Partie I TEMPS, EVOLUTION DES ETRES VIVANTS ET GENETIQUE Chap. IV : ORIGINE DE LA VARIABILITE DES GENOMES : LES INNOVATIONS GENETIQUES les Prérequis notions de gène – protéines – phénotypes (à différents niveaux) – expression d’un gène - brin transcrit ou non transcrit Les relations entre génotype et phénotype macroscopique : Génotype Phénotype moléculaire 1 gène → ARNm → séquence polypeptidique → structure tridimensionnelle du polypeptide → activité du polypeptide → phénotype cellulaire → phénotype macroscopique A – Mutations et diversité des allèles TP 10 1 – Polyallélisme et polymorphisme génique ou génétique Pour tous les gènes présents au sein d’une espèce, coexistent tjs plusieurs allèles : le polyallélisme est généralisé pour tous les gènes. (p.92) Parmi eux, certains sont dits polymorphes quand il existe au moins 2 allèles ayant une fréquence supérieure à 1% pour ces gènes (ex : αAT). 1/3 des gènes au sein d’une espèce sont polymorphes. 2 - Le mécanisme créateur d’un nouvel allèle : ………………………. - Une mutation est une modification aléatoire de la séquence d’une portion d’ADN dans une cellule : la mutation est donc un phénomène qui affecte une cellule et non un phénomène affectant un organisme dans son intégralité! (un mutant !) ; n’importe quelle cellule peut subir une mutation ! - c’est un phénomène rare provoqué soit par une erreur de réplication (phénomène dit alors « spontané »), soit provoqué par certains facteurs du milieu dits mutagènes (uv, RX, virus…) qui peuvent altérer l’ADN : les facteurs du milieu peuvent donc augmenter la fréquence des mutations mais ne jouent aucun rôle sur la nature ou la position d’une mutation (le milieu n’oriente pas la mutation) : un facteur de l’environnement ne peut pas provoquer une mutation qui rendrait l’individu plus adapté à ce nouvel environnement ! - les mutations les plus fréquentes sont des mutations ponctuelles : l’unité de base de la mutation est un nucléotide mais les mutations peuvent être plus étendues. - En fonction de la nature de la modification nucléotidique, on distingue plusieurs types de mutations : des substitutions (m1 et z), des délétions (perte) (null 1) ou des additions (= insertions). 3 - conséquences des mutations sur la séquence du polypeptide fabriqué (phénotype moléculaire) - Si elles affectent des portions non codantes de l’ADN c’est-à-dire 90% de l’ADN, les mutations vont passer inaperçues ! - Par contre, si la portion d’ADN touchée est un gène (1 gène → une protéine→ un caractère phénotypique) soit 10% de l’ADN), les conséquences sur la séquence du polypeptide fabriqué sont variées : La mutation peut être silencieuse : aucun changement d’aa car chgt d’un codon sens en un codon ayant le même sens (redondance du code) (pas d’ex dans le TP) La mutation peut être faux-sens : chgt de la séquence d’aa : m1 et z : mutation peut être non-sens : transformation d’un codon sens en un codon non-sens (stop) : la protéine est tronquée (chaîne + courte ) : null 1 mutations peut être décalantes : ce sont les mutations qui entraînent un décalage du cadre de lecture par le ribosome du fait d’une addition ou une délétion d’un nombre de bases azotées différents d’un multiple de 3 ; les modifications de la séquence polypeptidique sont généralement importantes et souvent on observe aussi une modification de sa longueur par apparition d’un codon-stop anticipé ou retardé ! 4 - Conséquences des mutations affectant des gènes de structure sur le phénotype macroscopique Un gène de structure est un gène qui code une protéine qui ne régule pas un autre gène. Tous les gènes étudiés jusqu’à maintenant sont des gènes se structure - Certaines mutations n’ont aucun effet sur la réalisation du phénotype macroscopique car elles n’entraînent pas de modification de l’activité du polypeptide fabriqué : la mutation est alors dite neutre ex : toutes les mutations silencieuses et certaines mutations faux-sens (m1) - dans le cas contraire, la mutation n’est pas neutre et le changement qu’elle entraîne au niveau du phénotype macroscopique varie au cas par cas et dépend du génotype de l’organisme (homozygote ou hétérozygote) : chez un homozygote : (ex : z et null 1) les mutations modifient la réalisation du phénotype macroscopique de manière plus ou moins importante selon les propriétés de la protéine fabriquée (totalement inactive ou pas ) Allèle null 1 → séquence d’aa plus courte → forme de αAT modifiée → inactivité de AT → non inactivation de la protéase → destruction du tissu pulmonaire → phénotype macroscopique modifié = [emphysème pulmonaire précoce ] (avt 30 ans) allèle z → séquence modifiée (aa n° 366) → modification partielle de la forme de la protéine αAT → inactivité partielle de AT → inactivation non totale de la protéase → destruction du tissu pulmonaire plus tardive (60 ans) → phénotype macroscopique modifié mais plus tardivement = [emphysème pulmonaire tardif] chez un hétérozygote, les conséquences sont variées et dépendent des relations de dominance et récessivité pouvant exister entre allèles ; pas d’ex dans le TP) la variabilité phénotypique est donc moins importante que la variabilité génotypique pour toutes ces raisons Conclusion Au sein d’une espèce, le polymorphisme génique est responsable du fait que chaque individu est hétérozygote pour un certain nombre de ses gènes (10 %) ; la reproduction sexuée, par le brassage allélique qu’elle crée, amplifie alors considérablement cette variabilité génétique. B – Duplication et diversité des gènes TP 10 Si les mutations germinales sont sources variabilité en créant de nouveaux allèles pour des gènes existants, la variabilité génétique est aussi due à l’apparition de nouveaux gènes 1 – Notion de famille multigénique Une famille multigénique est un ensemble de gènes homologues c’est-à-dire des gènes qui présentent de très fortes similitudes de séquences (≥ 50% ) ; ces gènes sont présents au sein d’une même espèce (même organisme). Ils ne sont pas forcément situés sur le même chromosome. Ex chez l’Homme : la familles des gènes des globines : δ, μ, α, β avec α1 et α2 identiques Il existe un grand nombre de familles multigéniques (fig 19 p.99) A ne pas confondre avec les gènes homologues appartenant à des espèces différentes issus aussi d’un gène ancestral commun mais qui ne s’est pas dupliqué ; ces gènes témoignent seulement d’une origine commune des taxons et leurs produits sont des polypeptides de même fonction (mutations neutres) 2 – Origine d’une famille multigénique : duplication génique + mutation Les gènes d’une même famille sont issus de la duplication d’un même gène chez un ancêtre au sein d’une de ses cellules germinales. Une duplications génique consiste en l’apparition d’une copie d’un gène sur un chromosome à un locus différent du 1er soit suite à une erreur de réplication (erreur de l’ADN polymérase) soit suite à une erreur de recombinaison au cours de la méiose (échange de fragment non strictement homologue → après co, 2 allèles sur une chromatide mais côte à côte (loci différents) , rien sur l’autre). Comme les mutations, les duplications sont des évènements aléatoires, rares et leur nature ne dépend pas des caractéristiques du milieu ; on les nomme parfois aussi des mutations au sens large Au cours du temps, de générations en générations, les 2 copies vont être soumises à des mutations germinales différentes : elles vont donc progressivement diverger par accumulation de ces mutations. Une duplication peut être suivie d’une translocation (ou transposition), c’est-à-dire que les 2 copies du gène peuvent se retrouver sur des K différents (Mauvais appariement de 2 K différents). La divergence entre 2 copies peut conduire soit à la fabrication de protéines aux fonctions identiques : ex : Chaînes des Hb, assurant toutes le transport d’O2. (la partie fonctionnelle n’est pas touchée ou plutôt les mutations qui ont affecté cette partie n’ont pas été conservées), soit à la fabrication de protéines aux fonctions nouvelles (LH et HCG) : la duplication génique peut donc permettre parfois l’apparition de nouvelles protéines et donc de nouvelles caractéristiques phénotypiques. Comme pour les allèles d’un gène, on peut tracer un arbre de filiation des différents gènes d’une même famille en comparant les séquences de ces gènes et en utilisant des données paléontologiques répertoriant la présence de certains de ces gènes chez des espèces apparues à des dates différentes. → Exo Type 2B bac Conclusion : Les génomes se sont modifiés et complexifiés au cours des générations successives grâce à des innovations génétiques totalement aléatoires (le « hasard » !), dont la nature n’a pas été orientée par les caractéristiques du milieu : les mutations et des duplications géniques .