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La Mure
Carte des principales structures syn-rift
d’âge Jurassique dans la zone externe des
Alpes occidentales et dans l’avant-pays
cévenol et ardéchois
Les Cévennes et l’Ardèche, en bordure du Massif Central
Français, ont échappé aux effets de la collision alpine du
Tertiaire : les failles jurassiques (milieu du Secondaire) y sont
conservées intactes ou peu retouchées.
Ce sont des failles normales (listriques) délimitent des blocs
basculés de toutes tailles caractéristiques de l’ouverture d’un
rift.
Dans Bordas p. 244 et Lemoine, 2000.
Extrait de la notice de la carte géologique de La Mure (zone dauphinoise)
à 1/50 000 (B.R.G.M.)
TECTONIQUE JURASSIQUE
Durant le Jurassique, les Alpes occidentales françaises, appartenant à la marge passive du continent européen en
voie de submersion par la mer téthysienne, étaient soumises à une tectonique en distension (rifing), avec enfoncement
généralisé mais progressif. La zone dauphinoise et, en particulier, le territoire de la feuille La Mure, ont conservé des
exemples probants de ce type de mouvements, caractérisés par le jeu de failles normales ou listriques qui ont contrôlés
la sédimentation durant tout le Jurassique. Ces accidents, sans doute hérités des phases tectoniques hercyniennes car ils
sont jalonnés par des dépôts houillers, ont induit un découpage de la région en blocs de socle dont le jeu relatif a
délimité des horsts et des grabens de plus en plus marqués. Cela se traduit par des variations de faciès dans le temps et
dans l'espace et par l'apparition de dépôts inhabituels: mégabrèches, olistolites, calcaires noduleux et/ou à entroques,
filons clastiques, répartis sur ou à proximité des zones hautes et mobiles que sont le dôme de La Mure, le Taillefer, le
Rochail Lauvitel, la Roche de la Muzelle et les environs de la Salette-Fallavaux. On constate que ces faciès inhabituels
se localisent à proximité du massif cristallin actuel dont la disposition serait approximativement héritée de la
paléogéographie jurassique. On a pu aussi constater que dans quelques cas exceptionnels, les paléo-pentes et
paléo-failles coïncidaient, avec une forte probabilité, avec des failles visibles dans la topographie: c'est le cas de la faille
méridienne du col d tOrnon et de ses satellites, jalonnée par des olistolites (Chantelouve) ou de la faille du col du
Vallon - lac de la Muzelle (olistolites) ou bien de celles, moins importantes, du Chamoux, d'Hurtières ou du paléohorst
de la Tête de l'Homme près de la Salette, marqués par des brèches, des réductions de séries importantes ou par des
discordances. Dans d'autres cas l'existence d'accidents jurassiques se déduit de la seule répartition des faciès: ainsi pour
la zone de fractures (ou linéaments) à l'Est de Fallavaux (accident d'Aspres-les-Corps, SaintBonnet) marquée par de
nombreuses anomalies sédimentaires (olistolites, brèches, discordances, réduction de séries) mais où les paléostructures
n'apparaissent plus clairement ou du moins ont été fortement altérées par des tectoniques ultérieures. Ou alors les
preuves de cette tectonique ancienne n'ont pas encore été exhumées par l'érosion: on ne connait pas l'origine du matériel
cristallin contenu dans la brèche toarcienne du Beaumont; ou encore l'importante paléo-faille qui devait limiter à l'Est le
dôme de La Mure ne peut être suggérée que par l'opposition brutale des faciès et des épaisseurs de part et d'autre et par
la présence d'olistolites plus au Nord, dans le prolongement (olistolites de Fau Laurent au Nord de Séchilienne, feuille
Vizille).
Cependant la répartition des faciès et la reconstitution, même approximative, des bassin laissent à penser que les
blocs de socle étaient dissymétriques avec un abrupt de faille à regard Est, des pentes plus douces vers l'Ouest, donc que