) Dans le Domaine des Télécommunications et de la Couverture Radio-Télévisuelle : o Dans le secteur de la téléphonie : La réalisation des objectifs de désenclavement à court et moyen termes de la Région de Kayes passe par : - la numérisation de l’axe Panaftel; - la création de nouvelles zones de téléphonie rurale à Kayes et Mahina; - l’extension de celles de Yélimané et Nioro; - La création de centraux à Kayes, Mahina, Kita, Nioro et Diéma, (Kéniéba étant en cours). o Dans le secteur des médias : - l’extension de la couverture radio-télé dans les Cercles de Bafoulabé, Diéma, Yélimané, Toukoto, Kayes et Nioro; - l’installation de radios rurales dans tous les chefs-lieux des cercles de la région. c) Dans le Domaine des Mines : La Table Ronde de Kayes a recommandé que plus d’efforts soient consacrés au financement de la recherche et de l’exploitation minières. Elle exhorte l’Etat malien à maintenir sa participation au capital des sociétés minières opérant dans la région et à la création d’une Direction Régionale de la Géologie et des Mines. d) Dans le Domaine du Développement Economique, Social et Culturel : Le développement régional passe par: o Dans le secteur de l’économie rurale : - la promotion de toutes les filières de l’économie rurale; - la conservation des eaux et du sol; - la vulgarisation des paquets technologiques adaptés; - la protection des aires de biodiversités; - la mise en valeur des ressources en eau; - la réhabilitation des ouvrages hydro-agricoles existants; - l’adoption de technologies susceptibles d’améliorer les rendements agricoles; - l’accès des femmes aux terres agricoles; - la valorisation des sous - produits de l’élevage; - l’exploitation des conventions de transhumance existantes; - l’amélioration de la santé animale passant par la création d’un laboratoire vétérinaire régional. o Dans le secteur social : la mise en place d’une politique visant : - à améliorer le taux de scolarisation, la couverture sanitaire, la cohésion sociale, le tourisme, l’urbanisme, l’habitat, la culture et l’emploi; - à renforcer la sécurité aux frontières de la région avec les pays voisins, le système judiciaire et les structures sportives et artistiques de la région. e) Dans le Domaine de l’Emigration : La Table Ronde a confirmé la spécificité de Kayes, comme une région dépendante en grande partie des ressources humaines et financières de l’émigration. Elle a fait apparaître la volonté des migrants d’accroître leur participation au développement de la région dans un cadre cohérent et attractif pour l’investissement des ressources humaines et financières de l’émigration. 1-3-3-Mécanismes Institutionnel et Financier : a) Mécanisme Institutionnel : Deux phases sont identifiées: - Une Phase Transitoire, préalable à l’achèvement du processus de la décentralisation pendant laquelle sera créé un comité de coordination et de suivi du programme régional. Ce comité regroupera toutes les sensibilités: populations, associations locales, maliens de l’extérieur, des ONGs, des partenaires au développement, de l’Etat et de ses services déconcentrés. Le comité s’appuiera sur une équipe technique pluridisciplinaire au niveau régional avec des groupes sectoriels de travail pour l’exécution du programme régional. La mission du comité de coordination consiste à suivre les actions de développement dans la Région de Kayes en conformité avec la politique nationale et les préoccupations au niveau de la région et élaborer un programme régional de développement économique, social et culturel cohérent pour tous les intervenants. L’exercice de planification proposé pour conduire cette phase de transition doit donner une grande place à la contractualisation entre l’Etat et la région, entre les collectivités et leurs partenaires y compris les associations des migrants et ne doit pas entraver les investissements à la base dont la faisabilité ne requiert pas une prise de décision au niveau régional. - Une Phase Permanente: A l’issue du processus de décentralisation, le rôle de ce comité de coordination sera redéfini pour s’adapter aux besoins de la nouvelle Assemblée Régionale. Il est demandé à ce niveau l’établissement de contrat plan entre l’Etat et les collectivités en vue de promouvoir le développement régional et local. b) Mécanismes Financiers : L’élaboration d’un programme de développement de la Région de Kayes qui constituera un cadre de référence et d’orientation et engagera tous les partenaires. Il a été recommandé à cet effet: - que chaque échelon de collectivités ait un budget d’investissement dans lequel s’inscriveront les subventions; - que chaque niveau gère son budget d’investissement; - que soit créé sous réserve d’études approfondies un Fonds Régional de Développement alimenté par des taxes spécifiques pour financer les investissements de la région et cofinancer les investissements des différents échelons des collectivités; - qu’une attention particulière soit portée sur le financement du secteur privé; - que soit créée une institution spécialisée en matière d’investissement ( fonds spéciaux, structure d’appui à la réinsertion des migrants, etc....); - qu’il soit mis en place un réseau régional de caisses de crédit et d’épargne autogérées; - que la Région de Kayes soit érigée en Zone Economique Spéciale faisant l’articulation entre l’épargne des migrants et le développement des activités privées individuelles ou collectives de la région. Engagements des Partenaires : Les partenaires suivants se sont engagés ou manifestés leur intention pour la réalisation de certaines actions: - l’ Union Européenne pour le financement de la route: Bamako - Kati - Kolokani - Djidiéni - Diéma - Sandaré - Kayes; - la CFD pour le financement des pistes rurales en zone CMDT à Kita d’une part et de la route en terre moderne Kayes - Yélimané d’autre part; - la RFA pour le financement des tronçons: Manantali-Tambaga, Kita - Kati et les Ouvrages d’arts sur une période de 10 ans; - la CFD pour le financement des travaux de réhabilitation de la voie ferrée et des travaux d’urgence du Pont de Mahina ainsi que la réfection des principaux ouvrages d’art; - l’ACDI pour l’acquisition de locomotives. - La coopération Française a annoncé une série d’engagement tant dans le secteur routier (route Yélimané-Kayes, modernisation des chemins de fer, aménagement des pistes rurales, etc.) que dans les secteurs des télécommunications (téléphone rural), de l’électricité (renforcement de la production énergétique urbaine et rurale). Le partenaire français a, en outre montré sa disponibilité à appuyer le processus de suivi de l’après Table Ronde ; - la Région Nord pas de Calais : la représentante de la Région Nord Pas de Calais a annoncé un accroissement de son aide à la région de Kayes, de l’ordre de 30%, - le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) s’est dit prêt à renforcer sa participation au processus de décentralisation et de développement institutionnel de la région ; - la Banque Mondiale : pour la Banque Mondiale qui intervient dans la région à travers quelques grands projets d’Etat, le secteur de développement urbain pourrait bénéficier d’une attention particulière dans le cadre de négociations entre l’Etat malien et la Banque ; - l’USAID intervenant déjà dans la Région de Kayes a aussi manifesté sa disponibilité à appuyer d’avantage le développement de la région notamment par le renforcement des capacités locales à conduire les actions de développement.