Economie internationale

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Economie internationale
Chapitre 1 : Les fondements théoriques des échanges et des investissements
internationaux
I – L’analyse traditionnelle de la spécialisation internationale
A – Ricardo et la théorie des avantages comparatifs
Ricardo, déterminant essentiel des différences de coût : différences de productivité et de
qualité de travail.
Adam SMITH introduit la notion d’avantage absolu : l’avantage absolu est la possibilité pour
un pays de produire un bien avec moins de facteurs de production que partout ailleurs dans le
reste du monde.
Mais Ricardo montre qu’il peut être avantageux pour 2 pays de commercer, à condition qu’ils
se spécialisent dans le bien dans lequel ils ont le plus grand avantage absolu ou le plus petit
désavantage absolu. La structure des avantages comparatifs est donnée par les rapports de
coûts entre les 2 pays. Pour que 2 pays trouvent un bénéfice à l’échange, il faut qu’ils
puissent importer un produit relativement moins cher qu’il ne leur coûterait à fabriquer
nationalement, et vendre à l’étranger un produit plus cher que ce qu’ils pourraient le vendre
en autarcie sur leur territoire national.
Gain à l’échange rarement égal entre les partenaires. Partage des spécialisation entre les
pays s’effectue en comparant les coûts de production ainsi que les salaires. Les pays du sud
n’ont pas d’avantage absolu mais ils ont un avantage comparatif par rapport au nord grâce
aux salaires bas.
B – Les dotations de facteurs déterminants des échanges : le modèle d’HECKSCHER et
OHLIN
Dans ce modèle, les différences de coûts s’expliquent par les différences de quantités de
facteurs de production possédés par les divers pays. Les facteurs de production retenus sont
le capital et le travail, le capital est bon marché au nord et le travail bon marché au sud.
Les différences de coûts relatifs des facteurs influencent le prix des produits en fonction des
intensités relatives des facteurs utilisées dans leur production, car tous les pays n’utilisent
pas les mêmes techniques de production : certains privilégient les machines et donc le capital
du fait de son abondance, d’autre la main d'œuvre, donc le facteur travail du fait également
de son nombre. C’est à dire qu’un pays a un avantage comparatif dans le produit qui utilise
intensément le facteur pour lequel il a une abondance factorielle relative par rapport à son
partenaire commercial. Et lorsque le prix d’un produit augmente, cela augmente la
rémunération du facteur de production qui est intensif dans la production du produit.
Ex : les USA se spécialisent dans les voitures puisque leur prix interne est inférieur au prix
international, et donc de plus en plus de capital sera consacré aux voitures.
Les facteurs de production sont le résultat d’un processus d’accumulation du capital, de
l’évolution démographique et des qualifications des hommes dans chaque pays. Mais il existe
un possibilité d’évolution de la spécialisation du travail vers le capital, une évolution dans les
avantages comparatifs.
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Modèle à « facteurs spécifiques » : plus la dotation en facteur spécifique est grande, plus le
pays aura de chances d’avoir un avantage comparatif dans celui-ci, mais moins il lui sera
facile d’évoluer en terme d’avantages comparatifs.
Test et paradoxe de LEONTIEF : aux USA, d’après ses tests, les exportations apparaissent
plus intensives en travail que les importations. Il l’explique par l’oubli d’un 3ème facteur :
l’organisation qui accroit la productivité du travail.
II – Le renouvellement des théories du commerce international
A – La technologie, facteur d’échange international
1 – La thèse de l’écart technologique
Selon POSNER, les pays à dotation relative factorielle proche commercent néanmoins
ensemble. En effet, en créant des procédés ou des produits nouveaux, certains pays acquièrent
un monopole d’exportation dans ce secteur. Un commerce d’écart technologique naît, avec un
certain délai, devant la demande des consommateurs étrangers. Il disparaît progressivement
quand les pays étrangers s’engagent eux aussi dans la production, après un certain délai. Le
monopole de l’innovateur peut se maintenir si son avantage de coût est suffisamment net.
Pour KRUGMAN, le monopole technologique des pays développés est continuellement
atténué par des transferts technologiques et ne peut être maintenu que par des innovations
constantes dans de nouveaux produits.
2 – La concurrence internationale par l’innovation
Pour apprécier le caractère explicatif de la thèse de l’écart technologique, on peut mettre ne
relation l’intensité en recherche développement par branche avec un indice de performance à
l’exportation. Même si ce seul critère ne peut expliquer les taux d’exportations. Ex : déficit
commercial des USA.
Il faudra donc également prendre en compte la répartition sectorielle, la capacité à le
transformer en produit concurrentiel.
3 – La thèse du cycle du produit
VERNON distingue 4 phases d’existence d’un produit : la naissance, la croissance, la maturité
et le déclin.
Dans la première phase, le produit est intensif en technologie puis son developpement et sa
production en masse nécessitent une forte intensité en capital.
Lors des 2 dernières phases, le produit est banalisé, intensif en main d'œuvre peu qualifiée et
peu à peu obsolète.
Chaque phase de la vie du produit est associé à une phase d’échange international. Lors de la
1ère phase, marché interne seulement. Dans la 2nde phase, exportation du produit vers ses
partenaires développés, prix diminuent. La balance du pays innovateur est excédentaire. Dans
les 2 dernières phases, les flux d’échange s’inversent, le pays innovateur devient importateur
et les pays développés imitateurs deviennent exportateurs car le produit s’est banalisé. La
firme novatrice abandonne le produit pour se consacrer à de nouveaux, le marché national est
saturé et la demande résiduelle est satisfaite par les importations. Progressivement la
fabrication de ces produits se délocalise vers les PED.
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B – Echange international et économie d’échelle
Les économies d’échelle apparaissent lorsque l’accroissement de la production réduit le coût
unitaire de fabrication d’un bien ou d’un service.
1 – Economies d’échelle externes et effets d’agglomération
Ce sont des économies d’échelle spécifiques à une branche. Plus la taille de la branche est
grande, plus les coûts se réduiront pour toutes les firmes appartenant à cette branche.
Si les pays partenaires sont identiques en terme de dotation factorielle et de technologie, la
différence de taille de leurs industries peut leur conférer des avantages comparatifs et les
inciter à une spécialisation inter-industrielle.
Les effets d’agglomération correspondent aux explications de MARSHALL sur la
concentration géographique pour une même entreprise. Il existe un certain nombre
d’avantages à cette concentration : la concentration d’activité permet de créer un marché du
travil spécialisé et partagé, un site géographique peut développer des inputs qui améliorent la
productivité et l’attractivité, ainsi que des effets de retombée technologique et de diffusion des
connaissances.
Deux sources principales à la spécialisation des économies d’échelle externes : la demande
locale car les entreprises nationales produisent en premier lieu pour la demande intérieure, et
l’agglomération d’une industrie dans un même site géographique génère des externalités
positives en terme de connaissances, marché du travail, et marché des inputs.
2 – Echanges avec économies d’échelle internes et marchés contestables
Les économies d’échelle existent lorsque le coût par unité dépend de la dimension des firmes
individuelles, mais pas nécessairement de la dimension de la branche.
Théorie des marchés contestables de BAUMOL, PANZAR et WILLIG. Elle tente de fournir
un cadre général d’analyse des marchés pour lesquels il existe des concurrents potentiels
susceptibles d’entrer sans délai dans le marché, parce que les firmes établies n’ont pas
d’avantages sur les entrants potentiels.
La présence d’économies d’échelle internes avec des marchés contestables, se traduit souvent
par l’émergence de monopoles au niveau mondial, le monopole se maintenant s’il possède le
coût moyen le plus bas sur le marché. Grâce aux économies d’échelle et donc à l’accroissement de production du monopole, diminution de prix pour les consommateurs.
C – Les échanges de différenciation
L’existence de produits différenciés engendrent des courants d’échange internationaux, alors
même que des pays peuvent être proches en terme d’avantage comparatif.
1 – Le commerce intra-branches
C’est le commerce croisé de grandeur comparable de produits appartenant à une même
branche. Echange croisé de produits proches mais différencié entre des pays : phénomène qui
traduit la recherche de diversité, et touche donc les pays développés où les besoins
élémentaires sont satisfaits. Cet échange porte donc sur des biens complémentaires rendant
souvent des services non comparables : blé/matériel informatique.
Indicateur le plus utilisé pour mesurer l’intensité d’échange intra-branche : indicateur de
GRUBEL et LLOYD. Le commerce intra-branche représente environ 50% du commerce dans
les pays développés.
2 – La théorie de la demande représentative de LINDER
Pour LINDER, l’échange croisé de produits manufacturés entre pays développés ne
s’explique pas par les dotations factorielles mais par les comportements de demande. Pour
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que les échanges soient importants, les comportements de demande des pays producteurs
doivent être proches de ceux des pays importateurs, demande de qualité comparable quand
proximité des pays en terme de développement.
3 – La concurrence monopolistique
Pour CHAMBERLIN, commerce intra-branches = échange de produits similaires mais non
identiques. Les entreprises produisent des biens similaires mais différents par la marque, la
couleur, la publicité... La différenciation peut également provenir des conditions de vente.
Chaque entrepreneur détient le monopole d‘un produit et subit la concurrence d’entrepreneurs
qui fabriquent des produits substituables. La différenciation engendre l’échange.
Différenciations horizontale, par la qualité, et verticale dans le sens où l’individu choisit un
produit en fonction de ses goûts.
4 – Concurrence oligopolistique et échange intrabranche
Pour BRANDER et KRUGMAN, le commerce intrabranche est le résultat d’échanges de
biens strictement identiques. Echanges intrabranches verticaux quand les importations et les
exportations concernent des produits appartenant à une même industrie, mais se situant à des
stades différents. Echanges intrabranches horizontaux quand ce sont des produits au même
stade de fabrication. Ils ont à peu près la même valeur unitaire, ou alors commerce
intrabranche horizontal de gamme.
5 – Echanges intrabranches et échanges interbranches
Complémentarité de la thèse des dotations factorielles et des thèses fondées sur la recherche.
Aujourd’hui conception des dotations relatives en facteur primaire. Explique les échanges en
biens complémentaires. Ce sont les comportements de demande et les économies d’échelle
qui déterminent le commerce de produits différenciés.
III – Les fondements traditionnels de la mutinationnalisation des firmes
A – Concurrence imparfaite et multinationale
1 – Avantage spécifique et firmes multinationales
a/ La notion d’avantage spécifique transférable
Les multinationales doivent avoir des avantages spécifiques internationaux qui leur
permettent d’obtenir des gains supérieurs aux coûts d’implantation. Ces avantages sont liés
aux imperfections du marché : produits différenciés, imperfection du marché des facteurs de
production, économies d’échelles, politiques gouvernementales. Ce sont des barrières à
l’entrée du fait des coûts de RD, de publicité...
b/ l’application de l’avantage spécifique
Rôle de la taille de la firme, plus il y a de la technologie, plus il y a différenciation des
produits. Conditions à l’implantation à l’étranger ; avantage de l’entreprise à exploiter par
rapport aux entreprises locales. En réalité, c’est en réaction à l’évolution de la concurrence
que les entreprises vont se multinationaliser.
2 – Oligopole et firme multinationale
a/ Cycle du produit et délocalisation dans les pays développés
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Produit à maturité : l’entreprise perd son avantage technologique, et la firme innovatrice
tente d’être la première à délocaliser sa production pour retrouver sa compétitivité en
réduisant ses coûts....
b/ Cycle du produit et délocalisation du produit banalisé
Quand le produit est banalisé, la concurrence se fait en terme de prix et en recherche de main
d’oeuvre à moindre coût.
c/ Réaction oligopolistique et multinationnalisation
Rôle des comportements collectifs. Une firme leader en s’implantant à l’étranger cherche à
modifier à son avantage la structure du marché. Les firmes suiveuses se sentent agressées et
délocalisent.
d/ Investissements croisés, investissements intra-branches et oligopoles
les investissements croisés sont des réactions oligopolistiques. Si un marché A voit sa taille
augmenter, il y a modification de la structure et les firmes du marché B vont investir en A. A
va alors investir en B en profitant de la faiblesse du marché de B, puis accentuation de
l’investissement quand A est en moins bonne position que B.
e/ Investissements croisés intra-branches et échanges de menace
La firme agressée sur son territoire va investir sur le territoire de l’autre afin d’affaiblir la
position de leader chez lui, dans son principal centre de profit, et lui faire lâcher prise à
l’étranger. C’est un comportement stratégique.
B – Théories de la firme et multinationales
Investissement international est une conséquence du processus de croissance. Plus la firme
croît, plus elle cherche à se diversifier.
1 – Coûts de transaction et multinationnalisation
a/ Internalisation et imperfections des marchés
La théorie de l’internalisation montre l’intérêt que peut avoir une firme à organiser elle
même au sein de sa structure la production et les échanges internes des inputs et des services
dont elle a besoin. Les marchés sont rendus « intérieurs » à la firme si les coûts de
transaction sont plus élevés sur les marchés. Ces coûts sont engendrés par des défaillances
du marché et l’existence de risques comme l’incapacité à créer un contact entre vendeur et
acheteur, difficultés à s’accorder sur un coût, difficultés de transport....
b/ nature des produits, intégration verticale et horizontale
Les insuffisances du marché sont d’autant plus grandes que le produit est technologique du
fait des droits de propriété sur la technologie car malgré les brevets, difficultés de protection.
Défaillances du marché sur les matières premières et la commercialisation.
L’intégration verticale, c’est l’internalisation de toutes les étapes du processus de fabrication.
L’intégration horizontale, c’est l’internalisation des sources d’approvisionnement.
2 – Internalisation et multinationnalisation des firmes
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3 motivations à l’internalisation à l’étranger, à la multinationnalisation : assurer
l’approvisionnement extérieur, continuité internationale du processus de fabrication en
protégeant la technologie, assurer les débouchés extérieurs en protégeant sa marque.
C – Avantages comparatifs et firmes multinationales
1 – Investissements et théorie de l’échange international
a/ les coûts de fabrication et donc rendre possible l’échange international.
Les investissements comme substituts aux échanges
Si le facteurs sont mobiles internationalement et le commerce des produits est limité par des
barrières douanières, l’investissement devient un substitut au commerce des marchandises.
Mouvement de capitaux du pays abondant vers le pays où le capital est rare. Les
investissements se substituent aux importations mais les avantages comparatifs peuvent alors
disparaître : destruction du commerce international par l’investissement.
b/ Vérifications empiriques
Investissements japonais en Europe : risquent d’augmenter les entraves aux importations de
produits japonais pour lutter contre les déficits commerciaux.
c/ Complémentarité investissements/échanges
Modèle de Mundell : les investissements s’effectuent dans la même branche que celle dans
laquelle le pays investisseur possède un avantage comparatif, ce qui risque de détruire les
échanges. Mais selon Kojima, complémentarité des flux. Car les pays sont différents en terme
de capital et de technologie. Délocalisation où la main d’oeuvre est moins chère afin
d’améliorer la productivité, d’abaisser
2 – Dynamiques de l’investissements et des avantages comparatifs
a/ Dynamique de l’investissement et de l’échange
Ex Japon : expansion de l’industrie légère, expansion de l’industrie lourde, puis industries
des biens de consommation, et industries technologiques.
b/ les phases de l’investissement international
Délocalisation dans les pays où la contrainte de main d’oeuvre n’existe pas encore :
investissment direct à l’étranger. Puis autre investissement à l’étranger : délocalisation de
l’industrie lourde pour une plus grande sécurité de l’approvisionnement en matières
premières. Puis protectionnisme dans les pays développés : délocalisation des usines de
montage dans les pays importateurs. Puis production de biens hautement technologiques :
nouvelles formes d’investissements internationaux comme les alliances entre firmes.
IV – Nouvelles théories et nouvelles formes de la multinationnalisation des firmes
A – La théorie éclectique
1 – Le paradigme OLI
DUNNING
Initiales des 3 grands types d’avantages :
- avantages spécifiques : c’est la possession par l’entreprise d’actifs susceptibles d’être
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exploités de manière rentable à une échelle relativement large.
- localisation : c’est l’existence d’un avantage à utiliser ces actifs pour produire dans
plusieurs pays plutôt que d’exporter à partir d’une production dans le seul pays d’origine.
- internalisation : il permet d’éviter les coûts associés aux transactions entre sociétés
indépendantes.
2 – Les différents modes de pénétration
- investissement direct : quand la firme possède simultanément les trois types
d’avantages
- exportation : sans l’avantage de localisation
- licence : seulement un avantage spécifique
3 – L’influence des variables structurelles sur la formation des avantages OLI
Variables OLI influencées par les caractéristiques structurelles des pays, des secteurs et de la
firme.
Les politiques gouvernementales peuvent favoriser les avantages spécifiques par des dépenses
en recherche développement, la localisation par la création de zones franches et
l’internalisation par la taxation.
Ensuite, la firme influencera la variable O par sa propre politique d’innovation, la variable L
par l’aptitude des dirigeants à saisir une opportunité de délocalisation, la variable I par sa
capacité à organiser son internalisation.
Le secteur peut intervenir sur O par la nature des produits, les processus de production, sur L
par la nature des inputs et leur répartition dans le monde, sur I par les coûts de transaction.
B – Approche synthétique de la firme multinationale
1 – Avantage compétitif et avantage comparatif
Certains avantages spécifiques sont à rapprocher des avantages compétitifs des firmes. Selon
PORTER, ils peuvent provenir de deux sources : celles qui réduisent les coûts de production
et celles qui permettent la différenciation des produits.
2 – La combinaison des deux avantages
Selon MUCCHIELLI, c’est la concordance ou la discordance entre les avantages compétitifs
des firmes et les avantages comparatifs des pays qui peuvent inciter la firme à exporter ou à se
délocaliser. L’investissement direct peut avoir lieu d’abord lorsqu’il y a des situations de
discordance totale entre la situation de la firme nationale et celle du pays.
3 – Décomposition de la production et discordance partielle
La discordance ou concordance entre les deux types d’avantage n’existent pas obligatoirement
tout au long du processus de production : dans la mesure où le produit est décomposable et où
les caractéristiques des composants sont différents, chaque composant aura une situation
particulière.
Ex : si les firmes européennes veulent rester compétitives dans le textile, elles doivent se
délocaliser. Ce produit banalisé est intensif en main d’oeuvre peu qualifiée et leur pays
d’origine ne possède plus ce facteur en abondance. Cependant la part la plus importante de la
demande se trouve dans leur pays, d’où réimportation de la production délocalisée.
C – Comportements stratégiques et multinationnalisation
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1 – L’arbitrage stratégique entre IED (investissement étranger direct) et exportations
Pour une firme, le choix entre IED et exportations : comparer les coûts associés à ces
différentes possibilités. Choix de l’IED d’autant plus probable que l’avantage spécifique de la
firme est important, et les coûts de transfert et de contrôle sont faibles.
Jeu stratégique qui peut aboutir à 4 solutions alternatives selon que la multinationale investit
ou exporte, et selon que la firme locale décide d’entrer ou de ne pas entrer sur son propre
marché. Caractère déterminant de la date d’entrée des firmes avec un avantage certain au
premier entrant. Selon MUCCHIELLI, course à l’investissement : le premier arrivé sur le
marché emporte un avantage décisif sur les suiveurs.
2 – Avantages stratégiques et alliances stratégiques internationales
Les stratégies de coopération concurrence prennent la forme de courses stratégiques entre les
différents concurrents en matière de recherche développement, production, marketing, normes
techniques. La forme principale de coopération est la « joint venture » id est un partenariat
entre deux firmes qui se traduit par une filiale commune entre les firmes créée d’un commun
accord. Bénéfices de alliances stratégiques :
- économies d’échelles ou d‘apprentissage
- accès à la connaissance avec possibilité d’une activité complémentaire entre les
firmes
- réduction du risque
- modification de la concurrence
- possibilité d’évincer d’autres concurrents
Chapitre 2 : Les transformations des échanges et des investissements internationaux
I – Croissance et structure du commerce mondial
A – Les évolutions cycliques
1 – La dislocation des échanges : 1913- 1950
Désintégration du commerce international du fait de la seconde guerre et de la crise de 1929,
elles entraînent des politiques de restriction des importations avec une généralisation du
protectionnisme qui aggrave la crise économique.
GB : droits de douane de 100%. France : quotas, restrictions quantitatives. Représailles des
autres pays qui instaurent aussi des quotas et diminuent ainsi les échanges.
2 – L’âge d’or de la croissance et rupture : jusqu’en 1974
Age d’or du commerce international du fait de la dynamique de la croissance économique.
Croissance exceptionnelle qui prend fin en 1974.
3 – Chocs pétroliers et contre-chocs
a/ le premier choc pétrolier
Octobre 1973 : 70% d’augmentation du prix du pétrole. Décembre 1973 : + 130%.
Récession + inflation = stagflation. Montée du chômage, déficit balance des paiements.
b/ le second choc pétrolier à cause de la guerre Iran/Irak
1978-1981 : + 167 % dans le prix du pétrole.
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Ces deux crises et le dérèglement du système monétaire international, ainsi que la montée des
déséquilibres macroéconomiques ralentissent la croissance et les échanges. Ces difficultés
sont accrues par la concurrence des nouveaux pays et le déclin des vieilles industries
européennes. C’est ce qui provoque le protectionnisme qui ralentit le retour de la croissance.
B – Les évolutions structurelles du commerce mondial
1 – La deuxième mondialisation de l’économie internationale
La mondialisation c’est le processus dynamique et multidimensionnel qui concerne le marché
des biens et des services, la technologie, les firmes et les industries, les marchés financiers.
Trois changements créent cette nouvelle donne : libéralisation par les Etats des capitaux,
déréglementation, privatisation et ouverture de nouveaux marchés à l’investissement, rôle des
technologies de l’information et de la communication.
2 – Les évolutions structurelles par produits
Domination des échanges de produits manufacturés du fait de la demande des populations à
fort revenu, le fait que l’offre de produits manufacturés est moins intensive en produits
primaires, l’offre de biens manufacturés implique diversité et sophistication, les entraves à
l’échange ont diminué pour les produits manufacturés.
Depuis 1980, importance du commerce des produits de haute technologie et des échanges de
biens intermédiaires pour les produits manufacturés.
Traduction par 3 facteurs : rôle croissant dans les exportations mondiales de produits
manufacturés, rythme soutenu d’industrialisation et d’augmentation de la production
nationale, politiques tournées vers l’extérieur avec stratégie de promotion des exportations.
Première vague : Hong Kong, Corée du S, Singapour, Taïwan, Brésil... textile puis produits
plus sophistiqués.
Deuxième vague : Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Inde... se substituent aux 1ers NPI dans le
textile et les produits banalisés.
Rôle grandissant de la Chine continentale, 2ème exportateur de la zone asiatique.
3 – Les échanges intrabranches
Le commerce intrabranche, c’est quand 2 pays partenaires échangent des produits
appartenant à la même industrie, à la même catégorie de produits. Plusieurs types
d’échanges :
- commerce intrabranche vertical : pièces détachées contre produits finis
- commerce horizontal : produits finis contre produits finis. Echange de gamme ou
échange de produits différenciés.
4 – Les échanges de service
Les échanges de service commerciaux représentent 25% des échanges internationaux dans les
années 90. Importance des transports et des voyages. Rôle de plus en plus important de
l’assurance, des banques et des télécommunications.
5 – Redistribution des rôles parmi les pays développés
Poids dans le commerce mondial en 1998 : USA, Allemagne, Japon, France, GB.
Redistribution depuis les années 70 : déclin des USA et de la GB, retour de l’Allemagne et du
Japon.
6 – Emergence des nouveaux pays industrialisés
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C – Régionnalisation et mondialisation
1 – Les accords régionaux
MERCOSUR, ALENA, UE, ASEAN
2 – Le commerce régional
Part du commerce régional : 37% pour l’Amérique du N, 69% pour l’Europe occidentale,
44,6% en Asie
II – Compétitivité et spécialisation
A – Avantage comparatif et compétitivité
Niveau général. Long terme. Compétitivité d’un pays : capacité à accroître le bien être des
habitants.
Niveau général. Court terme. Compétitivité : référence à l’écart de ses prix par rapport à ses
partenaires.
Niveau sectoriel. Long terme. Compétitivité : avantages relatifs et qualité de spécialisation.
Niveau sectoriel. Court terme. Compétitivité : évolution des parts de marché d’un secteur.
Pour une entreprise, compétitivité : capacité à faire face à la concurrence, à gagner des parts
de marché et à faire des profits.
Pour une nation, compétitivité : capacité d’un pays à gagner des parts de marché à
l’exportation et à limiter les importations sur son marché intérieur.
Parts de marché liées à la compétitivité prix mais aussi aux capacités de l’offre, à l’adéquation
offre et demande, à l’ensemble des éléments qui concourt à la compétitivité hors prix.
Avantage relatif : possession d’un pays plus compétitif qu’un autre. Les politiques de
formation de la main d’oeuvre et d’accumulation du capital peuvent modifier les dotations
factorielles et donc la distribution des avantages relatifs. La diffusion internationale de la
technologie affecte également ses distributions et les stratégies d’innovation qui conditionnent
le maintien ou le renouvellement de l’avantage relatif. La spécialisation résulte des facteurs
exogènes mais aussi des comportements privés (stratégie des firmes) et publics (politiques
publiques).
C’est en considérant cette dimension plus politique des choix de spécialisation que la notion
de compétitivité appliquée à une nation peut dépasser celle d’avantage comparatif.
B – L’évolution des spécialisations
1 – Les avantages comparatifs révélés
(exportations françaises d’auto/exportations françaises totales) / «(exportations mondiales
d’auto/exportations mondiales totales)
cette équation donne l’avantage comparatif révélé. Si le résultat est supérieur à 1, le pays est
spécialisé dans le bien.
2 – Spécialisation à l’exportation et dépendance à l’importation
Indicateur de l’indépendance pour les importations : si inférieur à 1, le pays est dépendant du
produit importé.
Le Japon a une très faible dépendance pour certains biens manufacturés comme les
transports. Désavantage global très fort pour les biens primaires.
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idem pour les USA mais moins prononcé : avantage global pour les biens primaires et la
chimie.
Seul avantage net de la France : agro-alimentaire.
3 – La distribution des soldes relatifs par branches autour du solde relatif moyen :
l’indicateur de CEPII
Indicateur pour caractériser les spécialisations des pays, il a 3 caractéristiques :
- il est construit à partir de la structure des soldes et non des importations et
exportations
- il est centré sur la position relative des soldes et non sur leur niveau
- répartition des soldes autour de 0, ce qui implique que le pays possède forcément des
avantages ou des désavantages
Japon : avantage pour les véhicules, l’électronique, la mécanique
désavantage pour l’énergie, les minerais et l’agro-alimentaire
USA : avantage pour l’agro-alimentaire, la chimie et la mécanique
désavantage dans l’énergie, les véhicules
Allemagne : avantage dans la mécanique et les véhicules
désavantage dans les biens primaires
France : avantages et désavantages peu prononcés si ce n’est dans le désavantage de
l’énergie. Avantage dans l’agr-alimentaire, la chimie, les véhicules....
4 – La qualité de la spécialisation
a/ la théorie des créneaux
Bonne spécialisation d’un pays : s’il oriente ses exportations vers les créneaux à demande
mondiale fortement croissante en se détournant de la demande faiblement croissante.
Cette théorie apporte une justification aux réussites commerciales du Japon sur les marchés
extérieurs et aux difficultés des Etats-Unis.
Deux critiques à cette théorie :
- l’insertion dans les créneaux porteurs n’a de sens que si les pays disposent de coûts
compétitifs
- l’application de la thèse conduit le pays à insérer certains segments productifs et à en
abandonner d’autres.
Risques d’affaiblissement de l’économie pendant la période de restructuration du tissu
industriel.
b/ les spécialisations dans la haute-technologie
Orientation des productions et des exportations d’un pays vers les branches à fort contenu en
recherche développement lui assure la maîtrise des marchés en forte expansion et lui procure
d’importants gains de productivité utiles à sa croissance interne. Part de l’Europe dans
exportations mondiales de haute technologie déclinent alors que le Japon augmente son
influence. Position stable des USA dans les exportations technologiques tout en étant
déficitaire. Corrélation positive pour le Japon entre les dépenses de recherche et la balance des
paiements technologiques.
C – Déséquilibre et compétitivité
Position de marché d’un pays dans une filière ou une branche : rapport du solde du pays dans
cette filière, à la totalité des exportations mondiales de cette filière. C’est une mesure de la
compétitivité.
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Nouvelle division internationale du travail :
- dépendance des USA dans tous les secteurs de biens manufacturés sophistiqués
- domination japonaise dans les véhicules, l’électronique, le matériel électrique
- résistance européenne dans la mécanique et la chimie
- dans l’agro-alimentaire, seuls les USA et l’Amérique Latine ont des soldes positifs
- au niveau énergétique, le Golfe, l’Amérique Latine et l’Europe de l’Est ont des
positions de marché positives
III – Stratégies des entreprises multinationales et investissements étrangers directs
A – Qu’est-ce qu’une entreprise multinationale ?
1 – Essai de définition
Définitions nombreuses et critères variés : taille de la firme, nombre de filiales, de pays
d’implantation, part du chiffre d’affaire réalisé à l’étranger...
Multinationale : toute entreprise qui possède ou contrôle une ou plusieurs filiales de
production à l’étranger.
Si une firme détient au moins 10% du capital d’une entreprise étrangère, cette dernière peut
être considérée comme une filiale de la première. Participations minoritaires : entre 10 et
50%.
2 – Diversité des appelations et diversité des firmes ?
HAGEDOORN et SHAKENRAAD proposent une typologie des firmes, en croisant leur
production et le marché avec deux dimensions : la localisation de la production de l’entreprise
(1pays, 1 région, le monde) et l’extension des marchés d’entreprises (idem). Ils aboutissent à
7 types d’entreprises selon leur degré d’internationalisation. Met en évidence les différences
relatives à la logique même de la compétition selon les degrés d’internationalisation.
3 – Les grandes multinationales d’aujourd’hui
Importance des multinationales appartenant au secteur de l’automobile, du négoce, des grands
magasins et du pétrole. Dans le palmarès des 100 plus grandes firmes, les USA et le Japon se
trouvent en tête. Même si les positions US ont tendance à s’amenuiser au profit des japonais.
B – Les nouvelles tendances des investissements étrangers directs
IED ou IDE : c’est l’opération par laquelle un investisseur basé dans un pays acquiert un actif
dans un autre pays avec l’intention de le gérer. Il recouvre 3 formes d’opérations :
participation au capital, réinvestissement sur place des bénéfices, prêts entre la société mère et
sa filiale.
1 – L’évolution contemporaine des IDE
Entre 1985 et 1999 : IDE des pays de l’OCDE a augmenté deux fois plus rapidement que le
commerce mondial. Les IDE restent concentrés dans les pays développés : ils représentent
87% des IDE sortants, et 63% des IDE entrants. Il y a une régression par rapport à la période
1987-1992 car de nouveaux pays d’accueil sont apparus en Asie notamment. Par zone, Europe
est le 1er destinataire et le 1er investisseur. Au niveau sectoriel, importance des services.
2 – Les investissements croisés
12
USA : 1er pays d’origine et d’accueil des IDE. Jusqu’en 1992, les USA sont plus pays
d’accueil qu’investisseur, inversement depuis 1992. Pays carrefour id est entrants et sortants
se présentent également. C’est le cas des USA, de la France, du Canada, de la GB... Pays
fortement investisseur : Suisse, Allemagne.
3 – Fusions, acquisitions et alliances stratégiques
Les grands groupes ont privilégié la croissance externe à travers des fusions-acquisitions au
niveau international avec pour objectif : d’acquérir la taille critique, de créer des économies
d’échelle, acquérir un pouvoir de marché au sein du commerce international.
Les entreprises établissent de plus en plus des relations contractuelles avec des partenaires
indépendants plutôt que de créer des filiales contrôlées.
C – Les stratégies de multinationnalisation
1 – Déploiement des firmes à l’échelle internationale
Deux dimensions d’intégration des activités des firmes : intégration par la propriété des actifs
internationalisés, intégration par la coordination. Classification par degé d’intégration :
- firme avec stratégie d’exportation à partir d’une base nationale
- firme multidomestique : implantation dans plusieurs pays pour satisfaire la demande
locale
- multinationnalisation qui accroit la coordination des activités et mise en oeuvre d’une
division internationale des processus productifs
- globalisation : forte intensité de coordination au sein des réseaux d’entreprises
conservant leur propre base nationale
2 – Une ou des stratégies multinationales ?
Pour un seul produit, les fonctions d’une entreprise appartiennent à ce que Porter appelle la
chaîne de valeur. Activités hiérarchisées au sein du processus de production et activités de
soutien, ces activités peuvent ne pas se trouver sur le même lieu géographique.
Multinationales vont chercher des cohérences entre les lieux d’implantation et les différentes
fonctions du processus de production. Les relations entre les diverses implantations donnent
lieu à des flux d’échange intra-firmes.
La grande entreprise est par ailleurs une firme multi-produits. Or plusieurs générations de
produits sont exploités en même temps. Elle doit donc exploiter de nombreux marchés
étrangers et appliquer différentes stratégies locales en fonction du stade de développement du
produit au sein du marché considéré.
3 – Les modalités d’entrée de l’entreprise sur les marchés internationaux
4 types d’internationnalisation : commercialisation à l’étranger, production à l’étranger,
recherche et conception, prise de décision à l’étranger et financement de cette décision.
4 – Les modes d’implantation sur le territoire d’accueil
- création ou acquisition d’une filiale de production
- partenariat inter-entreprises
- délégation à des entreprises étrangères
5 – Globalisation de l’entreprise et mondialisation
a/ globalisation des marchés et de la production
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La firme considère le marché mondial comme un seul et même marché. La globalisation de
l’entreprise est le résultat d’opérations transfontalières : IDE, commerce international,
transfert international de technologie, accords internationaux de coopération.
OHMAE distingue trois évolutions qui changent la stratégie des entreprises :
- accélération de la propagation des techniques nouvelles
- le maintien d’un monopole technologique par une firme innovatrice est de plus en plus
difficile
- les coûts en recherche-développement pour aboutir à une nouvelle technologie sont
devenus très élevés, ils nécessitent l’extension du marché pour les amortir.
Du côté de la demande :
- émergence des groupes homogènes de consommateurs dans les pays développés des 3
grands continents avec une demande de produits semblables. « les triadiens » selon
Ohmaé. Malgré cette globalisation de la demande individuelle, certaines habitudes des
consommateurs restent marqués par leur origine nationale
- montée des protectionnismes et segmentation des marchés dûe aux habitudes et aux
goûts, nécessite que les firmes multinationales « s’autochtonisent ».
b/ la globalisation de l’entreprise et son évolution organisationnelle
STOPFORD représente 4 types d’organisation alternative en terme de conception de
production et de commercialisation mondiale : multinationnalisation traditionnelle, réseau
intra-firme, contrats hiérarchisés, leader avec constellation d’alliances.
Ohamé suggère que certaines multinationales ont atteint une forme organisationnelle de glocalisation, nécessitant une redéfinition du rôle de la maison mère comme unité centrale de
décision et quartier générale unique. Il suggère la nécessité d’une stratégie locale et régionale
en plus de la vision globale.
D – Les conséquences de l’essor des entreprises multinationales et de l’amplification des flux
d’IED
En France, l’IED pose le problème des délocalisations tenues responsables de la réduction
du nombre d’emplois, voire de la progression du chômage. Pourtant des études ont montré
les effets bénéfiques des délocalisations.
Délocalisations : pour des produits qui pourraient être fabriqués et consommés dans une
même aire géographique, à séparer les lieux de production ou de transformation des
marchandises des lieux de leur consommation. Fabriquer là où c’est le moins cher et vendre
là où il y a du pouvoir d’achat.
Le plus souvent, la délocalisation s’inscrit dans un projet d’entreprise consistant à conquérir
de nouveaux marchés et à répartir différemment le processus de production entre différents
sites.
Difficultés pour comptabiliser le nombre d’emplois perdus entre les filiales, les
réinvestissements des profits in situ, les accords de sous traitance. Selon INSEE = 200 000
emplois en 10 ans du fait des délocalisations. Mais avec l’argent économisé, d’autres achats
peuvent être faits. En réalité, les délocalisations sont le signe que l’économie française
continue à améliorer son niveau global de production. Question des différentiels de coût de
main d’oeuvre.
Effets redoutés de l’accélération des investissements à long terme : risque d’une privatisation
du système financier car recul de l’aide publique et renforcement du rôle des banques, des
multinationales, et transnationalisation des liquidités.
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Vers une pénurie mondiale des capitaux ? Car facteurs de pression : persistance des déficits
budgétaires aux USA, vieillissement de la population des pays de l’OCDE, montée des
demandes en capitaux dans les pays d’Asie....
Effets de l’IED : vecteur de transfert international de technologie. Transfert direct aux
filiales : élévation de la production dans le pays d’accueil. Diminution des flux commerciaux
en particulier si l’IED a pour seul objectif la satisfaction d’un marché initialement desservi
par des exportations. Mais possibilité d’un effet de substitution.
Effet négatif sur les importations d’origine puisque celui-ci venait diminuer ses éventuels
besoins en produits intermédiaires. Pas forcément de substitualité entre IED et commerce.
Chapitre 3 : Les politiques commerciales stratégiques
I – Effets et formes du protectionnisme
A – Les différentes formes du protectionnisme
Protectionnisme : mis en place par un Etat dans le but de réduire ses importations et
notamment celles qui concernent des biens particuliers dont l’afflux pourrait porter préjudice
aux producteurs nationaux.
1 – Les barrières tarifaires
Elles sont constituées de dispositifs agissant directement sur le prix des produits par le biais
de taxes ou de subventions.
2 – Les barrières non tarifaires
a/ les barrières non tarifaires « dures »
- les restrictions volontaires d’exportation
restriction quantitative quand le volume importé est fixé à un niveau inférieur que celui qui
résulterait du libre-échange. S le pays importateur fixe le volume d’importation, on parle de
contingentement. Si la limitation résulte d’un accord entre pays importateur et exportateur,
restriction volontaire d’exportation.
- les extensions volontaires d’importation
Accords par lesquels un importateur s’engage à ouvrir son marché intérieur en concédant un
pourcentage déterminé de progression de ses importations en provenance du partenaire, ou en
lui garantissant une proportion minimale de son marché intérieur.
b/ les barrières non tarifaires « souples »
Elles comprennent les normes techniques, les normes de sécurité, les règles d’hygiène, les
normes sanitaires et de pollution, l’exclusion des entreprises étrangères des travaux publics,
des complifications administratives.
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3 – La protection financière et monétaire
- niveau financier
subventions à l’exportations, crédits à l’exportation, avances, distorsions liées aux régimes
fiscaux....
- niveau monétaire
instruments monétaires et cambiaires ayant pour effet de permettre au taux de change de se
déprécier plus qu’il ne le ferait autrement ou de prévenir une appréciation qui prendrait place
en leur absence.
B – Analyse des effets du tarif douanier
1 - les effets du tarif douanier nominal
La situation du petit pays : il ne peut pas influencer les prix internationaux qui lui sont
donnés par le marché mondial. Situation d’autarcie : la demande domestique est uniquement
satisfaite par l’offre nationale. Situation de libre échange. Pour réduire les importations, le
pays peut appliquer un tarif douanier.
Les cinq effets du tarif douanier : effet sur la consommation, la production, les importations,
les recettes fiscales, la redistribution des revenus. Equivalent-subvention du tarif douanier :
montant que le gouvernement devrait verser aux producteurs nationaux s’il n’y avait pas de
tarif douanier. Equivalent-taxe à la consommation : les consommateurs sont taxés d’un
montant égal au revenu douanier si pas de revenu douanier.
Le coût du tarif douanier : la perte sèche. Pour calculer la perte sèche : évolution du surplus
du consommateur et du surplus du producteur. Les gains d’un tarif douanier ne recouvrent
pas les pertes. Il y a perte sèche liée à l’inefficience des producteurs (qui produisent plus sans
être plus compétitifs) et au fait que les consommateurs achètent moins et plus cher.
L’effet du tarif douanier sur les termes de l’échange pour un grand pays : une baisse de la
demande nationale engendrée par la mise en place d’un tarif va faire baisser le prix mondial
du produit considéré, d’où nouveau prix mondial plus bas et après tarif douanier, prix plus
élevé sur la marché national. Amélioration des termes de l’échange grâce au tarif douanier,
recherche par certains pays d’un tarif optimal qui maximiserait ce gain net.
2 – la protection effetive
Protection effective et biens intermédiaires : la fabrication d’un produit final nécessite
l’utilisation de facteurs de production et de biens intermédiaires.
Exemple du taux de protection effective : trois types de protection peuvent exister
- inputs et produit final avec même taux de protection : pas d’impact sur la valeur
ajoutée
- importations d’inputs plus fortement taxées : le poids de la valeur ajoutée va diminuer
- importations d’inputs libres ou moins taxées : le poids de la valeur ajoutée va
augmenter
Définition et évaluation de la protection effective : le taux de protection effective se définit
comme le pourcentage d’augmentation de la valeur ajoutée du secteur, par unité de produit,
qui est dû à l’ensemble des barrières tarifaires mises en place par le pays.
C – Analyse théorique du nouveau protetionnisme
1 – Le quota
Les effets du quota : restriction quantitative qui consiste à n’accepter, en termes de volume ou
de valeur, qu’un certain montant d’importations. L’offre disponible sur le marché domestique
sera alors celle des producteurs nationaux. L’imposition du quota, en augmentant les prix,
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réduit le surplus du consommateur, et les producteurs nationaux gagnent un surplus
supplémentaire. Pour s’approprier la rente de quota, l’Etat peut mettre en vente des licences
d’importation.
La non équivalence entre le tarif et le quota dynamique :
- dynamique de la demande : lors d’un accroissement de la demande du produit
contingenté, le quota fait augmenter son prix sur le territoire national ; le tarif douanier
permet des importations supérieures avec le même niveau de prix après tarif (ajustement par
les quantités
- concurrence imparfaite : une fois le quota écoulé, le producteur national retrouve une
situation totale de monopole à laquelle va être confrontée la demande résiduelle des
consommateurs. Il pourra alors élever son prix et/ou vendre des produits de moins bonne
qualité sans craindre la concurrence étrangère.
2 – Les autres formes du nouveau protectionnisme
Les restrictions quantitatives aux exportations : les RVE sont un quota adopté par le pays
étranger exportateur. Solution peut être imposée par le pays importateur, ou par des accords
multilatéraux. Ou stratégie pour constituer cartel international.
Les subventions : la subvention à la production peut apparaître comme une solution de
remplacement du tarif douanier. En terme d’efficacité, la subvention peut être classée devant
le tarif. En effet, elle n’entraîne qu’une seule distorsion, sur la production, alors que le tarif
en engendre deux : une sur la production et une autre sur la consommation.
Le dumping : pratique qui consiste à vendre un produit moins cher à l’étranger que sur son
propre territoire.
D – L’Union douanière
L’union douanière doit remplir deux conditions : élimination des tarifs douaniers entre les
membres de l’union, établissement d’un tarif douanier uniforme sur les importations en
provenance des pays extérieurs à l’union, redistribution des revenus douaniers entre les
membres.
1 – Les effets d’une union douanière
Les effets de création de trafic : l’unio douanière représente une amélioration de bien-être
par rapport à la protection, dans la mesure où les facteurs de production sont mieux alloués
en fonction des avantages comparatifs respectifs. Mais inefficience en situation de
concurrence.
L’effet de détournement de trafic : détournement de trafic du producteur le plus efficace vers
un membre de l’union, qui peut pratiquer des tarifs plus élevés.
L’effet des termes de l’échange : Si les pays membres peuvent influencer les prix, la
protection sur certains produits peut améliorer les termes de l’échange pour les pays de
l’union.
Effets de consommation et effets globaux de l’union douanière : Deux effets de
consommation : les consommateurs nationaux vont acheter des produits moins chers que les
produits nationaux en provenance de partenaires de l’union, et au dépens de produits
identiques provenant du reste du monde.
Conditions à une union douanière : complémentarité entre les pays, si tarifs initiaux élevés
gains de création élevés, plus tarif douanier commun bas plus détournements de trafic faibles,
plus nombreux sont les membres, plus rapprochement avec le libre échange.
17
2 – L’intégration européenne
Les effets de création et de détournement de commerce : Entre 1950 et 1990, commerce de
l’Europe des 12 est passé de 40% à 60%. Un peu de commerce de détournement au début de
la mise en place du marché commun.
Les enjeux de l’union économique européenne : l’accroissement de la pression
concurrentielle incite les entreprises à augmenter leur efficacité, à innover. Economies
d’échelle.
Union économique et localisation des activités : obstacles des coûts de transport et de tarifs
douaniers disparaissent avec l’union douanière.
II – Protectionnisme ou libre- échange
A – Les arguments en faveur du libre échange
Selon théorie néoclassique :
le libre échange est la situation optimale génératrice du maximum de bien être. Toute barrière
au libre échange est une perte nette globale. Des marchés protégés ne se bornent pas à
fragmenter la production internationalement, la prolifération des firmes sur les marchés
intérieurs étroits n’engendrent pas d‘économies d’échelles. Le libre échange permet de plus de
stimuler les innovations.
La présence de la concurrence extérieure oblige chaque pays à rationnaliser ses processus de
production, en sorte que le progrès technique soit plus intense et permette à la collectivité
mondiale des consommateurs de bénéficier de la meilleure utilisation des facteurs de
production.
Critique des partisans du libre-échange : les mesures de rétorsion entraîne la fermeture des
entreprises dépendantes de l’extérieur, vulnérabilité si les gouvernements étrangers refusent à
leur tour d’exporter des produits indispensables, histoire n’est pas favorable, multinationales
peuvent remplacer les importations, diminution de la compétitivité internationale car les
entreprises se referment sur elles-mêmes.
B – Les déterminants du protectionnisme
1 – Les arguments en faveur du protectionnisme
a/ les arguments de protection de l’économie nationale
- argument de la branche dans l’enfance. Un pays va appliquer une protection lorsqu’il
pense avoir un avantage comparatif potentiel dans une industrie non encore bien établie du
fait de la jeunesse de cette industrie, de son manque d’expérience, de son faible niveau de
production.
- argument de l’industrie vieillissante, scénescente. Mesures adaptées doivent être
temporaires et permettre au pays de se reconvertir en douceur en réduisant progressivement
l’activité des branches vieillissantes.
- argument de recette fiscale. Pour les pays en développement où les revenus tarifaires
sont importants.
- argument de la distribution du revenu. Le tarif douanier protègera le revenu de facteur
relativement rare dans le pays et baissera celui du revenu le plus abondant.
- argument de l’emploi
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Dans un contexte de sous-emploi lié à l’imperfection des marchés, la protection apparait
comme une solution temporaire pour défendre l’emploi dans les branches menacées par la
concurrence étrangère.
b/ les arguments de relation avec l’extérieur
- argument de la balance commerciale. Un tarif douanier doit en principe, limiter
l’importation, au profit de la consommation des produits nationaux. Cette substitution dépend
de l’élasticité de la demande.
- argument de représailles contre les comportements protectionnistes.
- argument de l’indépendance, en matière d’énergie, de technologie.
- argument des termes de l’échange
- argument du dumping social pour les pays en développement. NPI exportent dans les
années 90, des produits fabriqués par une main d’oeuvre locale avec protection sociale
différente.
- argument politique de l’embargo
c/ les arguments liés à des comportements stratégiques.
- argument de l’avantage stratégique. L’acquisition d’un avantage stratégique peut
inciter le pays lésé à opter pour une contre-subvention en faveur de sa propre firme évincée de
façon déloyale.
- argument du pays resquilleur. Comportement égoïste des nations et stratégies
consistant à resquilller dans le processus de libéralisation des échanges.
2 – La mise en place du protectionnisme
a/ la demande de protection
Quatre phénomènes peuvent renforcer la demande de protection
- concentration des agents favorables à la protection
- sureprésentation des protectionnistes au Parlement et le marchandage des votes
- intérêt de l’Etat : source de recettes fiscales
- possibilité d’obtenir une rente de protection
b/ l’offre de protection et la situation d’équilibre
Tarif : résultat d’une décision politique et donc du gouvernement et de l’administration.
Importance de la pression des lobbies et des évènements.
La protection obtenue est le résultat des offres et demandes de protection émises qur le
marché politique de la protection.
C – Ouverture et organisation mondiale des échanges
1 – Le GATT et la volonté de libre-échange
Triple objectif : créer un cadre ordonné pour assurer les relations commerciales
internationales, établir un code de règles de conduite rendant plus dissuasives les actions
unilatérales de restriction des échanges, fournir une structure pour éliminer progressivement
les barrières commerciales.
La naissance du GATT : Signature des accords de Breton Woods en 1944 et création du FMI
et de la Banque Mondiale. Les négociations pour un accord général de réductions tarifaires
multilatérales, et la mise au point de clauses générales sur les obligations en termes de
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mesures tarifaires mènent à la création du GATT (accord général sur les tarifs et le
commerce).
Les principes du GATT :
- la non discrimation entre partenaires commerciaux : clause de la nation la plus
favorisée. Traitement identique dans les négociations commerciales quel que soit le
partenaire.
- la réciprocité des concessions tarifaires
- la transparence des politiques commerciales
Mais exception à ces principes : restrictions aux échanges si les importations causent de
sérieux dommages à sa production locale, tarifs préférentiels entre partenaires si union
douanière....
2 – Les négociations commerciales
Les grandes négociations commerciales : Kennedy Round, Tokyo Round...
L’érosion du libre échange et les limites de l’organisation internationale des échanges :
- affaiblissement progressif des accords multilatéraux
- montée des barrières non tarifaires
Les négociations de l’Uruguay Round : libéraliser les échanges internationaux. Instauration
OMC pour assurer des échanges mondiaux plus loyaux et équitables.
Les résultats de l’Uruguay Round : réduction de 38% des droits de douane sur les
marchandises importées par les pays développés ; création de l’OMC.
D – L’organisation mondiale du commerce
1 – Les principes fondamentaux
La non discrimination entre partenaires à l’échange : clause de la nation la plus favorisée,
égalité du traitement pour les étrangers et les nationaux.
La transparence des politiques commerciales et la consolidation des tarifs.
La promotion d’une concurrence loyale.
L’encouragement des réformes économiques
2 – Les accords conclus dans le cadre de l’OMC
Les accords généraux de l’OMC : accord général sur les tarifs douaniers et le commerce,
accord général sur le commerce des services, accord sur les aspects des droits de propriété
intellectuelle qui touchent le commerce.
Les accords complémentaires sur les marchandises : agriculture et textile
Les accords de l’OMC concernant les exceptions faites aux principes fondamentaux : accord
anti-dumping, accord sur les subventions et les mesures compensatoires, accords sur les
mesures de sauvegarde et les mesures de « zone grise ».
III – Les politiques d’intégration régionale
Groupement de commerce préférentiel : réduction partielle des mesures protectionnistes sur
les échanges commerciaux entre pays membres
Association de libre-échange : libre-échange des produits entre pays membres
Union douanière : zone de libre-échange, et définition d’une politique commerciale des pays
membres vis à vis des pays tiers
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Marché commun : étend l’échange des facteurs de production les dispositions de l’union
douanière en matière d’échange de produits
Union économique : marché commun dans lequel l’ensemble des choix de politique
économique fait l’objet d’une harmonisation entre les membres
1 – Effets statiques liés à l’affectation des ressources
La réduction ou l’élimination des barrières protectionnistes entre pays membres favorise le
développement des échanges. Mais le maintien des dispositifs protectionnistes à l’encontre
d’un pays tiers introduit des discriminations qui peuvent altérer les réseaux d’échanges. Si
association de libre échange, chaque pays conserve la faculté de définir une politique
protectionniste à l’égard des pays non membres, ce qui peut provoquer des distorsions
supplémentaires.
2 – Extension de l’analyse
Effets dynamiques favorables : exploitation plus forte des économies d’échelle du fait de
l’extension de la taille du marché, et l’intensification de la concurrence incite à des efforts de
compétitivité, au niveau des prix, de la différenciation des produits, de l’innovation.
Augmentation durable du rythme de la croissance.
3 – Régionalisation et multilatéralisme
Nouvel équilibre mondial avec 3 caractéristiques : aucun membre de l’union ne voit sa
situation se dégrader par rapport à ce qu’elle était avant l’union, s’il existait avant l’union un
échange net entre les pays, nul ne se trouve moins bien que dans la situation initiale qu’il soit
ou non adhérent à l’union, le revenu net de l’union est au moins aussi élevé que la
compensation nette versée aux membres de l’union. Accord régional qui tente de se
rapprocher de l’idéal de Pareto.
4 – Intégration des marchés et intégration des politiques
Intégration économique internationale : fruit des accords entre pays mais aussi des facteurs
technologiques, culturels, sociaux... évaluée par l’aptitude à assurer une plus grande
efficacité dans l’utilisation des ressources, une plus grande stabilité du système économique,
une plus grande équité dans la répartition. Deux aspects de l’intégration : positive comme
phénomènes d’interdépendance et de nouveaux moyens de politique économique pour assurer
le fonctionnement efficace du marché intégré et négative en tant qu’abandon de certaines
facultés de l’action économique.
IV – Les nouvelles régulations de l’économie mondiale
A – Théories et réalités de la mondialisation
1 – La mondialisation, une mutation de l’économie de marché à l’échelle internationale ?
Levitt 1983, globalisation : phénomène d’uniformisation des marchés au terme duquel les
entreprises vendent la même chose, de la même manière, partout.
Ohmaé 1990, globalisation : forme de gestion totalement intégrée à l’échelle mondiale de la
firme multinationale.
Chesnais 1996, équivalent français de globalisation : mondialisation du capital.
Internationalisation : processus conduisant à l’intensification des échanges de toute nature
entre Etats nationaux définis en référence à un territoire.
21
Mondialisation : processus d’intégration conduisant au dépérissement du rôle géopolitique des
frontières des Etats nationaux. Elle s’accompagne d’une dénationalisation des espaces
économiques laissant la place à un espace mondial intégré.
globalisation : universalisation de l’économie d’entreprise prenant appui sur la globalisation
financière id est la constitution d’un marché mondial des capitaux.
Mondialisation du point de vue ....
- de la géogaphie
glocalisation ou articulation accrue des territoires locaux à l’économie mondiale
- de l’histoire
étape nouvelle dans le développement du processus pluri-séculaire, id est le capitalisme
- des relations internationales
fin de la bipolarité. transnationalité et interdépendances
- de la sociologie
convergence des modes de vie, diffusion d’une culture universelle planétaire.
- de la philosophie
universalité de valeurs
- des sciences de la communication et des techniques
essor des NTIC
2 – Quel positionnement éthique, politique, intellectuel face au processus de mondialisation ?
a/ attitude d’adhésion, d’acceptation
- version ultra libérale
L’optimum est atteint dans le modèle néo-classique lorsque l’équilibre est atteint. Hayek :
l’Etat doit se limiter aux fonctions régaliennes, il faut accélérer le retrait de l’Etat et les
politiques de déréglementation, interdire tout interventionnisme économique.
- version libérale classique
La mondialisation est inévitable et s’impose à tout le monde. Il faut gérer les contraintes qui
en découlent et accompagner le processus, il faut éviter tout point de rupture dans le champ du
social.
b/ attitude de refus ou de recul
- mouvement radical
La mondialisation est synonyme de menace, il faut y résister en s’appuyant sur l’Etat pour
opérer de fortes redistributions.
Il y a une contradiction entre le champ social et le champ économique qui entraîne une
dislocation du tissu économique et social.
- mouvement modéré
La mondialisation est insupportable mais on doit pouvoir la maîtriser par des règles communes, idée de régulation. Il faut pouvoir corriger en permanence la dynamique inégalitaire et
conflictuelle de l’économie capitaliste.
Pérénisation de ce positionnement :
 il faut un travail davantage répartitif. Ex : RTT
 la mondialisation met en compétition des systèmes sociaux qu’il ne faut pas
démenteler, mais il faut plutôt revoir le système de redistribution des richesses
 il faut maintenir le rôle de l’Etat et renforcer la négociation collective
 l’Europe est un rempart face à la mondialisation économique, elle doit se doter
d’institutions politiques qui permettraient de mieux gérer l’espace économique
 il faut taxer les capitaux spéculatifs qui circulent dans la sphère financière
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Conclusion : Selon Keynes, il faut marier un principe de liberté individuelle et un principe de
responsabilité collective.
B – La dialectique locale, régionale, globale et la mondialisation
Importance accrue du local par la mondialisation. Plus les économies s’ouvrent, plus les
firmes s’internationalisent, plus une partie des activités et de la clientèle deviennent sensibles
à « l’argument des services de proximité ». La mondialisation s’accompagne d’une
régionnalisation de l’économie mondiale avec des ambitions et des résultats différenciés
d’une zone à l’autre.
Pour certains, le développement du régionalisme représente une menace pour la multilatéralisation des échanges, basée sur le principe de non discrimination. Mais l’opposition
multilatéralisme/régionalisme est loin d’être aussi simple :
- le sens de la causalité est discutable : l’hypothèse selon laquelle les accords régionaux
sont la cause du multilatéralisme comporte une faiblesse, car elle n’explique pas l’origine du
développement du régionalisme. Ne faudrait-il pas admettre à l’inverse que la montée du
régionalisme est un symptôme plus qu’une cause de l’érosion du multilatéralisme, elle même
issue des transformations de l’économie mondiale, et plus précisément du passage d’un
monde unipolaire, structuré autour de la pééminence d’une économie nationale dominante, à
un monde multipolaire ?
- l’incompatibilité présumée entre le régionalisme et le multilatéralisme mérite d’être
nuancée. Sirön distingue deux conceptions à la fois du multilatéralisme et du régionalisme.
Conception universaliste du multilatéralisme : dans cette perspective, l’organisation
multilatérale a pour fonction de promouvoir un certain système de valeurs qui sera celui de la
puissance dominante. Ex : FMI
Conception coopérative du multilatéralisme : sa vocation est de mettre en place des
mécanismes d’arbitrage assurant une meilleure compatibilité des intérêts égoïstes et donc
divergents des nations. Ex : OMC
Conception minimaliste du régionalisme : préside à la formation de zones de libre échange.
Conception fédératrice du régionalisme : le régionalisme est une fin en soi, vers une véritable
fédération d’Etats à l’intérieur d’un espace économique qui doit se différencier de l’extérieur.
La conception minimaliste du régionalisme est compatible avec les deux versions du
multilatéralisme, par contre le régionalisme fédérateur n’est pas contradictoire avec le vision
coopérative sous réserve que l’union ne se transforme pas en « forteresse commerciale ».
C – Quelle gouvernance mondiale ?
1 – Les interdépendances entre les centres de décision internationaux
a/ Les grands décideurs internationaux
- les grands détenteurs de droit de propriété
Notamment les actionnaires qui ont une influence déterminante dans les critères de décision
des firmes. Investisseurs institutionnels qui gèrent ou font gérer leur fond ; fonds de pension,
de mutuelle, compagnies d’assurance vie. Ils cherchent à maximiser la richesse des
actionnaires en valorisant au maximum le prix de leur action.
- les firmes – organisations
Elles ont des avantages comparatifs spécifiques et des capacités d’influence sur les décideurs
publiques : lobbies, financement des partis...
- les acteurs territorialisés
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Travailleurs, syndicats, réseaux de PME. Savoirs localisés et relations de proximité dont il
résulte des avantages comparatifs territorialisés. Territoires en concurrence pour l’attractivité
des Etats.
- les centres de décision publiques
Etats et collectivités décentralisées. Leur objectif est de construire des avantages compétitifs
grâce aux politiques macro-économiques et sectorielles. Ils définissent des règles ou régulent
des conflits grâce à la mise en place de normes sociales, environnementales, locales.
b/ la hiérarchisation enchevêtrée entre les centres de décision
La dynamique de l’économie mondiale résulte d’une combinatoire dans un espace constitué
de règles et de rapports de force entre les avantages compétitifs internes aux firmes, les
avantages comparatifs localisés propres au territoire et les avantages compétitifs créés par les
centres de décision collectifs.
L’économie mondiale est une des composante de l’organisation et des relations entre les
firmes de la territorialisation des activités (dimension spatiale) et de la construction des
avantages par des acteurs collectifs (dimension nationale et politique).
2 – Les instances de régulation internationale
Il n’existe pas d’instances supranationales jouant le rôle de prêteur en dernier ressort, aucune
autorité monétaire supranationale ne garantit la monnaie. Il existe par contre une combinaison
d’ordres imposés par les puissances hégémoniques conduisant à un libéralisme asymétrique,
et d’ordres négociés reposant sur des accords volontaires et des négociations multilatérales.
Le multilatéralisme universaliste est énoncé par les puissances dominantes qui sont porteuses
de valeurs universelles alors qu’il y a maintien d’un libéralisme asymétrique. Le multilatéralisme coopératif vise au contraire à rendre compatible les intérêts égoïstes et divergents des
nations.
a/ le rôle régulateur des organisations internationales
L’OMC tend à instaurer un « multilatéralisme exhaustif » aux dépens des approches
bilatérales ou unilatérales, ils mettent en place des règles et des normes et visent à favoriser
des rapports de droit. Les institutions intergouvernementales fixent des normes et des des
sanctions. Rapports d’influence, de négociation voire d’imposition des choix. Relations
hiérarchisées, tutelles, surveillance. FMI : rôle de régulateur du système du système
international.
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