VI- Procréation
Garçon ou fille, les hormones ont-elles leur mot à dire ?
Aussi étrange que cela puisse paraître, la réponse est, dans une certaine mesure, oui.
Certes, chez les Mammifères, la détermination du sexe et la sexualisation des gonades en
testicules ou en ovaire est essentiellement génétique. Mais la différenciation des voies
génitales en voies mâles est conditionnée par la présence de testostérone et d’hormone
anti-müllerienne, toutes deux produites par le testicule embryonnaire. La perturbation
de la synthèse de ces hormones peut engendrer des ambiguïtés sexuelles dans lesquelles
le sexe phénotypique n’est pas en accord avec le sexe génotypique. Très actives pendant
la vie fœtale et les premiers mois de la vie, les hormones sexuelles sont moins présentes
durant l’enfance. Pendant la puberté, elles sont à nouveau synthétisées de façon
conséquente et conduisent à la mise en place du système mature féminin ou masculin et
du cycle ovulatoire chez la femelle.
Chez les oiseaux et la plupart des amphibiens, la détermination du sexe se fait de façon
similaire à celle des Mammifères. En revanche Poissons et Reptiles sont dépourvus de
chromosomes sexuels. Chez eux, la sexualisation des gonades est entièrement sous la
dépendance des hormones. Chez certaines espèces de crocodiliens, la plupart des tortues
et quelques lézards et poissons, c’est la température du milieu qui oriente la
sexualisation, car elle régule l’activité des gènes codant telle ou telle hormone. Chez
beaucoup de poissons de récifs, c’est la structure du groupe (proportion de mâles et de
femelles) qui détermine le sexe d’un individu. Ces poissons sont hermaphrodites ; ils
possèdent à la fois des testicules et des ovaires. Si un mâle disparaît, une femelle se
masculinise. Ce phénomène s’effectue sous l’influence d’hormones dont la production,
pense-t-on, est déclenchée sous l’influence de différents stimuli nerveux.
La Recherche n°357, octobre 2002 ; rubrique « bac to basics » : les hormones.