Une sécurité tarifaire basée sur quelle solidarité ?
Une solidarité de qui ?
Toutes les instances politiques, mutuellistes et syndicales ont tous fait plané sur nos têtes fort
enclines à se charger de toutes les responsabilités et du poids de la culpabilité, les
conséquences dramatiques d’un non-accord. En effet il faut un accord pour assurer la sécurité
tarifaire pour nos patients et cette sécurité tarifaire nous dit-on doit être le fait d’un système
solidaire auquel participe le système conventionnel.
Tout cela est bien beau mais nous interpelle quelque peu et nous amène à nous poser quelques
questions.
Un système solidaire c’est bien beau et nous ne pouvons que le cautionner. Mais qui doit-être
solidaire dans ce système d’enveloppe fermée allouée à la santé belge et qui discute du
partage en médico-mut ?
Nous devons bien constater que depuis plus de 10 ans, la solidarité a consisté à nier purement
et simplement les frais de fonctionnement nouvellement apparus en médecine générale qu’on
nous a cependant imposés :
- pour assurer encore mieux la continuité des soins ( d’où une multiplication par 10 des
frais de téléphonie par achat de GSM, de central téléphonique, de déviateur, de
système main libre dans nos voitures, d’un fax, etc)
- pour tenir des dossiers en béton, dossiers performants qui devront permettre
d’économiser des examens inutiles, qui devront centraliser tous les résultats de
spécialistes, centraliser tous les actes qu’on nous a retirés cfr les vaccins, le poids du
bébé, le poids du patient, le traitement ménopause, la contraception ( d’où un coût
impressionnant en matériel dur informatique, en soft sous forme d’un logiciel médical,
d’un traitement de texte, d’un tableur, d’un abonnement internet, d’une connexion
ADSL, d’une messagerie électronique etc, d’un coût en secrétariat que plus personne
ne peut s’offrir etc)
- pour mettre à la disposition des patients un cabinet bien équipé, condition sine qua
non pour l’accréditation ( d’où le coût énorme d’une maison avec deux pièces
supplémentaires, entrée indépendante, WC, insonorisation, Sabam et Rétribution
équitable ), pour nous équiper de glucomètres et autres d’appareils de mesure issus de
la recherche.
Bref, tous des frais nouveaux et très élevés qu’on a du prendre sur une indexation minable qui
n’est en fait destinée qu’à couvrir l’augmentation du prix de notre vie privée ( alimentation et
entretien de notre famille). Pendant que nous assurions de notre poche cette augmentation du
coût de l’outil, nos honoraires oubliaient superbement de les prévoir, diminuant ainsi
progressivement nos revenus de moitié.
Alors je repose ma question. Solidarité de qui ?
- Des salariés qui eux pouvaient profiter des indexations pour leurs frais privés pendant
que nous l’utilisions pour servir nos patients avant notre famille ?
- Des mutuelles dont les frais de fonctionnement ET les salaires des employés étaient
indexés ? Alors que nous nous devons assurer et frais et salaire avec une seule
indexation.
- Des patients ? Il est hors de question ( ce n’est pas électoralement porteur )
d’augmenter le tiquet modérateur même de tous ceux qui sont mieux nantis que les
médecins.
- Des spécialistes : ils ont fait l’effort cette année de nous réserver une bonne part du
maigre budget que le gouvernement nous a jeté en pâture dans l’espoir de nous voir
nous entre-déchirer plutôt que de continuer à réclamer une enveloppe plus large. Ils ne
le feront plus l’année prochaine alors que nous ne sommes pas encore à la moitié du