Service de presse de Travail.Suisse – N° 12 – 12 septembre 2005 – Marché de l’emploi _______________________________________________________________________________ Derechef, la situation ne fait qu’empirer sur le front du chômage des jeunes Depuis juillet , c’est-à-dire après les examens de fin d’apprentissage et l’octroi des certificats fédéraux de capacité, le nombre de jeunes sans emploi ou sans place d’apprenti a de nouveau augmenté. Travail.Suisse, l’organisation faîtière des travailleurs, exige que les objectifs fixés en février par le Département fédéral de l’économie pour améliorer la situation soient réexaminés et que de nouvelles mesures soient prises s’ils n’ont pas été atteints. En janvier, le taux de chômage des jeunes a culminé au point dramatique de 5,5 pour cent. Le seco recensait alors quelque 40'000 jeunes âgés de 15 à 24 ans, qui n’avaient pas trouvé d’emploi ou de place d’apprentissage et qui ont dû être pris en charge par l’assurance chômage. En raison des variations saisonnières, le taux de chômage des jeunes est de nouveau redescendu à 4,3 pour cent au milieu de l’année en cours. Le nombre de jeunes chômeurs est en augmentation depuis juillet 2004, moment des examens de fin d’apprentissage et de l’octroi des certificats fédéraux de capacité, et il a atteint 5.4 pour cent en août dernier. Jusqu’à la fin de l’année, le chômage des jeunes aura à nouveau atteint un taux record choquant. La situation au niveau des places d’apprentissage ne s’est nullement améliorée par rapport à l’année passée La situation continue d’être tendue en ce qui concerne les places d’apprentissage. 77'000 jeunes, soit environ 4'000 de plus que l’an passé, cherchaient une place d’apprentissage. Au début de l’été, quelque 27'000 jeunes, c’est-à-dire environ 4'500 de plus que l’année précédente, n’avait aucune perspective d’en trouver une. Cela signifie qu’il a été impossible d’offrir davantage de places d’apprentissage pour absorber la pénurie existante et le surcroît de demandeurs dû à l’essor démographique. La Confédération et les cantons sont donc invités à revoir leur copie. D’une part, il s’agit de mieux utiliser les instruments déjà existants. L’augmentation des incitations à l’offre de places d’apprentissage en fait notamment partie. L’expérience montre que le recours à ce type d’incitations constitue une mesure efficace pour créer des places d’apprentissage. D’autre part, il est possible d’encourager les passerelles dites de formation, par le biais de projets soutenus par la Confédération. Il faut intensifier les campagnes pour les professions qui offrent des passerelles de formation ou pour les branches prometteuses pour l’avenir. Si cet ensemble d’instruments existant ne suffit pas à créer de nouvelles places d’apprentissage, il convient de repenser l’offre de base étatique, au lieu de diriger les personnes concernées vers les files d’attente coûteuses et inefficaces de la 10e année scolaire privée. Service de presse de Travail.Suisse – N° 12 – 12 septembre 2005 – Marché de l’emploi _______________________________________________________________________________ Par ailleurs, en début d’année, le Département fédéral de l’économie s’est fixé pour objectif d’augmenter de 7'000 à quelque 10'000 places le nombre de semestres de motivation destinés aux jeunes âgés de 15 à 19 ans. Cette augmentation est urgente, surtout maintenant en automne, lorsque le chômage des jeunes est de nouveau en hausse. Cette mesure permet d’offrir aux jeunes sans travail une possibilité d’acquérir des qualifications et une certaine expérience dans le cadre d’un programme destiné aux chômeurs. Il y a lieu de donner aux jeunes une chance de passer au marché de l’emploi régulier Au début de l’année, le taux de chômage des 20 à 24 ans se situait à 6,3 pour cent, un taux qui n’avait plus été atteint depuis 1993. Après une brève pause au milieu de l’année, il a à nouveau augmenté et se situe désormais à 6.5 pour cent. Voilà qui est choquant compte tenu des bons résultats des entreprises et de la solidité de la situation économique. A l’évidence, l’économie n’est pas prête à intégrer dans le marché de l’emploi les jeunes gens qui ont reçu une formation. Les entreprises risquent ainsi de perdre un précieux capital humain, ce que l’économie suisse ne peut pas se permettre. Nous avons besoin de toute urgence de ces actifs, en particulier, dans la perspective du vieillissement de notre société. L’économie, les entreprises et les employeurs doivent être davantage disposés à donner aux jeunes qui ont reçu une formation une chance d’entrer dans la vie professionnelle. Faute de quoi, la situation empirera de nouveau dès 2008, car cette année-là les volées de forte natalité accéderont à la vie professionnelle régulière. Concrètement, les entreprises formatrices devraient garder leurs apprentis pendant une année supplémentaire après leur examen de fin d’apprentissage. Quant à celles qui ne forment pas d’apprentis, elles devraient offrir un premier emploi aux jeunes professionnels. Le Département fédéral de l’économie s’est fixé pour objectif de faire passer de 3'000 à 6'000 le nombre de places de stage destinées aux jeunes ayant un certificat de fin d’apprentissage, dans le cadre de l’assurance chômage. Comme c’est déjà le cas pour le semestre de motivation, cette augmentation devrait avoir lieu au cours des prochains mois, afin de donner aux jeunes ayant reçu une formation la possibilité d’acquérir leur première expérience professionnelle. Il s’agit de vérifier si le Département fédéral de l’économie a atteint les objectifs fixés pour cette année en ce qui concerne la lutte contre le chômage des jeunes. Il faut en outre élaborer de nouvelles mesures. Personne ne peut rester indifférent au fait que les jeunes ne sont pas intégrés dans le marché de l’emploi. Socialement et économiquement parlant, le chômage des jeunes est une bombe à retardement. Susanne Blank, responsable de la politique économique, Travail.Suisse Travail.Suisse, Hopfenweg 21, 3001 Berne, tél. 031 370 21 11, courriel: [email protected], www.travailsuisse.ch