Merci monsieur le président du jury - E

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Merci monsieur le président du jury.
Monsieur le président du jury, madame et messieurs les
membres du jury , chers maîtres, notre travail ayant un support
iconographique nous vous prions de bien vouloir prendre place
sur les sièges qui vous sont réservés à cet effet.
Merci !
Monsieur le président du jury, madame et messieurs les
membres du jury, chers maîtres, le travail que nous avons
l’honneur de soumettre à votre appréciation s’intitule
LES INCLUSIONS DES TROISIEMES MOLAIRES: ASPECTS
EPIDEMIOLOGIQUES, CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES
EN
MILIEU
IVOIRIEN :
ENQUÊTE
AUPRES
DES
CHIRURGIENS DENTISTES DE LA REGION D’ABIDJAN
En propos introductifs nous disons qu’on parle d'inclusion
dentaire quand une dent, n'est pas parvenue à faire son
éruption dans la cavité buccale après sa formation. L'inclusion
peut être totale dans les maxillaires ou partielle, dans l'os et
dans les tissus mous. Du fait de leur situation postérieure, les
troisièmes molaires sont difficiles d’accès à l’hygiène buccodentaire satisfaisante. Accidents d’évolution, péri coronarites et
caries peuvent se manifester.
L’objectif principal de cette étude est de contribuer à une
meilleure
connaissance
des
aspects
cliniques et thérapeutiques en milieu ivoirien.
épidémiologiques,
De façon plus spécifique nous allons :
-déterminer la fréquence des troisièmes molaires incluses
ou enclavées rencontrées par les chirurgiens-dentistes ;
-décrire les manifestations cliniques : les pathologies
associées et leurs complications ;
-décrire l’attitude thérapeutique des chirurgiens-dentistes
devant les troisièmes molaires incluses ou enclavées ;
Pour y parvenir, nous avons subdivisé notre travail en
deux grandes parties.
La première est consacrée à une revue de la littérature.
La deuxième partie a trait à notre étude proprement dite.
Après analyse et discussion des résultats, nous avons
terminé par des propositions.
Abordons à présent la REVUE DE LA LITTERATURE
De nombreux auteurs ont porté leurs attentions sur les
troisièmes molaires incluses ou enclavées.
En Europe
BJÖRK et coll. (1956) ont réalisé une étude de cohorte portant
sur 243 individus suédois de sexe masculin examinés à l'âge
de 12 ans, puis à l'âge de 20 ans. Ils ont estimé qu'il s'agissait
d'un groupe représentatif. L'état dentaire n'a pas été pris en
considération et les cas d'agénésie ou d'extraction n'ont pas été
exclus.
BJÖRK et coll. ont déterminé aussi la fréquence des
troisièmes molaires mandibulaires en situation d'inclusion ou
d'enclavement, de non-évolution, d'absence par agénésie ou à
la suite d’avulsion chez un groupe de 237 étudiants en chirurgie
dentaire âgés de 19 à 30 ans.
KNUTSSON et coll. (1996), pour déterminer la prévalence des
maladies associées aux troisièmes molaires mandibulaires
adressées pour extraction, ont montré que 18 % des troisièmes
molaires avulsées n’avaient aucune pathologie. L’étude avait
pour objectif de déterminer la prévalence des pathologies et
aussi l’âge du patient, la position et le type d’inclusion ou
d’enclavement ainsi que le risque d’évolution pathologique
selon la position et le type d’inclusion ou d’enclavement.
En Afrique
OWOTADE et coll. en 2003 ont déterminé les principaux traits
radiographiques
de
la
troisième
molaire
incluse.
255
radiographies péri-apicales appartenant à 197 patients avec
leur historique ont été examinées. L’âge, le sexe, le degré
d’inclusion, l’inclinaison, la hauteur, l’espace mésio-distal et les
pathologies associées sont répertoriées, ainsi que le nombre
des racines et leurs rapports avec le paquet vasculo-nerveux .
MWANIKI et GUTHUA ont déterminé l’incidence des
inclusions des troisièmes molaires.
Vu l’intérêt accordé aux troisièmes molaires incluses dans
ces différents travaux, il nous a paru nécessaire de mener cette
étude.
Abordons à présent LES NOTIONS FONDAMENTALES
Une dent incluse se définit comme une dent permanente
qui n’a pas fait son éruption après sa date physiologique.
Lorsque le sac péricoronaire communique avec
la cavité
buccale, on parle de dent enclavée. Lorsqu’elle est située à
distance de l’arcade dentaire, on parle d’ectopisme et en
dehors du maxillaire, on parle de dent hétérotopique.
La dent de sagesse mandibulaire entretient des rapports
complexes avec son environnement. Avec le nerf alvéolaire
mandibulaire, ces rapports sont variables. Ainsi le nerf peut être
soit séparé, soit en contact ou traversé par la dent.
Le mécanisme précis responsable de la genèse de
l’inclusion reste obscur. L’inclusion connaît des causes locales
et générales. Parmi les causes locales, le manque de place est
le facteur le plus déterminant. Il peut s’agir également d’un
obstacle (Ramus). L’obliquité de l’axe d’éruption étant lié à
l’hérédité.
Des inclusions multiples sont rencontrées de façon
idiopathique ou faisant partie d’un tableau général. Certains
voient dans l’inclusion des dents de sagesse un témoignage
paléontologique de la gracillisation et de la réduction de
certaines dimensions du complexe dento-maxillaire humain
moderne.
L’évolution des troisièmes molaires incluses occasionne
des nombreux accidents dominés cependant par les accidents
infectieux.
Les périconarites sont les plus fréquents. Elles se compliquent
de cellulites évoluant au niveau du carrefour oropharyngé. Les
autres accidents infectieux moins fréquents sont les ostéites,
les trombophlébites, les accidents ganglionnaires.
La lésion de la face distale de la deuxième molaire et la
Dysharmonie
Dento-Maxillaire
constitue
les
principales
conséquences induites par l’inclusion des troisièmes molaires.
Le choix thérapeutique se fera entre l’abstention ou l’extraction.
Les indications sont nombreuses et concernent
- les accidents infectieux et mécaniques
- les péricornarites récidivantes
- l’indication prophylactique
- l’indication orthodontique.
Après les notions fondamentales, situons à présent
L’INTERET DE CETTE ETUDE.
L’inclusion de la troisième molaire est de plus en plus
fréquente en Côte d’Ivoire
Elle est assez souvent associée à diverses pathologies
dont la péricoronarite.
De nombreuses difficultés entourent la prise en charge.
Et il ne semble pas que des études prenant en compte les
aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques aient été
réalisés en côte d’ivoire.
C’est pour comprendre ces différents aspects et améliorer
les conditions de prise en charge de ces inclusions, que nous
nous sommes proposés de mener cette étude.
Pour atteindre nos objectifs, nous avons utilisé le matériel
ci-après :
-une fiche d’enquête destinée aux chirurgiens-dentistes
-un ordinateur pour le traitement des données
Comment avons-nous procédé ?
Nous avons mené une enquête transversale descriptive
auprès de 85 chirurgiens-dentistes de la ville d’Abidjan.
L’enquête s’est déroulée sur quatre mois de Mai à Août 2007.
Elle a porté sur :
Les renseignements d’ordre général
L’aspect épidémiologique
L’aspect clinique
L’aspect thérapeutique.
Les données ont été saisies à l’ordinateur, traité sous EPI-INFO
version 6 et à l’aide d’un tableur EXCEL 2003 sous Windows
xp
professionnelle.
Une analyse statistique, nous a permis de calculer la
fréquence des différentes variables.
Les résultats sont présentés sous forme de tableaux, de
représentations graphiques et de diagrammes
A PRESENT LES RESULTATS ET L’ANALYSE QUI EN
DECOULE
Concernant les renseignements d’ordre général,
Notre échantillon est constitué de 32% de femmes et de
68% d’hommes répartis en égalité entre le secteur public et le
secteur privé.
Plus de la moitié des praticiens ont une expérience
professionnelle en dessous de 10 ans
Concernant l’aspect épidémiologique
75 % des praticiens rencontrent entre 0 et 3 dents de sagesse
incluses ou enclavée par mois.
89% des praticiens de notre échantillon rencontrent les DDS
incluses et /ou enclavées à la mandibule.
La position mésio-angulaire est la plus fréquente pour 70%
des praticiens. Alors que 61 % estiment que la position distale
est rare.
Nos résultats se rapprochent de ceux d’OBIENCHINA, réalisés
en 2001 qui ont montré que 45 % des dents de sagesse
incluses se situeraient à la mandibule. Et de ceux de YAO
(2006) qui ont montré la fréquence élevée de l’inclusion mésioangulaire (59 %).
S’agissant de l’aspect clinique
79 % des praticiens posent la péricoronarite comme
diagnostic majeur des désinclusions des dents de sagesse
enclavées. 86 % des praticiens estiment que les patients
consultent lors des épisodes douloureux.
Les autres signes qui accompagnent les accidents
d’évolution sont : une évolution carieuse, les cellulites et la
lésion péri-apicale.
Les complications induites sont surtout la résorption de la
deuxième molaire et la Dysharmonie Dento-Maxillaire.
Il semble que les dents partiellement recouvertes de tissus
mous soient à l’origine de pathologies, essentiellement des
péricoronarites. Le risque est plus faible lorsque la dent est
complètement recouverte de tissu osseux ou même lorsqu’elle
est complètement recouverte de tissus mous.
L’indication d’extraction de dent de sagesse enclavée
serait essentiellement liée à la douleur. 76 % des praticiens le
font pour soulager le patient du phénomène douloureux. Les
autres indications majeures sont par ordre décroissant la
péricoronarite,
les
cellulites,
la
carie
dentaire
et
ses
complications, la résorption de la face distale de la deuxième
molaire.
Quant à l’aspect thérapeutique
81 % des praticiens de notre échantillon estiment prendre
en charge eux-mêmes l’extraction chirurgicale de la dent de
sagesse incluse ou enclavée.
Les femmes sont les premières parmi ceux qui préfèrent
adresser les cas de dent de sagesse incluses ou enclavées.
C’est au secteur privé que sont pris en charge, en grande
partie les cas de dent de sagesse incluse ou enclavée.
Cependant les différences de comportement observé ne sont
pas statistiquement liées au secteur d’activité.
Le manque de plateau technique serait la raison principale
pour laquelle, les praticiens adressent la plupart du temps les
cas de chirurgie complexe, dont l’extraction d’une dent de
sagesse incluse et/ou enclavée.
Le bilan pré-opératoire se limite au bilan radiographique.
62 % des praticiens se contentent de la radiographie retroalvéolaire.
Cela s’explique par le manque des moyens financiers des
patients et l’absence à proximité d’un service de radiologie.
Le traitement médical lors des extractions des dents de
sagesse incluses ou enclavées sont identiques ou presque.
96 % des praticiens dans leur prescription associent un
antibiotique, un antalgique et/ou un anti-inflammatoire et le bain
de bouche.
Les suites opératoires sont souvent simples pour 84 % des
praticiens. Parmi les complications qui sont fréquentes, la
douleur
vient en tête de file, ensuite viennent l’alvéolite, la
tuméfaction et le trismus. Par ailleurs la Communication BuccoSinusiènne, l’hématome, l’hypoesthésie et l’hémorragie sont
rares.
Monsieur le Président du jury,
Madame et Messieurs les membres du jury,
Chers Maîtres.
L’analyse des résultats de cette étude nous incite à faire
des
propositions
aux
praticiens,
à
l’UFR
d’Odonto-
Stomatologie, aux autorités politiques et sanitaires et aux
patients.
Aux praticiens.
 La malposition ne doit pas être synonyme
d’extraction systématique
Malgré les localisations anatomiques particulières, les
données cliniques disponibles n’apportent pas d’argument en
faveur de l’extraction systématique des DS incluses et/ou
enclavées, et à fortiori de celles correctement situées sur
l’arcade.
 La surveillance des dents incluses
Les DS incluses provoquent rarement des complications
locales. L’examen radiographique lors des visites annuelles de
dépistage des caries dentaires, est suffisant pour suivre
l’évolution et préciser la conduite à tenir
 Informer le patient des risques liés à l’extraction,
et partager la décision
Il existe cependant des situations cliniques ou l’extraction
d’une ou plusieurs DS pathologiques est justifiée. Les risques
opératoires doivent être connus, pris en compte dans la
décision thérapeutique et précisés au patient.
A L’ UFR D’ODONTO-STOMATOLOGIE
Compte tenue d’un manque d’informations, l’UFR devra
entreprendre une série d’études de recherche pour :
Déterminer dans la population générale, et par tranche
d’âge la prévalence des troisièmes molaires incluses et
enclavées,
Déterminer des critères prédictifs d’enclavement d’une
troisième molaire pour un patient traité en orthodontie, pour
établir la prévalence de la morbidité associée à la conservation
de la DS ou à l’avulsion des DS.
Au titre de la formation
Insister pendant la formation de étudiants sur les formes
cliniques les plus fréquentes en Côte d’Ivoire notamment la DS
mandibulaire en position mésio-angulaire. Et les signes
cliniques qui s’en suivent à savoir la péricoronarite et la
résorption distale de la deuxième molaire. Les étudiants doivent
pouvoir à la fin de leur 5ème année réaliser une extraction de
DS incluse ou enclavée.
- Aux autorités politiques et sanitaires.
 Rendre les infrastructures bucco-dentaires existantes
fonctionnelles et les équiper en matériels, afin de permettre aux
praticiens de travailler sans contraintes, dans les conditions
optimales.
 Rendre plus accessible les soins bucco-dentaires,
par la mise à la disposition des populations d’un
système de sécurité sociale.
Aux patients
Les patients doivent :
 Avoir l’habitude de fréquenter les cabinets dentaires
et éviter l’automédication qui entraîne très souvent de
lourdes conséquences.
 Respecter la prescription et les consignes postopératoires en évitant de faire des choix de
médicaments.
 Signaler tout de suite les situations anormales postopératoires à votre praticien sans attendre le prochain rendezvous.
 Respecter les rendez-vous post-opératoires pour
éviter d’éventuelles complications.
En conclusion
Nous retiendrons que les dents de sagesse ou troisièmes
molaires incluses ou enclavées font partie des réalités
quotidiennes du chirurgien-dentiste ivoirien
Les praticiens dans leur ensemble ont brisé le mythe qui
entourait cette dent.
Retenons aussi que, l’extraction chirurgicale des troisièmes
molaires incluses ou enclavées reste tributaire des moyens
techniques et matériels qui font souvent défaut dans nos
formations sanitaires.
Monsieur le Président du jury,
Madame et Messieurs les membres du jury,
Chers Maîtres,
Honorables invités,
Chers parents,
Nous vous remercions de votre attention soutenue.
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