diabète - Éki-Lib Santé Côte-Nord

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DIABÈTE
On parle ici du diabète de type 2, qu'on appelle aussi diabète adulte. C'est la forme la plus répandue de
diabète.
Dans le diabète de type 2, les cellules du corps deviennent résistantes à l'insuline. Normalement, cette
hormone agit comme une clé qui permet aux sucres d'entrer dans les cellules, ce qui est essentiel à leur
bon fonctionnement. Lorsque les cellules font de la résistance, le pancréas doit redoubler d'efforts pour
produire davantage d'insuline et forcer le passage du sucre dans la cellule. Avec le temps, le pancréas
s'essouffle. Le taux de sucre augmente dans le sang. Le diabète de type 2 apparaît.
Ce fléau est lié à l'obésité. Il frappe normalement vers 50 ans, après qu'un combat silencieux se soit déroulé
dans l'organisme pendant de nombreuses années. Dans un coin, le pancréas qui fabrique l'insuline. Dans
l'autre, un adversaire sous-estimé : le tissu adipeux. Lorsqu'on devient diabétique, c'est que le tissu adipeux
a gagné la partie.
LES TROIS FORMES DE DIABÈTE
Il existe trois grandes formes de diabète.
Le diabète de type 1, ou juvénile, n'a rien à voir avec l'obésité. C'est une maladie auto-immune qui apparaît dès
l'enfance. Chez les victimes, le système immunitaire détruit sans raison les cellules du pancréas qui fabriquent
l'insuline. Ne pouvant plus fabriquer leur insuline, les gens qui en souffrent doivent se l'injecter le reste de leur vie.
Le diabète de type 2 apparaît en général à l'âge adulte; 90 % des diabétiques souffrent de cette forme de la
maladie.
Il existe également une troisième catégorie, désignée sous l'acronyme anglais MODY (Maturity onset diabetes
of the young), ce qui signifie, paradoxalement, diabète adulte des jeunes. Cette catégorie regroupe une série de
défauts génétiques qui prédisposent les enfants à souffrir de résistance à l'insuline et, éventuellement, de diabète
de type 2.
On sait maintenant que le tissu adipeux ne se contente pas d'entreposer les graisses.
« On considère le tissu adipeux comme une glande endocrine : c'est-à-dire qu'elle peut libérer des
hormones, des peptides, et tout particulièrement des cytokines proinflammatoires », explique le
biochimiste André Marette, du Centre hospitalier de l'Université Laval (CHUL).
Le tissu adipeux serait donc une glande, au même titre que le pancréas. Plus on est gros, plus le tissu
adipeux est important et plus il sécrète des cytokines. Et ces cytokines jouent un rôle dans le
développement de la résistance au diabète.
Pour comprendre le rôle des cytokines, André Marette et son équipe ont travaillé sur les cellules
musculaires, grandes consommatrices de sucre, chez des souris normales et obèses. Leur recherche a été
publiée dans la prestigieuse revue Nature medicine. Ils ont mis à jour un processus complexe, un véritable
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jeu de domino.
En fait, le tissu adipeux produit des cytokines qui stimulent à leur tour une enzyme appelé iNOS (inducible
nitric oxide synthase). Cette enzyme produit un gaz, le monoxyde d'azote. C'est ce gaz qui vient nuire à
l'action de l'insuline et empêche ainsi la prise du sucre par le muscle.
Pour vérifier le tout, André Marette a fabriqué une souris dont l'enzyme iNOS ne fonctionnait pas. Résultat :
cette souris a beau grossir, elle ne développera pas le diabète.
HORMONES ET TISSU ADIPEUX
L'hormone la plus connue que produit le tissu adipeux est sans doute la leptine, qu'on a aussi appelée « l'hormone
de la satiété ».
Les rongeurs qui, à cause d'une mutation, ne produisent pas de leptine sont obèses. Lorsqu'on leur administre de la
leptine, ils mangent moins et dépensent plus d'énergie. De là à y voir un traitement contre l'obésité, il n'y avait
qu'un pas. Malheureusement, chez l'humain, l'obésité est un problème beaucoup plus complexe et l'administration
de leptine à des patients obèses n'a pas donné les résultats attendus.
Les rongeurs produisent également une autre hormone dans leur tissu adipeux : la résistine, qui semble associée à
la résistance à l'insuline qui conduit au diabète. Mais chez l'humain, on ne sait pas encore si cette hormone joue le
même rôle.
Chaque jour, l'endocrinologue Patrice Perron rencontre des patients dont l'embonpoint favorise la résistance
à l'insuline. Il connaît le combat silencieux qui oppose le pancréas au tissu adipeux.
« Quelqu'un peut être résistant à l'insuline pendant des années et tant que son pancréas va sécréter
suffisamment d'insuline, la glycémie va être normale et il ne développera pas le diabète, explique-t-il.
Par contre, lorsque le pancréas commence à s'essouffler, c'est à ce moment-là que la glycémie
commence à s'élever, en premier lieu après les repas, et par la suite à jeun, le matin. Lorsque les
glycémies sont supérieures à sept, on fait le diagnostic de diabète.
»
On croit que 40 % des Américains et des Canadiens seraient résistants à
l'insuline à cause de leur embonpoint. Et la population continue de
grossir.
Même si diabète et obésité vont de pair, ce ne sont pas tous les gens
obèses qui deviendront diabétiques. Nous ne naissons pas tous égaux
face à cette maladie.
« En fait, il y a une grosse question de génétique, explique le
docteur Perron, du Centre hospitalier de l'Université de Sherbrooke. Tout dépend de nos gènes. Si
on a eu de bons gènes qui nous donnent un pancréas capable de sécréter suffisamment d'insuline
pour vaincre la résistance des cellules, on ne deviendra pas diabétique. Mais si on a des gènes qui
font que le pancréas a une faiblesse, en vieillissant, en gagnant du poids, en étant moins actif, le
pancréas ne sera plus capable de sécréter suffisamment d'insuline et c'est là que le diabète va se
déclarer. »
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Actuellement, environ 20 % des obèses sont diabétiques. Mais la proportion monte à 50 % chez les obèses
qui ont un surpoids de plus de 50 kilos. Plus l'obésité est importante, plus le pancréas travaille fort et plus il
risque de flancher. Le docteur Paul Poirier est cardiologue. Et pourtant, dans sa clientèle, les diabétiques ne
manquent pas.
« C'est clair pour moi, un diabétique est considéré comme un cardiaque, affirme-t-il. Même s'il n'a
jamais eu dans sa vie d'événements coronariens, même s'il n'a jamais consulté un cardiologue, c'est
un cardiaque. »
En fait, les deux tiers des patients diabétiques vont mourir d'un problème
cardiovasculaire.
Le sucre en excès dans le sang ne reste pas inactif. Il se combine aux
molécules qui forment la couche interne des gros vaisseaux sanguins.
Le sucre en excès dans le
sang se combine à la
couche interne des
vaisseaux.
Cette couche se durcit, se fragilise, ce qui facilite l'incrustation du
cholestérol et l'occlusion des vaisseaux.
M. Boisvert l'a appris à ses dépens : « Le diabète, c'était un petit
problème de sucre mais pas plus que ça. C'est comme ça que ça m'a
été présenté d'ailleurs la première fois. Ce n'était pas plus grave que
ça ».
Il s'est retrouvé à l'hôpital avec de graves problèmes cardiaques qui ont
nécessité plusieurs pontages.
Cette couche se durcit et
se fragilise.
Pour le docteur Perron, il ne faut surtout pas minimiser la gravité du
diabète. « Il faut bannir ce terme-là de “ petit diabète ”. Le diabète,
c'est maintenant une maladie vasculaire. En exagérant, on pourrait
dire que c'est le cancer des vaisseaux. »
Le cholestérol s'y
incruste, ce qui mène à
l'occlusion des vaisseaux.
Le cancer des vaisseaux. La formule fait peur. Et il y a de quoi.
L'excès de sucre dans le sang n'attaque pas seulement les gros vaisseaux du cœur et du cerveau. Les
molécules de sucre s'accrochent aussi aux parois minces des petits vaisseaux. Ces parois perdent de leur
souplesse et deviennent de plus en plus friables, un peu comme la croûte du pain.
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Résultat : des vaisseaux se bouchent, d'autres éclatent.
M. Rosaire Laurent a vu son diabète détruire les petits vaisseaux de
ses reins. Ceux-ci ne peuvent plus filtrer son sang. Il doit maintenant
se brancher à une machine trois fois par semaine. Pour lui, c'est une
question de vie ou de mort.
Le diabète est la première cause de dialyse en Amérique du Nord.
La dialyse aussi pour M. Châteauneuf. Mais en plus, son diabète l'a
rendu à moitié aveugle. Les petits vaisseaux ont endommagé la rétine de
ses yeux. Pour cet ancien photographe, c'est un drame.
Le diabète est la première cause de cécité en Amérique du Nord.
L'atteinte des petits vaisseaux peut aussi attaquer les nerfs. C'est
pourquoi il faut porter une attention spéciale à la sensibilité des pieds.
Les patients n'ont souvent pas conscience de la gravité d'une blessure.
Le diabète est la première cause d'amputation en Amérique du Nord.
On peut réduire les atteintes aux petits vaisseaux sanguins en contrôlant son diabète. Il faut mesurer sa
glycémie, c'est-à-dire le taux de sucre dans le sang, faire attention à sa diète, faire de l'exercice, prendre
des médicaments. Bref, mener une vie disciplinée, dans le but de réduire la glycémie.
« Plusieurs études ont démontré que les gens dont le diabète était mieux contrôlé diminuaient le
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risque d'atteinte au niveau des petits vaisseaux des yeux, des reins et des nerfs, explique le docteur
Patrice Perron. La diminution peut atteindre 50 %. »
Il existe une solution toute simple pour diminuer les risques d'avoir un jour le diabète : bouger plus et perdre
du poids.
« Il faut faire une différence entre être sportif et être actif, affirme le docteur Paul Poirier. L'idée n'est
pas d'être sportif, ce n'est pas une question de performance. C'est une question de bouger. Des
choses simples ! Si chaque fois qu'ils prennent l'ascenseur ou l'escalier roulant, les gens se
sentaient un peu coupables. S'ils prenaient l'escalier en faisant leurs courses. Déjà, on aurait une
grande victoire. »
Même les enfants sont de plus en plus nombreux à souffrir du diabète de type 2. Nos jeunes bougent de
moins en moins et mangent trop. Comme l'obésité s'installe plus jeune, le diabète fera de même et les
complications suivront.
« Si rien n'est fait, on s'en va vers une épidémie parce que l'obésité est en augmentation flagrante,
croit le docteur Patrice Perron. Notre système de santé, qui est déjà à la limite je crois, va exploser. »
Bouger plus, manger moins, manger mieux. Facile à dire, difficile à faire !
Cette solution va à l'encontre de la tendance lourde de notre société.
Elle est pourtant si simple.
UN FARDEAU POUR LE SYSTÈME DE SANTÉ
« Au cours des prochaines années, il y aura deux à quatre fois plus
d'hospitalisations pour des problèmes cardiaques chez les gens diabétiques,
le nombre des patients en hémodialyse doublera et il y aura trois fois plus
d'amputations reliées au diabète.
Notre système de santé sera tout à fait incapable d'assumer tout ça. »
- Dr Patrice Perron
Dossier préparé en novembre 2002
D'après un reportage de Claude D'Astous (journaliste) et Francine Charron (réalisatrice)
Adaptation pour Internet : Isabelle Montpetit et Karine Boucher
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