Poster n° 208 12èmes Journées Internationales de la Qualité Hospitalière & en Santé 29 et 30 novembre 2010, Paris Présentateur : AZIBI Isma Service ou unité : Urgences Email : [email protected] Etablissement : CHU de Grenoble Adresse : BP 217, 38043 Grenoble cedex 9 Tél : 04 76 76 60 74 Conciliation des traitements médicamenteux ville-hôpital Mise en place du projet MED’REC au CHU de Grenoble Auteur(s) : AZIBI Isma ALLENET Benoît RIEU Isabelle Période : 18 mai 2010 au 1er septembre 2010 Finalités, contexte, enjeux : Le projet Medication Reconciliation (MED’REC) étudie la conciliation des traitements médicamenteux du patient à son admission à l’hôpital. Cette étude coordonnée par la HAS au niveau national et incluse dans un projet mondial piloté par l’OMS, va mettre en œuvre des protocoles standardisés destiné à améliorer la sécurité des patients. Après avoir participé au projet EUNetPaS (EUropean Network for Patient Safety) relatif à l’évaluation de Bonnes Pratiques de conciliation, le CHU de Grenoble s’est porté volontaire pour participer à cette étude. Le recueil de données pharmaceutiques du patient permet d’éviter les divergences entre traitement avant et après hospitalisation et la détection d’évènements iatrogènes source d’hospitalisation. Thème: Qualité, action d’amélioration spécifiques ou globales, politique de qualité Personnes impliquées : AZIBI Isma, interne de pharmacie clinique ALLENET Benoît, pharmacien MCU-PH, UF Pharmacie clinique RIEU Isabelle, pharmacienne, assurance qualité du circuit des médicaments CARPENTIER Françoise, professeur chef de service des urgences MUSIEDLAK Georges, médecin chef d’unité UHCD Méthode : Recueil de données thérapeutiques par une interne en pharmacie clinique sur une période de 3 mois et demi, pour les patients de plus de 65 ans, admis au service des urgences puis hospitalisés dans un service de court séjour : l’Unité d’hospitalisation de courte durée. Réalisation, à l’entrée du patient aux urgences, de la liste la plus complète et exhaustive de tous les médicaments que le patient prend en routine : le Bilan Médicamenteux Optimisé (BMO). Celui-ci est obtenu après consultation du dossier médical du patient, entretien avec le patient ou sa famille, entretien systématique avec le pharmacien d’officine, et renseignement auprès de son médecin traitant ou infirmière. Cette liste sera comparée à l’ordonnance d’admission permettant d’identifier d’éventuelles divergences et de les transmettre au prescripteur en relevant le caractère : - intentionnel ou non ; - documenté (trace de la prescription dans le dossier patient) ou non. Conciliation des traitements. Des outils sont proposés par la HAS dans le cadre de l’étude. Objectifs : Principal résultat : Tester la faisabilité de la conciliation des traitements : Processus et Outils. Durant la phase pilote de l’étude, 52 patients ont bénéficié d’une conciliation des traitements médicamenteux sur 596 patients éligibles (soit 8.05 %). Changements attendus : - Adaptation des outils proposés dans le cadre de l’étude. Aboutir à une standardisation de la conciliation des traitements. Divergences Nombre total Patients Intentionnelles et non documentées 16 9 (17.3%) Non intentionnelles 21 9 (17.3%) Tableau 1 : Nombre de divergences recueillies chez les 52 patients ayant bénéficié d’une conciliation. 16 divergences intentionnelles non documentées, soit sans traces manuscrite ou électronique dans le dossier médical du patient ont été retrouvées chez 9 patients (17.3 % des patients ayant eu une conciliation). 21 divergences non intentionnelles de la part du médecin ont été relevées chez 9 patients. 28.8% des patients ayant bénéficié d’une conciliation des traitements médicamenteux présentent au moins une divergence. Fig. 2 : Types de divergences relevées chez les patients 20,14% 39,93% 39,93% intentionnelles , non documentées non intentionnelles les 2 types de divergences La cause principale des divergences est une information incomplète concernant le traitement. Autres résultats : Le temps passé pour établir le recueil de données et la réalisation de la conciliation est en moyenne de 1h15 par patient. Retour d’expérience : Conclusions scientifiques, recommandations : La participation du CHU de Grenoble à cette étude permet de renforcer la dynamique d’amélioration de la sécurité des patients de l’établissement. L’obtention d’une liste actualisée et exhaustive de médicaments pris par le patient a permis de limiter les erreurs médicamenteuses dans le service. Cette démarche contribue à l’amélioration de la qualité de prise en charge médicamenteuse du patient. La conciliation est un processus chronophage. La mise en place du projet MED REC dans le service des urgences nécessite l’intégration à l’équipe soignante. Le recueil de données concernant le traitement des patients est actuellement plus ou moins exhaustif car non standardisé. Les divergences observées sont dues dans la plupart des cas à une information incomplète du traitement du patient. L’obtention de données thérapeutiques actualisées permet de garantir la continuité des soins aux points de transition lors de son hospitalisation. Cette démarche contribue à l’amélioration de la qualité de prise en charge médicamenteuse du patient. Une adaptation des outils fournis dans le cadre de l’étude sera proposée. Enfin, ce projet aboutira à la standardisation du recueil de traitements médicamenteux et à l’intégration Le choix de l’UHCD comme service est de la conciliation aux pratiques médicales et soignantes. particulièrement pertinent du fait quant aux critères d’éligibilité des patients ainsi que de l’hétérogénéité des pathologies rencontrées. Les outils proposés par la HAS, notamment le guide d’entretien avec les patients, doivent être adaptés aux patients âgés. La sémantique utilisée lors de l’entretien est à adapter. Une bonne coopération des pharmaciens d’officine a été relevée. Le recours systématique au pharmacien d’officine a fortement aidé à la réalisation de la conciliation et constitue certainement un moyen accessible pour l’obtention d’informations plus complètes concernant le traitement pris par le patient. Lors de l’étude, l’exhaustivité des patients éligibles (c’est-à-dire répondant aux critères de sélection) étant impossible, il fallait veiller au biais de sélection de patients (pathologies psychiatriques, démence, patients à entretien difficile,…). Autres conclusions pour transfert dans d’autres contextes : Il est à noter que l’impact clinique des divergences rencontrées n’est pas étudié ici.