Correction devoir séquence 4= Un roi sans divertissement. Giono. I) Que recèle le mystère des gouttes de sang sur la neige ? Le corpus que nous devons étudier se compose de quatre textes= Le conte du Graal de Chrétien de Troyes (12ème s), Blanche Neige des frères Grimm et les Travailleurs de la mer de Hugo (19ème s), et d’un Roi sans divertissement de Giono (20ème s). Nous constatons qu’à travers des genres et des siècles différents ces auteurs mettent en scène le contraste du rouge et du blanc afin de révéler différentes symboliques. Ainsi, cette opposition permet de révéler la fascination des personnages face aux gouttes de sang notamment dans le texte de Chrétien de Troyes ou celui de Giono marquant alors un fait exceptionnel. Ce caractère extraordinaire nous le retrouvons chez Hugo qui fait de la neige un événement. Le rouge va révéler les différentes marques de l’amour ou de la beauté et ceci dans les quatre textes (car le suicide de Langlois est représenter comme un éclaboussement d’or). Enfin, la dernière symbolique va révéler davantage la cruauté, la mort (t1,2,4). Evidemment ceci est à justifier par des citations ! II) Commentaire : Début d’introduction réussie dans l’ensemble (attention à bien présenter l’extrait) Problématique= En quoi cette fin de roman renvoie t-il au divertissement littéraire ? Première partie= Le jeu de la narration. a) les différents points de vue= Une première narratrice= Anselmie, le personnage le plus grotesque du roman parlant du moment le plus tragique= encore une fois mélange des registres= Opera-Bouffe. Langage donc familier= « l’est plumée Monsieur Langlois »…et surtout regard incrédule sur la situation Deuxième narrateur qui est le premier narrateur du récit : c’est lui qui vient formuler l’épilogue et qui grâce aux différents points de vue des villageois réussit à prendre de la distance par rapport au suicide de Langlois et de narrateur externe au récit il en devient omniscient « Voilà ce qu’il dut faire ». Langage poétique, littéraire « éclaboussement d’or » « dimension de l’univers ». b) Le spectacle= Ici véritable mise en scène baroque du suicide de Langlois. Notion de spectacle à travers le verbe « regarder ». Langlois lui-même regarde le spectacle du sang sur la neige= contraste. Et le deuxième contraste= nuit et le feu d’artifice final. (spectacle de la cruauté) Le caractère de la mise en scène est traduit également dans le maintien du suspens par le changement de narrateur, avec le blanc entre les deux parties nous laissant dans notre réflexion. c) L’énigme finale= Enfin, le roman se conclut par une question s’adressant directement au lecteur Qui a dit un roi sans divertissement est un homme plein de misère ? . Question qui formule aussi une réponse au suicide de Langlois et qui éclaire enfin le titre. Cette question nous fait quitter alors le genre romanesque= philosophique. Encore une fois Giono s’amuse à mélanger les discours. Deuxième partie= La question du divertissement. a) l’intertextualité= Scène renvoyant à Perceval (personnage toujours en quête d’aventures) qui est fasciné par les gouttes de sang tout comme Langlois ici (je vous renvoie à ce qui a déjà été dit) b) le geste final= Le geste final est précédé par différents indices montrant la nervosité de Langlois : les différents impératifs, le fait qu’il « reste planté là ». Et le « enfin » montre que dans cet acte tragique Langlois ne réussit pas à se détacher de ce spectacle de la cruauté et préfère donc mettre fin à ses propres démons. c) L’ennui= L’ennui ou les habitudes des villageois sont abordés= Anselmie fait sa soupe, comme d’habitude Langlois allait fumer son cigare…. La question finale renvoie à cette question de l’ennui selon Pascal. Et selon Giono s’il invente des personnages c’est pour éviter cette malédiction universelle qu’est l’ennui. Conclusion= Finalement, l’épilogue de manière subtile, nous rappelle que nous sommes face à un divertissement littéraire. Derrière ce divertissement des questions plus profondes nous interroge sur notre propre condition.