
Service de presse de Travail.Suisse – N° 2 – 13 février 2006 – Marché de l’emploi
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Il convient de résoudre le problème de l’emploi,
et non de punir les chômeurs!
L’économie suisse est en plein essor. Pourtant, la situation sur le marché de
l’emploi ne s’améliore pas, et le taux de chômage reste élevé. L’endettement
croissant de l’assurance chômage exigera sous peu une nouvelle révision de la
loi. Travail.Suisse, l’organisation faîtière des travailleurs, constate que le pro-
blème de la Suisse ne se situe pas au niveau de l’assurance chômage, mais plu-
tôt de l’emploi. Travail.Suisse rejette toute diminution des prestations de
l’assurance chômage. Il faut que le Département fédéral de l’économie élabore
un ensemble de mesures visant à augmenter le taux de l’emploi.
Aujourd’hui comme hier, la situation sur le marché de l’emploi demeure inquiétante. De-
puis plusieurs mois, le taux de chômage, corrigé des variations saisonnières, persiste à 3,7
pour cent. Selon les statistiques du seco, quelque 220'000 personnes cherchent un emploi.
Depuis 2002, le nombre de chômeurs de longue durée est passé de 12 à 20 pour cent, et
depuis trois ans, quelque 3000 personnes arrivent chaque mois en fin de droit. Les ten-
dances régnant sur le marché du travail sont préoccupantes ; en effet, la Suisse est con-
frontée depuis quelques années à un problème qui lui était inconnu jusqu’ici: le taux de
chômage des jeunes qui, se situant à plus de 5 pour cent, n’a jamais été aussi élevé. De
même, la situation des chômeurs d’un certain âge s’aggrave: alors que pendant la crise
des années 90 on avait trouvé pour les actifs d’un certain âge, quelques solutions au sein
des entreprises, telle que la mise à la retraite anticipée, ils connaissent aujourd’hui le chô-
mage, et n’ont plus guère de perspective de retrouver un travail. Personne n’ignore que
les personnes sans travail depuis plus d’un an n’ont guère de chance de reprendre pied
sur le marché régulier de l’emploi. Tel est notamment le cas des travailleurs peu qualifiés.
Il est encore impossible, à l’heure actuelle, de quantifier les conséquences que la libre cir-
culation des personnes aura sur le chômage.
L’accroissement de la dette contraint à une révision de la loi sur l’assurance chômage
Donner à l’assurance chômage, à long terme, une assise financière saine aura été
l’argument décisif lors de la campagne de référendum de l’hiver 2002 en vue de
l’adoption de la loi révisée sur l’assurance chômage (LACI). Quant à la troisième révision
de la LACI, introduite en juin 2003, elle avait pour objectif de donner à l’assurance chô-
mage un financement capable de faire face aux aléas conjoncturels. A cet effet, les écono-
mistes du seco avaient tablé sur un nombre de chômeurs de quelque 100'000 personnes,
tenant compte de l’évolution de la conjoncture. Parallèlement, des coupes ont eu lieu du
côté du financement et des prestations, dans le cadre de la troisième révision de la LACI:
les cotisations salariales ont été abaissées, passant de 3 à 2 pour cent, le pour cent de soli-