Mythes et réalité concernant le trouble déficitaire de l

Mythes et réalité concernant le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité
Bien des mythes persistent quand on parle de ce trouble. Il devient souvent difficile
de différencier ce qui est vrai de ce qui est faux. Le meilleur moyen de contrer la
confusion est la diffusion d’une information claire à son sujet. Voici donc quelques
mythes concernant le TDAH :
Le TDAH est un symptôme de troubles affectifs : FAUX.
Les recherches montrent bien, sans avoir nécessairement ciblé une cause unique,
que le TDAH n’est pas à des dysfonctions familiales ou à des troubles affectifs.
Les facteurs psychosociaux jouent un rôle dans la problématique mais ne font pas
partie de son étiologie. En effet, ces facteurs influent sur l’intensité des
symptômes ainsi que sur le pronostic et peuvent précipiter l’apparition du trouble. Il
arrive aussi que ces facteurs entraînent l’apparition de symptômes s’apparentant au
TDAH. On envisagera alors un diagnostic de trouble de l’opposition, de la conduite
ou de dépression ou de troubles anxieux, ou de toute autre psychopathologie plutôt
qu’un diagnostic de TDAH.
L’enfant qui présente un TDAH est paresseux et manque de motivation : FAUX.
Il faut comprendre que, lorsqu’on présente un TDAH (surtout un trouble de type
inattentif), maintenir son attention sur une longue période demande un effort
immense. On se fatigue alors très vite et on finit souvent par abandonner au bout
d’une courte période de temps. Ce n’est pas par manque d’effort ou par manque de
motivation, mais plutôt par manque de capacité. L’effort qu’il faut fournir pour
maintenir son attention et pour rester concentré sans se laisser distraire est
beaucoup plus grand que pour une personne ne vivant pas avec cette problématique.
Le TDAH est le résultat d’une mauvaise éducation : FAUX.
Beaucoup de parents croient en effet que le trouble résulte d’une mauvaise
éducation. Ils arrivent régulièrement à cette conclusion en se rendant compte que
leur enfant ne suit pas aussi facilement les règles que les autres enfants du
voisinage. Or c’est une fausse conception. Les enfants présentant un TDAH ont
beaucoup de difficulté à se maîtriser. C’est un déficit important qui les empêche
d’intérioriser les règles de conduite.
Le TDAH se résorbe à l’adolescence : FAUX.
Il est faux de penser que ce trouble disparaît à l’adolescence car environ 50 % des
enfants qui le présentent continuent d’en avoir les symptômes à l’âge adulte. Il est
vrai par contre que d’autres jeunes verront leurs symptômes diminuer de façon
significative à l’adolescence, en particulier l’agitation. Il faut aussi mentionner que
la voie scolaire choisie au secondaire peut modifier les perceptions, l’impact des
symptômes pouvant être beaucoup moins important dans certains programmes. Par
exemple, le jeune qui choisit un programme dans lequel le travail manuel et concret
est ciblé peut voir l’incidence de ses difficultés d’attention sur ses apprentissages
diminuer, car ce type de programme est souvent mieux adapté à ses compétences.
Un enfant qui peut regarder la télévision ou jouer à un jeu vidéo pendant des
heures sans se lasser ou se laisser distraire ne peut pas présenter un TDAH :
FAUX.
La télévision et les jeux vidéo sont des activités très stimulantes qui répondent
justement au besoin d’action des jeunes présentant ce trouble. C’est pourquoi ils
peuvent passer beaucoup de temps pour ce genre d’activités, alors que pour d’autres
qui sont moins stimulantes, comme des jeux de société ou le dessin, ils ne peuvent
rester attentifs que quelques minutes.
Le TDAH est toujours accompagné de retard au niveau des apprentissages :
FAUX.
Il est vrai que certains jeunes présentant ce trouble finissent par éprouver des
difficultés d’apprentissage. Mais ces difficultés sont souvent dues au retard
scolaire accumulé en raison de difficultés d’attention ou de comportement qui ont
occasionné trop de retraits de la classe. Plusieurs de ces jeunes ont des capacités
d’apprentissage comparables à celles des jeunes de leur âge. Certains peuvent
toutefois présenter un trouble d’apprentissage, mais celui-ci n’est pas lié au TDAH.
Il se présente en comorbidité avec ce dernier.
Il y a de grands risques de consommation de substances chez un jeune ayant un
TDAH sous médication : FAUX.
On observe un taux plus élevé de toxicomanie chez les adolescents ayant un TDAH,
surtout s’ils n’ont reçu aucune aide ou traitement et s’il y a comorbitidé avec le
trouble de la conduite (NIH Consensus Statement, 1998). En fait, l’absence ou la
présence d’un traitement est le principal facteur qui influe sur l’apparition ou non
d’un problème de toxicomanie. Un jeune dont le TDAH est traité n’aura donc pas
plus de risque que les autres de développer une toxicomanie.
Ces informations sont tirées du document « Trouble de déficit de
l’attention/hyperactivité : Agir ensemble pour mieux soutenir les jeunes »,
Ministères de l’Éducation et de la Santé et des Services sociaux. Il renferme
également une panoplie de connaissances à propos du trouble en tant que tel
(prévalence, étiologie, évolution, pronostic), du diagnostic (procédures de référence
et d’évaluation, critères diagnostiques) et des interventions appropriées (dans le
milieu familial et scolaire, le traitement pharmacologique, …).
Dany Poulin, psychologue.
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