« LE CLONE-AGE HUMAIN OFFENSE-T-IL LA DIGNITE HUMAINE »
INTRODUCTION
Lorsqu’Aldous Huxley écrivit "Le Meilleur des Mondes" en 1932, il n’imaginait certainement
pas que quelques décennies plus tard, les progrès de la médecine et de la biologie
permettraient de dépasser la fiction. La médecine a fait plus de progrès ces cinquante
dernières années qu’en cinq siècles d’histoire.
La naissance de la petite Louise Brown en Grande-Bretagne en 1978 et celle d’Amandine en
France, en 1982, ont ouvert la voie d’une ère nouvelle où la technicité médicale l’emporte
dans certains pays sur l’éthique.
Au cours des dix dernières années, les techniques d’assistance médicale à la procréation –
AMP — se sont considérablement développées et diversifiées : de l’insémination artificielle à
la fécondation in vitro, les techniques permettant de créer la vie procèdent de méthodes
révolutionnaires telles que l’ICSI (Intra Cytoplasmic Sperm Injection) consistant en la
fécondation d’un ovocyte avec un spermatozoïde introduit au moyen d’une pipette
microscopique, à l’intérieur de l’œuf, forçant ainsi la barrière de la membrane ovocytaire et la
zone pellucide, si bien que dans un article du Monde, J. Testart faisait état du "viol de
l’ovocyte"...
Régulièrement depuis quelques années, l’annonce d’animaux nés des techniques de clonage
défraie la chronique, car bien sûr tout le monde voir suivre l’annonce du premier clone
humain.
Ce terme de clonage recouvre des techniques très différentes qui seront présentées. Je
préciserai les possibles indications du clonage appliqué à l’espèce humaine.
Les industries pharmaceutiques et agroalimentaires se jettent dans la course aux brevets, le
besoin de légiférer se fait de plus en plus pressant.
Les comités d’éthique multiplient leurs recommandations (les « guidelines »).
Car de technique, le problème est bel et bien devenu éthique.
Toutes ces applications seront-elles rapidement possibles ?
Quoi qu’il en soit, la machine est lancée et s’il serait vain de tenter de l’arrêter, peut-être
pouvons-nous tout au moins lui trouver des limites.
DEFINITION DU CLONAGE
Le mot « clone » signifie « la jeune pousse » en grec a été forgé au début des années 1960 par
le Biologiste anglais John Haldane.
La définition la plus simple consiste à comparer le clonage à une « photocopie » ou plus
scientifiquement à une « réplication » ; il désigne un individu (ou un lignée cellulaire)
génétiquement identique à son ancêtre.
La nature produit spontanément des clones sous la forme de jumeaux dit monozygotes (ce que
l’on appelle en langage courant les « vrais jumeaux »), c’est-à-dire issus d’un même œuf et
possédant donc le même patrimoine génétique.
De même, certains microorganismes comme les bactéries se reproduisent en se clonant : elles
se scindent et donnent ainsi naissance à deux organismes parfaitement identiques.
Le clonage est également très répandu dans le règne végétal. La plupart des espèces de plantes
ont une reproduction asexuée : toutes leurs cellules sont dites « totipotents » c’est-à-dire
qu’elles ont chacune la capacité de reproduire l’intégralité de l’organisme.
La prolifération des mauvaises herbes ou le bouturage opéré par les jardiniers représente ainsi
une forme courante de clonage végétal.