niveau professionnel : comité d’éthique rattaché à une association professionnelle chargé
d’examiner, par exemple à la demande de l’Ordre des médecins, des questions de nature
déontologique ;
niveau national : comité ou commission d’éthique, qui donne son avis ou formule des
recommandations sur des sujets qui lui sont présentées par diverses autorités gouvernementales
ou par des organisations non gouvernementales.
Le présent document porte essentiellement sur les comités ou commissions relevant de cette
dernière catégorie.
Plusieurs commissions, conseils et comités nationaux sont établis depuis longtemps, d’autres ont
été créés récemment. De nos jours, il en existe dans de nombreux pays de toutes les régions du
monde : en Australie, en Bulgarie, au Chili, à Cuba, au Cameroun, au Danemark, en Egypte, en
Equateur, aux Etats-Unis d’Amérique, en Fédération de Russie, en France, en Hongrie, en Inde, en
Italie, au Liban, au Mexique, en Norvège, en Pologne, au Portugal, en République tchèque, au
Royaume-Uni et en Tunisie, pour n’en citer que quelques-uns.
La structure, l’organisation et le fonctionnement de ces comités peuvent être très différents.
Quelques uns ont été institués par décret présidentiel ou ministériel. D’autres ont été mis en place par
décision parlementaire. Parfois, ils ont été créés à la suite de conférences nationales ou à l’initiative
d’organisations non gouvernementales, voire d’institutions privées. Quelquefois, ils dépendent d’un
ordre de médecins ou sont rattachés à une institution para-étatique.
La caractéristique commune de tous ces comités est leur nature consultative. Ils donnent avis et
opinions aux instances qui les saisissent. Même dans le cas de comités non gouvernementaux, leurs
prises de positions exercent une influence certaine sur les organes de décisions gouvernementaux et
parlementaires. Souvent, ils ont une capacité d’auto-saisine de problèmes qui leurs paraissent de
nature à poser des questions éthiques.
Les statuts de ces comités fixent leur composition et les modalités de leur fonctionnement. Dans la
plupart des cas, cette composition cst pluridisciplinaire, afin de s’assurer pour le moins de la présence
de médecins, de chercheurs, de juristes et de philosophes. Quelque uns prévoient la participation de
représentants de différents courants de pensées, convictions religieuses et sensibilités spirituelles.
tandis que d’autrcs font une place à des représentants de la société civile. Le mode de désignation de
leurs membres varie très largement. Il traduit l’éventuelle composition mixte du comité (par exemple
un tiers des membres nommé par décision parlementaire, un tiers, par l’ordre des médecins et un tiers,
par le barreau) ou prévoit des consultations statutaires.
Il est important de rappeler que plusieurs instances internationales ont marqué leur appui à la
création de comités de bioéthique. Ainsi, la 93e Conférence interparlementaire — qui a réuni en mars
1995 les représentants des parlements de plus d’une centaine de pays — a-t-elle adopté une résolution
qui invite les Etats à mettre en place des comités nationaux « afin de veiller à la protection et au
respect de la dignité, de la liberté, de l’identité et de l’intégrité de la personne dans les recherches
biomédicales », le cas échéant, en coopération avec l’UNESCO.
De même, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Organisation de l’Unité
Américaine (OUA), lors de sa 32e session ordinaire (Yaoundé, Cameroun, 8-10 juillet 1996), a adopté
la résolution AHG/Res. 254 (XXXII) sur la bioéthique, par laquelle elle s’engage « à créer des organes
consultatifs nationaux et interafricains en vue d’encourager les échanges d’expérience acquise entre de
telles institutions ».
La Commission des droits de l’homme des Nations Unies, lors de sa 53e session en avril 1997, a
adopté la Résolution 1997/71 « Droits de l’homme et bioéthique », qui invite « les gouvernements à
envisager la création de comités d’éthique indépendants, pluridisciplinaires et pluralistes », notamment
en coopération avec l’UNESCO.