RACINE (1639-1699) Né à la Ferté-Milon le 21 décembre 1639, Racine est orphelin dès l’âge de 4 ans et sera élevé par ses grands–parents. Il étudie avec les jansénistes le grec et le latin et tentera vainement d’embrasser une carrière ecclésiastique. Il a dix-neuf ans quand il écrit sa première pièce : Amasie. La troupe du Marais la refuse. Les Amours d’Ovide rencontreront le même destin. Chapelain décèle en lui un grand auteur en lisant : La Nymphe de la Seine. L’enseignement qu’il reçoit est fondé sur l’étude de la bible d’où il puisera toute son inspiration. Au collège de Harcourt, il fréquente les cercles littéraires. En 1663, il s’établit à Paris, se lie avec Boileau et La Fontaine et commence une remarquable vie qu’il destine au théâtre. En 1664, Molière et sa troupe représentent La Thébaïde. Les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, la troupe concurrente de Molière interprète Alexandre. Molière est fâché, Racine juge l’Hôtel de Bourgogne supérieure à L’Illustre Théâtre. Dix années fécondes couronnent jusqu’à ce jour notre prodigieux tragédien : 1669 : Britannicus 1669 : Bérénice 1667 : Andromaque 1668 : Les Plaideurs, la seule comédie que Racine nous laisse. 1670 : Tite et Bérénice 1672 : Mithridate 1673 : Iphigénie, année de la mort de Molière 1677 : Phèdre qu’une cabale fait échouer n’entacha en rien au talent et à la réputation de Racine. Cette même année, il renonce au théâtre comme il le fait avec la théologie et devient historiographe du Roi avec son ami Boileau. Catherine de Romanet devient son épouse. Elle lui donnera sept enfants, Racine leur consacrera beaucoup de temps tout en menant une vie dévote. Mais le théâtre, les comédiens et la scène lui manquent, Madame de Maintenon fait appel à lui et lui commande deux pièces pour les jeunes filles de Saint-Cyr : 1 Esther (1689) Athalie (1691). Ces deux pièces sont toutefois interdites par le parti dévot. Il renonce définitivement au théâtre et publie deux ouvrages : Les Cantiques Spirituels (1694) et une Histoire de Port-Royal qui témoigne de son attachement pour le jansénisme. Il s’éteint à Paris le 21 avril 1699. Racine nous lègue une œuvre incomparable, le Théâtre français ne cesse de porter à la scène ses chefs-d’œuvres dont l’écriture cristalline scintille comme des diamants. Ces textes sont de véritables partitions de musique. Ils permettent aux apprentis comédiens de travailler sur scène, le maintien, le langage, le style, la diction et la respiration indispensable pour interpréter un texte et le restituer dans la pensée de l’auteur. On parle de théâtre Racinien tant la clarté sonore, le langage, l’harmonie et le style éclatent de beauté. Martine Amsili 2