T E C H N I Q U E D U C O M M E R C E
I N T E R N A T I O N A L
D’après le cours de Mme Herman du 2ème semestre 2007/08
Les stratégies de développement à l’international ..................................................................... 2
I. Raisons de l’internationalisation .................................................................................... 2
1) Facteurs commerciaux ................................................................................................ 2
2) Facteurs industriels ..................................................................................................... 3
3) Facteurs d’opportunité ................................................................................................ 3
II. Les déterminants du processus d’internationalisation .................................................... 4
III. Les orientations du développement international ....................................................... 5
1) Formules stratégiques ................................................................................................. 5
2) Stratégies de marketing international ......................................................................... 6
La sélection des marchés .......................................................... Error! Bookmark not defined.
Les principes généraux de la douane ........................................ Error! Bookmark not defined.
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Les stratégies de développement à l’international
S’internationaliser c’est développer ses activités ou une partie de ses activités dans des systèmes économiques,
politiques et culturels différents.
Il y a différents degrés d’internationalisation : elle peut être développée progressivement ou l’entreprise peut être
créée avec une dimension mondiale d’emblée, etc. Ces différents degrés d’internationalisation correspondent à
différentes motivations et objectifs. Quelles sont les raisons de l’internationalisation ? Comment détermine-t-on
le processus d’internationalisation ?
I. Raisons de l’internationalisation
Il y a trois types de facteurs : commerciaux, industriels et d’opportunité.
1) Facteurs commerciaux
- Etroitesse du marché
- Spécialisation de l’entreprise
- Régulation des ventes
- Cycle de vie du produit
Etroitesse du marché
= saturation du marché national
Ex : Nestlé est une entreprise Suisse. La Suisse étant un petit pays, l’entreprise a vite exporter pour se
développer car le marché est trop étroit.
L’augmentation du commerce mondial, le phénomène de mondialisation, entraîne une concurrence des
entreprises étrangères qui prennent des parts de marché et réduisent le marché national. Les entreprises
nationales ont donc besoin de conquérir de nouveaux marchés. Ex : L’Oréal avec son concurrent allemand
Schwarzkopf.
Les perspectives de développement du marché peuvent être trop restreintes (taux de croissance du marché
insuffisant). C’est le cas par exemple pour Pernod Ricard qui trouvait que son marché évoluait trop lentement.
Spécialisation de l’entreprise
Si l’entreprise est très spécialisée, le marché national a un potentiel insuffisant et l’entreprise va chercher à
s’internationaliser. C’est plutôt le cas des PME (ont tendance à occuper une niche qui est délaissée par les
grandes entreprises). Exemple de Proditec (machines pour contrôler les pièces de monnaie).
Régulation des ventes
Les ventes sur un marché fluctuent en fonction de :
La saison (activité saisonnière). Par exemple Salomon était une entreprise (aujourd’hui disparue) qui
fabriquait des skis et des chaussures de ski. Cette entreprise a développé ses ventes dans l’hémisphère
sud pour désaisonnaliser ses ventes et mieux utiliser l’appareil de production.
La conjoncture économique : vendre partout permet de répartir les risques, d’amortir les effets de la
crise. Cela permet de réduire les fluctuations de la demande.
Le cycle de vie international du produit
Le produit vit depuis son lancement. Il y a différentes phases de cycle de vie du produit : période de croissance,
période de maturité (quand les ventes sont les plus élevées), phase de déclin. La durée de chaque phase dépend
du type de produit.
Raymond Veron a établi une correspondance entre le cycle de vie du produit et le stade de développement
international.
Stade 1 : lancement du produit et une partie de la croissance.
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Un produit nouveau est mis au point dans un pays technologiquement avancé (ex : Japon, USA). Le
produit va d’abord être lancé sur le marc intérieur, qui bénéficie d’un pouvoir d’achat élevé. Ce
produit chargé en technologie est cher au départ car il faut amortir les frais de recherche et
développement (R&D), il est donc réserà ce type de pays. Progressivement l’entreprise va exporter
dans les autres pays qui sont au même stade de développement qu’elle (autres pays développés ayant un
pouvoir d’achat élevé), ce qui lui permet d’amortir les frais de R&D.
Stade 2 : fin de la croissance et début de la maturité.
Les pays dans lesquels ce produit est exporté vont commencer à le fabriquer copier la technologie).
L’entreprise innovatrice voit donc apparaître une concurrence étrangère.
Stade 3 : produit en pleine maturité et amorce de déclin.
La technologie du produit se banalise car progressivement d’autres pays vont être à leur tour capables
de le fabriquer. Il y a une concurrence accrue qui se fait par rapport au prix. Les entreprises
innovatrices qui avaient mis au point le produit peuvent soit améliorer le produit (R&D pour créer un
produit plus avancé technologiquement qui va prendre le relais) ou délocaliser leur production dans les
pays où la main d’œuvre est moins chère.
L’exportation allonge la durée de vie du produit. Un même produit peut être à des stades de vie différents
en fonction de :
Niveau de vie des pays dans lesquels il est vendu. Par exemple Moulinex fabrique des moulins à persil
qui ne se vendent pas en France mais sont exportés dans les pays en voie de développement. Autre
exemple : les voitures. Certaines voitures ne se vendent plus en France mais sont fabriquées ailleurs.
Les chaînes de production sont montées et réinstallées dans des pays avec des niveaux de vie moins
élevés. C’est ce qui s’est passé avec la R12 dans les pays de l’Est.
Habitudes d’achat et de consommation des pays dans lesquels il est vendu : il y a des pays dans
lesquels certains produits ne sont plus à la mode alors qu’ils se vendent beaucoup dans d’autres. Par
exemple le Cognac ne se boit pratiquement plus en France et réalise 90% de ses ventes à l’exportation.
Cet alcool est très à la mode au Japon et en Chine où il est en pleine phase de maturité.
2) Facteurs industriels
Recherche d’économie d’échelle
Qu’est-ce que les économies d’échelle ? On produit sur une plus grande échelle (augmentation de la production)
et on répartit les charges fixes (celles qui ne varient pas avec la quantité produite) sur un plus grande nombre
d’unités produites. Cela permet de faire baisser le coût unitaire.
Une entreprise qui exporte élargit ses marchés et donc augmente sa production et réalise des économies
d’échelle. Elle améliore donc sa compétitivité.
Amortissement des fais de recherche et développement
Une entreprise qui élargit ses marchés va plus facilement pouvoir amortir les frais de mise au point du produit.
Abaissement des coûts de production
Une entreprise qui investit à l’étranger peut exploiter des opportunités : chercher à produire à bas prix (coût de
main d’œuvre moins élevé, législation du travail moins contraignante, ce qui permet à l’entreprise d’échapper
aux réglementations sociales, et main d’œuvre plus « docile » avec un pouvoir syndical plus faible).
Il n’y a donc pas seulement un aspect coût, mais également un aspect social, un aspect réglementation fiscale
(charges sociales sur les salaires, etc.), etc.
3) Facteurs d’opportunité
Demande spontanée
L’exportation n’est pas toujours une démarche réfléchie. L’entreprise est souvent sollicitée spontanément : on lui
fait une offre pour exporter ses produits. Cela peut se produire dans le cadre des foires et salons, lors d’une visite
d’un étranger (visite d’une exploitation de champagne de la région par exemple, le champagne lui plait et il
propose au propriétaire de vendre sa production dans son pays), Dans ce cas l’entreprise exportatrice ne fait
aucune démarche et on vient la chercher. Il faudra par la suite qu’elle ait une marche plus structurée si elle
veut exporter durablement. Il ne s’agit qu’un point de départ.
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Production excédentaire
Une surproduction pour le marché intérieur, par exemple en matière agricole, qui pousse l’entreprise à faire ses
premiers pas à l’export.
Motivation du dirigeant
C’est le cas surtout dans les PME. Des études ont montré que parmi les PME qui exportent, c’est souvent le
dirigeant qui en a eu la volonté, la motivation. Il impulse à l’entreprise cette volonté d’exporter. Pourquoi ? Pour
des raisons internes à l’entreprise : lui-même est stimulé par le fait que son entreprise est très spécialisée, que ses
capacités de production sont excédentaires, etc. Il peut également y avoir des stimuli de la part de
l’environnement de l’entreprise : on a reçu quelques commandes spontanées, on voit que les concurrents
exportent, stimulation qui vient des pouvoirs publics (ceux-ci incitent les PME à exporter, notamment avec un
dispositif de soutien aux entreprises exportatrices, à travers différents organismes rattachés au Ministère ; par
exemple le Conseil gional de Champagne-Ardenne aide les entreprises dans leurs marches à l’export. Les
entreprises peuvent être aidées financièrement (exonération de charges par exemple), et au niveau logistique
(aider l’entreprise à faire un diagnostic export par exemple).
Etude de document : la société Kuhn, stratégie à l’export
Entreprise qui fabrique du matériel agricole. Entreprise familiale qui s’est beaucoup développée, en deux
phases :
croissance interne : développement par ses propres moyens, croissance endogène (jusque 1987),
puis croissance externe : rachète des sociétés.
Culture de l’entreprise : forte, véritable culture de l’export (orientée en permanence vers l’exportation).
Raisons commerciales :
marché étroit (le nombre d’agriculteurs diminue et donc les besoins en matériel agricole diminuent),
baisse des subventions accordées aux agriculteurs,
activité saisonnière.
Facteurs industriels :
amortir les frais de recherche et développement (entreprise qui investit beaucoup en recherche et
développement, dépose de nombreux brevets pour protéger ses innovations),
peut tester des produits nouveaux.
Facteurs d’opportunité :
motivation des dirigeants, l’export fait partie de la culture de l’entreprise,
Kuhn a racheté des entreprises qui étaient déjà elles-mêmes tournées vers l’export,
Localisation : région pas vraiment agricole, tournée vers le bloc de l’est.
Stratégie : d’abord asseoir sa position sur le marché national avant de s’intéresser à l’export, avant de se tourner
vers des marchés qui sont proches d’elle.
Comment elle s’implante ? Implantations lourdes : filiales de commercialisation dans les principaux pays dans
lesquels elle travaille. Cela lui permet d’avoir une meilleure connaissance et compréhension du marché (retour
d’informations), de mieux connaître les besoins de ses clients et donc d’être plus à même d’y répondre (produits
adaptés à la demande). Autre intérêt : pour le service après-vente.
II. Les déterminants du processus d’internationalisation
Dans ce paragraphe nous allons étudier le processus d’internationalisation, c’est-à-dire voir quelles sont les
différentes étapes qui mènent à l’internationalisation.
La notion de distance est importante. On parle de trois types de distances :
Distance géographique : c’est l’éloignement géographique des deux pays en nombre de kilomètres.
Généralement les entreprises commencent à s’intéresser aux marchés qui sont proches d’elle.
Distance institutionnelle : elle se traduit par la politique économique des états et concerne tout ce qui
va être lié à la règlementation des pays.
Distance culturelle : parmi les éléments qui la composent on peut distinguer la langue pratiquée, la
culture et les mentalités.
Le processus d’internationalisation
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1. La direction n’est pas intéressée par l’export.
2. La direction accepte une demande spontanée, mais ne fait pas l’effort de prospection.
3. L’entreprise explore la possibilité d’exporter.
4. L’entreprise exporte expérimentalement sur un marché où les distances sont réduites.
5. L’entreprise devient expérimentée sur ce pays. Elle peut ensuite choisir l’un des deux options
suivante (ou les deux) :
Elle peut exporter vers des pays à distance plus élevée (le grand export)
Elle peut envisager des formes nouvelles : implantation commerciale, implantation
industrielle (renforce sa présence sur les marchés)
III. Les orientations du développement international
1) Formules stratégiques
Lorsqu’une entreprise a pris la décision de s’internationaliser, elle choisit des formules stratégiques. C’est un
choix qui s’effectue par rapport à deux grands types de décisions :
Le nombre de marchés à atteindre
La répartition des rôles respectifs du marché national et du marché international
Le nombre de marchés à atteindre
L’entreprise fait un choix entre concentration et dispersion. Il existe deux types de comportements :
Les voltigeurs : ceux qui se dispersent. Une entreprise avec un comportement de voltigeur cherche à
atteindre le plus de marchés possible : stratégie de dispersion géographique. Elle développe un effort
marketing dans le plus grand nombre de pays possible. L’intérêt est qu’elle connaît un développement
très rapide, mais celui-ci est souvent relativement instable.
Les enracinés : ceux qui se concentrent. Une entreprise avec un comportement d’enraciné privilégie
plutôt quelques marchés sur lesquels elle veut s’implanter durablement, sur lesquels elle veut obtenir
des parts de marché importantes et durables. Progressivement elle va ensuite se tourner vers d’autres
marchés.
Dans le temps on se retrouve quasiment avec la même position en suivant chacune des stratégies. Avec la
concentration on progresse régulièrement alors qu’avec la dispersion il y a un développement rapide suivi d’un
ralentissement puis de la perte de certains marchés.
Les notions de dispersion et de croissance s’appliquent également par segment (ou par produit) :
Dispersion
Concentration
Temps
Nombre de
marchés servis
RYTHME D’INTERNATIONALISATION
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