
particulièrement depuis la célèbre Tournée du Sud de Deng Xiaoping de 1992 qui accorda aux
provinces côtières de plus amples politiques favorables aux initiatives non-étatiques.
De plus, les provinces côtières (et notamment les Zones Economiques Spéciales) bénéficiaient
d’un traitement préférentiel en matière de taxes et d’investissements. Par exemple, des taux
préférentiels de rétention de devises étrangères ont été accordées aux ZES et à certaines
provinces côtières, pour diriger les investissements étrangers vers ces régions (cf tableau 2).
En 2000, le PNB par personne dans la Chine de l’Ouest ne représentait qu’environ 60% de la
moyenne nationale. Selon une étude menée par le Bureau Chinois de la Statistique en 2000,
les 5% de la population la plus riche dans le pays détenaient presque 50% des comptes
rémunérés. Or, ces nouveaux riches sont implantés d’une façon très disproportionnée dans les
régions côtières. A cette même période, environ 90% de la population chinoise qui vit dans la
pauvreté absolue se trouvait dans les régions de l’Ouest. La différence entre le PNB par tête à
Shanghai et dans la province du Guizhou par exemple, a augmenté de 7.3 fois en 1990 à 12
fois en l’an 2000. Les disparités régionales grandissantes sont surtout visibles dans les
consommations des ménages (cf tableau 3).
* La consommation domestique stagnante à travers le pays est aussi une raison majeure dans
la décision de changement stratégique du gouvernement chinois. La demande a ralenti durant
ces dernières années. Les travailleurs urbains, qui constituent la plus grande partie des
consommateurs chinois à la fin des années 1980 et au début des années 1990, ont une
confiance plus mesurée dans la conjoncture actuelle et ne veulent plus dépenser autant en
raison de la hausse du coût des dépenses pour l’éducation des enfants, pour les dépenses de
santé et en raison d’un éventuel licenciement. La politique gouvernementale de baisse des
taux d’intérêt n’ a pas suffisamment eu d’incidence sur la consommation domestique que ce
qui était attendu.
Il y eut, toutefois, des signes encourageants pour l’économie chinoise en l’an 2000. Selon les
statistiques officielles, le PIB du pays a augmenté de 8% tandis que les importations et les
exportations ont crû de 25%. Cependant, les dirigeants chinois pensent que même si la
consommation repart dans les zones côtières et de l’intérieur, dans le monde paysan comme
dans le monde urbain, la Chine ne peut raisonnablement se considérer comme le plus grand
marché du monde. La croissance économique permise par de fortes exportations ne pourra se
maintenir si la consommation domestique ne devient pas un pilier de cette économie. Selon le
ministre de la Commission d’Etat du Développement au Plan, « la concurrence intensive dans
le marché international et l’insuffisance de la demande dans le marché domestique » appelle à
un développement de l’Ouest.