Critique historique : 12 événements, pré-requis 1.LES GUERRES RECENTES 1. La première guerre du golfe (Iran-Irak) Quand : septembre 1980 – août 1988 Où : Iran et Irak Qui : ◦ Direct : Iran (république islamique : Khomeyni) >< Irak (Saddam Hussein) ◦ Indirect : ▪ l'Irak : grandes puissances (France, URSS, USA) car elle leur permet de lutter contre le régime islamique --> vente d'armes Corée du Nord, Vietnam, Chine, Egypte USA : combat direct avec l'Iran pour le commerce dans le Golf ▪ Iran : Israël, Syrie, Libye Pourquoi : ◦ Iran : février 1979 : renversement du shah et fondation de la république Islamique ▪ volonté de promouvoir le mouvement islamique à travers le Proche-Orient et donc de renverser le régime de Saddam Hussein ◦ Irak : 1979 : Saddam Hussein accède au pouvoir ▪ raisons économiques, territoriales et politiques (peur du régime islamique) Déroulement : ◦ 22 septembre 1980 : attaque de l'Iran par l'Irak ◦ 28 septembre l'ONU demande un cessé le feu --> n'insiste pas ◦ 1982 : l'Irak déclare un cessé le feu mais la guère continue et n'avance pas ◦ transformation en guerre des symboles : martyr (Iran) >< techniciens (Irak) ◦ 1988 : l'Iran, vaincue, accepte le cessé le feu ◦ retour au statut quo Conséquences : ◦ près d'un million de mort (60 % Iran) ◦ baisse de la production de pétrole --> dépendance vis à vis de l'Arabie Saoudite ◦ ruine l'Iran et endette l'Irak (Arabie Saoudite et Koweït) 2. la deuxième guerre du golfe (ou guerre du Koweït) : Quand : août 1990 -1991 Qui : Irak >< coalition de 34 Etats + ONU (USA : Bush père : rôle très important) Où : Irak + Koweït Pourquoi : ◦ dettes irakiennes < guerre contre l'Iran ▪ fortes dettes envers le Koweït ▪ forte production de pétrole koweïtien --> baisse du prix du pétrole ◦ mauvaises relations depuis longtemps < bouche une partie du Golf pour écouler le pétrole de l'Irak Déroulement : ◦ 2 août1990 : invasion du Koweït par l'Irak ◦ Condamnation de l'Irak par l'ONU --> continuation du conflit par l'Irak ◦ Entrée en guerre de l'ONU ◦ autonme 1990 : opération « desert shield » (bouclier du désert) de la coalition contre l'Irak ◦ opération « desert storm » (tempête du désert) --> guerre proprement dite (bombardement massif) ◦ Perte de la guerre mais Saddam reste au pouvoir (afin de contenir l'Iran) ◦ Massacre des Chiites révoltés (80 % de la population) Conséquences : ◦ énormes dépenses ◦ écologie 3. La « guerre dans les Balkans » - « guerre d'ex-Yougoslavie » « troisième guerre balkanique » --> guerre des nationalismes Contexte : historique de la Yougoslavie : ◦ 1918 : Monarchie (Slovénie, Croatie, Serbie, Macédoine, Bosnie-Herzégovine, Monténégro) ◦ Pendant la deuxième guerre : éclatement de la Yougoslavie (arrivée de Tito le communiste) ◦ 1945 : république fédérative socialiste de Yougoslavie ▪ 6 républiques (Slovénie, Croatie, Serbie, Macédoine, Bosnie-Herzégovine, Monténégro) ◦ régime autoritaire (Tito) et statut d'autonomie à la Voïvodine et au Kosovo (Albanais) --> muselle les revendications nationalistes Quand : 1991 - 1999 Où : territoires de l'ex-Yougoslavie Pourquoi : ◦ causes politiques, économique, culturelles et ethniques Déroulement : ◦ Slovénie : ▪ décembre 1990 : indépendance ▪ juin 1991 : proclamation de la dissolution de la République Yougoslave --> Intervention de l'armée fédérale : guerre de 10 jours ◦ Croatie (Milosevic) : ▪ mai 1991 : indépendance ▪ juin 1991 : proclamation de la dissolution de la République Yougoslave --> Intervention de l'armée fédérale jusqu'en 1991 --> Cessez-le-feu sous protection de l'ONU ◦ Serbie/Monténégro : ▪ 1992 : proclamation de la nouvelle république fédérale de Yougoslavie (Serbie + Monténégro) ◦ Kosovo : ▪ 1998 : forces serbes >< armée de libération du Kosovo ▪ 1999 : OTAN >< Serbie ◦ Bosnie-Herzégovine (intervention dans le conflit Serbo-croate) ▪ 1992 – 1995 : communautés croates et musulmanes >< Bosno-serbes (massacres génocidaires) ▪ 1994 : OTAN >< Serbes ▪ 1995 : Accords de Dayton ◦ Macédoine : 1992 : indépendance 2. LA COMMUNE DE PARIS --> l'insurrection du peuple parisien Contexte : ◦ 1804 – 1871 : régimes despotiques ◦ 1870 : Napoléon III : guerre mal préparée contre la Prusse ◦ 4 septembre 1870 : renversement de l'empire (révolte populaire) ◦ 8 février : élections de l'assemblée nationale pour signer (ou pas) l'armistice Quand : 18 mars 1871 – 28 mai 1871 Qui : insurrection du peuple parisien >< assemblée nationale riche (Thiers) et Prusse (Bismarck) Où : Paris Déroulement : ◦ élections du 8 février 1871 : beaucoup de monarchistes pour la paix (peuple méfiant < politique renforçant les difficultés socio-économiques du peuple) ◦ 18 mars : révolte du peuple contre le retrait des canons --> sympathie de l'armée ◦ fuite des riches à Versailles ◦ 26 mars : élections de la Commune ▪ majoritaires Jacobins Blanquistes Indépendants ▪ minoritaires Radicaux Proudhoniens --> Divergences sur l'autoritarisme et le rôle social mais unification contre Thiers ◦ 29 mars : 10 commissions exécutives ◦ 2 avril : attaque de Paris par les Versaillais ◦ 8 mai : ultimatum ◦ 21 – 28 mai : Semaine Sanglante : entrée dans Paris puis victoire des Versaillais Pourquoi : ◦ révolte du peuple nationaliste et pauvre contre l'arrêt de la résistance contre l'Allemagne Conséquences : ◦ répression violente des Communards ◦ destruction de nombreux bâtiments symboliques par les Communards ◦ idéologiques révolutionnaires 3.LA CREATION DE L’ETAT D’ISRAEL ET LA QUESTION PALESTINIENNE Contexte : ◦ 1918 : démantèlement de l'empire Ottoman --> Deux peuples (juifs et arabes) réclament la même terre ◦ Mandat britannique : instauration d'un « foyer national juif » --> Émigration de nombreux juifs ◦ 1945 : la Grande Bretagne renonce à son mandat --> l'ONU propose un plan de partage --> Rejet par les Arabes ◦ mai 1948 : indépendance de l'état d'Israël --> Intervention des armées égyptiennes, transjordaniennes, syrienne, libanaises et irakiennes (>< Israël) --> Première guerre Israélo-arabe --> victoire israélienne --> Agrandissement de son territoire ◦ positionnement des grandes puissances ▪ URSS --> Arabes ▪ USA, U-K et France --> Juifs ◦ 1956 : avec la France et le U-K Israël envahit l'Egypte (bande de Gaza et Sinaï) --> retraits des troupes < pressions des USA et Russie ◦ 1967 : guerre des 6 jours : 4.LA REVOLUTION MEXICAINE 1. LE MEXIQUE AVANT LA REVOLUTION : « À la fin du XXème siècle, le Mexique connaît une forte croissance économique marquée par de grandes inégalités. Les revendications sociales vont déboucher sur une révolution qui, commencée en 1910, se prolongera dix ans. » haciendas : grandes propriétés agraires valorisées par le commerce avec l'Europe et les USA 1821 : indépendance vis-à-vis de l'Espagne mais reste conservateur (république fédérale) 1855 : révolution libérale 1858 – 1861 : guerre civile (concervateur >< libéraux) --> monarchie européenne 1867 : rétablissement de la République (libéralisation) : Benito Juarez 1877 – 1911 : régime conservateur de Porfirio Diaz (conservateur : promeut les grandes propriétés foncières) 1906 : apparition des grandes protestations ouvrières et des révoltes paysannes. 1910 : élections présidentielles : Diaz >< Madero --> arrêté quelques jours avant l'élection. 1911 (mai) : démission de Diaz et gouvernement provisoire de Francisco Leon de la Barra (juin) : élection de Madero (novembre) : Plan de Ayala de Zapata >< Madero 1912 : emprisonnement de Villa 1913 (février) : coup d'Etat illégal --> le général Huerta devient président = fin de la première phase de la révolution. 2. DU BANDIT AU REVOLUTIONNAIRE : « Quand éclate la révolution, Pancho Villa se rallie à Madero (fusillé lors du coup d'Etat) contre Huerta, l'usurpateur. Indéniablement le plus populaire des chefs de guerre (Villa), il fait de l'Etat de Chihuahua la base de son pouvoir politique et militaire » Arrivée de Villa au premier plan (bandit-social) Villa crée une armée professionnelle et est très populaire --> contrôle de Chihuahua 1914 – 1915 : guerre civile : Huerta (Angleterre) >< Villa, Carranza et Zapata (USA) 3. LE NORD EN REVOLUTION « Après la victoire décisive sur Huerta en août 1914 apparaissent les premières dissensions entre Villa, maître incontesté de l'Etat de Chihuahua, et Carranza, le puissant représentant de la coalition constitutionnaliste. » Carranza et Villa unis contre Huerta mais commencent à s'opposer quand se profile la fin de Huerta et la nécessité d'un nouveau gouvernement --> Carranza veut s'assurer le pouvoir 1914 (8 juillet) : pacte de Torreon (Carranza devient Primer Jefe + alliance militaire pour venir à bout de Mexico) et démission de Huerta 4. DE LA REVOLUTION A LA GUERRE CIVILE « De la chute de Huerta pendant l'été 1914 à la bataille de Celaya en avril 1915, l'étoile de Pancho Villa décline au profit de son rival, Carranza, qui bénéficie du soutien des Etats-Unis et du ralliement du mouvement ouvrier. » Nombreuses tensions à l'assemblée, la « convention », entre les différents leaders révolutionnaires pour assoir leur pouvoir --> nombreux troubles politiques internes : les présidents se succèdent et l'assemblée tente désespérément de trouver un compromis institutionnel. Accords illusoires entre Zapata et Villa (< divergence de programme) Idem entre les autres leaders 1915 (avril) : Villa perd contre Obregon --> USA se tourne vers Carranza --> chute de Villa au profit de Carranza 5. VAINQUEURS ET VAINCUS « Dans un Mexique au bord de l'éclatement, Villa joue sa dernière carte, celle de la guérilla. Mais l'approbation, en Janvier 1917, d'une nouvelle constitution consacre la victoire du projet politique de Venustiano Carranza. » 1916 (novembre) : assemblée constituante (décembre) : Carranza présente un projet de constitution 1917 (janvier) : constitution --> droits de l'individu, abolition de l'esclavage (mars) : élection de Carranza 6. LES FONDEMENTS DU MEXIQUE MODERNE « Reconstruire et transformer un pays dévasté par la guerre civile, telle est la tâche des nouveaux dirigeants, tandis que se poursuivent les règlements de compte politiques: en 1920, Carranza meurt assassiné, Villa trois ans plus tard. » 1919 (avril) : assassinat de Zapata (juin) : opposition politique entre Carranza et Obregon 1920 (mai) : assassinat de Carranza --> Adolfo de la Huerta : président par intérim (décembre) : Obregon est élu président. 7. CONCLUSION : Deux phases de la révolution : 1911 : arrivée au pouvoir de Madero (déposé par le coup d'Etat du général Huerta en 1913) Début : guerre civile (1914 - 1915) pour abattre le gouvernement contre-revolutionnaire de Huerta Zénith : constitution de 1917 Fin : présidence de Carranza (1917 – 1920) puis d'Obregon 5.LA GUERRE CIVILE EN ESPAGNE Causes : ◦ les paysans sont très pauvres à cause des « latifundio », où les paysans sont traités comme un prolétariat agricole sous-payé, et des « minifundio », où les paysans ne possèdent pas de terres assez grandes. Ouvriers : minorité par rapport aux paysans mais davantage favorable à la propagation de mouvements, pensées, organisations contestataires (syndicats, anarchie, grève,...) ◦ victoire du front populaire en janvier 1936 : surprise de la droite religieuse conservatrice bourgeoise. --> revendications sociales Déroulement ◦ 17 – 20 juillet 1936 : « pronunciamiento » coup d'Etat < Maroc (Franco,... >< FP) --> Forte politisation des masses ◦ séparation de l'Espagne en deux : ▪ « rouge » : républicaine, gouvernementale (pas soutenue par les autres pays) ▪ « noire » : nationaliste, nationale, insurgée --> militaires mieux organisés,... victoires militaires ◦ 21 septembre : prise d'Alcazar (délivrance de nombreux >< régimes) ◦ 1 octobre : Franco --> chef d'Etat ◦ difficultés à prendre Madrid < force morale des résistants --> Franco renonce ◦ 1937 (octobre) : fin du Front du Nord (résistance) --> grande victoire franquiste ◦ janvier 1938 : premier gouvernement nationaliste ◦ 5 mars 1939 : dissidence dans Madrid ◦ 28 mars 1939 : Madrid se rend ◦ 1 avril, la guerre est finie --> victoire de Franco Guernica est une municipalité et une ville de la province de Biscaye, située dans la Communauté autonome du Pays basque, en Espagne.C’est la capitale historique et spirituelle du Pays basque qui est particulièrement célèbre pour sa destruction, le 26 avril 1937, par les aviateurs de la légion Condor, envoyée par Hitler afin de soutenir le général Franco. La Phalange est fondée en 1934 par Primo de Rivera, à l'époque de la seconde république espagnole, les militants de la Phalange s'illustrent dans les combats de rue contre les militants révolutionnaires de gauche et d'extrême gauche. Lors des élections de février 1936, le parti, qui a refusé de rejoindre le Front national dirigé par la CEDA, recueille moins de 1% des suffrages qui a pu s'avérer vital pour la défaite d'extrême justesse de la CEDA face au Front populaire. Le 6 juillet 1936, José-Antonio Primo de Rivera est arrêté et emprisonné alors que la phalange est sous le coup d'une interdiction. Contraint plus qu'enthousiaste, Primo de Rivera rejoint au dernier moment la conspiration militaire et la rébellion nationaliste qui tente un coup de force le 17 juillet 1936, marquant le début de la guerre civile espagnole. Le soulèvement national va être pour la Phalange une véritable "divine surprise". En effet, alors qu'elle n'avait même pas recueilli 1% des voix aux élections de 1936, ses effectifs ne cessèrent alors de gonfler dans des proportions considérables. Elle accueillit de nombreux anciens anarchistes de la FAI (Fédération anarchiste ibérique) qui se trouvèrent alors bloqués en zone "nationale", ce qui leur valut d'ailleurs le nom de "Faïlangistas" ! Pour montrer la perméabilité des frontières entre les deux camps, on peut donner comme exemple le cas des deux frères du chef anarchiste Buenaventura Durruti, Marciano et Pedro, qui étaient tous deux phalangistes ; Marciano avait d'ailleurs essayé d'organiser une rencontre entre son frère Buenaventura et José Antonio Primo de Rivera avant la guerre civile. Après l'exécution sommaire de José-Antonio Primo de Rivera en représailles au soulèvement militaire, la Phalange va se confondre avec les structures militaires nationalistes. Suite à un incident entre phalangistes de courants opposés, qui entraîna la mort de deux phalangistes à Salamanque le 16 avril 1937, Franco, qui ne pouvait se permettre des divisions dans son camp en pleine guerre, précipita son projet d’unification de la Phalange et des Traditionalistes carlistes. Le décret d’unification, promulgué dès le 19 avril 1937, entraînait de facto la disparition de la Phalange espagnole telle que la concevait José Antonio. Après la Guerre civile, elle est intégrée au régime franquiste selon une obédience au nationalcatholicisme, de bon teint avec une historiographie révisée par les vainqueurs, associant la cause du camp nationaliste avec la Reconquista qui fut fondatrice de l'État espagnol. La manœuvre permit en outre d'écarter les fondateurs politiques de la Phalange d'origine, aux idées radicales, de l'appareil d'État alors en formation au sortir de la victoire nationaliste : une pierre, deux coups. Ce mythe reliant l'apôtre combattant saint Jacques le Majeur (San Jacobo) avec ladite cruzada de la phalange persistera dans la propagande de l'appareil de la junte jusque la mort du dictateur. L'emploi du terme croisade permit de donner un sauf-conduit à la population face à l'abomination des crimes fratricides perpétrés par chacun des camps pendant le conflit. 6.LA REVOLUTION RUSSE ---> février 1917 Causes • Défaites successives lors de la 1ère guerre mondiale • Famines • La donna met en garde le tsar en garde contre les menaces de stabilités • Climat de scandales autours de la famille impériale • Hiver rude • Lassitude de la guerre • Succession de grèves Déroulement Les grèves se généralisent, les manifestants s’arment et pillent les postes de polices. Après trois jours de conflits, le tsar mobilise les troupes pour mater la rébellion. Progressivement, les troupes rejoignent le camp des insurgés. En réponse, la Tsar dissout la Donna et nomme un comité provisoire. Les régiments restant se joignent aux révoltés. Sous la pression, le Tsar Nicolas II abdique le 15 mars 1917. Les soviets s’opposent au gouvernement populaire sur la question de la guerre. Le retour de Lénine en Russie et l’intensification de la révolte conduisent à la révolte d’octobre 1917. Le 25 octobre, le IIème congrès des soviets ratifia les décrets de Lénine sur la paix et la distribution des terres aux paysans. Lénine prit la présidence du conseil des commissaires du peuple, avec Trotski aux affaires étrangères. La révolution gagna tout le pays et après 10 jours de combats, les bolchevicks se rendirent maitres de Moscou, qui devint la capitale de la Russie. Proclamation de la République (janvier 1918) par le troisième congrès des soviets. 7.LA PREMIERE GUERRE MONDIALE Introduction La Première Guerre mondiale est un conflit militaire qui s'est principalement déroulé en Europe de 1914 à 1918. Un des évènements marquants du XXe siècle, cette guerre (parfois qualifiée de totale) a atteint une échelle et une intensité inconnues jusqu'alors. Elle a mis en jeu plus de soldats, provoqué plus de décès et causé plus de destruction matérielle que toute guerre antérieure. Cette guerre a amené de profonds changements géopolitiques, lesquels ont profondément modifié le cours du XXe siècle. Elle a causé l'effondrement ou la fragmentation des empires austro-hongrois, russe et ottoman. L'Empire allemand a disparu et l'Allemagne a vu son territoire réduit. Conséquemment, les cartes de l'Europe et du Moyen-Orient ont été redessinées. Des monarchies ont été remplacées par des États communistes ou par des républiques démocratiques. Pour la première fois, une institution internationale a été créée dans le but de prévenir les guerres : la Société des nations. Cause L'étincelle qui provoqua la guerre survint le 28 juin 1914, lorsque des Serbes bosniaques parvinrent à assassiner l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois. Les exigences de vengeance de l'Autriche-Hongrie à l'encontre du Royaume de Serbie menèrent à l'activation d'une série d'alliances qui obligèrent plusieurs puissances européennes à s'engager sur la voie de la guerre. Plusieurs de ces nations étaient à la tête d'empires s'étendant sur plusieurs continents, ce qui explique la portée mondiale du conflit. Déroulement Cette guerre fut surtout le fait de deux grandes alliances : la Triple-Entente et celle des Empires centraux. La Triple-Entente était composée de la France, de la Grande-Bretagne, de la Russie et des empires qu'elles contrôlaient en tant que grandes puissances coloniales. Plusieurs États se joignirent à cette coalition, dont le Japon en août 1914, l'Italie en avril 1915 et les États-Unis en avril 1917. La coalition des Empires centraux était initialement constituée de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie et des empires qu'elles contrôlaient. L'Empire ottoman les rejoignit en octobre 1914, suivi un an plus tard de la Bulgarie. À la fin des hostilités, seuls les Pays-Bas, la Suisse, l'Espagne, les États scandinaves et Monaco étaient demeurés officiellement neutres parmi les nations européennes, mais certaines avaient participé financièrement ou matériellement aux efforts de guerre des protagonistes. Les combats se déroulèrent en majorité sur différents fronts qui se situèrent surtout en Europe, mais une petite partie de l’Asie et de l’Afrique, ainsi que l’Atlantique Nord subirent des conflits. Le front de l'Ouest était caractérisé par un ensemble de tranchées et de fortifications séparées par une aire surnommée le no man's land. Ces fortifications s'étendaient sur plus de 600 kilomètres, incitant à une forme de combats dénommée « guerre des tranchées ». Sur le front de l'Est, l'étendue des plaines et la faible densité ferroviaire ont empêché une stabilisation des champs de bataille, mais le conflit était tout aussi étendu. Il y a eu d'importants combats dans les Balkans, au Moyen-Orient et en Italie. La guerre s'est aussi déroulée dans les airs, mais de façon rudimentaire comparativement à la Seconde Guerre mondiale. 8.LE FASCISME ITALIEN ET SON ROLE DANS LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE Mouvement politique fondé par Benito et Mussolini en 1919. Né de l’impuissance du régime parlementaire et de la déception des nationalistes envers le traité de Versailles de 1919 (jugé par Mussolini réactionnaire, antiparlementaire et antisocialistes) Le fascisme trouvait son idéal dans la « grandeur romaine » l’individu s’effaçait devant l’état totalitaire et centralisateur. C’est un mouvement autoritaire et nationaliste qui recourt à la violence. « Tout est dans l’état, rien contre l’état, rien en dehors de l’état ». Reflets des institutions démocratiques et libérales. A +/- inspiré de nombreux mouvements (phalanges, nazisme) Dans un climat social difficile, Mussolini fonde le parti national fasciste qui décapita le parti communiste d’Italie (mouvement ouvrier) en 1922, ce parti compte 700 000 membres. Mussolini est président du conseil. Giacomo s’oppose aux résultats des élections (victoire du parti fascistes) et est assassiné (revendiqué par Mussolini) Pour couper court à l’agitation, Mussolini instaure un régime d’exception, les autres partis politiques sont interdits, leurs députés sont déchus, la presse est censurée, une police secrète est instaurée ainsi qu’un « tribunal spécial ». Vers 1929, la dictature imbibe toute la société. 9. LE NAZISME Idéologie politique exposée par Hitler dans « Mein Kampf ». Elle fût mise en application par un régime du troisième Reich. Reprenant des courants anciens tels que le racisme antisémite, le totalitarisme, Hitler eut l’audace d’appliquer quelques idées fortes vers l’action, entraînant un peuple allemand en colère suite aux conséquences de la première guerre mondiale vers l’action. « Un peuple, un empire, un chef » Selon lui, la race germanique, supposées supérieure et devant être protégées de la contamination, de toute contamination, devait engager la conquête de l’espace vital, notamment vers l’est. Cette Allemagne devrait être dirigée par un chef, à l’autorité absolue permettant d’instaurer un « ordre nouveau » : le Reich. Le parti nazi (Parti National Ouvrier), parti unique, appuyer par les SA, par les SS et par la police, était chargé de la propagande et de l’info. Le nazisme accordait une grande importance à l’adhésion de la jeunesse à ses idéaux et s’appuient sur les conceptions antiparlementaires, antiégalitaires et antidémocratiques du totalitarisme. 10.JAPON / CHINE PENDANT LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE La Seconde Guerre sino-japonaise fut une invasion massive de la partie orientale de la Chine par l'Armée impériale japonaise. Six ans après l'invasion de la Mandchourie, l'Empire du Japon poursuivait sa politique expansionniste en Chine. Optimistes sur leurs chances de terminer rapidement le conflit, les Japonais allèrent jusqu'à envisager, dans les premières semaines, de gagner la guerre en trois mois: malgré les victoires initiales du Japon, la guerre dura huit ans, l'Empire se trouvant contraint de gérer un territoire très vaste et non stabilisé. L'attaque japonaise provoqua une trêve dans la guerre civile qui opposait depuis dix ans le KouoMin-Tang et le Parti communiste chinois, ces deux mouvements réalisant une alliance contre l'envahisseur. Le conflit sino-japonais, particulièrement meurtrier, eut de lourdes conséquences sur l'histoire de la Chine et sur les équilibres géopolitiques de la région dans les décennies suivantes. À compter de 1939, le conflit commença à s'étendre en dehors de la Chine, avec l'affrontement soviet-japonais en Mongolie. À partir de 1941 et de l'entrée de la République de Chine au sein des Alliés, la guerre en Chine s'intégra officiellement au théâtre asiatique de la Seconde Guerre mondiale. La guerre sino-japonaise prit fin avec la reddition du Japon en 1945, et fut suivie d'une reprise de la guerre civile chinoise. 11.LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE La montée vers la guerre totale : les conflits localisés (1935-1939) Conquêtes italienne Entre 1935 et 1936, l’Italie s’empare de l’Ethiopie, la SDN ne prend que des sanctions de principe, malgré les protestations de Négus (= empereur éthiopien). En 1939, c’est le tour de l’Albanie d’être annexée. Les conquêtes allemandes Dès son accession au pouvoir, Hitler va enfreindre les dispositions du traité de Versailles en réoccupant des territoires qui avaient été « confisqués » à l’Allemagne, mais aussi en remilitarisant le pays (réinstauration du service militaire en 35, …). Par la suite, il n’hésita pas à annexer des pays européens indépendants. a) L’Anschluss (= annexion) autrichien (1938) L’Allemagne annexe l’Autriche et ne forme plus qu’un seul pays, l’occupe militairement après un referendum où les autrichiens auraient demandé leur rattachement au Reich allemand. b) La Tchécoslovaquie et la question des Sudètes - Pourquoi ? Hitler réclame la région des Sudètes, où vivent beaucoup d’allemands de souche, en vertu du droit des minorités allemandes à leur espace vital. - Les accords de Munich : La France et l’Angleterre acceptent à Munich de démanteler la Tchécoslovaquie alors que selon le Traité de Versailles (but : sauver la paix en Europe) , elle devait garantir son indépendance. Suite à ces accords, dans les mois qui suivirent, Hitler n’hésita plus à occuper et envahir d’autres territoires. Les réactions internationales a) Les démocraties montrent leurs faiblesses - la SDN se montre incapable d’assurer le respect des traités. - Grande-Bretagne et France se contentent d’assurer verbalement de leur protection les petits pays neutres d’Europe mais montrent leur « lâcheté » lors des accords de Munich. - Les USA veulent garder leur neutralité. b) Les dictatures fascistes se rapprochent au travers d’une série de traités L’Italie et l’Allemagne avec l’Axe Rome-Berlin, suivi du Pacte d’Acier. Le Pacte antikomintern qui réunissait l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Les étapes de la guerre La guerre éclair en Europe : la « Blitzkrieg » a) L’attaque de la Pologne (1939) Le coup de grâce pour la paix en Europe sera le Pacte de non-agression germano-soviétique du 23 août 1939. Une semaine plus tard, la secondaire guerre mondiale débutait, sous le prétexte de récupérer le couloir de Dantzig. L’Allemagne attaque la Pologne. En un mois, la Pologne est vaincue et partagée entre l’Allemagne et l’URSS. b) La drôle de guerre - Suite à l’attaque de la Pologne, l’Angleterre et la France mobilisent et déclarent la guerre à l’Allemagne, … mais restent chez elles. Français et allemands campent sur leurs positions de part et d’autre de leur ligne de fortifications : les lignes Maginot et Siegfried. - Pendant ce temps l’URSS s’empare de la Finlande et des Pays Baltes ; l’Allemagne du Danemark et de la Norvège. c) L’invasion du Benelux et de la France - Le 10 mai 1940, la Belgique est envahie par l’Allemagne, c’est l’exode pour la population. Après une campagne de 18 jours, le roi Léopold III capitule tandis que le gouvernement se réfugie en Angleterre pour continuer la guerre. (ce sera l’origine de la question royale) - Suite à l’invasion du Benelux, anglais et français interviennent, mais c’est un échec. Les anglais doivent réembarquer à Dunkerque mais résisteront à l’invasion nazie lors de la Bataille d’Angleterre. En France, le gouvernement démissionne, il est remplacé par Pétain qui capitule. La France est coupée en deux par une ligne de démarcation : au nord la zone occupée, au sud la zone libre, dirigée par le gouvernement de Vichy qui « collabore » avec l’occupant tandis que depuis Londres, un général français (= De Gaule) lançait « l’appel du 18 juin » pour la résistance. 40/41 : La guerre européenne se propage au monde : les forces de l’« axe » triomphent - L’Allemagne et l’Italie occupent les Balkans et l’Afrique du nord. - L’Allemagne envahit l’URSS en 41. - Le Japon attaque les USA le 7 décembre 41 lors du bombardement de Pearl Harbor. 1942/43 : les années tournantes a) 1942 * 2 victoires totalitaires : - Occupation de la zone libre française par l’Allemagne - Occupation des îles du Pacifique par le Japon. * Des victoires (des alliés) cruciales : - Dans le Pacifique, les USA infligent leur première défaite au Japon. - En Afrique, les troupes alliées battent les troupes allemandes et débarquent en Algérie. - En Russie, début de la bataille de Stalingrad qui verra la défaite des troupes allemandes. b) 1943 le début des libérations - En Europe, les alliés débarquent en Italie, après avoir libéré l’Afrique du Nord, Mussolini est renversé et l’Italie capitule. Tandis que l’URSS contre-attaque le front de l’Est. - Dans le Pacifique, les USA reprennent îles après îles aux japonais. 1944/45 : La fin de la guerre a) En Europe : - Le 6 juin 1944, Eisenhower et les alliés débarquent en Normandie. - En décembre 44, les Allemands contre-attaquent lors de la bataille des Ardennes, c’est un échec. - le 08 mai 45, l’Allemagne capitule. b) En Asie : En août 45, bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Le Japon capitule. L’occupation L’ordre nouveau appliqué à l’Europe a) 1942, +/- toute l’Europe est sous domination allemande - Soit des territoires annexés inclus dans le Reich. - Soit des pays occupés et sous administration allemande. - Soit des pays satellites, alliés en Europe Centrale, avec des gouvernements pro-nazis. b) Situation dans les pays occupés - Des contributions économiques lourdes au travers de pillages des ressources industrielles, alimentaires et humaines. - La terreur avec la persécution et la déportation des opposants politiques, les prises d’otages et les exécutions arbitraires ou l’élimination des populations dites inférieures (slaves, tziganes, juifs, …) dans des camps de concentration et d’extermination. En particulier pour les pays d’Europe de l’Est. La Belgique occupée - La Belgique est mise sous commandement militaire allemand, le gouvernement belge est en exil en Angleterre mais le roi est toujours en Belgique, prisonnier des allemands. - L’Allemagne tente de relancer l’économie belge à son profit, avant d’essayer d’entraîner, par la propagande, de la main d’œuvre belge en Allemagne pour y travailler. Ce sera un échec. Par la suite, l’Allemagne instaurera le travail obligatoire en Allemagne et déporta beaucoup d’ouvriers. Pour échapper à ce sort, beaucoup de belges deviennent réfractaires et gagnent les maquis pour entrer dans la résistance. Les soldats belges prisonniers en Allemagne dans le Stalags doivent aussi travailler pour les occupants. - La vie quotidienne en Belgique est très difficile, les réquisitions sontnombreuses, tout manque, on instaure le rationnement et les timbres de ravitaillement, certains se tournent alors vers le marché noir. Le régime allemand se durcit progressivement : prises d’otages, exécutions et déportations se multiplient. - Si la résistance est très active, la collaboration avec l’occupant existe aussi : certains travaillent pour l’occupant, d’autres dénoncent les opposants au régime ou s’engagent dans l’armée allemande (Région Wallonne ou VNV) Bilan de la deuxième guerre mondiale Bilan humain et moral On estime entre 30 et 50 millions le nombre de morts directs suite aux combats, mais si on considère la surmortalité suite aux épidémies, à la malnutrition et le déficit des naissances, on atteint un nombre de vies humaines perdues proche de 100 millions. a) Les bombardements aériens Touchant volontairement ou non des zones civiles, des villes entières furent rasées tant du côté allié (Coventry) qu’ennemis (Cologne, Dresde, Hiroshima, Nagasaki, …). Vers la fin de la guerre, les bombardements massifs furent remplacés par des bombardements utilisant de nouvelles armes : V1, V2 ou bombe atomique. b) Purifications ethniques, holocauste juif et déplacements de population - Pour suivre le mythe de la race aryenne supérieure créée pour dominer le monde, les nazis vont déporter dans des camps les races dites inférieurs des pays qu’ils occuperont (slaves, tziganes, …) mais surtout les juifs. Durant la guerre (41/42), les nazis décident l’extermination de la race juive sous le nom de Solution Finale. Cette extermination fut planifiée. Déjà avant la guerre, les nazis commencèrent par la confiscation des viens et le « parcage » dans les ghettos. Enfin, l’envoi par convois vers les camps d’extermination où beaucoup furent de suite éliminés (gaz, crématoires), tandis que d’autres étaient tatoués d’un numéro sur le bras et servaient de mains d’œuvre servile ou de cobayes pour de pseudos expériences scientifiques (Dr Mengele …) Au total, près de 6 millions de juifs furent exterminés par les nazis, cette extermination est de nos jours appelée la Shoah. Même si certains contestent l’existence de ces crimes et de ces camps (les négationnistes ou révisionnistes). En Belgique, depuis 1995, la loi condamne toute expression de la négation de ce génocide juif. A cet holocauste vient aussi s’ajouter, les centaines de milliers de victimes des camps de concentration. - Staline profita aussi de la guerre pour multiplier l’envoi de ses opposants dans les Goulags (= camp de concentration) où pour déplacer, bien souvent à l’autre bout du pays en Sibérie, des peuples entiers récalcitrants à son autorité. Sans oublier l’organisation de massacres comme celui de 10 000 officiers polonais à Katyn. A la fin de la guerre, beaucoup d’habitants des pays de l’Est fuirent également face à l’avancée de l’Armée Rouge qu’ils craignaient. En tout, durant la guerre, il y eut plus de 30 millions de déplacés en Europe. - Les japonais profitèrent aussi de la guerre pour perpétrer des massacres dans le Pacifique, mais aussi pour réaliser des expériences scientifique et biologiques sur des populations et des prisonniers. c) Epuration et jugements des crimes de guerre - L’épuration : au lendemain de la guerre, dans les différents pays qui avaient été occupés, on fit la chasse aux nazis et aux collaborateurs. Certains furent jugés lors de procès, et furent condamnés à mort, à la prison ou à la privation des doits civiques. D’autres furent purement et simplement exécutés lors de règlements de comptes qui eurent lieu avec les résistants ou la population. Cette épuration fit encore plusieurs dizaines de milliers de morts. En Belgique, certains (essentiellement dans les milieux ultras nationalistes flamands) continuent à réclamer une « amnistie » et une réhabilitation pour ces condamnés de l’épuration. - Les procès pour crimes contre l’Humanité : Les atrocités commises par les nazis et les japonais donnèrent naissance à une nouvelle notion, celui de crime contre l’Humanité. Pour juger les responsables de ces crimes, deux procès seront organisés : le premier à Nuremberg (on y jugera 24 criminels de guerre nazis sur un million recherchés) et l’autre à Tokyo. Depuis 2002, suite aux nouvelles atrocités ayant eut lieu au Rwanda et dans l’ex-Yougoslavie, l’ONU a créé une cour pénale internationale (TPI) chargée de juger tout individu ayant commis un crime de guerre, contre l’humanité, ou ayant participé à un génocide où que ce soit. Mais tous les états ne le reconnaissent pas (Chine, Inde, USA, …). Ce tribunal se base entre autre sur la Convention de Genève qui régit les « lois de la guerre », le statut des prisonniers de guerre, des blessés ou encore la protection des populations civiles. Bilan matériel, financier et économique désastreux Tout (ou presque) en Europe est à reconstruire, il faudra plusieurs années pour y parvenir en Europe de l’Ouest avec l’aide des USA et du Plan Marshall. Bilan technologique positif Des progrès considérables furent réalisés dans différents domaines comme dans les sources d’énergie où la recherche atomique débuta à des fins militaires ; les transports et l’aéronautique (jeep, moteurs à réaction, fusée, …) ; l’électronique (radar, ordinateurs, …) ; la médecine (pénicilline, …) ; le textile (nylon, …) etc. Conclusion La deuxième guerre mondiale marque beaucoup la fin de la notion du respect et la dignité de la personne humaine. Elle va aussi entraîner la modification de certaines frontières d’Etats européens sans tenir compte de l’avis des populations. Mais elle fera également prendre conscience de la nécessité de créer une organisation mondiale pour la défense de la paix : l’ONU. 12.LA GUERRE FROIDE Déroulement Le terme Guerre froide désigne la période de tensions et de confrontations idéologiques et politiques entre les deux superpuissances que furent les États-Unis et l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et leurs alliés entre 1947 et 1991, année de l'implosion de l'URSS et de la dissolution du Pacte de Varsovie. De nombreux conflits, depuis la guerre de Corée, la guerre du Viêt Nam jusqu’à la guerre d'Afghanistan, ont illustré l'opposition indirecte entre Soviétiques et Américains, avec la participation de leurs alliés respectifs. Les pays du tiers-monde tels que l’Inde de Nehru, l’Égypte de Nasser et la Yougoslavie de Tito formèrent pour un temps le mouvement des nonalignés, proclamant leur neutralité et jouant de la rivalité entre les blocs pour obtenir des concessions. En 1945, face aux États européens ruinés par la Seconde Guerre mondiale, deux superpuissances émergent dans le contexte géopolitique mondial. Les États-Unis détiennent le monopole nucléaire depuis les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki en août 1945 et disposent d’une puissance économique et financière inégalée. L’Union soviétique possède une force militaire décisive en Europe centrale et orientale, et un prestige politique considérable. Un nouvel ordre monétaire et financier mondial est créé autour du dollar américain, pour éviter l’instabilité économique qui existait pendant l’entre-deux-guerres et relancer les échanges internationaux. En juin 1947, création du plan Marshall. L’objectif du plan Marshall n’était pas uniquement économique. Le gouvernement fédéral américain à Washington avait compris que la détresse des populations européennes faisait le jeu des partis marxistes alignés sur Moscou, en France et en Italie notamment où plus d’un quart de l’électorat votait communiste. Désormais, l’Allemagne se trouve au cœur de la Guerre froide. En novembre 1958, cette situation donna lieu à une crise diplomatique connue sous le nom d'« ultimatum de Khrouchtchev. Le 13 août 1961, la construction du mur de Berlin entre le secteur soviétique et les trois secteurs occidentaux met fin au « débauchage systématique de citoyens de la République démocratique allemande ». Article détaillé : Crise des missiles de Cuba La crise des missiles cubains mit plus nettement en évidence la menace d’une guerre nucléaire. En janvier 1959, les guérilleros de Fidel Castro avaient renversé le dictateur Fulgencio Batista, soutenu par les États-Unis. Le nouveau régime prit une série de mesures qui lui valurent l’hostilité croissante de Washington. À titre de représailles, le gouvernement américain, soumis entre autres à la pression des milieux d’affaires, mit en place un embargo économique de l’île en octobre 1960 et, le 2 janvier 1961, il rompit les relations diplomatiques avec La Havane. En même temps, la CIA recrutait des « forces anticastristes » parmi les réfugiés cubains. Au début du mois d’avril, Kennedy donna son accord à un projet d’invasion de l’île, tout en refusant d’engager des troupes américaines et en limitant les effectifs à 1 200 Cubains. Le débarquement, qui eut lieu le 17 avril 1961 dans la Baie des Cochons, fut un désastre. Kennedy se déclare seul responsable, mais, en privé, accuse la CIA de lui avoir menti et de l'avoir manipulé. Le président se brouille avec l'agence. La CIA œuvre désormais clandestinement contre Castro, en collaborant avec la Mafia, ce qui frustra Kennedy. La « détente » (1963 - 1974) Malgré leurs accords de non-prolifération, le stock d'armement nucléaire des deux grands est resté très important Au lendemain de la crise des missiles cubains, les États-Unis et l’URSS décident de se rapprocher pour maîtriser, dans un esprit de transparence, un équilibre désormais fondé sur une « destruction mutuelle assurée ». Dès juin 1963, un « téléphone rouge », liaison permanente par téléscripteur entre le Kremlin et la Maison Blanche, leur permet de se concerter immédiatement et d’éviter ainsi une diplomatie « au bord du gouffre ». En août 1963, ils signent le traité de Moscou, qui interdit les essais nucléaires atmosphériques et sous-marins. L'assassinat de John F. Kennedy à Dallas le 22 novembre 1963 bouleverse la planète, partout les gens pleurent ce jeune président, URSS comprise. Le successeur de Kennedy, Lyndon Johnson, s'engage à poursuivre la détente. Johnson va engager son pays dans la guerre du Viêt Nam. Les mobiles de ce rapprochement sont multiples. Il y a d’abord la volonté de se dégager d’une course aux armements de plus en plus coûteuse, et absurde en raison de la « capacité de surextermination » (overkill) des arsenaux nucléaires. Par ailleurs, l’URSS est contestée par la République populaire de Chine, la rupture sino-soviétique permettant, dans le cadre d’une diplomatie désormais triangulaire, un rapprochement sino-américain. En même temps, en raison d’une économie qui stagne, l’URSS a besoin d’une aide extérieure que les États-Unis lient à des accords politiques (le linkage de Henry Kissinger). Et enfin, les États-Unis, de leur côté, sont engagés dans la guerre du Viêt Nam qui absorbe une part excessive du budget américain : d’où le désir des deux « adversaires-partenaires » (Raymond Aron) d’aboutir à une gestion raisonnable de la Guerre froide. La « détente » en Europe (1962 - 1975) Dans chacun des deux blocs, prosoviétique et pro-américain, les deux superpuissances sont contestées. Le modèle soviétique est contesté en Europe de l’Est. En 1968 la Tchécoslovaquie est envahie par les troupes du pacte de Varsovie : le Printemps de Prague touche à sa fin, la doctrine Brejnev de 1968 énonçant une « souveraineté limitée » pour les pays du bloc de l'Est, justifiant ainsi l'intervention de Moscou. La République populaire de Chine, le 3e acteur La cohésion apparente du « bloc communiste » se fissure à partir de la rupture sino-soviétique, qui voit ces deux régimes s'affronter sur le terrain idéologique et diplomatique. Le risque d'une guerre entre ces deux géants fut pris très au sérieux lors du conflit frontalier sinosoviétique de 1969. Constatant que Pékin ne pouvait affronter à la fois Moscou et Washington, Mao choisit de se rapprocher des États-Unis. La proximité géographique de l’URSS posait en effet selon lui une menace autrement plus grande que les États-Unis. Afin d’affaiblir l’Union soviétique, les États-Unis saisissent la balle au bond et se rapprochent de la République populaire de Chine alors qu’elle se lance dans une course aux armements (bombe A le 16 octobre 1964, bombe H le 14 juin 1967). Nixon cherche à isoler davantage l’Union soviétique, surtout dans le tiers Monde. L’équipe de ping-pong des États-Unis fait un voyage en Chine le 10 avril 1971 : c’est la « ping pong diplomacy ». Le 25 octobre 1971, sous la pression des États-Unis, l’ONU reconnaît la Chine populaire qui siège désormais au Conseil de sécurité (76 voix pour, 35 contre, 17 abstentions) et au Conseil de Sécurité à la place de Taïwan, qui quitte l’ONU en signe de protestation. Enfin, le président Nixon, invité par Mao Zedong, se rend en Chine (février 1972). Malgré l'anti-américanisme d'une grande partie de l'administration chinoise, les relations stratégiques et économiques avec les États-Unis prennent de plus en plus d'ampleur. Le conseiller à la sécurité nationale du président Carter, Zbigniew Brzezinski, négocie avec Deng Xiaoping pour installer des bases servant au renseignement d'origine électromagnétique (SIGINT) en Chine, afin d'écouter l'URSS. La répression des manifestations de la place Tian'anmen, en 1989, a conduit à freiner cette collaboration. Les limites de la « détente » Les deux Grands sont impliqués dans des conflits importants. Tous deux mènent une lutte d’influence dans les pays du tiers monde : c'est ce que l'on nomme les conflits périphériques. De 1964 à 1975, la guerre du Viêt Nam oppose indirectement les grandes puissances. Les ÉtatsUnis s’engagent militairement au Viêt Nam à partir de 1962. Les États-Unis soutiennent de nombreux pays indépendamment de leur type de gouvernement (y compris des dictatures), dans le cadre de la doctrine de l'endiguement envers l’URSS, et provoquent ou favorisent plusieurs coups d’État à travers les opérations Ajax, PBSUCCESS et FUBELT. En Amérique latine, le régime castriste soutient des guérillas révolutionnaires, qui se soldent par des échecs.