3000 à 1000 av. JC : La côte est occupée par les Cananéens.
1000 av. JC : Les Phéniciens dominent tout le commerce
méditerranéen. L’arrière-pays est sous domination des
Assyriens.
800 à 100 av. JC : La région sous domination assyrienne se
fait envahir par l’Égypte, Babylone, la Perse puis la Grèce.
332 av. JC : Alexandre le Grand occupe tout le Liban.
64 av. JC à 395 : Le Liban fait partie de la province romaine de Coelé-Syrie.
395 à 636 : Sous domination byzantine, le Liban est rattaché à la province de Syrie.
1099 à 1291 : Après la première croisade, les Latins du royaume de Jérusalem et
du comté de Tripoli (qui recouvre l’actuel Liban) dominent le littoral.
636 à 1078 : Conquête du Liban par les Arabes.
1291 à 1516 : Conquête par les Mamelouks d’Égypte.
1078 - 1099 : Invasions et domination turques.
Le Liban
4943 ans de domination
Fort de ses plus de 5000 ans d’Histoire, le Liban est un
pays qui n’a pourtant acquis son indépendance qu’en 1943.
Dominé depuis l’an 3000 avant J.-C., le Liban a connu l’oc-
cupation de tous les plus grands empires qu’ait pu connaître
le bassin méditerranéen depuis l’Antiquité. Décrit dans la
Bible comme une « terre de lait et de miel », ce pays a attiré
de nombreux conquérants en raison de ses abondantes res-
sources naturelles, et de ses cités-États prospères et abri-
tées (Byblos, Beyrouth, Saïda et Tyr). Byblos étant même
reconnue comme « la plus ancienne cité de pierre connue »
dans l’histoire de l’humanité. C’est au début du Ier millénaire
avant J.-C. que les Phéniciens, issus du peuple cananéen,
s’implantent au Liban et qu’ils vont commencer à dominer
tout le commerce méditerranéen ; un génie des affaires qui
a perduré et qui force encore aujourd’hui l’admiration. C’est
à partir de 800 avant J.-C. que la région va connaître une
succession d’invasions continues pendant plus de 2000 ans.
Aux dominations assyrienne, égyptienne, babylonienne et
perse va succéder la Grèce d’Alexandre le Grand, lui-même
remplacé par l’Empire romain, puis byzantin jusqu’en 636,
avec la conquête de la région par les Arabes. En 1099, les
croisades entreprises par les grands royaumes d’Europe
vont mettre fi n à la présence arabe et turque dans la région,
et donner naissance aux États latins d’Orient. En 1291, les
Mamelouks d’Égypte récupéreront le territoire pour ne le
lâcher qu’en 1516 au profi t de l’Empire ottoman.
C’est en 1861 que la province acquiert sa première vraie auto-
nomie sous la pression des grandes puissances européennes
de l’époque. C’est pour mettre fi n aux massacres à répétition
entre les druzes et les maronites que la France intervient
militairement afi n de faire reconnaître aux Ottomans l’auto-
nomie du « Mont-Liban » qui devient alors un gouvernorat
autonome maronite. Protégée par la France, cette région va
être dirigée par un gouverneur, sujet ottoman chrétien, sous
la surveillance des consuls européens. Huit gouverneurs
vont se succéder entre 1861 et 1915.
À l’issue de la Première Guerre mondiale, alors que l’Empire
ottoman se retrouve dans le camp des vaincus avec l’Alle-
magne, la France reçoit en 1920 un mandat de la Société des
Nations lui conférant un protectorat recouvrant les régions
syriennes du Levant. En 1920, sous la pression des maro-
nites majoritaires et protégés de la France, le gouverneur
français proclame l’État du « Grand Liban », qui recouvre
l’actuel Liban et qui prive la Syrie d’une bonne partie de sa
frontière maritime. Cette entité territoriale va susciter de
vives oppositions chez les nationalistes arabes qui souhai-
taient la création d’une « Grande Syrie » recouvrant la Syrie
et le Liban, mais aussi la Palestine et la Transjordanie alors
sous mandat britannique. En 1943, alors que la France est
encore occupée par l’Allemagne nazie, un gouvernement
national libanais se constitue et déclare l’indépendance le
22 novembre, soutenu par la Syrie et les Britanniques. Une
nouvelle ère d’indépendance qui ne sera pas sans troubles.
Thomas Delage