
Frédéric Dejean 
frederic.dejean@yahoo.fr 
Doctorant à l’Université de Paris X-NANTERRE 
UMR LOUEST (7145) 
 
 
 
 
Où est Dieu dans le terrain ? 
La  question  de  départ  porte  sur  la  manière dont la géographie peut rendre compte de la 
religion et du fait religieux dans le terrain, sur la présence de la divinité dans ce dernier, comment elle 
peut la localiser et en déterminer une spatialité. Plus généralement, nous nous inscrivons pleinement 
dans un questionnement sur la nature des objets auxquels le géographe est confronté en situation de 
terrain. Les objets de la croyance et de la religion apparaissent d’autant plus difficiles à appréhender 
qu’ils relèvent d’une adhésion qui préexiste à leur apparition (« je vois parce que je crois »), mettant à 
mal les principes de  neutralité  scientifique  ou  d’athéisme  méthodologique  pourtant  de  rigueur.  La 
question porte finalement sur la nature des comptes-rendus du géographe après l’expérience du terrain. 
De quoi parle-t-il dès lors qu’il aborde le thème du fait religieux ? 
Notre projet de communication porte sur deux façons d’aborder les relations existant entre le 
terrain  et  la  géographie :  interroger  les  manières  par  lesquelles  la  géographie  appréhende  le  fait 
religieux en situation de terrain et les réponses qu’elle a pu apporter, d’une part, et analyser comment 
les  autres  sciences  sociales  participent du renouvellement  des  approches  géographiques  du  terrain 
religieux, d’autre part. 
 Il s’agit avant tout de se demander dans quelle mesure il est légitime de parler d’un « terrain 
religieux » propre à la géographie. La thèse que nous soutenons est que ce « terrain religieux » est bien 
réel dans la mesure où le fait religieux s’exprime dans et par l’espace. La tâche du chercheur est alors 
de  mettre  en  avant  les  spécificités  de  sa  discipline  dans  l’appréhension  du  fait  religieux.  Cette 
approche  spatiale  de  la  religion  est  d’autant  plus  juste  qu’elle  s’affirme  au  moment  même  où  des 
auteurs  mettent  en  avant  l’idée  de  pratiques  religieuses  parfaitement  déterritorialisées,  s’appuyant 
désormais sur les réseaux de télécommunication, à commencer par Internet.  
 Afin d’interroger la pertinence de cette notion de « terrain religieux » nous mettrons l’accent 
sur les travaux géographiques du fait religieux et les spécificités de ce terrain qui en découlent. Nous 
nous  attarderons également  sur l’exemple  des  Eglises  évangéliques et  pentecôtistes  qui  connaissent 
actuellement un succès grandissant à l’échelle de la planète. Nous montrerons en particulier comment 
ces dernières proposent au géographe un redoutable défi dans la mesure où elles recourent largement à 
des catégories spatiales en tant que ressource pratique et élément de leurs propres doctrines.