en cohésion la religion et la science. Dans son « traité décisif sur l'accord de la
religion et de la philosophie (elle englobait les disciplines scientifiques)), Ibn Rochd
affirme qu'il y a obligation pour le croyant de s'adonner à la philosophie, parce qu'elle
est la sœur de la religion : ce sont deux aspects différents de la même vérité ; aucune
contradiction entre eux. C'est ce qu'Ibn Rochd affirme clairement, dés le début de son
livre : « Si l'œuvre de la philosophie (falsafa) n'est rien de plus que la spéculation sur
l'univers en tant qu'il fait connaître l'Artisan (je veux dire en tant qu'il est œuvre d'art,
car l'univers ne fait connaître l'Artisan que par la connaissance de l'art qu'il[révèle], et
plus la connaissance de l'art qu'il [révèle] est parfaite, plus est parfaite la
connaissance de l'Artisan), et [si] la Loi religieuse invite et incite à s'instruire par la
considération de l'univers, il est dés lors évident que l'[étude] désignée par ce nom
[de philosophie] est, de par la Loi religieuse, ou bien obligatoire ou bien méritoire.
Que la loi divine invite à une étude rationnelle et approfondie de l'univers, c'est ce qui
apparaît clairement dans plus d'un verset du Livre de Dieu (le Béni, le Très-Haut !).
Lorsqu'on dit par exemple : « Tirez enseignement[de cela], o vous qui êtes doués
d'intelligence ! » c'est là une énonciation formelle montrant qu'il est obligatoire de
faire usage du raisonnement rationnel et religieux à la fois. ».
Le mouvement scientifique de la Renaissance Européenne ne fut pas suivi par les
universités musulmanes de l'époque. Par la suite, faute de schémas appropriés de
développement et au fil des siècles, le mouvement scientifique déclina et accusa un
retard de phase, récurrent et croissant, par rapport à celui de l'Occident, de sorte qu'il
semble actuellement distant. L'influence culturelle de l'esprit scientifique à toutes les
composantes sociales ne s'est pas faite graduellement et naturellement, alors que le
savant Al Kindi a préconisé la recherche de la vérité d'où qu'elle vienne. La culture
scientifique ne se communique pas par miracle, mais par de longs efforts
d'apprentissage, par l'éducation et de génération en génération. Un autre facteur a
compliqué le problème, l'Islam n'ayant pas été présenté correctement aux générations
suivantes, son rôle constructif a décliné progressivement dans les différents
domaines.
Cependant, l'Islam a un avenir prometteur. En ravivant ses idéaux et en le présentant
d'une manière adéquate, il reprendra rapidement son caractère originel et son appel
universel.
En résumé, il n'y a pas de dualité entre la foi et les sciences. Elles doivent évoluer en
harmonie afin d'éviter les dérives éventuelles. Chaque livre des sciences naturelles :
la physique, la chimie, la biologie, l'anatomie, la médecine, la chirurgie, la zoologie, la
botanique, etc. - peut être utilisé comme un livre de théologie naturelle, car tous ces
livres traitent des secrets et des lois des merveilleux systèmes de la création dont
l'interprétation correcte et logique n'est pas possible sans la reconnaissance de
l'existence de Dieu. Comme l'a dit Kepler, le fondateur de l'astronomie moderne :
« Plus nous savons de choses sur la création et la grandeur des corps célestes, plus
notre foi (en Dieu) devient profonde. ». George Gemove dit qu'il existe une relation
étroite entre le progrès de la science et la solidité de la Foi en Dieu. Plus la
connaissance scientifique s'étend, plus la foi en Dieu s'affermira. Albert Winchester,
un biologiste qui a été Président de l'Académie des Sciences de Floride dit que
chaque nouvelle découverte dans le monde de la science renforce cent fois la fermeté
de notre Foi, dissipe les doutes cachés qui habitent plus ou moins le fond de nos
cœurs et les remplace par des idées plus nobles de la reconnaissance de Dieu et de
Son Unicité. Une foi qui ne s'appuie donc pas sur des structures objectives risque de
dévier et devenir semblable aux mythologies quel que soit les miracles qu'elle peut
manifester. Une foi erronée est d'ailleurs l'assise de nombreuses sectes. De même, si
les sciences ne respectent pas les limites divines ou si elles sont utilisées à des fins
de destruction, par effet boomerang, elles se retourneront tôt ou tard contre
l'humanité : « Science, sans conscience, n'est que ruine de l'âme » (Rabelais).
Le scientifique contemporain, Abernethy dit que la science doit, pour sa propre
perfection, regarder la foi en Dieu comme l'un de ses principes admis. Donc l'homme