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Un produit nouveau est mis au point dans un pays technologiquement avancé (ex : Japon, USA). Le
produit va d’abord être lancé sur le marché intérieur, qui bénéficie d’un pouvoir d’achat élevé. Ce
produit chargé en technologie est cher au départ car il faut amortir les frais de recherche et
développement (R&D), il est donc réservé à ce type de pays. Progressivement l’entreprise va exporter
dans les autres pays qui sont au même stade de développement qu’elle (autres pays développés ayant un
pouvoir d’achat élevé), ce qui lui permet d’amortir les frais de R&D.
Stade 2 : fin de la croissance et début de la maturité.
Les pays dans lesquels ce produit est exporté vont commencer à le fabriquer (à copier la technologie).
L’entreprise innovatrice voit donc apparaître une concurrence étrangère.
Stade 3 : produit en pleine maturité et amorce de déclin.
La technologie du produit se banalise car progressivement d’autres pays vont être à leur tour capables
de le fabriquer. Il y a une concurrence accrue qui se fait par rapport au prix. Les entreprises
innovatrices qui avaient mis au point le produit peuvent soit améliorer le produit (R&D pour créer un
produit plus avancé technologiquement qui va prendre le relais) ou délocaliser leur production dans les
pays où la main d’œuvre est moins chère.
L’exportation allonge la durée de vie du produit. Un même produit peut être à des stades de vie différents
en fonction de :
Niveau de vie des pays dans lesquels il est vendu. Par exemple Moulinex fabrique des moulins à persil
qui ne se vendent pas en France mais sont exportés dans les pays en voie de développement. Autre
exemple : les voitures. Certaines voitures ne se vendent plus en France mais sont fabriquées ailleurs.
Les chaînes de production sont démontées et réinstallées dans des pays avec des niveaux de vie moins
élevés. C’est ce qui s’est passé avec la R12 dans les pays de l’Est.
Habitudes d’achat et de consommation des pays dans lesquels il est vendu : il y a des pays dans
lesquels certains produits ne sont plus à la mode alors qu’ils se vendent beaucoup dans d’autres. Par
exemple le Cognac ne se boit pratiquement plus en France et réalise 90% de ses ventes à l’exportation.
Cet alcool est très à la mode au Japon et en Chine où il est en pleine phase de maturité.
2) Facteurs industriels
Recherche d’économie d’échelle
Qu’est-ce que les économies d’échelle ? On produit sur une plus grande échelle (augmentation de la production)
et on répartit les charges fixes (celles qui ne varient pas avec la quantité produite) sur un plus grande nombre
d’unités produites. Cela permet de faire baisser le coût unitaire.
Une entreprise qui exporte élargit ses marchés et donc augmente sa production et réalise des économies
d’échelle. Elle améliore donc sa compétitivité.
Amortissement des fais de recherche et développement
Une entreprise qui élargit ses marchés va plus facilement pouvoir amortir les frais de mise au point du produit.
Abaissement des coûts de production
Une entreprise qui investit à l’étranger peut exploiter des opportunités : chercher à produire à bas prix (coût de
main d’œuvre moins élevé, législation du travail moins contraignante, ce qui permet à l’entreprise d’échapper
aux réglementations sociales, et main d’œuvre plus « docile » avec un pouvoir syndical plus faible).
Il n’y a donc pas seulement un aspect coût, mais également un aspect social, un aspect réglementation fiscale
(charges sociales sur les salaires, etc.), etc.
3) Facteurs d’opportunité
Demande spontanée
L’exportation n’est pas toujours une démarche réfléchie. L’entreprise est souvent sollicitée spontanément : on lui
fait une offre pour exporter ses produits. Cela peut se produire dans le cadre des foires et salons, lors d’une visite
d’un étranger (visite d’une exploitation de champagne de la région par exemple, le champagne lui plait et il
propose au propriétaire de vendre sa production dans son pays), … Dans ce cas l’entreprise exportatrice ne fait
aucune démarche et on vient la chercher. Il faudra par la suite qu’elle ait une démarche plus structurée si elle
veut exporter durablement. Il ne s’agit qu’un point de départ.