PROJET SANTE LUBUMBASHI Accès des malades du sida au traitement antirétroviral Mai 2006 En Mai 2006, le Programme National de Lutte contre le Sida de la République Démocratique du Congo a intensifié son action en formant des médecins prescripteurs ARV dans le cadre des Cliniques Universitaires de Lubumbashi et en permettant l’accès aux traitements antirétroviraux. C’est grâce à cette ouverture que nous avons élaboré ce nouveau pôle du projet Santé Lubumbashi. I. Données épidémiologiques du Sida au Congo R.D. Selon les données actuelles en RDC, la pandémie du Sida prend une ampleur considérable : 2 610 000 personnes infectées ont été recensées infectées par le VIH en 2004 780 000 personnes seraient au stade avancé. Actuellement on dénombre 700 000 orphelins dont les parents sont morts du Sida. La pauvreté est la cause principale de l’avancement du Sida. Les autres facteurs externes de propagation de la maladie sont les croyances, les traditions et coutumes, les déplacements des personnes, l’absence de prise en charge des soins, l’insuffisance de l’éducation et de l’information. D’autres déterminants de la transmission sont l’absence d’accompagnement des malades, la transmission en milieu de soins, les conditions socioéconomiques difficiles et la politique de la santé. Sont également à prendre en compte la famille, le monde du travail, les comportements à risque, les prisons, les transfusions sanguines, l’influence des médias. La population particulièrement exposée est celle des jeunes, prostituées, militaires, mineurs et transporteurs. En Afrique, seuls 2% des malades ont accès aux traitements antirétroviraux. 6300 africains meurent chaque jour du SIDA 50% des nouveaux cas surviennent chez les jeunes de 15 à 24 ans, avec un risque accru chez les filles. Ce qui entrave gravement le développement du continent africain. Or la prévention est le facteur clé qui permettrait d’endiguer la progression du Sida. En novembre 2005, à Brazzaville, un plan multisectoriel a été adopté par 7 agences des Nations Unies afin d’endiguer la pandémie en coordonnant leurs actions, dans le domaine de lutte contre le Sida. « Il s’agit de faire de l’année 2006 une année de l’accélération de la prévention de la transmission du VIH en Afrique » selon M. Luis Gomes Samba, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. 1 II. Projet Santé Lubumbashi : accès des malades au traitement antirétroviral Depuis janvier 2006 la consultation de médecine générale (Dr Marie-Hélène Gérault) se tient dans une annexe indépendante de la Clinique Ruashi médical, grâce à l’hospitalité du Dr Arung, médecin directeur. La collaboration avec l’équipe médicale : deux médecins généralistes, six infirmiers et un laborantin est cordiale. Les patients apprécient l’accueil qui leur est réservé. Ces personnes le plus souvent en marge de la société trouvent un lieu d’écoute et de soins dans le respect de leur dignité. Les examens de laboratoire peuvent être effectués sur place. Les urgences médicales et chirurgicales sont hospitalisées sur place. Dans le souci d’élargir la prévention du Sida et l’accès aux soins, le conseil prétest est largement proposé en particulier aux jeunes, aux femmes exposées, aux personnes atteintes d’IST. Chaque semaine, plusieurs personnes effectuent le test chez AmoCongo (Avenir meilleur pour les Orphelins), ONG congolaise avec laquelle nous collaborons depuis deux ans, dans les trois centres de Dépistage volontaire de la ville (Dr Olenga, C.T.A Katuba et Dr Kashoba, C.T.A Kenya). Le test spécifique rapide (TSR) est gratuit ainsi que le test de confirmation équivalent au test Elisa (trois tests rapides avec réactifs différents). Ces tests sont effectués dans l’un des trois centres d’AMO Congo. Pour le typage lymphocytaire et le dosage des CD4, il faut s’adresser au Laboratoire Provincial du P.N.L.S. : coût 17$ par examen, à refaire tous les trois mois si le taux CD4 est compris entre 350/mm 3 et 500/mm 3 .Si le taux est inférieur à 350/mm3, et si possible avant qu’il n’atteigne la barre des 200/mm3, les Antirétroviraux sont institués. La charge virale n’était pas demandée jusqu’à maintenant en raison de son coût élevé (35 $au Laboratoire Provincial). Elle pourrait être envisagée chez le patient traité par ARV, après 6 mois, pour évaluer l’efficacité du traitement par la charge rendue indétectable. Le traitement antirétroviral comporte Nevirapine (Viramune)- Lamivudine (Epivir) – Stavudine (Zerit) 1cpx2 par jour (NEVILAST-30 ou TRIOMUNE-30), traitement à vie, avec une surveillance clinique mensuelle, biologique trimestrielle. Ces médicaments sont responsables d’effets secondaires qui peuvent dans certains cas imposer l’arrêt du traitement : neutropénie- anémie- thrombopénie- hépatite- pancréatite- acidose lactique- neuropathie. Ce qui exige une vigilance accrue dans le suivi des malades. Le projet a évalué la prise en charge globale des malades porteurs du VIH un coût annuel de 300 € par personne (voir budget prévisionnel). Le coût de la consultation spécialisée auprès du médecin prescripteur des ARV est de 10 $. Le malade participera à la hauteur de ses possibilités avec une somme symbolique (par exemple 1 à 2 $). Le Projet Santé Lubumbashi prendra en charge le suivi médical et le traitement des affections intercurrentes à la consultation de médecine générale. 2 Pour les urgences chirurgicales, l’association « Alliances & Missions Médicales » de Bruno Buttin et ses collaborateurs, assure avec fidélité la prise en charge financière des interventions depuis juin 2004. III. Budget prévisionnel de la prise en charge globale annuelle des patients porteurs du VIH (PVV) Test spécifique rapide (TSR) gratuit : AMO Congo Test équivalent au test Elisa gratuit : AMO Congo Dosage CD4 : 17 $ x 2= 34 $ Charge virale : 35 $ Consultation médecin prescripteur ARV : 10 $x 12 mois = 120 $ Frais laboratoire : 79 $ (détail ci-dessous) Sang complet x 4/an : 17 $ BH x 3 /an=18 $ Amylasémie – créatinémie x 2 /an = 23 $ ECBU- EPS x 3 /an = 6 $ ECBC Ziehl x 2 /an =3 $ Radio Thorax x 2 /an = 12 $ Pathologies intercurrentes : 50 $/an Frais d’hospitalisation : 50 $/an Total 368 $ /an et par personne (soit 300 euros par an et par personne) IV. Indicateurs et suivi du Projet Les indicateurs retenus pour le suivi du projet sont les suivants : 1. Nombre des conseils Pré-test 2. Nombre des conseils Post-test 3. TSR + 4. Références AMO Congo pour équivalent Test Elisa 5. Dosage CD4 6. Antirétroviraux 7. Consultation médecin prescripteur 8. Morbidité : -Infections opportunistes et autres infections 9. Références hospitalières 10. Interventions chirurgicales 11. Mortalité 12. Abandon Un rapport semestriel sera adressé afin d’évaluer régulièrement la pertinence du projet. Le parrainage permettra de créer des liens de fraternité entre des personnes par delà la distance des pays et des cultures. 3 Que l’ensemble des amis et bienfaiteurs du Projet Santé Lubumbashi trouvent ici l’expression de ma profonde reconnaissance pour leur attention envers ces personnes que nous accompagnons : Le Carmel St Joseph et la communauté de Lubumbashi Dr Arung et l’équipe médicale de la clinique Ruashi, Lubumbashi AMO Congo et les médecins collaborateurs, Dr Olenga et Dr Kashoba La Maison médicale de la Senne, Bruxelles : Dr Elisabeth Brewaeys, Dr Thierry Fobe et Annick Fobe, Souad Jelouli, Valérie Van Impe Bruno Buttin et les membres de l’Association « Alliances & Missions Médicales » pour l’appui financier et la collaboration fidèle et enthousiaste La Congrégation du St Esprit, 30 rue Lhomond, 75005 Paris, P.Perrot et P. Ronssin Procureur des missions, qui supervisent la gestion financière du Projet Geneviève Sorivelle , de l’organisme MEMISA Famille, amis et proches, bienfaiteurs dont la prière et le partage sont un encouragement pour continuer ce chemin éprouvant et passionnant au service de la Vie. Sr Marie-Hélène Gérault 4