Une alternative au réchauffement par effet de serre : la résonance des ondes baroclines océaniques (5) La fonte de la banquise des calottes polaires Arctique et Antarctique, considérée comme une conséquence du réchauffement climatique anthropique, fait l’objet de vives controverses. Ce phénomène, très mal compris par la communauté des climatologues, fait l’objet de spéculations de plus en plus contredites par les observations. Ce phénomène est suivi avec la plus grande attention. En particulier, la mesure satellitaire de la concentration de glace de mer par micro-ondes fournit des informations pertinentes sur l'évolution temporelle de la banquise polaire: l'amplitude des variations du pourcentage de glace met en évidence les zones les plus impactées. La structure filamentaire des principales anomalies observées dans l’Arctique est parallèle à la limite sud de la banquise, ce qui montre sans équivoque que la fonte ou la glaciation sont étroitement contrôlées par l’océan. En Antarctique, la structure des anomalies est plus diffuse et plus évanescente. Les anomalies révèlent actuellement une reconstitution très active de la glace, l’accélération du phénomène étant imputable à la modification de l’albédo. Dans tous les cas, la fonte de la banquise se produit essentiellement là où la glace de mer est au contact des ventres d’ondes baroclines quasi-stationnaires après qu'elles aient fusionné avec le courant de dérive Nord Atlantique dans l’hémisphère nord ou bien le courant circumpolaire Antarctique dans l’hémisphère sud. L’Arctique {img src="https://climatorealiste.files.wordpress.com/2015/05/ice_arctic.jpg" /} Variations annuelles du pourcentage de glace en Arctique (-SOI est utilisé comme référence temporelle), déduites de la pente de la droite des moindres carrés calculée sur 7 années consécutives des données reconstruites HadIICE. La structure filamentaire des deux principales anomalies laisse à penser que la circulation thermohaline intervient en imposant des conditions de température à la limite sud de la banquise, stimulant l’advection d’eau de mer sous la surface de la banquise (http://climatorealiste.com/la-circulationthermohaline/). Dans le nord Atlantique, les variations annuelles du pourcentage de glace de mer se rapportant à l’anomalie 20°E-40°E de 8 ans de période sont en phase avec l’anomalie thermique la plus septentrionale du Nord Atlantique qui se trouve au contact de la banquise (http://climatorealiste.com/calottespolaires/). La concentration de glace de mer à l’anomalie située entre 30°W et 0°, bien que fortement corrélée à la précédente, semble avoir une période supérieure à 8 ans. Elle manifeste en outre une grande variabilité reflétant des processus de transfert propres au détroit du Danemark, avec un épisode de fonte important au cours des années 1970-début 1980. Dans le Pacifique Nord, la fonte résulte probablement de la dérive de l'anomalie thermique au ventre de l’onde gyrale externe au gyre (http://climatorealiste.com/ondes-gyrales-de-longue-periode/), qui exerce son influence à travers le détroit de Béring via le courant de l'Alaska. Aux longitudes 150°E-160°W la banquise se reconstitue depuis le milieu des années 2000. L’Antarctique {img src="https://climatorealiste.files.wordpress.com/2015/05/ice_antarctic.jpg" /} Variations annuelles du pourcentage de glace en Antarctique (voir Arctique) La structure des anomalies observées en Antarctique est plus diffuse et plus évanescente qu’en Arctique, probablement parce que la circulation thermohaline y est moins active, ce qui réduit l’advection d’eau de mer dans la calotte polaire. La fonte de la banquise se produit essentiellement là où la glace de mer est au contact des ventres des ondes gyrales externes aux gyres après qu'ils eurent fusionné avec le courant circumpolaire antarctique. Mais la période des épisodes de fonte/gel, de l’ordre de 12-13 ans, est supérieure à la période de 8 ans du sous-harmonique des ondes gyrales. Ce décalage en fréquence pourrait résulter de la dynamique de la banquise. Les anomalies aux longitudes 100°E-140°E et 60°W80°W révèlent actuellement une reconstitution très active de la glace, l’accélération du phénomène étant imputable à la modification de l'albédoi. Conclusion Les épisodes de fonte et de glaciation de la banquise ne sont pas contrôlés par la température moyenne globale de notre planète mais, au travers de la circulation thermohaline, par les ondes gyrales océaniques qui jouent un rôle essentiel dans la variabilité du climat. Les phénomènes observés sont amplifiés par la rétroaction positive résultant de la modification de l’albédo. Pour en savoir plus : Expliquer avec réalisme la variabilité du climat : http://climatorealiste.com/ Pinault J.L. (2014) De la mélodie des océans au changement climatique, Createspace, ISBN 9781499533682 i L'albédo, qui est le rapport de l'énergie solaire réfléchie par une surface à l'énergie solaire incidente, est élevé sur les calottes polaires (de l'ordre de 60%) et beaucoup plus faible sur les océans (5 à 10%). Pendant une période de refroidissement les calottes polaires s'étendent, ce qui augmente l'albédo. La planète réfléchit davantage le rayonnement solaire, en absorbe moins, ce qui amplifie son refroidissement. Le réchauffement a des effets inverses: le réchauffement de la planète fait fondre la banquise polaire, ce qui diminue l'albédo et donc augmente la température de la planète.