Journées nationales de SVT des 5 et 6 mars 2002
vaccination. Du coup, ces virus échappent totalement au contrôle de l’immunité T. Cela reste le
problème majeur de l’obtention d’une vaccination efficace.
Nous sommes actuellement à la recherche de nouveaux traitements fondés sur les inhibiteurs
viraux intervenant à différentes étapes du processus de l’infection virale : entrée, fusion, et
intégration. Des travaux sont notamment en cours en vue de mettre au point des molécules
visant à empêcher l’entrée des particules infectieuses dans les lymphocytes T, à partir des
connaissances nouvellement acquises sur les molécules virales et leurs récepteurs présents à la
surface des lymphocytes T.
Même si le choix du VIH, dans un cadre d’enseignement des bases fondamentales de
l’immunologie, peut être discuté, il est certain qu’il a le double avantage de permettre l’analyse
d’aspects importants de l’immunologie cellulaire et humorale (même si cela se fait par la lunette
d’un dérèglement majeur du système immunitaire) et de sensibiliser l’une des tranches les plus à
risque de la population à l’infection par le VIH.
Les problématiques d’immunologie
Le VIH est un défi au système immunitaire (document 12) car sa cible est précisément
constituée par une cellule centrale dans la mise en place de réponses immunitaires, à savoir une
sous-population de lymphocytes T que l’on a appelée, depuis le début des années 1980, CD4
(CD pour «cluster of differentiation »). Ce virus est capable d’infecter cette sous-population de
lymphocytes T4 grâce à la protéine CD4, exprimée à la surface de ceux-ci. Cela passe par une
interaction, qui a été et reste très étudiée, entre la protéine CD4 et la gp 120. L’on connaît
relativement bien les régions de la gp 120 et de CD4 impliquées dans cette interaction, ainsi que
la dynamique et les changements conformationnels que cette interaction induit.
L’interaction entre VIH et CD4 nous permet de nous pencher plus en détail sur les
lymphocytes T. Le lymphocyte T CD4 est central à ce que l’on appelle la réponse "acquise".
Auparavant, il était fréquent d’entendre les termes d’immunité spécifique ou non spécifique.
Oubliez-les : nous parlons désormais d’immunité acquise ou immunité adaptative concernant les
réactions impliquent lymphocytes T et B.
Le lymphocyte CD4 se divise schématiquement en deux sous-populations : TH1 et TH2. Ces
dernières ont un rôle d’aide aux réponses anticorps, qui impliquent les lymphocytes B, ou aux
réponses T cytotoxiques, qui sont dues aux lymphocytes T dont la surface est dotée de
molécules CD 8.
La molécule CD4 est intéressante pour les immunologistes car elle participe directement aux
interactions avec les "CPA" (cellules présentatrices d’antigènes). Derrière ce terme sont
regroupés les monocytes, les macrophages, les cellules dendritiques et les lymphocytes B,
également capables de présenter des antigènes outre leur capacité à se différencier en
plasmocytes producteurs d’anticorps. Toutes ces cellules sont capables par différents
mécanismes d’absorber (par endocytose, pinocytose et/ou phagocytose) des antigènes viraux,
microbiens, et de les découper, par un système extrêmement sophistiqué -principalement via les
endosomes. Ces petites vésicules ont pour rôle de découper des protéines en peptides, qui
s’associent alors à des molécules du complexe majeur d’histocompatibilité (molécules de
classe 2). Le complexe est ensuite remonté et exposé à la surface des cellules (monocytes,
macrophages, cellules dendritiques et lymphocytes B). A ce moment-là, le complexe va être
reconnu par le RCT, le récepteur T de l’antigène, dont la structure ressemble à celle des
immunoglobulines et n’est pas au programme de la classe terminale. Cette structure associe des
chaînes alpha et bêta, ou gamma et delta. L’association des régions variables alpha et beta ou
delta et gamma permet la formation d’un site conformationnel capable de lier le complexe
peptide-molécule de classe 2 du complexe majeur d’histocompatibilité. Avec l’aide d’autres
molécules, notamment le complexe multimoléculaire CD3, la molécule CD 4 ou encore les
molécules d’adhérence et de costimulation – la cinétique est complexe – le lymphocyte T CD4
va être activé, via une interaction spécifique, qui exige une complémentarité entre le récepteur T
de l’antigène et le peptide de classe 2. Molécules CD4, molécules d’adhérence et molécules de
co-stimulation permettront une adhérence très ferme entre les deux types cellulaires. Elles ne
seront pas, du point de vue de leur interaction, liées aux spécificités du peptide mais seront