jugées trop neutres dans le conflit, d'être assiégées puis vaincues, à l'exception de Milet, qui accepta la reddition
sans combattre. Ces villes, enrichies par le négoce, réservoirs d'hommes pour la guerre, assuraient aussi la
possession de la côte égéenne dont les ports, au débouché des grandes routes qui traversent l'Iran,
permettaient une liaison avec le monde grec.
En politique plus qu'en militaire, Cyrus avait su exploiter l'incapacité des villes grecques à mener une politique
commune, tout en s'y assurant l'appui des riches marchands.
L'occupation de Babylon
Devenu maître de l'Asie Mineure, Cyrus marcha contre la dynastie chaldéenne de Babylone au moment même
où les conflits suscités par la politique religieuse de Nabonide mettaient en difficulté ce dernier. C'est en
libérateur que Cyrus se présenta, en 539, devant Babylone, laissée sans défense. Il y fut acclamé tant par les
Juifs, auxquels il permit (édit de 537) de regagner la Palestine et de reconstruire le temple de Jérusalem, que
par les Babyloniens, qui abandonnèrent les divinités étrangères introduites par Nabonide et rétablirent
officiellement les cultes traditionnels de Baal, Mardouk et Nabo. Bien que le monothéisme iranien ne s'exprima
vraiment que sous Darius, une telle tolérance religieuse est à relever car elle s'inscrit dans la problématique
politique de Cyrus.
La volonté de Cyrus fut de fonder un empire cohérent que seuls la diplomatie, la tolérance en matière religieuse
et politique, l'intégration des particularismes et un esprit magnanime permettaient de constituer. L'institution de
l'araméen comme langue administrative officielle et sa diffusion dans tout l'Empire relèvaient de cette volonté.
Mais avant même d'avoir pu doter son royaume de structures véritables, Cyrus mourut dans des circonstances
mal connues, vers 530, sur les marches orientales de l'Empire où il avait repris les opérations militaires contre
les nomades. C'est dans une certaine mesure leur irréductibilité qui mit en échec la ruse et la diplomatie du
conquérant et assigna un terme symbolique au règne du «Grand Roi» et «Roi juste», enterré à Pasargades
http://www.memo.fr/article.asp?ID=PER_ANT_018
Darius
mort en 486 av. J.-C.
Darius Ier ou Darius le Grand (appelé aussi le Roi des rois) ; en vieux perse Darayavoush , en grec Dareios , en
latin Darius. Fils d'Hystaspe, qui appartenait, comme Cyrus et Cambyse, à la famille des Achéménides, Darius I
er est monté sur le trône, succédant à Cambyse, au cours d'une grave crise de l' Empire perse, alors secoué de
révoltes et de sécessions. Il eut à rétablir partout l'autorité du pouvoir central, avant de donner à l'Empire
achéménide une solide ossature administrative. Il échoua cependant dans ses tentatives de conquête de la
Scythie et de la Grèce, sans toutefois connaître les désastres de son fils et successeur, Xerxès, dans la même
entreprise.
La conquête de l'héritage
Après le suicide de l'empereur Cambyse (521 av. J.-C.), fils de Cyrus, à son retour d 'Egypte, le trône
achéménide avait été usurpé par le mage Gaumâta, qui se faisait passer pour Bardiya, frère de Cambyse.
L'élection de Darius
Voulant instaurer une théocratie dominée par les Mèdes, les grandes familles perses suscitèrent contre
Gaumata une conjuration qui aboutit à l'assassinat de l'usurpateur dans la forteresse de Sikthawatich (521).
Après le massacre des partisans de Gaumata, les chefs des sept grandes familles de la noblesse perse
désignèrent l'un d'entre eux pour monter sur le trône. La tradition rapportée par Hérodote voulait que fût choisi
celui dont le cheval hennirait le premier au lever du soleil, ce qui contredit la version officielle selon laquelle
Darius aurait été choisi parce qu'il appartenait à la famille des Achéménides.
Les provinces révoltées
Darius avait à reconquérir l'Empire. Il ne fallut pas moins de dix-neuf batailles et de sept années de combats
pour vaincre neuf prétendants qui s'étaient proclamés rois. En Elam, ce fut Athrina; en Arménie, cinq batailles
gagnées contre les rebelles ne purent imposer le pouvoir de Darius; en Perse même, Martiya soulevait la
Susiane, tandis que l'armée mède proclamait Phraortès. La plus riche cité de l'Empire, Babylone, était aux mains
de Nidintu-Bel, qui avait pris le nom de Nabuchodonosor III. Après une dure campagne et un siège de deux ans,
la ville fut prise par ruse. La révolte de Phraortès fut ensuite écrasée, puis celle de Tchitratakhma en Sagartie (le
Kurdistan actuel). Hystaspe, père du grand roi, dut soumettre la Parthiène et l'Hyrcanie. Un second faux Bardiya,
Vahyazdâta, et une deuxième révolte de Babylone furent vaincus.