Conseil régional d’Île-de-France, Paris vendredi 30 novembre 2012 6ème Assises franciliennes de la coopération et de la solidarité internationale «La coopération internationale au service du développement endogène des territoires» Au cours des dix dernières années, les collectivités territoriales françaises ont su s’imposer comme des acteurs incontournables de l’aide publique au développement. En mettant en œuvre près d’une quinzaine d’accords de coopération prioritaires, et en offrant des outils et des cadres d’échanges aux collectivités et aux associations de son territoire, la Région Île-de-France s’est inscrite dans cette dynamique, qui démontre qu’un nouveau rapport au « territoire » et au « local » se dessine et se diffuse largement dans le monde de la coopération internationale. C’est dans cette perspective que la Région Île-de-France consacre l’édition 2012 de ses Assises à la question du développement « endogène », à savoir la démarche qui consiste à privilégier les ressources locales et à partir des besoins du territoire. Autrement dit, c’est à l’économie locale que revient prioritairement le soin de financer le développement local. De l’application de ce principe simple découle un certain nombre de conséquences. D’une part on s’oppose à une vision exclusivement concurrentielle des échanges économiques internationaux ; c’est une philosophie alternative des échanges mondiaux qui peut être proposée. D’autre part, en inscrivant davantage l’humain, la culture et l’aspiration des populations au centre des préoccupations économiques, c’est la diversité culturelle que l’on promeut. Enfin, l’approche endogène induit indéniablement un nouveau rapport à l’environnement et au développement durable. C’est donc l’empreinte écologique des pays du Sud et du Nord qui est en jeu. La relocalisation de l’activité économique qui est au cœur du développement endogène appelle la mobilisation d’outils financiers, économiques, institutionnels spécifiques que nous tâcherons de passer en revue durant cette journée. En présence des représentants des Exécutifs de la Région de Kayes (Mali), du Conseil régional de Dakar (Sénégal) et de la délégation spéciale d’Antananarivo (Madagascar), ces 6èmes Assises franciliennes de la coopération et de la solidarité internationale vont donc permettre de créer une dynamique à travers des échanges et des rencontres autour du thème du « développement endogène ». Les Assises franciliennes seront clôturées cette année par Pascal CANFIN, Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères en charge du développement. 09h30 – 10h30 : SÉANCE D’OUVERTURE (plénière) Roberto ROMERO, vice-président en charge des affaires internationales et européennes Ousmane SAMBE, Président du Conseil régional de Dakar Bandiougou DIAWARA, Président de la Région de Kayes Edgard RAZAFINDRAVAHY, Président de la Délégation spéciale d’Antananarivo. 10h30 – 12h30 : TABLE RONDE : Les nouveaux enjeux et acteurs de la coopération Nord/Sud (Hémicycle du Conseil régional, 57 rue de Babylone) L’objet de cette table ronde est de définir pourquoi, dans un contexte de mondialisation des échanges mais aussi de crise, une nouvelle approche de la coopération et de la solidarité internationale axée sur la valorisation des ressources économiques, sociales et culturelles du « territoire » peut s’imposer. Avec en toile de fond la question suivante : le « développement » des pays du Sud n’est-il conditionné que par leur capacité à s’inscrire dans les échanges économiques internationaux ou peut-il être également « endogène » ? Modérateur : David ELOY (Altermondes) 1. Le développement endogène, une alternative à la crise économique et financière ? Dans un premier temps, il s’agira d’expliciter le concept de développement endogène et de voir comment celui-ci peut s’inscrire dans une logique plus générale de réforme et de nouvelle gouvernance mondiale. Gérard AZOULAY pourra expliquer en quoi le développement endogène est réellement une alternative aux théories classiques du développement. Gérard AZOULAY, économiste et professeur à l’Université Paris Sud 2. Les enjeux du développement aujourd’hui ? Il s’agit de présenter la diversité des approches du développement. Quelles sont les résistances aujourd’hui à la généralisation d’une démarche endogène du développement ? Comment celle-ci peut-elle être concrètement portée par les acteurs non gouvernementaux du Sud et du nord dans leurs projets ? Comment l’émergence de nouveaux acteurs (par exemple la Chine ou le Brésil) change-elle la donne du développement au Sud ? Philippe HUGON, directeur de Recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et Professeur émérite à paris ouest Nanterre, auteur de nombreux ouvrages sur l’économie du développement, l’économie internationale, l’économie de l’Afrique. 3. Du local au global, les régions au service des territoires : Les régions et les métropoles mondiales font de l'ouverture à l'international de leur territoire un atout d'attractivité, pour l'économie comme pour les talents et savoir-faire. Par ailleurs, les collectivités initient et développent des partenariats internationaux, tout en accompagnant des dynamiques au profit du développement des territoires et de leurs habitants. L'expérience de la Région Nord-Pas-de-Calais illustrera l'articulation entre les actions visant à impulser et accompagner l'ouverture du territoire à l'international, et l'action extérieure, au travers de partenariats internationaux centrés sur les questions d'aménagement durable des territoires Majdouline SBAÏ, vice-présidente de la région Nord-Pas de Calais en charge de la coopération décentralisée, des relations internationales, et de la citoyenneté 4. Le Fonds mondial de développement des villes : un outil innovant au service des collectivités locales fondé sur la logique du développement endogène Ghazi HIDOUCI présentera le Fonds Mondial de développement des Villes (FMDV) qui appuie des projets développement urbain. Fondé sur la demande et les besoins des habitants, cet outil se base sur une logique endogène. Ghazi HIDOUCI, ancien Ministre d'économie et des finances d'Algérie, ancien Président des gouverneurs de la Banque africaine de développement, Administrateur du FMDV. 5. L’évolution des pratiques des organisations de solidarité internationale Les ONG ont depuis longtemps pris conscience de la nécessité de s’appuyer sur les forces vives d’un territoire pour faire émerger des projets et les pérenniser. Comment la méthodologie des organisations de solidarité internationale a-t-elle évolué d’une approche « humanitaire » à une approche d’aide au développement ? Comment procèdent-elles concrètement pour renforcer la capacité à agir des partenaires (en termes de moyens humains par exemple) ? A quels types de difficultés se heurtent-elles encore ? Jean Louis VIELAJUS, président de Coordination Sud 13h00 – 14h30 : Déjeuner (Salle Pierre-Charles Krieg, 33 rue Barbet de Jouy) 14h30 – 16h15 : ATELIERS (en parallèle) En abordant la question des conditions du développement local, les ateliers permettront un large échange d’expériences balayant ainsi l’ensemble des champs et des acteurs de la coopération à l’aune du développement endogène. Atelier 1 : Retisser les liens de solidarité sur le territoire et entre les territoires (salle 2-57 rue de Babylone) Modération : Leila DIRI, Conseillère régionale On constate aujourd’hui la difficulté des politiques publiques nationales à assurer le « vivre ensemble ». L’efficacité de l’«Etat providence » dans sa capacité à favoriser une cohésion sociale est interrogée au Nord. Au Sud, les structures de l’Etat sont parfois affaiblies voire défaillantes. Ainsi, au Nord comme au Sud, l’action publique doit être envisagée à partir des besoins exprimés par la population du territoire concerné et de la définition d’un projet global de territoire avec l’ensemble des partenaires (institutionnels ou non). C’est aussi à ce titre que les diasporas ont un rôle éminent et croissant à jouer dans le développement de leurs territoires d’origine ainsi que sur leur territoire de résidence. Interventions : - Roland BIACHE, délégué général de Solidarité laïque, Carlos SEMEDO, directeur Vie associative et relations internationales, Ville d’Aubervilliers Thibault WILLETTE, directeur des affaires européennes, internationales et de la culture de la paix Conseil général de Seine-Saint-Denis Hamedy DIARRA, vice-président du Forum des Organisations de Solidarité internationale issues des Migrations (FORIM) Atelier 2 : Assurer la « bonne gouvernance » dans la gestion du territoire, pour des décisions partagées et adaptées aux besoins des populations (salle 3-57 rue de Babylone) Modération : Une conseillère ou un conseiller régional (e) La question de la gouvernance des territoires autour desquels se construit un partenariat est essentielle à la réussite d’un projet de coopération. Il peut s’agir de renforcer le dialogue entre la société civile et les pouvoirs publics, mais aussi de contribuer à la formation citoyenne des habitants, de soutenir un processus de décentralisation, de mettre en place des outils d’appui institutionnel, etc. Cette « bonne gouvernance » est généralement perçue par les bailleurs internationaux comme un préalable à la croissance et au développement économique car permettant d’introduire une confiance dans les institutions, une sécurité juridique ainsi qu’une plus grande efficacité des pouvoirs publics et de leurs administrations. Les différents intervenants pourront démontrer comment la gouvernance démocratique doit revêtir en réalité une dimension plus large qu’un simple « préalable » à la croissance économique, et proposer des outils permettant d’amorcer un réel développement au service des territoires et de leurs habitants. Interventions : - Anne-Marie BOURROUILH Directrice en charge du développement à la Fédération nationale des Maisons des jeunes et de la culture (MJC) Xavier RICARD, directeur des partenariats au Comité catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD). Olivier LE MASSON, directeur des Programmes Afrique du GRDR Migration, Citoyenneté, développement. Pierre-Yves BERTRAND, responsable du pôle « Réforme de l'État et gouvernance territoriale », Mission gouvernance démocratique, Ministère des Affaires Etrangères. Atelier 3 : promouvoir un développement économique fondé sur des modes locaux de production et de consommation (Salle 1- 33 rue Barbet de Jouy) Modération : Clément ORTEGA-PELLETIER, Conseiller régional Le schéma qui continue de dominer les représentations courantes de l’économie mondiale est celui d’économies nationales échangeant entre elles selon leurs spécialisations réciproques. Ce schéma se combine avec une représentation de la croissance et du progrès technique comme moteurs uniques de richesses. Ce modèle est aujourd’hui battu en brèche et les réflexions portent désormais sur la mise en place d’un modèle qui permette de consommer ce que l’on produit. Pour autant, comment concrètement appuyer les partenaires locaux à insuffler des dynamiques économiques locales aboutissant à un processus de réorganisation locale de l’activité ? Associations, collectivités locales échangeront sur les expériences innovantes en la matière et sur leurs limites. Il conviendra également d’identifier les outils mis à la disposition des acteurs locaux (économie sociale et solidaire, microcrédit, incubateurs, création de filières,…) Interventions : - Christelle INSERGUEIX directrice du pôle Territoires durables et solidaires de l’Agence Régionale de l'Environnement et des Nouvelles énergies en Île-de-France (ARENE) André JAUNAY, président de Développeurs sans frontières. Marie-Claude GLEIZE, Fédération Pionnières. Sasun SAUGY, président du Groupement interprofessionnel Arménien ( G2IA) Atelier 4 : Permettre le développement durable des territoires (salle Pascal Sternberg-57 rue de Babylone) Modération : Claire MONOD, Conseillère régionale Les crises écologiques (épuisement des ressources, réchauffement climatique, crises alimentaires…) concourent à une évolution de notre modèle économique et social de développement. Il nous faut repenser les déplacements et les échanges vers plus de proximité. Cela rend d’autant plus prégnant l’approche « endogène » développée au cours de cette journée de travail, qui implique par nature des circuits courts, des économies d’énergie, etc. Au lendemain d’un sommet RIO +20 aux résultats mitigés, mais aussi avec en ligne de mire l’agenda onusien post-2015 pour le développement, la responsabilité des collectivités territoriales dans la prise en compte de la question environnementale est grande. L’échange d’expériences entre autorités locales du Nord et du Sud, à l’image du Plan Climat de Dakar mis en place avec l’appui de la Région Île-de-France, est à ce titre décisif. L’enjeu est d’améliorer les conditions de vie des populations tout en préservant les ressources naturelles. L’atelier s’articulera autour des questions suivantes : Comment les acteurs non gouvernementaux peuventils s’approprier la notion de biens publics mondiaux, et comment peuvent-ils inscrire leurs actions dans une gouvernance mondiale de l’environnement ? Comment « territorialiser » les politiques de développement durable ? Quels outils mobilisables dans les échanges Nord-Sud pour s’assurer de la « durabilité » d’un projet ? Quelle cohérence entre la politique de développement durable et l’action internationale des collectivités locales ? Interventions : - 16h30 : Philippe MEUNIER Directeur des Biens Publics Mondiaux, Ministère des Affaires Etrangères, Leo DAYAN, Professeur à l'Université de Paris I Panthéon Sorbonne et directeur scientifique du laboratoire de recherches scientifiques pour le développement durable (APREIS) Momar SAMBE, Président de la Commission Coopération décentralisée, Conseil régional de DAKAR Ali SOUMARÉ, Conseiller régional d’Ile-de-France, SÉANCE DE CLÔTURE (Hémicycle du Conseil régional, 57 rue de Babylone) Ousmane SAMBE, Président du Conseil régional de Dakar (Sénégal). Bandiougou DIAWARA, Président du Conseil régional de Kayes (Mali). Edgard RAZAFINDRAVAHY, Président de la Délégation spéciale d’Antananarivo (Madagascar). Jean-Paul HUCHON, Président du conseil régional d’Île-de-France Pascal CANFIN, Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères en charge du développement.