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RSCA n°5 : Grossesse et précarité
Actuellement en 5ème semestre de médecine générale, j’ai la chance de faire mon stage en SASPAS.
Je suis chez deux médecins généralistes de ville, et j’ai également un tiers temps d’une journée en centre
de planification.
Cette journée se déroule dans un centre à la Goutte d’Or à Paris, où les enjeux de précarité occupent une
place majeure. Ce planning se situe au sein d’un centre médical comprenant un centre de vaccination et
une PMI.
Ce jour-là, nous recevons une patiente qui n’avait pas pris rendez-vous, mais qui nous est adressée par la
PMI où elle vient d’amener son fils de 9 mois en consultation.
Elle a déclaré à la pédiatre avoir des douleurs abdominales ainsi que des métrorragies depuis la veille.
Aussi, la pédiatre l’a adressée vers nous pour que nous l’examinions, d’autant plus que cette patiente est
connue de la sage-femme de notre planning.
Elle est accompagnée de sa maman, qui garde l’enfant en salle d’attente.
Il s’agit d’une patiente de 23 ans, vivant à l’hôtel avec sa maman, sans emploi, ayant arrêté l’école en
3ème.
Etant donné qu’il s’agit de sa première consultation, je reprends ses antécédents : absence d’antécédents
médico-chirurgicaux, antécédents gynécologiques : G1P1, pas de prise de contraception, rapports
sexuels jamais protégés.
Elle est séparée du père de son enfant de 9 mois, dont elle indique qu’il la maltraitait physiquement et
psychologiquement. Il est parti du domicile en volant les papiers d’identité de notre patiente afin qu’elle
ne puisse pas déclarer l’enfant et qu’il ne soit pas reconnu comme le père. Depuis la naissance de son
fils, elle est en couple avec un autre homme vivant en appartement social, travaillant dans la restauration.
Elle nous explique que leurs rapports sexuels ne sont jamais protégés, mais qu’ils ont parlé ensemble du
fait qu’ils garderaient l’enfant si elle venait à tomber enceinte.
Concernant son motif de consultation, elle nous décrit des douleurs pelviennes EVA 3-4/10 depuis la
veille, des traces de métrorragies, ainsi que des nausées. Nous lui demandons immédiatement la date de
ses dernières règles, qui est le 10 septembre, alors que nous sommes le 1er décembre.
Nous envoyons donc la patiente faire un test de grossesse urinaire. Celui-ci est positif, et la patiente
semble contente. Nous réalisons une échographie afin d’évaluer si la grossesse est bien évolutive et
intra-utérine, ce qui est le cas. Il y a bien un embryon avec une activité cardiaque, dont la mesure de la
longueur cranio-caudale semble correspondre à un terme de 8 SA et 6 jours. Il n’y a par ailleurs pas de
complication décelée à l’échographie.
Nous en profitons pour réaliser une recherche de Chlamydia et Gonocoque en auto-prélèvement, qui
reviendront positifs à Chlamydia quelques jours plus tard.
Nous annonçons donc sa grossesse à la patiente, et lui programmons la suite de la prise en charge, à la
fois médicale (prescription du bilan biologique de début de grossesse, traitement symptomatique des
signes l’ayant amené à consulter), mais aussi sociale, par une prise de rendez-vous avec une conseillère
conjugale et familiale du planning, ainsi qu’avec la sage-femme de notre planning qui la connaissait.
Lorsqu’elle sort de notre bureau de consultation, elle annonce sa grossesse à sa maman, qui semble plus
consciente que sa fille des difficultés que cela va provoquer.
Suite à son prélèvement positif à Chlamydia, la patiente devait nous reconsulter pour son traitement,
mais n’est pas venue à deux rendez-vous successifs.
Elle a en revanche consulté notre sage-femme, qui m’a résumé leur consultation, et a pu éclaircir
certains points que nous avions commencé à aborder :
- Elle avait rencontré cette patiente lors de maraudes à la Gare du Nord avec une association d’aide
aux femmes victimes de violences. Elle avait réussi, en nouant un lien de confiance au fil des rencontres,
à faire consulter cette patiente pour son fils qui n’avait initié aucune prise en charge médicale. Le
contexte social est précaire puisque cette patiente vit en hôtel via le SAMU social avec sa maman, et que
ses démarches sociales sont difficiles étant donné qu’elle s’est fait voler ses papiers d’identité et ne les a
pas refaits.
- Le père de son premier enfant est en prison pour des faits de délinquances et a menacé à la sortie
de récupérer l’enfant. Entre sa consultation du 1er décembre et celle où la sage-femme la revoit, le père
du 2eme enfant dont la patiente est enceinte a lui aussi été incarcéré pour trafic de drogue.
- La patiente souhaite poursuivre sa grossesse, aller en foyer maternel et reprendre une formation.
J’ai choisi de développer ce cas en RSCA car il permet d’aborder un thème auquel j’ai été beaucoup
confrontée durant mon internat et qui me tient à cœur : la précarité et sa gestion en médecine de ville.
J’ai déjà abordé la thématique des violences faites aux femmes dans ma trace de ce semestre. Le
deuxième axe traitera donc du suivi des grossesses en médecine générale, avec les éléments de suivi.
Ce RSCA serait ainsi l’occasion de développer les deux axes suivants :
1) Axe 1, médical et administratif : Prise en charge de la grossesse en médecine de ville.




Première consultation, prescriptions types : médicales, paramédicales et conseils de prévention ;
Éléments administratifs à compléter ;
Entretien prénatal ;
Surveillance ;
 Compétences développées :
→ Premier recours, Urgences.
→ Continuité, Suivi, Coordination des soins.
→ Éducation en santé, Dépistage, Prévention individuelle et communautaire.
2) Axe 2, médico-psycho-social : Précarité en médecine générale.
 État des lieux de la précarité et de son retentissement sur la santé ;
 Éléments de repérage en cabinet ;
 Possibilités d’intervention et d’accompagnement : organismes, subventions, travailleur social.
 Compétences développées :
→ Approche globale, Complexité.
→ Approche centrée patient, Relation, Communication.
→ Professionnalisme.
→ Continuité, Suivi, Coordination des soins.
→ Éducation en santé, Dépistage, Prévention individuelle et communautaire.
Axe 1, médical et administratif :
Prise en charge de la grossesse en médecine de ville
Le médecin généraliste a un rôle primordial dans la gestion des grossesses en villes. D’une part d’un
point de vue médical, il est acteur de prévention dans le cadre des désirs de grossesse, mais aussi tout au
long de leur suivi. Il peut répondre aux questions que se posent les femmes et les orienter en cas de
besoin.
D’autre part, il agit également en aidant les patientes dans leurs démarches administratives parfois
compliquées.
Suivre les patientes tout au long de leur grossesse permet d’établir un lien de confiance et ensuite de
suivre l’enfant à naitre, ce qui permet une prise en charge globale de la famille.
Voici donc une sorte de « carnet de route » à l’attention du médecin généraliste afin de prendre en
charge de manière optimale une patiente au fil de sa grossesse.
Partie 1 : Mesures Médicales
1) Désir de grossesse
→ La première étape de cette consultation pré-conceptionnelle est l’examen clinique :
- Interrogatoire :

Antécédents médico-chirurgicaux-obstétricaux personnels et familiaux

Traitement(s) en cours

Statut vaccinal

Profession

Recherche de facteurs de risques : facteurs sociaux et environnementaux, toxiques

Statut gynécologique : Frottis de dépistage <3 ans ? Symptômes gynécologiques ?
- Examen physique :

Calcul de l’IMC (Poids/Taille²)

Prise de la tension artérielle

Palpation mammaire

Palpation thyroïdienne
→ La seconde étape est la prescription d’examens complémentaires :
- Systématiques :
 Groupe A, B, O, Rhésus
 Sérologie rubéole
 Sérologie toxoplasmose
- À proposer :
 Sérologie hépatite B et hépatite C
 Sérologie varicelle si statut inconnu
 Sérologie VIH
 TPHA-VDRL
 TSH si signes cliniques évocateurs, ou contexte thyroïdien personnel ou familial
 FCV si dernier frottis > 3 ans
→ La troisième étape est la prescription/réévaluation médicamenteuse :
 Acide folique 0,4mg/j, à débuter à l'arrêt de la contraception, et à poursuivre jusqu'à 12 SA,
permettant la prévention du Spina Bifida. En cas d’obésité (IMC>30), certaines
recommandations préconisent d’augmenter la dose d’acide folique à 5mg/j.
 Ajustement des traitements pris au long cours, via la consultation du site du CRAT et le recours à
un avis spécialisé au moindre doute.
 Vaccinations : aucun rappel vaccinal n'est nécessaire si la patiente :
o Est à jour pour la rubéole ; sinon 2 doses de vaccin trivalent Rougeole-Oreillons-Rubéole
sont recommandées (1 dose si patiente née avant 1980), à au moins 1 mois d’intervalle,
chaque dose de ROR devant être suivie de 2 mois de contraception.
o A présenté la varicelle : si sérologie négative, le schéma vaccinal comprend deux doses,
espacées de 4 à 8 semaines (Varivax®) ou de 6 à 10 semaines (Varilix®).
Toute grossesse doit être évitée dans le mois suivant la vaccination.
o A été vaccinée à l'âge adulte et il y a moins de 10 ans contre la coqueluche. Il faut aussi
vérifier que le futur père est aussi à jour pour la coqueluche (stratégie du cocooning)
→ La quatrième et dernière étape de cette consultation est de fournir à la patiente des informations utiles
à la suite de sa grossesse :
• Alimentation et activité physique : proposer une alimentation variée et équilibrée associée à une
activité physique régulière. Des conseils visant à prévenir la listériose et le cas échéant la toxoplasmose
doivent être donnés.
En cas de surpoids, augmenter l’activité physique associée au suivi de conseils diététiques.
En cas d’obésité, de grande maigreur voire d’anorexie, compléter le recueil d’informations et l’examen
clinique et proposer une prise en charge adaptée.
• Automédication : souligner les risques de l’automédication et expliquer à la femme que la prise de
médicaments sans prescription est déconseillée dès que le projet de grossesse est envisagé.
• Alcool : en cas de consommation régulière, compléter le recueil d’informations et proposer des
modalités de sevrage si besoin. En cas de consommation, arrêter la prise d’alcool dès le début de la
grossesse.
• Tabac (consommation active et passive) : proposer une aide au sevrage tabagique si besoin.
Souligner les effets négatifs du tabac sur le développement de l’enfant durant la grossesse et expliquer
au couple l’intérêt de cesser de fumer avant la grossesse.
• Cannabis et autres substances psychoactives : identifier l’ensemble des consommations (produits,
doses), compléter le recueil d’informations et l’examen clinique et proposer une aide au sevrage.
• Pénibilité du travail, risques professionnels : connaître le métier et le poste de travail de la patiente,
la distance entre le domicile et le travail. Déterminer l’exposition éventuelle à des produits tératogènes
en prenant contact avec le médecin du travail si besoin.
• Recherche des situations de précarité : identifier des difficultés d’accès aux soins, un isolement
social, un emploi précaire, ou encore un risque d’exposition au plomb. Compléter le recueil
d’informations et proposer à la patiente ou au couple de les orienter vers des dispositifs visant à
améliorer l’accès aux soins et l’accompagnement psychosocial.
• Recherche des situations de maltraitance, de violence domestique ou autres facteurs de
vulnérabilité pouvant être source de difficultés ultérieures : mettre la femme en confiance afin qu’elle
puisse s’exprimer en toute liberté lors d’un entretien singulier si possible.
2) Première consultation de début de grossesse : idéalement avant 10 SA
→ Renouveler l’examen clinique en reprenant les énoncés de la consultation pré-conceptionnelle, et en
cherchant des signes sympathiques de début de grossesse et d’éventuelles complications.
→ Prescrire les examens biologiques adaptés :
- Confirmer la grossesse : test de dosage quantitatif de Béta-HCG sériques en laboratoire, remboursé
par l’assurance maladie.
- Réaliser le bilan pré-conceptionnel si non fait au préalable (Toxoplasmose, Rubéole, Groupe
Rhésus RAI, TPHA-VDRL, Protéinurie Glycosurie, VIH, NFS).
- Ajouter à ce bilan le dépistage combiné de la trisomie 21 à faire entre 11 SA et 13 SA+6j (PAPP-A
et B HCG libre), avec signature d’un formulaire de consentement.
En fonction des facteurs de risque identifiés, il faudra également ajouter :
 Electrophorèse de l’hémoglobine chez femme originaires d’Afrique, du pourtour méditerranéen,
des Antilles
 Glycémie à jeun si facteurs de risque de diabète gestationnel (antécédent personnel de diabète
gestationnel, antécédent d’enfant macrosome > 4kg, antécédent de diabète chez les apparentés au
1er degré, IMC > 25, âge > 35 ans)
 TSH si signes cliniques évocateurs, ou contexte thyroïdien personnel ou familial
 Plombémie si risque d’exposition au plomb.
- Prescrire l’échographie du 1er trimestre, à faire entre 11 SA et 13 SA + 6 jours
→ Prescrire les médicaments adaptés :
- Poursuivre la prescription d’acide folique jusqu’à 12SA ;
- Pour les nausées, on peut prescrire du Donormyl, qui agit bien sur les nausées gravidiques ;
- Si une anémie est détectée, prescrire une supplémentation en fer de 30 à 60 mg/j et prévoir une
nouvelle NFS de contrôle 6 semaines plus tard ;
- Prévoir une vaccination antigrippale en période d’endémie ;
- Proposer une contention veineuse en cas d’œdèmes invalidants, le plus souvent de classe 2.
→ Remettre à la patiente un “calendrier de grossesse”, avec les dates clés de sa grossesse (date
d’accouchement, des échographies et autres examens complémentaires, congés...) : un modèle est
disponible à l’adresse suivante :
https://www.mgfrance.org/images/utilitaires-medicaux/calendrier-grossesse.htm
→ Donner à la patiente les feuilles d’information sur la prévention de la Toxoplasmose et Listériose.
Toutes ces fiches d’information sont disponibles via le lien suivant :
http://gestaclic.fr/public/pdf/fiches-conseils-gestaclic.pdf
3) Suivi de la grossesse en ville
Le suivi se fait via 7 consultations prises en charge à 100%. Le guide ci-dessous reprend les éléments de
suivi à surveiller :
Partie 2 : Mesures administratives
Au-delà de la partie purement médicale, le médecin généraliste aide la patiente dans ses démarches
administratives, et l’assiste pour faire valoir ses droits.
1) Déclaration de grossesse
La déclaration à la Sécurité Sociale et à la CAF se fait avant la fin du 3ème mois (14 semaines) de
grossesse : deux feuillets roses pour la CAF, un feuillet bleu pour la CPAM.
La salariée enceinte n'est pas obligée de révéler son état de grossesse à l'employeur : le Code du Travail
rend obligatoire cette annonce uniquement avant de partir en congé de maternité. Néanmoins, certains
avantages étant accordés à la salariée enceinte, cette annonce précoce peut être utile pour bénéficier de
droits spécifiques à l'état de grossesse.
Il existe par ailleurs des restrictions au licenciement de la femme enceinte.
2) Congé maternité
Les durées légales de congé de maternité dépendent des enfants composant la famille avant
l'accouchement et du nombre d'enfants à naître :
 Le congé prénatal
Sa durée est de 6, 10, 12 ou 24 semaines, comme visible dans le tableau ci-dessus.
La période prénatale peut être augmentée de deux semaines sans justification médicale, mais le congé
postnatal sera réduit d'autant. Le congé prénatal augmentable de quatre semaines en cas de naissance de
jumeaux et plus, avec les mêmes conditions de possibilité de report.
La durée minimale du congé est de 8 semaines (2 semaines avant l'accouchement et 6 semaines après).
En cas d'accouchement avancé par rapport à la date prévue, les jours non-utilisés sont reportés en
post-natal sans dépasser le nombre total de semaines autorisées sauf indication médicale.
En cas d'accouchement tardif (accouchement survenant après la date prévue) les jours supplémentaires
ne sont pas déduits du congé postnatal.
 Le congé postnatal
Il débute dès l'accouchement. Sa durée est de 10, 18 ou 22 semaines selon les cas et sa durée minimale
est de 6 semaines.
Un report des semaines prénatales non-utilisées (accouchement précoce, souhait de la mère) peut être
fait en postnatal sans dépasser la durée légale sauf indication médicale. Ce congé peut être reporté à la
fin de la 6ème semaine post-accouchement en cas d'hospitalisation de l'enfant.
 Le congé pour grossesse pathologique
Un état pathologique lié à grossesse donne le droit à un congé supplémentaire de 14 jours.
Il est à prendre obligatoirement avant la date prévue de l'accouchement, par exemple avant les 6
semaines du congé prénatal et ne peut pas être reporté après l'accouchement. Ce congé peut être pris dès
la déclaration de grossesse.
Il est établi sur prescription médicale et est rémunéré et comptabilisé en congé de maternité.
 Le congé pour suites de couches pathologiques
Il persiste un flou important à propos de ce congé, les textes de loi ne sont pas clairs mais énoncent : "en
cas d'état pathologique attesté par un certificat médical, le congé de maternité peut-être prolongé de 2
semaines avant la date prévue de l'accouchement et de 4 semaines après celui-ci”, lié à des suites
d'accouchement ayant perturbé la santé de la mère.
Il peut être pris dans les 3 ans qui suivent l'accouchement.
Il est également établi uniquement sur prescription médicale et ne fait pas partie du congé de maternité
proprement dit.
Il n’y a pas de délai de carence (les 3 premiers jours sont payés) si l'arrêt débute le lendemain de la fin
du congé de maternité (sans reprise de travail) et l'assurée percevra des indemnités journalières de
maladie (et non en maternité)
 Le congé pour allaitement
Il n'est plus reconnu par la Sécurité Sociale et ne justifie pas un congé.
En revanche, l'allaitement est autorisé sur le lieu de travail et la mère dispose alors d'une heure par jour
durant ses horaires de travail, pendant jusqu’à un an après l'accouchement.
Conclusion
Le médecin généraliste peut donc être un acteur majeur du suivi des femmes enceintes, véritable pilier
de prévention mais aussi de premier recours si nécessaire. Il fait aussi le lien entre la ville et l’hôpital et
aide la patiente dans ses démarches.
On comprend bien par l’exemple de ce RSCA que dans certains cas où les patientes sont en situation de
forte précarité, le suivi des femmes à risque doit être d’autant plus rapproché, et se faire au sein d’une
équipe pluridisciplinaire médico-psycho-sociale avec sages-femmes, assistantes sociales, ou encore
conseillères conjugales et familiales. Ce maillage pluridisciplinaire permettra d’entourer au mieux la
patiente et de détecter précocement toute situation à risque.
Sources
- Fiches d’information HAS :
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2010-01/projet_de_grossesse_informations_
messages_de_prevention_examens_a_proposer_-_fiche_de_synthese.pdf
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/infos_femmes_enceintes_rap.pdf
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/suivi_orientation_femmes_enceintes_synthe
se.pdf
- Droits et prestations sociales « Un enfant arrive dans votre foyer ». Assurance maladie : www.ameli.fr
- Caisse d’allocations familiales : www.caf.fr
- Site Gestaclic : http://gestaclic.fr/
- Calendrier de grossesse :
https://www.mgfrance.org/images/utilitaires-medicaux/calendrier-grossesse.htm
- Thèse “Suivi de grossesse par le mé~decin généraliste : expériences et vécus des femmes” :
http://docnum.univ-lorraine.fr/public/SCDMED_T_2010_YILDIZ_HABIBE.pdf
- Consultations de suivi : http://inpes.santepubliquefrance.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1310-4c.pdf
Axe 2, médico-psycho-social :
Précarité en médecine générale.
Durant mon internat, j’ai pu travailler dans des hôpitaux comme Nanterre ou Saint-Denis dans lesquels
la gestion de la précarité dans les soins occupait une place importante. Actuellement en SASPAS
notamment à Stalingrad et à la Goutte d’Or à Paris, j’ai aussi pu gérer des consultations avec des patients
socialement fragiles, et en tire une expérience pour ma future pratique.
La précarité de nos patients est souvent sous-estimée en médecine générale. Pourtant, il s’agit d’un
facteur majeur de santé, et son évaluation et l’aide à sa prise en charge permettent d’améliorer les
conditions de vie et l’état de santé des patients.
Le médecin peut être un acteur majeur d’amélioration de ces conditions de vie, en agissant via un réseau
pluridisciplinaire. Il faut néanmoins pour cela qu’il se donne les moyens, de l’évaluer puis savoir
comment agir.
Cet axe de RSCA va donc s’attacher à faire dans un premier temps un état des lieux de la précarité et de
son retentissement sur la santé, puis recenser les éléments de repérage en cabinet et enfin les moyens
d’actions du médecin.
Partie 1 : État des lieux de la précarité et de son retentissement sur la santé
1) Définition
La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et familles
d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits
fondamentaux (logement, emploi, niveau scolaire, santé). L’insécurité qui en résulte peut être plus ou
moins étendue, et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives.
Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle devient
persistante, qu’elle compromet les chances de réassumer ses responsabilités et de reconquérir ses droits
par soi-même, dans un avenir prévisible.
Les inégalités sociales de santé (ISS) correspondent aux différences d’état de santé observées entre des
groupes sociaux. Elles font référence aux liens observés dans la relation entre l’état de santé d’un
individu et sa position sociale selon des indicateurs comme ses revenus, son niveau d’études ou encore
sa profession.
Les ISS concernent toute la population selon un gradient social. Dans tous les pays où les inégalités
sociales sont bien mesurées, chaque catégorie sociale présente un niveau de mortalité et de morbidité
plus faible que le groupe social inférieur.
2) Concept de charge allostatique (CA)
Ce concept renvoie à l’idée d’une usure biologique globale, découlant de l’adaptation à l’environnement
via les systèmes de réponse au stress. La CA représente ainsi le prix payé par l’organisme au cours du
temps pour s’adapter aux demandes de l’environnement. En pratique, il correspond à une mesure
composite de divers systèmes physiologiques. Il permet de prédire la santé future de manière meilleure
que chacun des biomarqueurs la composant pris séparément, ou que d’autres scores composites comme
le syndrome métabolique. Le stress lié à la précarité est un facteur majeur d’usure biologique.
3) Retentissements
Le retard d’accès aux soins et la difficulté d’observance conduisent à une aggravation de pathologies qui
auraient pu être traitées à un stade précoce sans complication au long cours.
Parmi les pathologies les plus importantes, on peut noter :
- la mauvaise prise en charge des maladies chronique comme le diabète ou l’hypertension artérielle, avec
augmentation du risque cardio-vasculaire ;
- les troubles métaboliques liés aux carences et à la dénutrition ;
- les pathologies psychiatriques, venant parfois sur un terrain pré-existant, souvent liées à l'état
d'exclusion ou de précarité, secondaires à l'abus de substances psychoactives et des conduites addictives.
Il existe aussi ce que l’on appelle le “syndrome d’exclusion” : honte (repli sur soi), désespérance (état
dépressif) et inhibition affectivo-cognitive (déni de sa précarité) ;
- les pathologies infectieuses, notamment virales type IST (VIH, Syphilis ou Hépatites) ou Tuberculose,
souvent détectées à un stade tardif ;
- les pathologies rhinopharyngées et broncho-pulmonaires, liées au tabagisme ou associées aux
conditions de vie, notamment en période hivernale ;
- les problèmes dentaires pouvant se compliquer d’infections ;
- les pathologies dermatologiques : gale, pédiculose, plaies, ulcères ;
- les pathologies de la cellule familiale, avec une fréquence plus élevée de violences, divorce,
maltraitance infantile ou encore délinquance.
Partie 2 : En pratique en cabinet
1) Éléments de repérage :
→ Triple évaluation globale : médico-psycho-sociale
Une évaluation du patient est possible sur ces trois axes :
-Sociale : emploi (présence ou non, type, stabilité, pénibilité), formation (études, langues parlées),
logement (présence ou non, type, salubrité), revenu, entourage familial/support social, couverture
maladie et éventuellement situation administrative pour les étrangers
-Médicale classique : interrogatoire, examen clinique et paraclinique
-Psychologique : rechercher un trouble dépressif, anxieux, une addiction ou encore une vulnérabilité
psychologique (estime de soi, attention portée à sa santé)
→ le Score EPICES
Ce score d’Évaluation de la Précarité et des Inégalités de santé dans les Centres d’Examens de Santé
(EPICES) est un indicateur individuel de précarité qui prend en compte le caractère multidimensionnelle
de la précarité.
Ce score a été construit en 1998 à partir d’un questionnaire de 42 questions qui prenait en compte
plusieurs dimensions de la précarité : emploi, revenus, niveau d’étude, catégorie socio-professionnelle,
logement, composition familiale, liens sociaux, difficultés financières, évènements de vie, santé perçue.
Les méthodes statistiques d’analyse factorielle des correspondances et de régression multiple ont permis
de sélectionner, parmi les 42 questions, 11 questions qui résument à 90% la situation de précarité d’un
sujet. La réponse à chaque question est affectée d’un coefficient, la somme des 11 réponses donne le
score EPICES.
Le score est continu, il varie de 0 : absence de précarité, à 100 : maximum de précarité.
Le seuil de 30 est considéré comme le seuil de précarité selon EPICES.
Il ne s’agit bien entendu pas de réaliser ce questionnaire à chaque patient, mais d’être vigilent à ses
différentes questions lorsque l’on suspecte un problème de précarité, sous formes de questions intégrées
à l’examen clinique et donc non stigmatisantes.
2) Freins à la prise en charge du patient précaire en cabinet
Selon une thèse de médecine générale s’intéressant à la prise en charge des patients précaires, la
principale difficulté pointée par 2/3 des médecins était celle d’avance de frais pour les consultations
spécialisées et les examens complémentaires, suivie de façon presque équivalente par l’éducation
hygiéno-diététique (58,2 % des médecins) et les problèmes de communication (54,8 %), avant les
pathologies chroniques (49,6 %), les soins dentaires (47,4 %) puis la pathologie psychiatrique (42 %) et
les addictions (42 %).
Partie 3 : Possibilités d’intervention et d’accompagnement.
La loi du 29 juillet 1998 a initié des programmes de lutte contre les exclusions, à travers les Programmes
Régionaux d’Accès à la Prévention et aux Soins (PRAPS) qui proposent notamment la mise en place des
Permanences d’Accès aux Soins de Santé (PASS).
Elle est à l’origine de la Couverture Maladie Universelle (CMU) et de l’Aide Médicale d’État (AME),
puis de l’Aide Complémentaire Santé (ACS) en 2004.
La mise en application de ces programmes a été relayée par les Agences Régionales de Santé (ARS),
dans le cadre de la loi HSPT du 21 juillet 2009.
Cette dernière partie va s’attacher à présenter brièvement ces différents moyens d’actions permettant
d’aider les patients précaires :
1) Dispositifs médico-sociaux
→ Consultations PASS : Permanence d’Accès aux Soins de Santé
Elles comprennent permanences de consultations variées, adaptées aux personnes en situation
de précarité, visant à faciliter leur accès au système de santé, et à les accompagner dans les
démarches nécessaires à la reconnaissance de leurs droits. En cas de nécessité, il y a possibilité de prise
en charge
des
consultations
externes,
des
actes diagnostiques
et
thérapeutiques
ainsi
que des traitements qui sont délivrés gratuitement.
→ CeGIDD : Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic des infections par les virus de
l’immunodéficience humaine, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles.
→ CLAT : Centre de Lutte Anti-Tuberculeuse, avec dépistage et délivrance des médicaments.
→ Centre de Vaccinations : vérification et délivrance des vaccinations.
→ PMI : Protection Maternelle et Infantile, permettant un accompagnement des femmes enceintes,
prévention et éducation des parents et enfants de moins de 5 ans.
→ CPEF : Centre de Planning Familial, proposant un accès à la contraception et à la gynécologie.
→ EMPP : Équipes Mobiles Psychiatrie-Précarité, qui interviennent à l’extérieur des établissements, au
plus près des lieux de vie des personnes défavorisées et des acteurs sociaux qui les suivent.
Elles peuvent ainsi accompagner ces personnes dans leurs parcours de soins mais également former et
conseiller les acteurs sociaux pour leur permettre de mieux appréhender les troubles psychiques ou les
situations de détresse sociale.
2) Aides financières
Elles sont composées d’allocations et d’aides à la couverture médicale
→ Allocations : minima sociaux
- Le RSA : Revenu de Solidarité Active
Il se substitue au RMI depuis 1999. Il peut être versé à toute personne âgée d'au moins 25 ans résidant
en France, ou sans condition d'âge pour les personnes assumant la charge d'au moins un enfant né ou à
naître, ou ayant travaillé au moins deux années au cours des trois dernières années.
- L’APA : Allocation Personnalisée à l'Autonomie
Destinée aux personnes âgées d'au moins 60 ans, résidant en France de manière stable et régulière, ayant
besoin d'une aide pour l'accomplissement des actes essentiels de la vie ou dans un état nécessitant une
surveillance régulière (groupes 1 à 4 de la grille Aggir).
- L’AAH : Allocation Adulte Handicapé
Destinée aux adultes à partir de 20 ans résidant de façon permanente en France, dont les ressources ne
dépassent pas un plafond annuel, et atteints d'un taux d'incapacité permanente d'au moins 80%.
→ Couverture médicale
- la CMU : Couverture Maladie Universelle de base
Elle permet l'accès à l'Assurance Maladie pour toute personne, quelle que soit sa nationalité, résidant en
France de façon stable (depuis plus de 3 mois) et régulière, avec ou sans domicile fixe, et qui n'est pas
déjà couvert par un régime de Sécurité sociale à un autre titre (professionnel ou ayant-droit).
- CMU-c : CMU complémentaire
Définition : La CMU-c offre une protection maladie complémentaire gratuite aux personnes disposant de
faibles ressources. Elle couvre les dépenses restant à charge après l’intervention des régimes de base de
la Sécurité sociale.
Conditions d’éligibilité : elle est accordée pour un an et doit être renouvelée chaque année. Pour
bénéficier du dispositif, il faut être en situation régulière et stable sur le territoire français et disposer de
ressources inférieures à 720 euros mensuels.
Dépenses prises en charge :
- tiers-payant : dispense d’avance des frais
- prise en charge du ticket modérateur (100%)
- prise en charge du forfait hospitalier journalier
- exonération de la participation forfaitaire de 1 euro
- l’ACS : Aide au Paiement d’une Complémentaire Santé
C’est une aide qui ouvre droit à une réduction sur le montant de la cotisation à une complémentaire santé,
et concerne toutes les personnes dont les ressources sont faibles, mais légèrement supérieures au plafond
fixé pour l'attribution de la CMU-c. Son coût varie en fonction de l’âge du bénéficiaire.
L'ACS donne droit :
- au bénéfice des tarifs médicaux sans dépassement d'honoraires ;
- à la dispense totale d'avance des frais pour vos dépenses de santé ;
- à l'exonération de la participation forfaitaire de 1 € et des franchises ;
- aux tarifs sociaux de l'électricité et du gaz.
- l’ AME : Aide Médicale d'État
Elle donne droit à la prise en charge des dépenses de santé pour toute personne étrangère en situation
irrégulière et résidant en France depuis au moins 3 mois de manière ininterrompue, ayant des ressources
inférieures à un plafond annuel de référence (environ 8500 Euros). La date d'ouverture du droit est la
date de dépôt de la demande. L'AME est accordée pour une durée d'1 an, renouvelable.
Conclusion
Malgré la grande offre de mesures que nous venons de voir (CMU, AME, PASS...), le renoncement aux
soins ne cesse d’augmenter pour atteindre près d’un français sur cinq.
Il apparait que les difficultés d’accès aux soins sont liées au manque de diagnostic et de prise en compte
par les médecins généralistes de la précarité et des structures médico-sociales existantes, qui ne savent
pas vers quelles structures adresser et donc comment aider au mieux le patient.
Une plus large diffusion des informations est donc essentielle pour aider à une meilleure prise en charge
des patients précaires, afin que le médecin généraliste puisse aider au mieux ces patients.
Les autres moyens d’actions du médecin sont de se constituer un réseau au sein duquel il pourra adresser
ses patients dans le besoin : assistance sociale (via la mairie ou un hôpital), circuit de soins sans
dépassement d’honoraire et acceptant les CMU et AME (dentistes, confrères médecins...).
Il peut aussi, si besoin, contacter un service de traduction pour palier à la barrière de la langue.
Enfin, il est indispensable de réévaluer fréquemment les conditions de vie de nos patients, et de les
réinterroger notamment sur leur profession/scolarité, logement, situation maritale, leur couvertures
maladies et ressources actuelles ou aides déjà mises en place, afin de pouvoir les aider si besoin, et, le
cas échéant, pratiquer le tiers-payant ou encore adapter le prix des consultations.
Sources
- Score EPICES : http://gemto.free.fr/gemstoprecarite18dec07epicesbeh14-2006.pdf
- Ouvrage sur les inégalités de santé :
https://www.cairn.info/innover-contre-les-inegalites-de-sante--9782810900794.htm
- Thèse “Le patient précaire au cabinet de médecine générale : le point de vue des généralistes ayant
une expérience de soins auprès des populations précaires” :
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01063596/document
- BEH sur la précarité : http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2005/43/beh_43_2005.pdf et BEH
n°16-17 de juin 2016 “Les inégalités de santé au carrefour de la veille, de la prévention et de la
recherche” : http://invs.santepubliquefrance.fr//beh/2016/16-17/index.html
- Site internet du CNLE (Conseil National de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale) :
http://www.cnle.gouv.fr/Sante-et-precarite.html
- Dossier Solidarité Santé : Renoncement aux soins pour raisons financières (N°66, Juillet 2015) :
https://www.cmu.fr/fichier-utilisateur/fichiers/DREES_DossiersSolidarite_n66.pdf
CONCLUSIONS DU RSCA
1) Diagnostic de situation
Découverte de grossesse chez une patiente de 23 ans dans un contexte de précarité. Enjeux de l’annonce
du diagnostic et de l’alliance thérapeutique pour une prise en charge bio-médico-psycho-sociale la plus
optimale possible.
2) Compétences développées
→ Premier recours, Urgences :
Il a fallu ajouter d’un créneau d’urgence pour voir cette patiente qui n’avait pas rendez-vous,
mais dont les symptômes étaient inquiétants, et gérer l’incertitude diagnostique initiale devant les
douleurs abdominales de la patiente. Après le diagnostic de la grossesse par Bhcg urinaires,
l’échographie pelvienne réalisée en urgence a permis d’éliminer une grossesse extra-utérine.
→ Approche centrée patient, Relation, Communication.
Après la réalisation du diagnostic de la grossesse est venu le temps de l’annonce à la patiente.
Il a alors fallu trouver les mots compréhensibles et adaptés pour communiquer au mieux avec la
patiente et sa maman, avec un temps d’écoute active et empathique puis de réponse aux questions des
deux femmes.
C’est alors que nous avons repris les conditions de vie de cette patiente en tentant d’identifier
les actions d’aides qui pouvaient être mises en place, via la mise en contact avec les conseillères
conjugales et familiales du planning.
→ Approche globale, Complexité.
Ce cas illustre parfaitement la notion de prise en charge globale du patient : ne pas seulement
faire le diagnostic de grossesse mais savoir dans quelles conditions cette dernière sera menée, via la
prise en compte des dimensions psycho-sociales. C’est ce qui fait la complexité mais la beauté de notre
métier de médecin généraliste : ne pas être limité à la prise en charge d’un organe ou d’une pathologie
mais voir le patient dans sa globalité, en synthétisant les données recueillies et en proposant une prise en
charge adaptée au patient et à ses conditions de vie.
→ Continuité, Suivi, Coordination des soins.
Un des points importants de la prise en charge de cette patiente était réussir à garder la patiente
dans un réseau de soin, afin que sa grossesse soit suivie au mieux. Il fallait donc assurer la continuité des
soins avec les autres professionnels de santé utiles au suivi de sa grossesse, en collaborant avec les
partenaires médico-sociaux au sein d’un réseau ville-hôpital.
→ Éducation en santé, Dépistage, Prévention individuelle et communautaire.
La grossesse de cette patiente faisait suite à des rapports non protégés avec un partenaire de
statut sérologique inconnu, il a donc fallu aborder avec la patiente la notion de dépistage des infections
sexuellement transmissibles. Nous avons aussi été vigilantes à dépister la notion de violences, ce qui
n’était plus le cas chez cette patiente puisque ses rapports avec le père du futur enfant étaient bons.
Il a aussi fallu expliquer à la patiente les principales étapes du suivi normal d’une grossesse, en
lui proposant une sorte de projet de soins, permettant de construire une alliance thérapeutique avec elle
et ainsi ne pas la perdre de vue.
→ Professionnalisme.
Au fil de l’internat, j’ai pu progresser dans l’acquisition des compétences citées ci-dessus, en
continuant de me former et de réévaluer ma pratique afin d’essayer d’acquérir les compétences
permettant de gérer au mieux des cas complexes comme celui-ci.
3) Conclusion
Nous avons réussi à établir un lien de confiance avec la patiente, qui a continué son suivi au
planning familial puis à l’hôpital. Sa grossesse se déroulait bien lors de la dernière consultation début
avril 2016, et une place en foyer mère-enfant avait même été trouvée. C’est dans des situations comme
celles-ci que l’on mesure l’importance de cette prise en charge globale afin d’offrir les meilleures
chances aux patients.
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