stabilite et variabilite du genome et evolution

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Thème 1 La TERRE dans l’UNIVERS, la VIE, L’EVOLUTION du VIVANT
Thème 1A GENETIQUE et EVOLUTION
Chapitre 1 Brassage génétique et sa contribution à la diversité génétique
Au sein d’une espèce, il existe une grande diversité génétique des individus. La variabilité de l’ADN
contribue à cette diversité, car c’est par des mutations que se constituent les différents allèles d’un
gène. La reproduction sexuée joue un rôle essentiel dans cette diversification des individus car elle
réalise, à chaque génération, un brassage génétique tel que chacun est unique.
Lors de la reproduction sexuée, tout individu provient de la fusion de gamètes, la fécondation, qui
double le nombre de chromosomes. Ceci doit être compensé par la méiose : mécanisme qui divise le
nombre de chromosomes.
I.
Stabilité du caryotype de l’espèce
Observation de caryotype de cellule somatique et de gamète.
1. Cellule somatique
Formule chromosomique d’une cellule somatique chez l’homme : 2 n = 46
n = nombre de type de chromosomes : nombre chromosomique
2 : Les chromosomes sont organisés en paire de chromosomes morphologiquement identiques : les
chromosomes homologues (ils contiennent les mêmes gènes).
Une cellule somatique possède en double, le stock de chromosomes de l’individu : c’est une cellule
diploïde.
Cependant, si les chromosomes homologues portent bien les mêmes gènes au même locus, ils ne
portent pas forcément les mêmes allèles.
Gène « longueur des oreilles »
A : oreilles longues
a : oreilles courtes
Gènes « couleur des cheveux »
B brun
b clair
2. Cellule sexuelle
Dans un gamète, on ne trouve qu’un seul exemplaire de chaque type chromosomique.
Formule chromosomique d’un gamète humain : n=23
Les gamètes sont donc appelés cellules haploïdes, c'est-à-dire qui ne possèdent pas les
chromosomes en double.
La méiose est le processus qui permet de produire de telles cellules haploïdes à partir de cellules
diploïdes. Chez les animaux, la méiose se déroule dans les testicules ou les ovaires. La fécondation,
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quant à elle, réunit deux cellules haploïdes pour former la cellule-œuf diploïde. Ces deux
mécanismes, méiose et fécondation, se succèdent au cours de tout cycle de développement et
garantissent, sauf accident, la stabilité du caryotype d’une génération à la suivante.
II.
Déroulement de la méiose
Observation de cellules en méiose.
Faire graphe p 13 et expliquer les différentes étapes.
La méiose est constituée de deux divisions cellulaires successives. Elle est précédée, comme tout
autres divisions, d’une phase de réplication de l’ADN. Au début de la méiose, chaque chromosome
est donc double, c’est-à-dire constitue de deux chromatides.
On obtient 4 cellules n (avec des chromosomes à 1 chromatide) à partir d’une cellule 2n (avec des
chromosomes à 2 chromatides).
La première division de la méiose est composée des quatre phases de toutes divisions cellulaires,
mais avec elle présente des particularités importantes.
-
En prophase1 : l’enveloppe nucléaire disparaît et les chromosomes se condensent. Les
chromosomes homologues se rapprochent alors deux à deux, s’accolent sur toute leur
longueur et s’enchevêtrent plus ou moins, constituant ainsi n paires de chromosomes
homologues ou bivalents.
-
En métaphase 1 : les bivalents se placent au niveau du plan équatorial de la cellule. Sur
chaque fibre du fuseau de division se trouve donc deux chromosomes homologues qui se font
face.
-
En anaphase 1 : tires par les fibres du fuseau de division, les deux chromosomes homologues
de chaque paire se disjoignent. Un lot haploïde de chromosomes double migre vers un pôle
de la cellule et un autre vers le pôle opposé.
-
En télophase 1 : deux cellules-filles se forment par partage du cytoplasme de la cellule mère,
contenant chacune n chromosomes à 2 chromatides.
Cette première division diminue donc de moitié le nombre de chromosomes : elle est dite
réductionnelle.
La 2ième division de la méiose se déroule immédiatement à la suite : il n’y a pas de réplication de
l’ADN, car chaque chromosome est reste duplique.
Cette seconde division est dite équationnelle. Elle se déroule comme une mitose classique et produit
ainsi, pour chaque cellule à n chromosomes doubles, deux cellules à n chromosome à 1 chromatide.
La méiose produit donc quatre cellules filles haploïdes à partir d’une cellule mère diploïde, la
réduction du nombre de chromosomes ayant lieu dès la première division.
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La méiose est le siège d’un double brassage génétique
III.
La reproduction sexuée aboutit à des individus qui possèdent des assortiments uniques, à ½
d’origine paternelle à ½ d’origine maternelle. Méiose et fécondation réalisent un brassage
génétique qui attribue à chaque individu une combinaison unique d’allèles. La sexualité est un
formidable processus de diversification des individus au sein d’une population.
1. Les deux allèles d’une cellule diploïde
a. Une hétérozygotie à de nombreux locus
Dans l’espèce humaine, on estime que 1/3 des gènes sont polymorphes.
Pour un gène donné, on dit que l’individu est :

Homozygote si les 2 allèles sont identiques

Hétérozygote si les 2 allèles sont différents
Chez l’Homme, il y a de 30 à 35 000 gènes ce qui signifie en moyenne 1300 à 1500 gènes par
chromosome. Il est donc hautement improbable que 2 chromosomes soient identiques. Dans la
nature l’hétérozygotie est la règle, l’homozygotie complète n’existe pas.
b. La relation entre génotype et phénotype
 Chez un individu haploïde
* Génotype (a) -> phénotype [a]
a = couleur verte
[verte]
* Génotype (b) -> phénotype [b]
b = forme longue
[long]
 Chez un individu diploïde
-
individu homozygote
* Génotype ( a//a) -> phénotype [a]
* Génotype (b//b) -> phénotype [b]
-
individu hétérozygote
2p130, Exemple des groupes sanguins :
1er cas :
[A]
A dominant sur O récessif
[B]
B dominant sur O récessif
Le phénotype résulte de l’expression d’un seul allèle. Il est le même que pour un individu
homozygote pour cet allèle.
On parle de dominance
L’allèle qui s’exprime est dominant, l’allèle qui reste silencieux est récessif.
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3 génotypes possibles : (A//A) (A//o)
2 phénotypes possibles :
(o//o)
[A]
[o]
2ième cas :
Génotype (A//B) -> phénotype [AB]
Les 2 allèles s’expriment à part égale dans la réalisation du phénotype. C’est le cas de la
codominance. Les allèles sont codominants.
3 génotypes
(A//A)
(A//B)
(B//B)
3 phénotypes
[A]
[AB]
[B]
3ième cas:
La dominance incomplète correspond à un phénotype qui dépend de la quantité de protéines
formées par l’expression d’un allèle. L’autre allèle est silencieux
3 génotypes -> 3 phénotypes (reprendre les 3 cas du livre)
2. Le croisement test ou test cross
a. Pour un caractère donné, les individus d’une lignée pure croisée entre eux donnent des
descendants présentant toujours ce caractère.
Les individus d’une lignée pure sont toujours homozygotes.
Souris grise
X
Lignée pure
souris grise
lignée pure
Génotype
Gamètes
b. Croisement de 2 lignées pures différentes
Chez les souris, la couleur blanche est due à un allèle b qui est récessif par rapport à l’allèle G
responsable de la couleur grise.
c. Croisement de F1
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d. Soit une souris grise. On cherche à savoir si elle est hétérozygote ou homozygote.
Pour savoir on réalise un croisement test :
On la croise avec un homozygote récessif (ici une souris blanche) le résultat du croisement révèlera
son génotype :
1er cas : [gris] homozygote
2ième cas [gris] hétérozygote
3. La méiose assure un brassage génétique
a. Brassage interchromosomique
En anaphase de 1ère division méiotique, les 2 chromosomes homologues de chaque paire se
séparent : les couples d’allèles correspondants se disjoignent en conséquence. Un chromosome d’une
paire donnée peut être associé avec l’un ou l’autre des chromosomes composant une seconde paire,
et ceci, pour les n paires. Comme le montrent les résultats des croisements, ces disjonctions se
produisent aléatoirement et indépendamment pour toutes les paires. Il en résulte donc de très
nombreuses distributions différentes des chromosomes de la cellule mère : c’est ce qu’on appelle le
brassage génétique interchromosomique.
Si on considère 2 caractères portés par 2 paires de chromosomes différents
Caractères
Sauvages
Mutés
Longueur des ailes
Longues (vg+)
Vestigiale (vg)
Dominant
Récessif
Gris (e+)
Ebène (e)
Dominant
récessif
Couleur du corps
Croisement test :
Double
X
double
Hétérozygote dominant
homozygote récessif
[sauvage]
[vestigiale, ébène]
Quels sont tous les gamètes ( ) différents possibles produits par chaque parent ?
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On trouve 4 phénotypes en même proportion. On parle de phénotypes équiprobables qui sont le
signe de caractère porté par des chromosomes différents.
Les disjonctions des différentes paires de chromosomes sont des évènements indépendants
totalement aléatoires. C’est le brassage interchromosomique.
Le nombre de garnitures chromosomiques différentes possibles pour les gamètes issus d’une seule
cellule diploïde est alors de 2n (pour n=2, il y a quatre garnitures différentes ; pour n=3, il y a huit
garnitures, etc). Dans le cas de l’espèce humaine, cela correspond à une diversité considérable : un
même individu, homme ou femme, peut produire plus de 8 millions (223) de spermatozoïdes ou
d’ovules génétiquement différents.
Nous allons voir que ce chiffre est augmenté par un 2ième brassage génétique.
b. Brassage intrachromosomique
Dominant
Récessif
Ailes
Longues (vg+)
Vestigiales (vg)
Couleurs yeux
Rouge (p+)
Pourpre (p)
Cf polycopie :
2ième croisement : femelle double hétérozygote (F1) X mâle double homozygote récessif
Croisement test : on devrait obtenir le même résultat que pour le croisement étudié en II 1
(25/25/25/25)
Or les phénotype parentaux et recombinés sont présents, mais ne sont pas équiprobables.
C’est le signe que les 2 gènes sont portés par le même chromosome
Parents :
Echiquier de croisement :
On obtient que des phénotypes parentaux
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Le résultat réel va s’expliquer en tenant compte que les 2 locus sont suffisamment éloignés sur le
chromosome.
Lors de la prophase 1, des échanges de portions de chromatides se produisent entre les chromosomes
homologues d’une même paire, au moment où ils sont étroitement accolés. Ce phénomène est le
crossing-over : des allèles d’un chromosome peuvent alors être échangés avec les allèles portes par
le chromosome homologue. Les associations d’allèles portées par chacun des chromosomes
homologues sont donc modifiées par ce brassage génétique intrachromosomique, ce qui augmente
considérablement la diversité des gamètes produits.
Cf schéma du polycopie
Sur des milliers de descendants issus d’un même couple, 13% d’entre eux sont issus de la
fécondation d’ovules recombinés par le crossing-over (CO).
Les crossing-over, phénomènes aléatoires, constituent un brassage intrachromosomique.
Celui-ci augmente encore la diversité des gamètes. En anaphase, il n’y aura pas 2 possibilités pour
chacune des paires de chromosomes mais une multitude à cause des crossing-over de la prophase I.
VI.
La fécondation, réunion de 2 noyaux haploïdes
Les spermatozoïdes, cellules mobiles, entourent l’ovocyte (le futur ovule n’a pas encore fini sa
méiose), l’entrée d’un spermatozoïde déclenche la reprise de cette méiose. Dans les heures qui
suivent les noyaux haploïdes mâle et femelle (ou pronucléus) se rapprochent et fusionnent : c’est la
caryogamie. Dès que le spermatozoïde est rentré, la membrane entourant l’ovocyte se transforme en
membrane imperméable aux autres spermatozoïdes. Ceci empêche la fécondation de l’ovule par
plusieurs spermatozoïdes (si tel était le cas, l’embryon formé ne serait pas viable).
Chacun des deux parents d’un couple produit un très grand nombre de gamètes génétiquement
différents du fait du double brassage génétique qui a lieu lors de la méiose. La fécondation
réunissant deux gamètes au hasard, chaque spermatozoïde du mâle peut rencontrer n’importe quel
ovule de la femelle. Le nombre d’assortiments chromosomiques et donc de combinaisons génétiques
pour le zygote est ainsi multiplié, mais seule une fraction de ces zygotes est viable et se développe.
La fécondation amplifie de ce fait le brassage génétique réalisé lors de la méiose.
V.
Des accidents au cours de la méiose
1. Anomalie du caryotype
Dans l’espèce humaine, on connaît des caryotypes présentant des anomalies du nombre de
chromosomes. La plus fréquente est la trisomie 21, mais d’autres anomalie du nombre de
chromosomes sont connues.
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Ces anomalies ont pour origine une mauvaise répartition des chromosomes homologues lors de la
méiose. Une non-disjonction de deux chromosomes lors de la première ou de la seconde anaphase de
la méiose produit des gamètes présentant un chromosome supplémentaire ou, au contraire, des
gamètes auxquels il manque un chromosome. Après la fécondation avec un gamète normal, il y a
formation d’un zygote trisomique (possédant trois chromosomes au lieu de deux) ou monosomique
(ne possédant qu’un seul chromosome au lieu de deux).
Des études montrent que la plupart des zygotes présentant de telles anomalies ne sont pas viables :
on trouve ici l’origine d’un grand nombre d’avortements spontanés. Seules certaines de ces
anomalies sont parfois compatibles avec la vie.
2. Une source d’enrichissement du génome
La plupart des crossing-over correspondent normalement à des échanges de portions parfaitement
homologues de chromatides. Ce n’est cependant pas toujours le cas. Si l’échange porte
accidentellement sur des portions qui ne sont pas totalement homologues, le crossing-over inégal
conduit à l’obtention d’un chromosome portant une partie de son information en double exemplaire,
alors que son homologue a perdu la partie correspondante de cette information. Un gène peut donc
avoir disparu d’un chromosome et se retrouver en deux exemplaires sur le chromosome homologue.
Le zygote obtenu à partir d’un tel gamète présentera alors un exemplaire supplémentaire du gène.
Ce phénomène permet la duplication d’un gène. Au gré des mutations qui peuvent se produire au
cours du temps, les duplicata d’un gène, initialement identiques, peuvent devenir différents et coder
pour des protéines ayant finalement des fonctions différentes. De tels gènes restent néanmoins
ressemblant et constituent une famille multigénique. Ce mécanisme conduit à un enrichissement et à
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une diversification des génomes. Il est possible de reconstituer le scénario de la constitution d’une
famille multigénique : plus deux gènes sont ressemblants, plus la duplication dont ils sont issus est
récente.
Conclusion :
La méiose et la fécondation réalisent un brassage génétique qui assure l’originalité et la diversité des
êtres humains.
On estime que le nombre théorique génétiquement différent d’enfants d’un couple dépasse le
nombre d’atome de l’univers.
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