RR - 27/05/17 - 841050437 - 1/3 La Mure Carte des principales structures syn-rift d’âge Jurassique dans la zone externe des Alpes occidentales et dans l’avant-pays cévenol et ardéchois Les Cévennes et l’Ardèche, en bordure du Massif Central Français, ont échappé aux effets de la collision alpine du Tertiaire : les failles jurassiques (milieu du Secondaire) y sont conservées intactes ou peu retouchées. Ce sont des failles normales (listriques) délimitent des blocs basculés de toutes tailles caractéristiques de l’ouverture d’un rift. Dans Bordas p. 244 et Lemoine, 2000. Extrait de la notice de la carte géologique de La Mure (zone dauphinoise) à 1/50 000 (B.R.G.M.) TECTONIQUE JURASSIQUE Durant le Jurassique, les Alpes occidentales françaises, appartenant à la marge passive du continent européen en voie de submersion par la mer téthysienne, étaient soumises à une tectonique en distension (rifing), avec enfoncement généralisé mais progressif. La zone dauphinoise et, en particulier, le territoire de la feuille La Mure, ont conservé des exemples probants de ce type de mouvements, caractérisés par le jeu de failles normales ou listriques qui ont contrôlés la sédimentation durant tout le Jurassique. Ces accidents, sans doute hérités des phases tectoniques hercyniennes car ils sont jalonnés par des dépôts houillers, ont induit un découpage de la région en blocs de socle dont le jeu relatif a délimité des horsts et des grabens de plus en plus marqués. Cela se traduit par des variations de faciès dans le temps et dans l'espace et par l'apparition de dépôts inhabituels: mégabrèches, olistolites, calcaires noduleux et/ou à entroques, filons clastiques, répartis sur ou à proximité des zones hautes et mobiles que sont le dôme de La Mure, le Taillefer, le Rochail Lauvitel, la Roche de la Muzelle et les environs de la Salette-Fallavaux. On constate que ces faciès inhabituels se localisent à proximité du massif cristallin actuel dont la disposition serait approximativement héritée de la paléogéographie jurassique. On a pu aussi constater que dans quelques cas exceptionnels, les paléo-pentes et paléo-failles coïncidaient, avec une forte probabilité, avec des failles visibles dans la topographie: c'est le cas de la faille méridienne du col d tOrnon et de ses satellites, jalonnée par des olistolites (Chantelouve) ou de la faille du col du Vallon - lac de la Muzelle (olistolites) ou bien de celles, moins importantes, du Chamoux, d'Hurtières ou du paléohorst de la Tête de l'Homme près de la Salette, marqués par des brèches, des réductions de séries importantes ou par des discordances. Dans d'autres cas l'existence d'accidents jurassiques se déduit de la seule répartition des faciès: ainsi pour la zone de fractures (ou linéaments) à l'Est de Fallavaux (accident d'Aspres-les-Corps, SaintBonnet) marquée par de nombreuses anomalies sédimentaires (olistolites, brèches, discordances, réduction de séries) mais où les paléostructures n'apparaissent plus clairement ou du moins ont été fortement altérées par des tectoniques ultérieures. Ou alors les preuves de cette tectonique ancienne n'ont pas encore été exhumées par l'érosion: on ne connait pas l'origine du matériel cristallin contenu dans la brèche toarcienne du Beaumont; ou encore l'importante paléo-faille qui devait limiter à l'Est le dôme de La Mure ne peut être suggérée que par l'opposition brutale des faciès et des épaisseurs de part et d'autre et par la présence d'olistolites plus au Nord, dans le prolongement (olistolites de Fau Laurent au Nord de Séchilienne, feuille Vizille). Cependant la répartition des faciès et la reconstitution, même approximative, des bassin laissent à penser que les blocs de socle étaient dissymétriques avec un abrupt de faille à regard Est, des pentes plus douces vers l'Ouest, donc que RR - 27/05/17 - 841050437 - 2/3 leur basculement se faisait vers l'Ouest. Par la diversité des orientations relevées sur les paléo-accidents reconnus, il est probable que les mouvements distensifs se compliquaient par un entrecroisement de fractures et par le jeu d'accidents conjugués (et donc avec une composante de rejet horizontale). Cette tectonique a débuté très tôt dans le Lias (Hettangien) voire même au Trias supérieur (filons basiques et coulées de laves), a connu plusieurs épisodes plus importants au Sinémurien et au Toarcien (et/ou Domérien), s'est poursuivie dans le Dogger (région de Fallavaux - le Grand Rénaud -lac Labarre) et sans doute dans une grande partie du Malm (fissures d'extension, discordances au moins callovo-oxfordiennes au Signal du Lauvitel et au Mont Pelvoux, sur Saint-Christophe). Commentaire P. Lecroart (2002) 1-Analyse des roches en présence Micaschistes hercyniens du massif du Taillefer à l'Ouest et granite hercynien du massif du Rochail à l'Est En discordance angulaire sur ces terrains des séries sédimentaires du Trias au Lias : - Grés, évaporites, marnes et dolomies du trias ainsi , que des spillites (roches volcaniques alcalines) : - Calcaires et marnes liasiques à Ammonites et rostres de Bélemnites. 2- Analyse des relations entre les différents ensembles Programme de Première S : Analyse du profil sismique réflexion au large de la marge ibérique : notion de bloc basculé, faille normale, demi-graben, sédiments syn-rift en discordance angulaire sur les roches sédimentaires anté-rift. Sur l'extrait de la carte de la Mure Présence à l'Ouest de la faille d' Ornon près du massif du Taillefer : ancienne faille normale conservée presque entièrement. Elle sépare nettement les roches primaires des roches sédimentaires Jurassique. Présence de brèches et d'olistolithes en contrebas de la faille d'Ornon (définition olistolithe : littéralement `pierres glissées', éléments rocheux accumulés au fond du bassin en contre-bas de failles actives et provenant du démantèlement de ses bordures. Les olistolithes de l'Oisans se déposent en même temps que s'ouvrent les blocs basculés. On parle de dépôts syntectoniques. Leur présence permet de dater l'extension). Présence d'une discordance angulaire du Trias sur le Massif du Rochail à l'Est. Variation de l'épaisseur des terrains sédimentaires mésozoïques depuis le Rochail à l'Est jusque la faille d'Ornon à l'Ouest. Le bassin sédimentaire constitué des terrains du Mésozoïque présente une structure dissymétrique typique d'un demi-graben. Les roches sédimentaires du Trias au Jurassique ont valeur de roches sédimentaires syn-rift. Présence de spillites : roches volcaniques alcalines datées du Trias supérieur de type basalte. Volcanisme alcalin typique de celui que l'on rencontre dans les rifts continentaux. L'ensemble de ces observations permettent de construire une coupe schématique d'un bloc basculé ayant appartenu à la marge européenne de l'océan alpin (cf. schéma ci-dessous). Une coupe plus détaillée se trouve représentée sur la carte géologique de La Mure. RR - 27/05/17 - 841050437 - 3/3 Extrait de la carte géologique de La Mure (zone dauphinoise) à 1/50 000 (B.R.G.M.)