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La Renaissance à Lyon fut un moment de large confrontation, à la fois des religions, période
de la Réforme, et des cultures, avec en particulier, du fait des franchises accordées à la ville la
possibilité d’une expression large. A la fois les grands érudits et les imprimeurs qui
diffusèrent leurs pensées vinrent à Lyon fonder en partie cet humanisme sur lequel nous
vivons depuis plusieurs siècles.
Dans la suite de l’histoire lyonnaise, cette tradition de dialogue inter religieux s’est largement
exprimée.
C’est à Lyon par exemple que le premier dialogue entre Catholiques et Protestants se serait
établi de manière profonde autour de la figure de l’Abbé Couturier qui, venant d’une pensée
plutôt conservatrice, et donc un peu monolithique, sous l’influence des idées du catholicisme
social, de la Chronique Sociale de Marius Gonin, évolue et produit une première volonté de
rapprochement entre l’église catholique et le monde réformé.
Nous avons ensuite, pendant la tragique période de l’occupation, la création de l’Amitié
Chrétienne qui rassemble alors à la fois des jésuites, comme le Père Chaillet, fondateur de
Témoignage Chrétien, et des théologiens protestants comme le Pasteur Roland de Pury.
Cette tradition se perpétue avec la figure charismatique du Cardinal Albert Decourtray qui
dans un premier temps ouvre le dialogue avec la religion juive. Cette grande figure sera à
l’origine de l’acte de repentance de l’église envers ses frères juifs.
En même temps qu’il développe ce dialogue, Albert Decourtray ouvre sur le monde
musulman et vient devant le Conseil municipal de Lyon plaider pour la création de la Grande
Mosquée à Lyon.
C’est cette volonté de compréhension de la philosophie, de la culture ou de la religion de
l’autre qui explique que l’Hôtel de Ville soit largement ouvert pour débattre des questions
spirituelles et religieuses et accueillir les uns et les autres.
En tant que Maire de Lyon, je m’inscris dans les règles d’une République laïque. Cette laïcité
ne doit pas se marquer par la négation ou l’indifférence du fait religieux, mais par un effort de
compréhension et d’accueil. Il est de mon devoir à la fois de permettre que chacune et chacun
puisse exercer librement la religion de son choix et de faire en sorte que personne ne puisse
faire l’objet d’intimidation parce qu’il exerce telle ou telle religion. Je crois surtout qu’il est
de notre devoir commun de faire respecter les croyances des uns et des autres.
C’est pourquoi avec les autorités religieuses de l’agglomération lyonnaise, avec le Cardinal
Philippe Barbarin, avec le Grand Rabbin de la région Richard Wertenschlag, avec Monsieur
Kamel Kabtane et les représentants des différents cultes religieux, nous avons formé un
cercle, « Concorde et Solidarité », qui veut effectivement diffuser ces valeurs d’échanges, de
dialogue et d’enrichissement mutuel.
Ce qui est important est que chacun puisse confronter ses idées philosophiques ou spirituelles
aux idées des autres. C’est en écoutant l’autre, en dialoguant avec lui, en essayant de