Sr Marie-Hélène Gérault Lubumbashi, le 27 mai 2006

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PROJET SANTE LUBUMBASHI
Accès des malades du sida au traitement antirétroviral
Mai 2006
En Mai 2006, le Programme National de Lutte contre le Sida de la République
Démocratique du Congo a intensifié son action en formant des médecins prescripteurs
ARV dans le cadre des Cliniques Universitaires de Lubumbashi et en permettant
l’accès aux traitements antirétroviraux. C’est grâce à cette ouverture que nous avons
élaboré ce nouveau pôle du projet Santé Lubumbashi.
I. Données épidémiologiques du Sida au Congo R.D.
Selon les données actuelles en RDC, la pandémie du Sida prend une ampleur
considérable :
 2 610 000 personnes infectées ont été recensées infectées par le VIH en 2004
 780 000 personnes seraient au stade avancé.
Actuellement on dénombre 700 000 orphelins dont les parents sont morts du Sida.
La pauvreté est la cause principale de l’avancement du Sida. Les autres facteurs
externes de propagation de la maladie sont les croyances, les traditions et coutumes,
les déplacements des personnes, l’absence de prise en charge des soins, l’insuffisance
de l’éducation et de l’information. D’autres déterminants de la transmission sont
l’absence d’accompagnement des malades, la transmission en milieu de soins, les
conditions socioéconomiques difficiles et la politique de la santé. Sont également à
prendre en compte la famille, le monde du travail, les comportements à risque, les
prisons, les transfusions sanguines, l’influence des médias. La population
particulièrement exposée est celle des jeunes, prostituées, militaires, mineurs et
transporteurs.
En Afrique, seuls 2% des malades ont accès aux traitements antirétroviraux.
6300 africains meurent chaque jour du SIDA
50% des nouveaux cas surviennent chez les jeunes de 15 à 24 ans, avec un risque
accru chez les filles. Ce qui entrave gravement le développement du continent
africain. Or la prévention est le facteur clé qui permettrait d’endiguer la progression
du Sida.
En novembre 2005, à Brazzaville, un plan multisectoriel a été adopté par 7 agences
des Nations Unies afin d’endiguer la pandémie en coordonnant leurs actions, dans le
domaine de lutte contre le Sida. « Il s’agit de faire de l’année 2006 une année de
l’accélération de la prévention de la transmission du VIH en Afrique » selon M. Luis
Gomes Samba, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique.
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II. Projet Santé Lubumbashi : accès des malades au traitement antirétroviral
Depuis janvier 2006 la consultation de médecine générale (Dr Marie-Hélène Gérault)
se tient dans une annexe indépendante de la Clinique Ruashi médical, grâce à
l’hospitalité du Dr Arung, médecin directeur. La collaboration avec l’équipe
médicale : deux médecins généralistes, six infirmiers et un laborantin est cordiale.
Les patients apprécient l’accueil qui leur est réservé. Ces personnes le plus souvent
en marge de la société trouvent un lieu d’écoute et de soins dans le respect de leur
dignité. Les examens de laboratoire peuvent être effectués sur place. Les urgences
médicales et chirurgicales sont hospitalisées sur place.
Dans le souci d’élargir la prévention du Sida et l’accès aux soins, le conseil prétest
est largement proposé en particulier aux jeunes, aux femmes exposées, aux
personnes atteintes d’IST. Chaque semaine, plusieurs personnes effectuent le test
chez AmoCongo (Avenir meilleur pour les Orphelins), ONG congolaise avec laquelle
nous collaborons depuis deux ans, dans les trois centres de Dépistage volontaire de
la ville (Dr Olenga, C.T.A Katuba et Dr Kashoba, C.T.A Kenya).
 Le test spécifique rapide (TSR) est gratuit ainsi que
 le test de confirmation équivalent au test Elisa (trois tests rapides avec réactifs
différents). Ces tests sont effectués dans l’un des trois centres d’AMO Congo.
 Pour le typage lymphocytaire et le dosage des CD4, il faut s’adresser au
Laboratoire Provincial du P.N.L.S. : coût 17$ par examen, à refaire tous les
trois mois si le taux CD4 est compris entre 350/mm 3 et 500/mm 3 .Si le taux
est inférieur à 350/mm3, et si possible avant qu’il n’atteigne la barre des
200/mm3, les Antirétroviraux sont institués.
 La charge virale n’était pas demandée jusqu’à maintenant en raison de son
coût élevé (35 $au Laboratoire Provincial). Elle pourrait être envisagée chez le
patient traité par ARV, après 6 mois, pour évaluer l’efficacité du traitement
par la charge rendue indétectable.
Le traitement antirétroviral comporte Nevirapine (Viramune)- Lamivudine (Epivir) –
Stavudine (Zerit) 1cpx2 par jour (NEVILAST-30 ou TRIOMUNE-30), traitement à vie,
avec une surveillance clinique mensuelle, biologique trimestrielle. Ces médicaments
sont responsables d’effets secondaires qui peuvent dans certains cas imposer l’arrêt
du traitement : neutropénie- anémie- thrombopénie- hépatite- pancréatite- acidose
lactique- neuropathie. Ce qui exige une vigilance accrue dans le suivi des malades.
Le projet a évalué la prise en charge globale des malades porteurs du VIH un coût
annuel de 300 € par personne (voir budget prévisionnel). Le coût de la consultation
spécialisée auprès du médecin prescripteur des ARV est de 10 $. Le malade
participera à la hauteur de ses possibilités avec une somme symbolique (par exemple
1 à 2 $).
Le Projet Santé Lubumbashi prendra en charge le suivi médical et le traitement des
affections intercurrentes à la consultation de médecine générale.
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Pour les urgences chirurgicales, l’association « Alliances & Missions Médicales » de
Bruno Buttin et ses collaborateurs, assure avec fidélité la prise en charge financière
des interventions depuis juin 2004.
III. Budget prévisionnel de la prise en charge globale annuelle des patients
porteurs du VIH (PVV)
 Test spécifique rapide (TSR) gratuit : AMO Congo
 Test équivalent au test Elisa gratuit : AMO Congo
 Dosage CD4 : 17 $ x 2= 34 $
 Charge virale : 35 $
 Consultation médecin prescripteur ARV : 10 $x 12 mois = 120 $
 Frais laboratoire : 79 $ (détail ci-dessous)
Sang complet x 4/an : 17 $
BH x 3 /an=18 $
Amylasémie – créatinémie x 2 /an = 23 $
ECBU- EPS x 3 /an = 6 $
ECBC Ziehl x 2 /an =3 $
Radio Thorax x 2 /an = 12 $
 Pathologies intercurrentes : 50 $/an
 Frais d’hospitalisation
: 50 $/an
Total 368 $ /an et par personne
(soit 300 euros par an et par personne)
IV. Indicateurs et suivi du Projet
Les indicateurs retenus pour le suivi du projet sont les suivants :
1. Nombre des conseils Pré-test
2. Nombre des conseils Post-test
3. TSR +
4. Références AMO Congo pour équivalent Test Elisa
5. Dosage CD4
6. Antirétroviraux
7. Consultation médecin prescripteur
8. Morbidité : -Infections opportunistes et autres infections
9. Références hospitalières
10. Interventions chirurgicales
11. Mortalité
12. Abandon
Un rapport semestriel sera adressé afin d’évaluer régulièrement la pertinence du projet. Le
parrainage permettra de créer des liens de fraternité entre des personnes par delà la
distance des pays et des cultures.
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Que l’ensemble des amis et bienfaiteurs du Projet Santé Lubumbashi trouvent ici
l’expression de ma profonde reconnaissance pour leur attention envers ces personnes que
nous accompagnons :
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Le Carmel St Joseph et la communauté de Lubumbashi
Dr Arung et l’équipe médicale de la clinique Ruashi, Lubumbashi
AMO Congo et les médecins collaborateurs, Dr Olenga et Dr Kashoba
La Maison médicale de la Senne, Bruxelles : Dr Elisabeth Brewaeys, Dr
Thierry Fobe et Annick Fobe, Souad Jelouli, Valérie Van Impe
Bruno Buttin et les membres de l’Association « Alliances & Missions
Médicales » pour l’appui financier et la collaboration fidèle et enthousiaste
La Congrégation du St Esprit, 30 rue Lhomond, 75005 Paris, P.Perrot et P.
Ronssin Procureur des missions, qui supervisent la gestion financière du
Projet
Geneviève Sorivelle , de l’organisme MEMISA
Famille, amis et proches, bienfaiteurs dont la prière et le partage sont un
encouragement pour continuer ce chemin éprouvant et passionnant au
service de la Vie.
Sr Marie-Hélène Gérault
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