manufacturés est en baisse et ne représente plus qu’un tiers à un sixième des achats. D’autre part,
l’exportation de coton devient très importante et possède un rôle non négligeable dans l’économie
japonaise.
4) Le rôle de l’état
A cette époque le gouvernement japonais n’hésita pas, dans cette phase de construction d’un
capitalisme, à intervenir directement dans la sphère de l’économie. En effet la puissance publique
contrôla, ou surveilla les relations économiques entre le Japon et le reste du monde. L’Etat impérial
portait donc une grande attention au choix de ses spécialistes et à la dépendance vis-à-vis des autres
pays du globe, afin d’y remédier le plus rapidement possible. De plus, c’est l’Etat même qui s’occupa
des infrastructures de communication, notamment le contrôle des chemins de fer, permettant l’essor du
commerce.
En encourageant le développement des zaibatsu, associant industrie, commerce et finance, à
l’intérieur comme à l’étranger, il soutint par la même occasion les plus importants, c'est-à-dire Mitsui,
Mitsubishi et Sumitomo, qui constituent encore aujourd’hui un rôle majeur dans l’économie. Le Japon
va alors participer à l’économie mondiale plus rapidement que prévu grâce au désir d’instruction, aux
facultés d’adaptation, à la discipline ainsi qu’à la frugalité du peuple. C’est aussi grâce à la politique
impérialiste de 1945 que le Japon conquiert des territoires pour leur richesse en matières première
notamment.
Sur le plan économique, le Japon à la veille de la première guerre mondiale est donc une puissance
en formation, qui commence à posséder de nombreux atouts à la fois au niveau commerciale, mais
aussi financier et industriel, et qui se développe activement notamment grâce à la participation de
l’Etat dans l’économie.
C) Le Japon dans le Monde
1) géopolitique et relations internationales
Au début des années 1890, le Japon était en mesure de s’intéresser aux pays voisins et de prendre
une part active à leurs affaires. La conception occidentale selon laquelle les grandes nations ont
vocation à exercer leur tutelle sur les plus faibles pour le plus grand bénéfice des unes et des autres,
régnait alors sans partage. Les conquêtes étrangères passaient pour les meilleurs garants de la sécurité
et du prestige d’une nation. La fin du 19ème siècle avait été marquée par une frénésie de colonisation et
de dépècement systématique de la Chine. Dans un tel climat, les dirigeants japonais qui disposaient
d’un potentiel militaire estimable ne pouvaient qu’épouser la pente naturelle de la diplomatie
internationale. Ils y étaient d’autant plus enclins qu’ils considéraient la Corée voisine comme une
région stratégique d’importance vitale pour l’archipel.
Ouvert sur le monde occidental et ayant adopté son modèle de développement économique depuis
le début de l’ère Meiji (1868), confronté aux problèmes d’une population abondante sur un archipel
exigu, le Japon, Empire du Soleil Levant, s’est lancé alors dans la conquête de territoires intérieurs aux
dépens de la Chine (acquisition de Formose en 1895, annexion de la Corée en 1910) et de la Russie
dont la défaite militaire de 1905, consacré par le traité de Portsmouth, a scellé l’échec des ambitions
asiatiques, et qui a permis au Japon de s’installer dans la partie méridionale de l’île de Sakhaline, sur
les côtes de Chine et dans le sud de la Mandchourie. L’Empire colonial japonais a fourni des matières
premières et les sources d’énergies dont le pays avait besoin. Mais cette situation de domination
nécessite un contrôle militaire important sur les mers et les cieux notamment afin d’assurer les
communications et le commerce. Le Japon regroupait 450 millions d’habitants et des millions de km²
mais ce territoire, souvent constitué d’îles, était dispersé sur 50 millions de km² d’océan. Au début des
années 20, Hovelaque évoquait la nécessité pour le Japon d’une croissance élevée et d’une politique
d’expansion extérieure mais, malgré l’apport en terme de ressources des colonies, la dispersion de cet