Certitude universelle : il faut une loi car il y a des choses dont on ne veut pas. On refuse
l’obstination déraisonnable, autrement dit l’acharnement thérapeutique. Ne pas prolonger la
vie de manière artificielle.
Avec cette loi, possibilité de choisir une personne de confiance : nommer une personne
pour le cas où on ne serait plus en état de prendre des décisions. Que veut- on transmettre et
préserver de soi en fin de vie ?
Loi qui ne donne pas immédiatement une solution mais une responsabilité éthique.
Loi n’est pas une solution mécaniste à un problème.
La seule solution est la notion de collégialité : discuter, équipe autour du patient.
Il va falloir que les médecins partagent, et eux qui ont l’habitude de décider, vont devoir
se mettre à égalité des autres professionnels de soins. Les médecins n’ont que quelques heures
d’éthique à l’université, d’où l’importance de la formation continue.
La loi Léonetti est une loi éthique qui ne résout rien, mais demande un travail de partage
qui exige un changement dans les mentalités et implique la formation.
Deux points positifs de cette loi : les directives anticipées et la personne de confiance.
Y a-t-il de plus en plus de gens qui écrivent leurs directives anticipées ? Que sait- on de ce
que nous voulons pour notre fin de vie ? Cette loi qui impute à l’éthique nous permet- elle
d’avancer ?
Dr Guisset, médecin :
20% des patients qui entrent en réanimation meurent.
2001 : recommandations pour la prise en charge de ces patients en limitation
thérapeutique- patients dont l’évolution était défavorable. Idée : ne pas intensifier de manière
déraisonnable le traitement.
Exemple des patients cancéreux : refus d’hospitalisation en réanimation après la répétition
des cancers. Phase palliative- réanimation d’attente = réanimation optimale durant 48/72h ;
temps nécessaire pour constituer le dossier du patient, voir son évolution, et prendre une
décision collégiale, transparente, par écrit.
La loi Léonetti a fait progresser le corps médical sur la traçabilité en fin de vie. Facilite la
réflexion éthique.
Exemple des patients en réanimation : prise de décision de limitation thérapeutique.
Travail d’informations auprès des proches. Limitation thérapeutique graduée est une réflexion
pluridisciplinaire, tout comme les soins antalgiques en fin de vie.
En réanimation, Guisset observe qu’il n’y a pas de patients avec des directives anticipées,
ni de personnes de confiance.
Notion de non obstination déraisonnable abordée par les réanimateurs provoque
soulagement chez la famille et le patient.
Mme Beckman, sociologue :
Depuis plus d’un an, elle travaille avec la ligue contre le cancer.
Elle souligne le rôle primordial des bénévoles pour l’accompagnement en fin de vie.
Ce sont les citoyens militants qui ont poussé à cette loi. Fort engagement avec l’apparition
dans les années 80 des soins palliatifs.
Loi a été portée par les médecins, citoyens qui s’insurgent contre la solitude du mourant,
l’acharnement thérapeutique.
Rôle important des militants bénévoles : rôle étrange car rôle de rébellion, sont porteurs
du hors- la-loi.
Débat sur les conflits de responsabilité : qui va décider du laisser mourir ? Familles,
médecins, patients ?