Commission économique des Nations Unies
pour l’Europe
EMBARGO
À ne pas publier avant le
mardi 22 février 2005, 0 h 01 GMT
Communiqué de presse ECE/GEN/05/P04
Genève, le 18 février 2005
Prévisions pour l'année 2005 - une croissance continue en Europe
et dans les pays de la CEI mais à un rythme différent
La CEE-ONU publie son
Étude sur la situation économique de l’Europe 2005, no 1
D'après les prévisions à court terme pour l'Europe et la Communauté d’États indépendants
(CEI), la croissance économique devrait se poursuivre en 2005 avec toutefois des
différences significatives suivant les sous-régions. La zone euro devrait continuer à prendre
du retard par rapport aux autres principales régions de l'économie mondiale. À l'intérieur de
l’Europe, l'Europe centrale et de l’Est devraient continuer à avoir des performances
économiques significativement meilleures comparées à celles de la zone euro. La
croissance économique devrait ralentir quelque peu dans la région de la CEI mais le taux de
croissance devrait y rester substantiellement plus élevé que la moyenne européenne.
Un contexte global favorable en 2005
Le contexte économique international devrait rester favorable à la croissance européenne et
à celle des pays de la CEI en 2005. Le taux moyen de croissance de l'économie globale
devrait atteindre les 4,25 % en 2005, un taux légèrement inférieur à celui de 5 % en 2004
qui était le taux de croissance le plus rapide des trois dernières décennies. Le commerce
mondial des marchandises augmentera en volume de 8 % en 2005, ce qui représente certes
une très forte croissance mais légèrement inférieure à celle de 2004 qui était de 10,5 %.
Les États-Unis et la Chine resteront les principaux moteurs de la croissance économique
mondiale. Une croissance très élevée devrait également se poursuivre dans les marchés
émergeants de l’Asie et d'Amérique latine.
Aux États-Unis, le PNB en termes réels devrait croître de quelque 3,5 % en 2005,
légèrement en retrait par rapport au taux de 4,4 % de 2004 (voir tableau 1). La croissance
économique sera soutenue comme par le passé par une demande interne quoique
légèrement plus faible. Les exportations devraient être stimulées par la dépréciation du
dollar et par une très forte demande dans les principaux marchés d’exportation des États-
Unis en Asie et en Amérique. La Réserve fédérale devrait continuer à augmenter
graduellement les taux d'intérêt à court terme de façon à conduire une politique monétaire le
plus neutre possible durant l'année 2005. Mais la politique monétaire devrait rester très
flexible au cours de 2005. La politique fiscale, quant à elle, devrait être légèrement restrictive
durant la même année.
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Relance économique modeste dans la zone euro
Pour la zone euro, le PNB en termes réels devrait croître en moyenne de 1,8 % en 2005
(voir tableau 1). Une croissance positive dans le reste du monde devrait contribuer à
soutenir les exportations qui resteront le principal moteur de la croissance. Ce taux de
croissance économique modéré sera associé à une très faible hausse de l'emploi. Le taux
moyen de chômage dans la zone euro sera de 8,9 % en 2005, inchanpar rapport à
l'année précédente. L'inflation devrait légèrement diminuer et se maintenir sous le niveau de
2 % accepté par la Banque centrale européenne.
La politique fiscale devrait rester neutre dans ses grandes lignes (peut-être même
légèrement restrictive) à la fois dans la zone euro et en Europe de l’Ouest dans son
ensemble. Au vu de la fragilité des facteurs de croissance internes et des effets négatifs
d'un euro fort sur la demande domestique et en tenant compte de l'inflation, la politique
monétaire de la zone euro devrait rester du domaine du « wait and see ». La Banque
centrale européenne devrait laisser ses taux d'intérêt inchangés en 2005, mais il existe des
possibilités que ces taux soient diminués si la croissance ralentissait, ceci dans la mesure
où un euro fort diminuerait les effets de l'inflation importée.
Pour l’Europe de l’Ouest dans son ensemble, le taux annuel de croissance économique
devrait être de 2,25 % reflétant ainsi une croissance plus énergique des pays en dehors de
la zone euro. Parmi les quatre plus importantes économies d'Europe de l'Ouest, le taux de
croissance économique se situera significativement en dessous de 2 % en Allemagne et en
Italie. L'activiéconomique devrait être plus forte en France et au Royaume-Uni avec un
taux de croissance du PNB en termes réels de près de 2 % et de 2,5 % respectivement.
Le taux de croissance moyen dans l’Union européenne dans son ensemble (UE-25) serait
de 2,2 % en 2005. Ce chiffre masque une forte croissance dans les dix nouveaux États
membres de l'Union.
Croissance soutenue en Europe centrale et dans les pays de la Baltique
La croissance économique devrait rester très forte en Europe centrale et dans les pays de la
Baltique (UE-8). Bien que la croissance du PNB ait tendance à ralentir, les indicateurs de
comportement économique tendraient à suggérer des perspectives à court terme très
favorables. En 2005, le taux de croissance de ces pays pourrait ralentir en comparaison
avec celui enregistré en 2004. Mais avec une croissance de 4,25 %, ce taux restera
considérablement supérieur à la moyenne des pays d'Europe de l'Ouest (tableau 1).
L'importance des projets financés par des investissements étrangers devrait permettre
d'accélérer le processus de restructuration en cours et de donner une impulsion aux
exportations. Une consolidation fiscale est envisagée dans certains de ces pays en 2005
mais ses effets sur la demande domestique devraient rester marginaux.
… et dans l’Europe du Sud-Est
La plupart des pays d'Europe du Sud-Est devraient maintenir un taux de croissance élevé
en 2005 mais il est peu probable que les taux très élevés obtenus par certains pays en 2004
soient atteints cette année. Dans son ensemble, la demande domestique devrait rester forte
et fournir un soutien solide à l'activité économique de ces pays. L'amélioration du système
des intermédiaires financiers et une expansion rapide des crédits devraient alimenter la
croissance de la demande et de la production. Dans tous les cas, le PNB en termes réels
devrait croître de plus de 5 % en 2005 (voir tableau 2). Si la Turquie devait être exclue de
cet agrégat régional, alors la croissance annuelle devrait être légèrement inférieure.
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Toutefois, étant donné l'ampleur des restructurations dans de nombreux pays de la région,
la croissance de l'emploi devrait rester faible.
La Communauté d’États indépendants maintient une croissance dynamique
L'activité économique dans les pays de la Communauté d’États indépendants pourrait se
ralentir en 2005, toutefois le PNB agrégé devrait malgré tout croître de quelque 6,5 % (voir
tableau 2). Un ralentissement du taux de croissance économique devrait prévaloir dans la
plupart des grands pays de la région comme le Bélarus, le Kazakhstan, la Fédération de
Russie et l'Ukraine, ceci étant à l'évolution de facteurs externes tels que les prix des
matières premières et la demande des principaux marchés mondiaux. La demande
domestique dans les pays de la CEI devrait rester forte mais ses effets sur l'activi
économique interne dépendront en grande partie de la façon dont l'offre locale y répondra.
Pour les grandes économies de la région, les politiques macro-économiques devraient, dans
les grandes lignes, rester neutres, avec la possible exception de l'Ukraine des mesures
de restriction fiscale peuvent être espérées. Alors qu’il pourrait y avoir des améliorations à
court terme sur le marché du travail, de nombreuses économies de la région devront
toutefois faire face aux défis de la restructuration dans la mesure les ajustements de
l'emploi n'ont pas suivi ceux de la production.
Les risques qui dominent…
Les prévisions économiques globales restent dans le court terme relativement favorables.
Mais un certain nombre de risques pourraient avoir un impact négatif sur la croissance.
Des incertitudes majeures demeurent quant aux développements du marché du
pétrole. Les prix du pétrole pourraient être sujets à des pressions dues à de
possibles ou réelles perturbations de l’offre.
Le fait que l’économie globale continue à dépendre pour l'essentiel des États-Unis
comme moteur de la croissance rend de façon évidente la croissance tributaire du
moindre des ralentissements de l'économie américaine. Ceci est d'autant plus vrai du
fait que les corrections nécessaires à un redressement des déséquilibres fiscaux et
de la balance des paiements, qui se sont développés aux États-Unis, ne seront pas
possibles sans un ralentissement plus ou moins prononcé de la demande et de la
production domestique.
Le déficit important de la balance des paiements des États-Unis qui fait peser un
risque sur la croissance économique globale depuis plusieurs années pourrait
susciter d'importants et de soudains changements dans la direction des flux de
capitaux internationaux, ce qui aurait un effet adverse sur l'activité économique. Un
renversement progressif de ce déficit est l'un des défis majeurs des autorités
politiques à la fois aux États-Unis et dans les autres économies les plus importantes.
Un autre risque de baisse est lié à l'incertitude qui entoure le dynamisme de la
consommation des ménages aux États-Unis étant donné le faible taux d'épargne
enregistré en 2004 et le fait aussi que l’effet d'enrichissement lié à l'accroissement
des prix de l'immobilier risque de disparaître en 2005. À ceci s'ajoutent les
incertitudes liées au marché du travail.
Les taux d'intérêt au niveau international sont restés très bas, de façon totalement
inhabituelle durant cette période de relance économique reflétant ainsi l'espoir
qu'une faible inflation, une offre limitée des obligations d'entreprises (ceci à son tour
reflétant une consolidation des comptes de ces mêmes entreprises) et l'achat massif
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de bons du trésor américain par les banques centrales asiatiques. Une augmentation
plus forte que prévu des taux d'intérêt à long terme pourrait diminuer les effets
positifs de ces facteurs et aussi générer sur les marchés financiers des inquiétudes à
propos des déficits fiscaux avec des conséquences possibles sur la croissance
économique.
Les autres risques qui pèsent sur ces prévisions incluent un possible « hard
landing » de l'économie chinoise qui est devenue une source importante de la
demande de biens et services produits dans le reste de l'Asie et dans d'autres
régions du monde.
La zone euro demeure vulnérable aux chocs externes
Dans la zone euro, étant donné la forte dépendance vis-à-vis de la croissance des
exportations, la relance économique demeure très vulnérable à un affaiblissement de la
croissance globale. Si l'euro devait continuer à s'apprécier, cela pourrait compromettre les
perspectives de croissance et même arrêter totalement cette croissance en 2005.
Il existe aussi des risques positifs. Ainsi les investissements pourraient répondre d’une façon
beaucoup plus favorable qu'anticipé aux conditions des marchés financiers et aux
perspectives de profit. Mais la probabilité d’un tel effet demeure limitée si l’on considère les
perspectives de croissance économique relativement modérées.
Les prix très élevés de l'immobilier sont un souci très présent
Dans certains pays d'Europe de l'Ouest tels que l’Espagne, la France, l'Irlande et le
Royaume-Uni, un renversement soudain de la tendance des prix de l'immobilier avec ses
conséquences négatives sur la richesse et sur la consommation des ménages pourrait
remettre en question la croissance économique.
Europe centrale et de l'Est : les déséquilibres internes et externes risquent de poser
des problèmes
Les principaux risques en Europe centrale et de l'Est incluent une possible décélération
brutale de la croissance économique dans les principaux pays d'Europe de l'Ouest et des
prix de l'énergie beaucoup plus élevés que prévu. De plus, si l'inflation importée continue de
croître, cela pourrait mener à des politiques plus restrictives avec des implications négatives
sur l'activité économique.
Un grand nombre d'économies de la région doivent encore faire face à d'importants défis
macro-économiques tels que des déficits fiscaux et de la balance des paiements. Le fait que
des élections soient sur le point d'avoir lieu dans ces pays risque de pousser à une
augmentation des dépenses publiques qui remettrait en cause la crédibilides politiques
économiques et résulterait probablement en des restrictions monétaires, une diminution de
l'arrivée de capitaux étrangers et une baisse de compétitivité. Les défis les plus pressants
auxquels ont à faire face les nouveaux pays membres de l’Union européenne sont de mettre
en place des politiques fiscales durables et de mettre en oeuvre des réformes structurelles
propres à générer la croissance de l'emploi.
Communauté d’États indépendants : vulnérabilité due à la forte dépendance vis-à-vis
des exportations de matières premières
Les prévisions à court terme pour les pays de la Communauté d’États indépendants sont
fortement influencées par les développements sur le marché du pétrole et des autres
matières premières. D'après les prévisions actuelles, les prix des matières premières
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devraient rester à un niveau élevé en 2005. Mais toute diminution brutale de ces prix aurait
des effets immédiats sur les exportations et sur la croissance économique dans son
ensemble. Les principales faiblesses structurelles des pays de la CEI sont leur forte
dépendance vis-à-vis des exportations de matières premières ainsi que des produits à faible
valeur ajoutée, impliquant ainsi un fort degré de vulnérabilité vis-à-vis des chocs externes.
De plus, il y a d’ores et déjà des signes, particulièrement dans la Fédération de Russie, que
la perte de compétitivité associée à une appréciation du taux de change réel (la « maladie
hollandaise ») est devenue une charge pour les producteurs locaux et pourrait étouffer
l'activité économique domestique. Dans ce cadre, des politiques macro-économiques n'ont
que peu d'effets, à moins que les producteurs locaux ne parviennent à les contrer au niveau
microéconomique en poursuivant les restructurations. Si tel n'était pas le cas, il pourrait y
avoir des répercussions négatives sur la croissance de la production, particulièrement celle
des industries manufacturières. Les perspectives de croissance à long terme dans les pays
de la CEI reposent sur leur capacité à diversifier leurs économies en mettant en oeuvre des
réformes dans le domaine de la production et des marchés financiers.
Malgré des perspectives de croissance relativement favorables à court terme pour l'Europe
et les pays de la CEI, un certain nombre de problèmes importants doivent être pris en
compte par les politiques économiques de façon à mettre en place une croissance robuste
et durable à moyen et long terme (voir communiqué de presse ECE/GEN/05/P05).
Pour des informations complémentaires, veuillez prendre contact avec la Division d’analyse
économique à l’adresse suivante:
Division d’analyse économique
Commission économique des Nations Unies
pour l’Europe (CEE-ONU)
Palais des Nations
CH - 1211 Genève 10, Suisse
Téléphone: +41 (0) 22 917 20 84
Fax: +41 (0) 22 917 03 09
Site Web : http://www.unece.org/ead/ead_ese_new.htm
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