ESSENTIEL À FAIRE PASSER AUX ENFANT 1. L’ancrage du Christianisme dans la Révélation juive Dieu a créé le monde et, dès le départ, l’a confié à l’humanité avec laquelle Il a voulu ainsi faire alliance. Après le Péché Originel, qui est une faute de confiance très grave envers Dieu (est-ce que Dieu veut vraiment notre bien ?), Adam et Eve doivent s’éloigner de Lui mais Il ne cesse de les aimer et de prendre soin de l’humanité (Il leur remet une tunique de peau de bête … plus résistante qu’un pagne de feuilles cousues mais signe aussi qu’à chaque fois que nous nous éloignons de Dieu nous nous ravalons au rang des animaux, qui, eux, n’ont pas été créés capables de Dieu). Après l’alliance renouvelée avec Noé, Dieu choisit Abraham (« Le père des croyants ») dont descendra le seul peuple monothéiste (18 siècle avant Jésus) ; dans ce peuple il choisit une lignée : les Patriaches ; à chaque génération, un homme, qui n’est pas forcément l’aîné (Jacob, David, Salomon, …), sera en charge d’assurer la pérennité de la famille jusqu’à ce qu’en germe « le Rameau de la souche de Jessé » (père de David). Le patriarche David devient le premier roi d’Israël. Joseph, père adoptif de Jésus, permet que le Fils de Dieu, qui a reçu de Marie une nature humaine, soit ainsi rattaché à la lignée choisie : il est la lumière des Patriarches car en lui s’explique le pourquoi de cette élection. Au début, les patriarches Abraham, Isaac, Jacob (qui reçoit le surnom d’Israël) sont aussi ceux qui accomplissent le culte divin : ce n’est que plus tard que l’une des douze tribus d’Israël, issues chacune d’un des 12 fils de Jacob, deviendra la tribu sacerdotale, celle dans laquelle on prend les prêtres. Le fils dont descend cette tribu s’appelle Lévi. Jésus ne sort donc pas de nulle part : Sa venue a été préparée depuis le commencement du monde pour sauver l’humanité perdue par son péché. Dieu, qui est dans l’Eternité, savait tout cela depuis le début : Il ne « rattrape » un projet de Création et d’Alliance avec l’humanité qui aurait mal tournée. Tout l’Ancien Testament ne se comprend que dans la lumière du Nouveau : la Bonne Nouvelle de la venue du Messie libérateur d’Israël. Notez bien que l’histoire d’Israël déporté, exilé, occupé, persécuté par ses ennemis est symboliquement celle de toute l’humanité, trompé, écrasé, par « L’Ennemi » par excellence, l’auteur du mal et du péché qui a trompé le genre humain au Paradis terrestre1 : le serpent. 2. Le prophétisme A côté des patriarches, il y a les prophètes. Ces sont des hommes (ou des femmes : la prophétesse Deborah), choisis par Dieu pour parler aux hommes de Sa part. Tous sont inspirés par l’Esprit de Dieu : on peut donc parler de « La » Voix (unique) des Prophètes car ils font retentir en nos mots d’hommes la Parole du Dieu, qui va S’incarner : le Verbe fait chaire. (logos, en grec, qui a donné : dia-logue, mono-logue). Tout comme les prophètes sont inspirés par L’Esprit Saint, c’est l’Esprit Saint qui réalise, au sens fort, l’Incarnation du Verbe en la Vierge Marie (dans la chair et pas seulement dans nos 1 d’où le terme « engeance de vipères » envers les Pharisiens, qui se prétendent mensongèrement les meilleurs, et les Sadducéens qui se prétendent mensongèrement de bons Juifs alors que ce sont des prêtres qui collaborent avec les Romains pour garder leurs privilèges mots2). Notez que c’est par Sa Parole que Dieu crée (Il dit et cela fut). Le prophète n’est pas un devin, pas plus que le prêtre n’est un magicien : l’un et l’autre sont des instruments dans la main de Dieu qui inspire le premier en lui révélant la vérité – qui avec un grand V est le Christ Lui-même – et rend efficace le second quand, dans la Célébration des sacrements, il permet à Dieu d’agir dans nos vies. Prophète, prêtre et roi sont choisis, mis à part pour, respectivement, parler de la part de Dieu au peuple, parler à Dieu de la part du peuple, agir pour faire régner la justice et la paix. Les trois reçoivent une onction d’huile. Aujourd’hui, le baptisé reçoit, avec l’onction, ce triple rôle. Jean- Baptiste est « plus qu’un prophète » car il n’a pas seulement annoncé le Messie (celui qui a reçu l’onction, l’Oint, Christ en grec), mais celui qui l’a identifié et désigné à Israël. D’où sa place : avec Jésus et Marie, il est le seul saint dont on fête la naissance. 3. Jésus Messie déroutant pour Jean-Baptiste Le Messie attendu, espéré, annoncé devait être un libérateur politique triomphant et un juge impitoyable (feu qui purifie, faucille et pelle à vanner, etc …). Jésus prêche la douceur, la miséricorde, l’humilité, l’amour, … Certes les signes qu’Il accomplit (guérisons diverses, annonce de l’arrivée du règne de Dieu, la Bonne Nouvelle … ces aspects manifestent la fin du règne de la mort introduite par le péché, règne qui se décline également dans les autres souffrances décrites sont ceux qui devaient accompagner la venue du Messie. Mais Il est déroutant. Jean-Baptiste demande donc une confirmation : à Son baptême, il l’a authentifié mais il doit être sûr. Peut-être que, comme le disent des Pères de l’Eglise, sa question n’estelle posée que pour que les disciples entendent la réponse, et pas parce qu’il doute : pour qu’ils croient en celui que leur désigne Jean Baptiste. Mais ce besoin de certitude grandit quand on souffre (il est en prison … or le Messie devait libérer les prisonniers)3. Le Messie ne s’impose pas : Il Se révèle ! Et il faut y adhérer librement de tout son être, pas se laisser soumettre et écraser par l’évidence : savoir lire les signes qui accompagnent Sa présence. Jésus souligne les signes pour laisser à Jean-Baptiste accomplir un acte de foi : croire, comme aimer, n’est jamais savoir avec une certitude scientifique. Lui comme nous avons des raisons de croire, mais nous ne croyons pas seulement pour ces raisons. Ne pas croire, parce que nous voyons nous déroute, nous dérange, nous déçoit (Judas voulait un Messie révolutionnaire) est « un scandale » (c’est à dire : une chute). Toux ceux qui croient (à condition de croire vraiment et d’agir conformément à cette foi) sont déjà dans le Royaume et, donc, « plus grands » que n’importe quel juste qui ne croit pas en la divinité de Jésus. 2 la Parole et tout ce qui en découle – écriture, arts, sciences, culture, … - sont des caractéristiques de l’espèce humaine qui manifestent sa radicale différenciation des autres espèces animales : elle est créée à l’image de Dieu. 3 Se souvenir que la Vierge Marie elle aussi ne comprend pas tout : je dois être aux affaires de mon père… Ils ne comprirent pas et pourtant, ils savent… Ce qui signifie bien que la foi est bien au-delà de la connaissance, et, même, que la sainteté peut ne pas empêcher le questionnement (plus que le doute qui est un péché). Nous ne sommes pas dispensés de chercher à comprendre (il envoie des interrogations) Conclusion : le temps de l’Avent est celui de la tendresse de Dieu qui nous montre à quel point Il nous aime : Il renonce à Sa Gloire pour venir nous chercher.