d) le réseau Intranet C'est un réseau interne de transmission d'informations qui relie différents sites géographiques de l'entreprise. L'Intranet repose sur une infrastructure mise en serveurs. Grâce à cet Intranet, les entreprises vont échanger des informations, organiser des visioconférences. Le réseau est a priori fermé et propriétaire. Il assure une bonne sécurité. On peut créer des voies d'accès pour les fournisseurs ou investisseurs : on parle d'Extranet. e) l'Extranet Il s’agit de l'extension de l'Intranet de l'entreprise. Il facilite la gestion du juste-à-temps, le travail en temps réel, les prestations entre entreprises. Cela implique l'utilisation d'Internet : la question de la sécurité est donc plus complexe. f) les outils de communication en réseau Les collecticiels (ou groupwares) sont des logiciels de communication informatique utilisé dans des réseaux internes. Ce type d'outil vise à faciliter la communication au sein de l'entreprise et à en réduire le coût. Le risque est de réduire de manière trop importante la communication interpersonnelle. L'architecture client/serveur ou celle du peer-to-peer : les clients font appel à des serveurs qui gèrent des ressources communes. Le système peer-to-peer met tous les ordinateurs connectés à égalité, chacun jouant tantôt le rôle de client, tantôt le rôle de serveur. Le peer-to-peer se place souvent en complément du système en serveurs. g) conclusion Pour organiser un réseau d'information dans l'entreprise, les entreprises mettent au point un réseau Intranet/Extranet. Pour la partie Intranet, le serveur Intranet va par exemple permettre de gérer des forums, les groupwares, etc. Pour la partie Extranet, le serveur Extranet permettra la relation avec les fournisseurs, les banques, les clients. Le serveur Web peut servir de support, avec des réserves concernant la sécurité. 1 Chapitre 4 : L'innovation C'est un facteur clé de la compétitivité. Schumpeter met l'innovation au cœur de l'économie, et distingue le rôle de l'entrepreneur, qui contribue à impulser par son action microéconomique un développement macroéconomique. I – La R&D et l’innovation 1. Définition et typologie de l’innovation A) Recherche fondamentale, recherche appliquée et R&D La recherche pure se découpe en deux : la recherche fondamentale et la recherche appliquée. Les entreprises se concentrent en général sur la R&D La recherche fondamentale renvoie au progrès de la connaissance scientifique sans souci d’application pratique spécifique. Son objet est au final d’analyser les propriétés des phénomènes afin de dégager des lois générales. Ce type de recherche est donc purement scientifique et aboutit à des découvertes. Exemple : recherche sur l’amplification de la lumière par émission stimulée de rayonnements : effet laser. La recherche appliquée permet de mettre en évidence les applications possibles des résultats d’une recherche fondamentale. La recherche appliquée donne lieu à des inventions. Exemple : suite à la découverte du laser, on travaille sur l’application des propriétés du laser, dans le domaine de la médecine, du spectacle, de la grande distribution, etc. La R&D marque le passage de la recherche, au travail de recherche vers un travail tourné vers l’usine : voir quels produits on va pouvoir concevoir. On utilise aussi les résultats de la recherche appliquée. On réalise des innovations. Exemple : bistouri laser, lecteurs de disque, de code barre, etc. La recherche fondamentale est associée à d’importants risques financiers. Les organismes publics ont donc généralement en charge cette recherche fondamentale. La recherche appliquée est réalisée dans le prolongement de cette activité publique, mais aussi parfois par les grandes firmes. La R&D se situe strictement au niveau de l’entreprise, se plaçant dans l’optique de la réalisation d’un produit, au sein des bureaux d’études des entreprises. 2 B) Typologie des innovations a) Innovation de processus, innovation de produit L’innovation de processus concerne le processus de fabrication, de mise en œuvre. On concentre ces innovations sur l’avantage de coût par des gains de productivité, soit compétitivité prix, soit compétitivité hors-prix. Les innovations de processus sont des innovations sur la façon dont les entreprises vont gérer leurs activités. L’innovation de produit renvoie à la création ou à l’amélioration d’un produit. L’innovation sera radicale avec un produit nouveau, incrémentale en cas d’amélioration d’un produit préexistant. L’innovation a le mérite de contourner l’effet de taille grâce à l’effort de R&D. Comme toute classification, il y a des liens entre ces deux types d’innovation (processus et produit) : - des procédés nouveaux peuvent permettre la production de nouveaux produits ; - des nouveaux produits peuvent permettre le développement de nouveaux procédés. Dans le domaine des biotechnologie, une innovation de procédé peut concerner le développement d’un algorithme génétique capable de chercher très rapidement un groupe de gènes liés à une maladie, pour identifier une cible en vue d’une intervention thérapeutique. Dans ce cas, une innovation de procédé peut accélérer la capacité de l’entreprise à développer une innovation de produit b) Innovation radicale, innovation incrémentale (Freeman, Perez) Les innovations radicales constituent des discontinuités technologiques qui s’appuient sur des découvertes scientifiques. Les innovations incrémentales « renvoient à l’amélioration de produits ou de procédés existants ». Elles se traduisent par des caractéristiques supérieures par rapport aux concurrents. 2. Les risques de l’innovation Trois types de risque : - risque technologique : l’échec de la recherche. Les dépenses de R&D sont perdues - risque commercial : la découverte n’intéresse pas les consommateurs 3 - risque organisationnel : gestion du projet innovant, notamment concernant la production Moreau, en 2002 dans Comprendre et gérer les risques, distingue les risques stratégiques (technologique et commercial) des risques opérationnels (organisationnel). Ces derniers relèvent de la gestion d’une entreprise. Sandra Montchaud établit une autre répartition : les problèmes internes et les problèmes externes (réaction du marché). A) Le risque technologique Il renvoie au caractère aléatoire de la R&D. Les efforts peuvent échouer. Le coût peut s’avérer excessif, etc. Le risque technologique semble être croissant avec le degré de l’intensité de l’innovation, en raison de l’importance des obstacles à franchir. Le risque technologique sera plus fort pour une innovation radicale. B) Le risque commercial Le risque commercial renvoie à l’adéquation entre le produit et le marché, les clients (le produit leur est-il utile ?). Il faut travailler sur le volet marketing (gestion des plates-formes technologiques, etc.). Cela apparaît à deux niveaux. L’offre technologique se traduit-elle par des améliorations pour les clients et répond-elle à une attente de leur part ? On risque de surestimer la valeur de l’offre, soit en exagérant les qualités de l’offre, soit en sous-estimant les réponses apportées par la concurrence. Il s’agit ici de considérer ici l’environnement stratégique des décideurs (ne pas négliger la variable prix). La réussite d’une innovation ne tient pas uniquement à ses qualités intrinsèques mais aussi à son utilité effective au regard des besoins, et à sa faculté à créer du sens au regard des individus. Quel est le bon moment pour lancer le produit ? Il ne faut pas que le produit arrive trop tôt et que les consommateurs ne soient pas prêts à accepter la nouveauté. Il faut prendre en compte la variable temps. Moreau et Bernasconi écrivent : « si l’asynchronie avec les concurrents est souhaitée (comme source d’avantages concurrentiels décisifs durables), l’asynchronie avec les partenaires et clients est beaucoup plus problématique et constitue le risque majeur. » time to market. En 1996, Bloch et Robinet distinguent deux types de processus conduisant à l’innovation : de l’idée au marché, du marché à l’idée. 4 Par conséquent, il est possible de considérer que l’innovation radicale qui est l’aboutissement de l’idée d’un inventeur sera porteuse d’un risque commercial plus fort qu’une innovation incrémentale qui résulte plus fréquemment d’une demande des clients. En 1999, Millier, spécialiste du marketing, a publié un article « Comment éviter les risques de l’innovation ? ». Il avance un pourcentage : 75% des échecs de produits innovants résultent d’une défaillance de type marketing. Il faut « mettre de bons produits sur de bons marchés au bon moment. ». Pour l’auteur, « le meilleur produit, c’est celui que les clients achètent, pas celui dont la technologie est la plus avancée (…), et il est le fruit conjoint de la fonction technique et de la fonction marketing, pas celui du seul travail de laboratoire. » C) Le risque organisationnel Il est lié à la gestion d’un processus innovant, au franchissement des seuils de croissance de l’entreprise. Il y a différents enjeux qui relèvent du management : c’est la capacité à gérer le changement : gérer le développement technologique, protéger la nouveauté (dépôt de brevet). Albert, en 2000, nous dit que les entreprises innovantes doivent adopter « un type de management particulier qui demande de faire preuve d’audace, de créativité et de réactivité ». Mustar, en 2004 : « Les responsables des entreprises à forte croissance ne gère pas seulement l’innovation. Ils gèrent une organisation innovante. La durabilité des firmes à forte croissance est liée à leur capacité à enclencher un processus d’innovation tourbillonnaire. » Plus l’intensité d’une innovation est grande, plus le risque organisationnel sera important 3. Les différentes phases de développement de nouveaux produits 5 Le Bureau d’études va travailler en relation étroite avec le service marketing. L’étude du produit se déroule sur trois grandes étapes : - une étude préliminaire (1) : permet d’apprécier la faisabilité technique et financière du produit ainsi que ses chances de succès commercial - le projet (2) : définition préliminaire du produit à travers une notice explicative et descriptive (plans, dessins, nomenclatures, spécifications techniques). Le Bureau des Etudes est en liaison directe avec le bureau des méthodes qui va être chargé de définir de manière préliminaire les méthodes de fabrication du produit. On évalue également les coûts (évaluation des investissements vs. du profit espéré) - la phase d’exécution (3 à 5) : après l’accord de la Direction, il faut fabriquer un prototype. Il sera testé ; après cela on définit finalement le produit et ses méthodes de fabrication. Ce n’est qu’après cela qu’on fabrique un nouveau produit. Dès lors la production est lancée (avec parfois de mauvaises surprises). Le marketing aval est alors lancé, par des types multiples de publicité. Le travail entre Bureau d’Etudes, Bureau des Méthodes et Bureau marketing est indispensable II – Les stratégies d’innovation 1. Stratégie d’innovation et stratégie d’imitation D’un côté on a l’entrepreneur innovateur, schumpeterien, le first mover. 6 Cf. Bussenault et Pretet L’innovateur bénéficie d’un avantage temporel, qui va lui conférer un pouvoir de monopole et les rentes correspondantes. Il bénéficie des effets d’expérience du fait de sa propre R&D. Du côté des suiveurs, on a des acteurs qui vont bénéficier souvent à moindre coût de possibilité rapide d’incorporation de nouveautés. Il y a effectivement de nombreuses études. L’entreprise innovante prend plus de risques en engageant les premiers efforts de R&D et étant soumise aux risques de tâtonnement. Néanmoins le suiveur devra engager des efforts pour comprendre comment l’innovateur a procédé. Les risques pris par l’innovateur doivent être compensées par la rente de monopole. L’innovateur doit rentabiliser sa nouveauté en la protégeant (cf. III). Il y a des cas où les entreprises souhaitent imposer des normes, des standards, et cherchent donc à le diffuser. Bloiseau et Mack expliquent ces différentes stratégies post-innovations. Celui qui innove a aussi un avantage : l’effet de réputation, qui fait qu’il attire la sympathie (sauf si les différences de coût avec l’imitateur sont très importantes). L’innovateur compose plus facilement un capital sympathie. 2. Les stratégies de développement interne et d’acquisition externe des compétences pour innover a) Le développement de connaissances, de compétences et de technologies en interne Les efforts internes pour innover peuvent être évalués avec les dépenses de R&D, et le personnel alloué à cette R&D. Ces indicateurs ne disent rien sur les résultats : cela demeure des indicateurs de moyen. Le brevet est lui un indicateur de résultats : il n’est cependant pas parfait, étant donné d’autres moyens comme le secret. Mais tous les brevets ne sont pas forcément exploités. Les entreprises vont essayer de se créer un avantage compétitif. Par les recherches, le développement, les entreprises cherchent à obtenir un cœur de compétences, core competences (cf. Prahalad et Hamel). Deux voies sont envisagées notamment par March : les activités de R&D d’exploitation et celles d’exploration. L’exploitation, c’est le 7 perfectionnement et l’extension de technologies existantes. L’exploration, c’est la recherche de nouvelles alternatives, se « lancer dans de nouvelles choses ». Le développement d’un cœur de compétences et les efforts de R&D constitue un préalable à l’acquisition de compétences en externe b) L’acquisition de connaissances, de compétences et de technologies en externe C’est l’absorption des connaissances d’autrui comme l’instrument de développement de ses propres connaissances. (cf. Cohen et Levinthal, 1989-90) Ils développent l’idée d’une capacité d’absorption par les firmes de connaissances extérieures. Mais, pour acquérir des connaissances externes il faut impérativement disposer de connaissances en interne. C’est le maintien d’un haut niveau d’efforts de R&D en interne qui permettra d’incorporer et exploiter les connaissances produites ailleurs. Par conséquent, la R&D joue un double rôle : - ces efforts de R&D permettent l’innovation par l’accroissement des connaissances ; - la R&D interne développe la capacité de la firme à identifier, assimiler et exploiter les connaissances présentes dans son environnement Léonard-Barton présente les différentes voies d’acquisition à l’extérieur qu’il déploie le long d’un continuum : - veille technologique : elle permet de se tenir informer des technologies existantes ou nouvelles (celles qui apparaissent dans les brevets) - la R&D contractuelle : une entreprise commande une activité de recherche à un autre acteur, une autre entreprise. On peut également confier à une entreprise extérieure une étude de faisabilité - l’achat de licence : une entreprise ayant déposé un brevet peut décider entre autres de céder des licences, exclusives ou non. Nokia procède énormément par acquisition de technologies par licence - la prise de participation 8