Les classiques n’admettent que 2 sortes de chômage : le chômage frictionnel (dû aux délais
d’ajustement de l’offre et de la demande d’emploi), et le chômage volontaire dû au refus
de travail supplémentaire pour un salaire jugé insuffisant (préférence pour l’oisiveté
provoquée par une législation désincitante : allocations chômage….). De plus, il peut être le
fruit de coalitions (une position collective s’entend pour ne pas travailler).
Keynes admet le premier chômage mais refuse le second. Pour lui, le chômage est
involontaire.
«
Il existe des chômeurs involontaires si, en cas d’une légère hausse des prix des biens de
consommation ouvrière par rapport aux salaires nominaux, l’offre globale de main-d’œuvre
disposée à travailler aux conditions courantes de salaire et la demande globale de main-
d’œuvre aux mêmes conditions s’établissent toutes deux au-dessus du niveau antérieur de
l’emploi
».
Une hausse des prix des biens de consommation par rapport au salaire nominal
correspond à une baisse du salaire réel. Alors, on a une hausse de la demande de travail
car les entrepreneurs veulent embaucher. En effet, la baisse du salaire réel réduit le nombre
de bouches qu’une paire de bras peut nourrir. La baisse du salaire réel indique que la
hausse des prix est favorable aux profits.
En parallèle, on a aussi une hausse de l’offre globale de travail car les salariés veulent
travailler.
Donc, les entrepreneurs veulent embaucher et les salariés veulent travailler : il y a en effet
une grande misère qui sévit et les allocations chômage sont loin d’être systématiques.
Cependant, le plein-emploi n’est pas réalisé. Les salariés ne réunissent pas à faire employer
leurs bras. Les entrepreneurs ne réussissent pas à employer pleinement leurs capacités de
production. Pour cela il faudrait que la demande effective augmente.
On vérifie que l’analyse classique (l’emploi dépend du salaire réel) est un cas particulier de
la Théorie Générale.
C’est un double sous-emploi (de travail et de capacités de production). C’est un chômage
involontaire.
Néanmoins, le chômage volontaire peut exister chez les salariés qui font l’objet d’une
concurrence (grands ingénieurs…).
2) L’équilibre de sous-emploi et le chômage keynésien
Dans la logique de Keynes, c’est le volume de l’emploi qui détermine le salaire réel, et non
l’inverse.
Si l’offre globale égalise toujours la demande globale, la demande effective peut se révéler
insuffisante pour assurer le plein-emploi : il s’agit alors d’une situation d’équilibre de sous-
emploi.
Le niveau de l’emploi est déterminé par le niveau de la demande effective sur une période
donnée. Cette demande effective ne coïncide pas forcément avec le revenu global
distribué à l’occasion du processus de production. En effet, il est possible que ce revenu
global ne soit pas dépensé dans sa totalité, ce qui rend la demande effective insuffisante
pour maintenir un niveau d’emploi satisfaisant.
D’où la nécessité d’analyser les 2 déterminants de la demande globale : la consommation
et l’investissement.
La fonction de consommation est caractérisée par une « loi psychologique fondamentale »
qu’il définit en termes simples : lorsque le revenu croît, la consommation croît aussi mais
dans une moindre mesure. La propension marginale à consommer des agents dans nos
sociétés modernes est donc toujours inférieure à 1.
«
en moyenne et la plupart du temps les hommes tendent à accroître leur consommation à
mesure que le revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du