AUDEBERT Julie
CHEVALLIER Julian
DEDIEULEVEULT Baptiste
DEMALHERBE Guillaume
DUPONT Elodie
GERMAIN Aurélia
HARRISSART Julie
HARTMANN Alexandre
LEGROS Eugénie
SAILLE Amandine
LE JAPON : une puissance au tournant du 19ème siècle ?
A) Les conditions géographiques et la population
1- des contraintes géographiques à surmonter
2- une population volontaire
B) Le développement économique
1- sur le plan financier
2- les principales industries
3- importations et exportations
4- le rôle de l’Etat
C) Le Japon dans le monde
1- situation géopolitique et relations internationales
2- rayonnement culturel
Introduction
Le Japon est aujourd’hui la seconde puissance mondiale. Mais il n’a pas toujours occupé cette place.
En effet jusqu’à la fin du 19ème siècle, le Japon est un pays fermé qui ne décide de s’ouvrir qu’en 1868
sous l’ère de l’empereur Meiji (1868-1912) afin de s’inspirer des innovations et des modèles
occidentaux. Cette période va donc se définir comme l’avènement du Japon, lui permettant de
s’industrialiser et de se développer. A la veille de la première Guerre Mondiale, ce n’est pas encore
une grande puissance au rayonnement mondial mais il ne demande qu’à le devenir. On peut alors se
demander en quoi le Japon est une puissance au tournant du siècle.
Nous verrons qu’à priori les facteurs géographiques ne jouent pas en faveur du pays mais que sur le
plan économique et financier sa position se renforce. D’autre part, nous montrerons que le Japon
accentue sa présence sur le plan internationale par les relations politiques et diplomatiques mais
également par la culture.
A) Les conditions géographiques et la population
1- Des contraintes géographiques à surmonter
Le territoire Japonais n’a pas été un atout pour son développement, cela a obligé la population à
trouver des solutions pour parer à ses nombreuses contraintes.
Tout d’abord, son relief montagneux et l’exiguïté du territoire entraînent une insuffisance en ce qui
concerne les ressources naturelles : en effet, la nature s’est montrée une mère parcimonieuse. Le
charbon constitue le seul produit du sous sol dont les réserves soient raisonnables. L’unique et
véritable richesse naturelle du Japon est l’eau. Elle a entre autre permis au pays de surpasser les plus
forts rendements agricoles mondiaux et de se doter d’un potentiel électrique qu’il exploite
systématiquement pour les usages domestiques et industriels. Ces contraintes ont également pour
conséquence la concentration des terres et des activités sur les littoraux, seuls espaces exploitables. La
surpopulation et la surexploitation de ces espaces ont nécessité des aménagements particuliers tels que
la construction de terres pleins industriels, véritables avancées sur la mer qui servent également de
plates formes marchandes et contribuent ainsi à l’ouverture du territoire. En effet l’insularité et
l’impossibilité d’atteindre l’autosuffisance requiert un recours aux importations. L’Empire colonial
japonais a fourni une grande partie des matières premières et les sources d’énergies dont le pays avait
besoin.
De plus, c’est un espace morcelé, soit 6852 îles qui représentent 4 millions de km². On peut
distinguer quatre îles principales : Hokkaido, Honshu, Kyushu et Shikoku. Ce morcellement est à
l’origine de difficulté de communication au sein même du territoire. Afin de remédier aux problèmes
de transport, des infrastructures telles que des ponts et des tunnels ont été mis en place entre les îles
permettant ainsi de relier les espaces très isolés. Ces aménagements sont d’autant plus coûteux qu’ils
doivent répondre à des normes antisismiques très strictes. En effet la sismicité est l’un des principaux
risques naturels auxquels le Japon est confronté. Ses conditions géographiques et sa position à
l’intersection de plusieurs plaques tectoniques accroissent les risques de typhons, volcanismes,
tsunamis etc. Des systèmes de surveillance et des politiques de sécurité (lois d’urbanisation,
apprentissage de gestes de secours etc.) sont mis en place afin de protéger le territoire. Cependant la
population reste dépendante de la Nature. Les Japonais ont tout de même réussi à surmonter les
contraintes d’un espace difficile mais ces difficultés naturelles ne sont elles pas un frein à leur
développement?
2) Une population volontaire
La société japonaise possède un mode de vie particulier, entre conservatisme et modernité, entre
souci de préserver leurs traditions et course à la réussite. La main d’œuvre, nombreuse et qualifiée, est
caractérisée par son ardeur au travail. Cette motivation a permis de surmonter des obstacles engendrés
par le territoire et a été un des moteurs du développement économique.
Finalement bien que ne possédant pas les atouts géographiques d’une grande puissance, le Japon en
possède l’esprit. Il a su surmonter les difficultés que son territoire lui imposait et a mis en place un
politique de développement basée sur l’engagement de la population. Mais quelles sont les résultats de
cette stratégie sur le plan économique ? Et mondial ?
B) Le développement économique
Avec l’ère Meiji, le Japon connaît un tournant industriel et rentre dans une période de forte
industrialisation, le commerce va notamment connaître un essor remarquable grâce à la création de
lignes téléphoniques et de chemins de fer. De plus, l’économie se développe par la modernisation du
pays grâce aux investissements publics.
1) Sur le plan financier
Dès 1871 apparaît le yen au Japon, qui connaît également une utilisation généreuse de la planche à
billets, ce qui permit d’augmenter les disponibilités de l’Etat, mais au prix d’une certaine inflation.
D’autre part, la réforme fiscale de 1872 permit la création d’un impôt unifié. C’est en effet durant l’ère
Meiji que le gouvernement japonais mit en place, à son profit, une nouvelle fiscalité, qui pesa
lourdement sur la paysannerie, alimentant l’exode rural ; le produit des impôts fut complété par
l’emprunt intérieur et une partie importante de ses moyens financiers fut consacré à la modernisation
et au développement industriel. De plus, la Banque du Japon, « Nihom Ginkô » crée en 1882 permit
l’essor des sociétés bancaires et commerciales et les samouraïs devinrent alors les cadres de la
nouvelle administration et les chefs d’entreprise de l’ère capitaliste naissante.
2) Les principales industries
L’ère Meiji voit se développer un petit nombre de conglomérats industriels à caractère familial, les
« zaibatsu », qui sont en réalité des holdings gigantesques dont la puissance s’étendit grâce à la
privatisation en 1880 de grandes entreprises nationales et de leur rachat par d’importantes familles
telles que Mitsui et Yasuda.
a) L’industrie agricole
L’industrie agricole lors de l’ère Meiji représente au Japon le secteur économique le plus important
et comprend 15 millions de travailleurs, soit 55% de la population active ainsi que 53% du PNB (si
l’on prend également la pêche en compte). L’essor de l’industrie agricole a été possible grâce à
l’amélioration des techniques telles que l’utilisation de nouvelles espèces, l’extension des rizières,
l’amélioration de l’irrigation et du drainage de même que l’adaptation des cultures au climat.
b) L’industrie sidérurgique
Cette industrie se développe au Japon grâce à l’extraction du charbon. En effet la production
d’acier augmente fortement et passe notamment de 7 500 à 25 000 tonnes en 1913.
c) L’industrie textile
L’industrie textile japonaise jour un rôle majeur dans l’aspect économique du pays. En effet
l’exportation de produits textiles durant l’ère Meiji se place au premier rang des ventes japonaises et
au quatrième rang pour le marché extérieur pour les exportations de coton.
d) L’industrie navale
L’industrie navale, en se développant activement, permet l’ouverture de nombreux chantiers grâce
à d’importantes constructions tels que l’extension des ports, etc.
3) Les importations et exportations
Tout d’abord, l’importation de matières premières est en forte augmentation entre 1900 et 1913 et
représente de un quart à près de la moitié des achats du pays, tandis que l’importation de produits
manufacturés est en baisse et ne représente plus qu’un tiers à un sixième des achats. D’autre part,
l’exportation de coton devient très importante et possède un rôle non négligeable dans l’économie
japonaise.
4) Le rôle de l’état
A cette époque le gouvernement japonais n’hésita pas, dans cette phase de construction d’un
capitalisme, à intervenir directement dans la sphère de l’économie. En effet la puissance publique
contrôla, ou surveilla les relations économiques entre le Japon et le reste du monde. L’Etat impérial
portait donc une grande attention au choix de ses spécialistes et à la dépendance vis-à-vis des autres
pays du globe, afin d’y remédier le plus rapidement possible. De plus, c’est l’Etat même qui s’occupa
des infrastructures de communication, notamment le contrôle des chemins de fer, permettant l’essor du
commerce.
En encourageant le développement des zaibatsu, associant industrie, commerce et finance, à
l’intérieur comme à l’étranger, il soutint par la même occasion les plus importants, c'est-à-dire Mitsui,
Mitsubishi et Sumitomo, qui constituent encore aujourd’hui un rôle majeur dans l’économie. Le Japon
va alors participer à l’économie mondiale plus rapidement que prévu grâce au désir d’instruction, aux
facultés d’adaptation, à la discipline ainsi qu’à la frugalité du peuple. C’est aussi grâce à la politique
impérialiste de 1945 que le Japon conquiert des territoires pour leur richesse en matières première
notamment.
Sur le plan économique, le Japon à la veille de la première guerre mondiale est donc une puissance
en formation, qui commence à posséder de nombreux atouts à la fois au niveau commerciale, mais
aussi financier et industriel, et qui se développe activement notamment grâce à la participation de
l’Etat dans l’économie.
C) Le Japon dans le Monde
1) géopolitique et relations internationales
Au début des années 1890, le Japon était en mesure de s’intéresser aux pays voisins et de prendre
une part active à leurs affaires. La conception occidentale selon laquelle les grandes nations ont
vocation à exercer leur tutelle sur les plus faibles pour le plus grand bénéfice des unes et des autres,
régnait alors sans partage. Les conquêtes étrangères passaient pour les meilleurs garants de la sécurité
et du prestige d’une nation. La fin du 19ème siècle avait été marquée par une frénésie de colonisation et
de dépècement systématique de la Chine. Dans un tel climat, les dirigeants japonais qui disposaient
d’un potentiel militaire estimable ne pouvaient qu’épouser la pente naturelle de la diplomatie
internationale. Ils y étaient d’autant plus enclins qu’ils considéraient la Corée voisine comme une
région stratégique d’importance vitale pour l’archipel.
Ouvert sur le monde occidental et ayant adopté son modèle de développement économique depuis
le début de l’ère Meiji (1868), confronté aux problèmes d’une population abondante sur un archipel
exigu, le Japon, Empire du Soleil Levant, s’est lancé alors dans la conquête de territoires intérieurs aux
dépens de la Chine (acquisition de Formose en 1895, annexion de la Corée en 1910) et de la Russie
dont la défaite militaire de 1905, consacré par le traité de Portsmouth, a scellé l’échec des ambitions
asiatiques, et qui a permis au Japon de s’installer dans la partie méridionale de l’île de Sakhaline, sur
les côtes de Chine et dans le sud de la Mandchourie. L’Empire colonial japonais a fourni des matières
premières et les sources d’énergies dont le pays avait besoin. Mais cette situation de domination
nécessite un contrôle militaire important sur les mers et les cieux notamment afin d’assurer les
communications et le commerce. Le Japon regroupait 450 millions d’habitants et des millions de km²
mais ce territoire, souvent constitué d’îles, était dispersé sur 50 millions de km² d’océan. Au début des
années 20, Hovelaque évoquait la nécessité pour le Japon d’une croissance élevée et d’une politique
d’expansion extérieure mais, malgré l’apport en terme de ressources des colonies, la dispersion de cet
empire a pu jouer en défaveur de la métropole. La première guerre mondiale montrera néanmoins que
le Japon a su mettre en place une force militaire capable d’égaler l’Occident. En 1911, le pays avait
retrouvé son entière liberté douanière et s’était définitivement affranchi des traités inégaux jadis
imposés par la supériorité militaire de l’Europe et des Etats-Unis. Le Japon possédait donc un
rayonnement colonial sur l’aire asiatique grâce à sa politique d’expansion mais on peut se demander
s’il avait déjà réellement réussi à s’imposer dans l’ordre mondial. La fin de l’ère Meiji fut suivie du
premier conflit mondial auquel le Japon participa. Mais lorsque la guerre pris fin et que la délégation
japonaise se rendit à la conférence de Versailles, elle prit rang parmi les cinq grands vainqueurs, signe
que la nation japonaise était universellement respectée. Le Japon était alors le seul pays oriental à
avoir conquis l’égalité diplomatique avec l’occident.
2) rayonnement culturel
L'expansion du Japon s'opère dès le début du 20ème siècle et ceci fut aidé par son aimable caractère
exotique. Le Japon ancien a su séduire les poètes, artistes, et les collectionneurs. Mais l'influence
japonaise au tournant du 20ème siècle a essentiellement marqué la culture française. Pourquoi peut-on
parler de "rayonnement culturel" du Japon en Europe?
La culture japonaise a particulièrement influencé le domaine des beaux arts français. Emile Guimet,
un homme d'affaires lyonnais, fut le premier à avoir manifesté une curiosité intellectuelle pour le
Japon et son long séjour au Japon en 1876 lui permis d'étudier la culture japonaise. D'ailleurs une
collection d'objets d'art qu'il avait ramenée du Japon fut exposée à l'Exposition Universelle de Paris de
1878. Un courant artistique, nommé le japonisme, révèle cet intérêt pour la culture japonaise et son
influence sur les beaux arts français. Cette étude du japonisme est due à l'ouverture de ports japonais à
l'Occident par le commodore américain Perry, en mars 1854. En 1855, en conséquence de cela, le
Japon concluait des traités de commerce avec la Russie, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la France,
et les Pays-Bas en 1856. Ce qui eut pour conséquence le début d'échanges économiques et culturels.
Selon Walter Crane, un des meilleurs connaisseurs du Japon à ce jour, "l'ouverture des ports japonais
au commerce européen a exercé une énorme influence sur les arts européens car [...] on trouvait un art
vivant, un art populaire, dans lequel tradition et talent artistique demeuraient intacts, et dont les
productions étaient d'une diversité attrayante et pleine d'une grande vigueur naturaliste". Les
participations japonaises aux Expositions Universelles devinrent d'année en année plus importantes.
Le pavillon japonais présentait, lors de l'Exposition de 1900 à Paris, des dessins à l'encre de chine, des
calligraphies et des sculptures provenant de la collection impériale et de temples du Nippon.
Conclusion
Durant l’ère Meiji, le Japon a su s’imposer en faisant de ses points faibles des points forts, cela
malgré ses handicaps géographiques et sa surpopulation. En effet la petitesse de son territoire l’a
poussé à partir à la conquête de nouvelles terres en Asie et l’ardeur au travail de sa population aura eu
un rôle important dans le redressement de son économie. Grâce à l’empereur et à sa politique
d’ouverture, le Japon s’est inspiré des modèles occidentaux, ce qui a permis au pays de s’imposer
parmi les plus grandes puissances mondiales. C’est une puissance régionale qui domine l’Asie
Orientale mais à la veille de la première Guerre Mondiale, restant moins développé et moderne que les
Etats-Unis et certains pays européens, le Japon ne peut être considéré comme une grande puissance
mondiale.
Néanmoins le pays a su rapidement trouver sa place dans l’ordre international et l’on peut penser que
l’ère Meiji ne constitue que le lancement d’un Japon au futur prometteur. En effet de nos jours n’est-ce
pas une nation considérée comme une des plus puissantes au monde ?
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