Diagnostic du cancer de prostate localisé : quoi de neuf

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Diagnostic du cancer de prostate localisé : quoi de neuf ?
Publié le 25/11/2008
Une session était consacrée aux avancées
concernant le diagnostic du cancer de prostate
localisé, dont voici quelques extraits.
Un nouveau robot ! (1)
La technique de la biopsie de la prostate pourrait
s’enrichir d’un nouvel outil, le robot échographe
transrectal. Les tests se sont en effet révélés
encourageants pour cet appareil permettant une
visualisation en 3D de la prostate, avec une erreur
de ciblage moyenne de 0,8 mm. S’il tient ses
promesses, le robot permettra des biopsies ciblées
précises et reproductibles. Son utilisation pourrait
être étendue au traitement focal du cancer. La
fusion avec des images d’IRM est à l’étude, ce qui
permettrait le couplage des deux techniques
d’imagerie et la pratique en temps réel de biopsies
de lésions suspectes à l’IRM.
Crouzet S et coll. : Développement et évaluation
d’un robot échographe transrectal pour biopsies
dirigées et traitement focal du cancer de la
prostate.
Biopsie et IRM, une liaison d’intérêt ? (2)
Le diagnostic d’adénocarcinome repose dans la
majorité des cas sur la ponction biopsie
prostatique. Classiquement, la biopsie est réalisée
2
par carottages en plusieurs points standardisés de
la prostate. Une étude a comparé l’intérêt de
biopsies additionnelles, dirigées sur une anomalie
visualisée à l’IRM prostatique prébiopsique. Pour
cela, 580 patients ont bénéficié d’une IRM
prostatique dynamique avant biopsie. Dix
prélèvements systématiques étaient effectués. Et,
en cas d’anomalies à l’IRM, des prélèvements
supplémentaires ciblés étaient réalisés, ce qui fut
le cas chez 370 patients. Un diagnostic de cancer
a été posé chez 255 d’entre eux. Selon les
auteurs, 95% de ces diagnostics auraient pu être
posés avec seulement une biopsie ciblée sur la
zone anormale détectée à l’IRM. A noter que dans
10 cas, seules les biopsies dirigées étaient
positives. De plus, les biopsies dirigées dépistent
des lésions plus grandes que les biopsies
systématiques (5,54 mm vs 4,66 mm), éliminant
ainsi les petits cancers non significatifs dont le
dépistage n’est pas forcément souhaité. Les
auteurs concluent sur l’intérêt d’une évaluation
d’une stratégie diagnostique comportant des
biopsies uniquement dirigées.
Haffner J et coll. : Peut-on ne réaliser que des
biopsies dirigées sur une anomalie à l’IRM
dynamique prébiopsies prostatiques dans le cadre
du diagnostic du cancer de prostate ?
Corrélations entre
prostatectomies (3)
biopsies
et
pièces
de
3
Le dépistage du cancer de la prostate reste en
France une démarche individualisée. Les données
de l’examen clinique (toucher rectal) associées à
un taux de PSA supérieur à 4 conduisent le plus
souvent à la réalisation de biopsies prostatiques.
Mais la découverte d’un micro-foyer carcinomateux
à la biopsie permet-il une évaluation précise du
volume et une stadification exacte de la tumeur ?
Non d’après les résultats de cette étude.
Une prostatectomie totale a été effectuée chez 22
patients dont la biopsie prostatique standardisée
(protocole à 10 biopsies) révélait un foyer
carcinomateux unique, inférieur à 3 mm avec
grade
de
Gleason
inférieur
à
4.
Les comptes-rendus histopathologiques des
pièces révèlent que seulement 25 % des pièces
étudiées présentaient un foyer unique, unilatéral,
de petite taille et avec un score de Gleason
inférieur à 7. La biopsie pourrait donc souvent
sous estimer le stade tumoral.
Mondet F et coll. : Biopsies prostatiques avec
microfoyers
carcinomateux
et
pièces
de
prostatectomies radicales : quelles corrélations
histopathologiques ?
L’IRM dynamique, plus spécifique ? (4)
L’IRM a désormais sa place dans la démarche
diagnostique du cancer de la prostate. La méthode
conventionnelle utilise l’IRM pondérée en T2, mais
elle manque cependant parfois de spécificité et
4
pourrait
peut-être
être
avantageusement
remplacée
par
l’IRM
dynamique.
Une équipe a comparé chez 23 patients les
résultats d’une IRM prostatique endorectale
pondérée en T2 et ceux d’une IRM dynamique
après injection de Gadolinium.
Les conclusions dépendent de la zone de prostate
examinée. Pour les cancers de la zone
périphérique, l’imagerie dynamique quantitative est
plus performante que l’IRM en T2. Cet avantage
n’est pas retrouvé pour les cancers de la zone de
transition. Les auteurs signalent d’autre part que
les volumes des tumeurs ne sont correctement
appréciés par l’IRM que lorsqu’elles dépassent 0,5
cm3. La supériorité remarquée de l’IRM
dynamique pour les cancers localisés à la zone
périphérique prend toute son importance lorsque
l’on sait que 75 à 80 % des carcinomes
prostatiques sont situés dans cette zone.
Cornud F et coll. : IRM dynamique quantitative et
localisation du cancer de prostate non palpable.
Dr Roseline Péluchon
1.Crouzet S et coll. : Développement et évaluation d’un robot échographe transrectal pour biopsies dirigées et
traitement focal du cancer de la prostate.2. Haffner J et coll. : Peut-on ne réaliser que des biopsies dirigées sur
une anomalie à l’IRM dynamique prébiopsies prostatiques dans le cadre du diagnostic du cancer de prostate ?. 3.
Mondet F et coll. : Biopsies prostatiques avec microfoyers carcinomateux et pièces de prostatectomies radicales :
quelles corrélations histopathologiques ?4. Cornud F et coll. : IRM dynamique quantitative et localisation du
cancer de prostate non palpable. 102ème Congrès français d’urologie -AFU- (Paris) : 19-22 novembre 2008.
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