A.R.H. de Bretagne Document définitif – Octobre 2004
SROS II - Prise en charge de l’insuffisance rénale chronique - Bilan 3
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L’Insuffisance Rénale Chronique (IRC) est définie par une diminution permanente du débit de
filtration glomérulaire (DFG). Cette définition essentiellement physiologique et biologique a été
précisée par l’ANAES
. A l’origine de la maladie on retrouve les maladies vasculaires d’origine
athéromateuse et le diabète. Ces affections ont supplanté les causes plus spécifiquement rénales
(glomérulonéphrites), urologiques (malformations) ou congénitales.
Maladie susceptible d’évoluer de façon silencieuse pendant de nombreuses années, elle nécessite la
mise en place de thérapeutiques lourdes et contraignantes, quand la fonction rénale est durablement
et sévèrement altérée. Les thérapeutiques de suppléance de cette fonction rénale sont la greffe et les
différentes techniques d’épuration extra rénale qui font appel à l’hémodialyse et à la dialyse
péritonéale. L’hémodialyse consiste à assurer l’élimination des toxines et le maintien de l’équilibre
hydroélectrolytique au moyen d’un échange entre le sang du patient et une solution de dialyse au
travers de membrane semi-perméable utilisant un circuit extra corporel. Cette technique doit être
réalisée en moyenne à raison de 3 séances de 4 à 5 heures par semaine. Elle est assurée dans des
centres spécifiques ou au domicile du patient, voire dans des substituts de domicile comme les
unités d’autodialyse quand les patients ont été spécialement entraînés à l’auto-réalisation de la
séance.
La dialyse péritonéale consiste, sur le même principe, à utiliser la cavité péritonéale du patient en
lieu et place du circuit extra corporel, la membrane péritonéale faisant office de membrane de
dialyse. Cette technique nécessite l’utilisation de poches de solutés qui sont alternativement
introduites puis « vidangées » au sein de la cavité péritonéale soit de façon manuelle (Dialyse
Péritonéale Continue Ambulatoire ou DPCA), soit de façon automatisée à l’aide d’un cycleur
(Dialyse Péritonéale Automatisée – DPA), le rythme d’introduction des poches étant en moyenne de
4 par 24 heures.
La description des techniques de suppléances traduit en elle-même les contraintes qui pèsent sur les
malades auxquelles il faut ajouter le développement de complications non négligeables
(conséquences sur le système vasculaire, hématologique ou ostéo-articulaire).
S’ajoute à cela un coût de revient non négligeable de la maladie estimé en 2000 à plus de 1.5
milliards d’euros, soit 2 % de la totalité des dépenses de santé. Le coût moyen annuel d’un patient
dialysé représente environ 60.000 euros. Le même coût est imputable à la première année de
réalisation d’une greffe rénale pour baisser ensuite à 9.000 euros par an.
En 2003, on estimait en France le nombre de patients traités par une méthode d’épuration extra
rénale (EER) à plus de 30.000 (soit une prévalence de 513 par million d’habitants) et à plus de
20.000 le nombre de patients porteurs d’un greffon fonctionnel. Chaque année ce sont plus de 7.000
nouveaux patients qui doivent avoir recours aux différentes techniques d’EER.
Les données concernant le nombre de patients vivant avec une insuffisance rénale chronique sont
mal connues, compte tenu du caractère incertain de la définition de la maladie, de son caractère
silencieux et de l’absence de dépistage systématique. Certaines études estiment le nombre de
patients porteurs d’une IRC à plus de 2 millions de patients soit 3 % de la population française, avec
des proportions beaucoup plus importantes bien évidemment dans les catégories de populations à
risques (diabétiques, hypertendus) ou dans des groupes de populations (patients de plus de 60 ans).
« Diagnostic de l’insuffisance rénale chronique chez l’adulte », ANAES, septembre 2002