mots
). Notez que c’est par Sa Parole que Dieu crée (Il dit et cela fut).
Le prophète n’est pas un devin, pas plus que le prêtre n’est un magicien : l’un et
l’autre sont des instruments dans la main de Dieu qui inspire le premier en lui révélant la
vérité – qui avec un grand V est le Christ Lui-même – et rend efficace le second quand,
dans la Célébration des sacrements, il permet à Dieu d’agir dans nos vies. Prophète,
prêtre et roi sont choisis, mis à part pour, respectivement, parler de la part de Dieu au
peuple, parler à Dieu de la part du peuple, agir pour faire régner la justice et la paix. Les
trois reçoivent une onction d’huile. Aujourd’hui, le baptisé reçoit, avec l’onction, ce triple
rôle.
Jean- Baptiste est « plus qu’un prophète » car il n’a pas seulement annoncé le Messie
(celui qui a reçu l’onction, l’Oint, Christ en grec), mais celui qui l’a identifié et désigné à
Israël. D’où sa place : avec Jésus et Marie, il est le seul saint dont on fête la naissance.
3. Jésus Messie déroutant pour Jean-Baptiste
Le Messie attendu, espéré, annoncé devait être un libérateur politique triomphant et
un juge impitoyable (feu qui purifie, faucille et pelle à vanner, etc …). Jésus prêche la
douceur, la miséricorde, l’humilité, l’amour, … Certes les signes qu’Il accomplit (guérisons
diverses, annonce de l’arrivée du règne de Dieu, la Bonne Nouvelle … ces aspects
manifestent la fin du règne de la mort introduite par le péché, règne qui se décline
également dans les autres souffrances décrites sont ceux qui devaient accompagner la
venue du Messie. Mais Il est déroutant.
Jean-Baptiste demande donc une confirmation : à Son baptême, il l’a authentifié mais
il doit être sûr. Peut-être que, comme le disent des Pères de l’Eglise, sa question n’est-
elle posée que pour que les disciples entendent la réponse, et pas parce qu’il doute : pour
qu’ils croient en celui que leur désigne Jean Baptiste. Mais ce besoin de certitude
grandit quand on souffre (il est en prison … or le Messie devait libérer les prisonniers)
.
Le Messie ne s’impose pas : Il Se révèle ! Et il faut y adhérer librement de tout son
être, pas se laisser soumettre et écraser par l’évidence : savoir lire les signes qui
accompagnent Sa présence. Jésus souligne les signes pour laisser à Jean-Baptiste
accomplir un acte de foi : croire, comme aimer, n’est jamais savoir avec une certitude
scientifique. Lui comme nous avons des raisons de croire, mais nous ne croyons pas
seulement pour ces raisons. Ne pas croire, parce que nous voyons nous déroute, nous
dérange, nous déçoit (Judas voulait un Messie révolutionnaire) est « un scandale » (c’est
à dire : une chute). Toux ceux qui croient (à condition de croire vraiment et d’agir
conformément à cette foi) sont déjà dans le Royaume et, donc, « plus grands » que
n’importe quel juste qui ne croit pas en la divinité de Jésus.
la Parole et tout ce qui en découle – écriture, arts, sciences, culture, … - sont des caractéristiques
de l’espèce humaine qui manifestent sa radicale différenciation des autres espèces animales : elle est créée
à l’image de Dieu.
Se souvenir que la Vierge Marie elle aussi ne comprend pas tout : je dois être aux affaires de mon
père… Ils ne comprirent pas et pourtant, ils savent… Ce qui signifie bien que la foi est bien au-delà de la
connaissance, et, même, que la sainteté peut ne pas empêcher le questionnement (plus que le doute qui est
un péché). Nous ne sommes pas dispensés de chercher à comprendre (il envoie des interrogations)