
3
intitulée «Mesures à prendre pour compléter l’Union économique et monétaire», le RMA vise
aussi à analyser systématiquement les incidences, sur la zone euro, des déséquilibres
nationaux, et examine dans quelle mesure ces incidences nécessitent une approche
coordonnée des réponses politiques.
L’analyse présentée dans le présent rapport s’inscrit dans le contexte d’une poursuite,
encore fragile cependant, de la reprise économique. Selon les prévisions économiques
présentées à l’automne 2016 par la Commission européenne, la croissance du PIB réel dans
l’UE devrait se chiffrer à 1,8 % en 2016 et revenir à 1,6 % en 2017, dans un contexte de
modération de la demande intérieure, notamment de la consommation privée et de
l’investissement. Les prévisions de croissance du PIB de la zone euro sont respectivement de
1,7 % et 1,5 % pour 2016 et 2017. L’inflation devrait se maintenir à des niveaux
historiquement bas en 2016 et 2017, avec une inflation sous-jacente avoisinant 1 %, malgré
l’orientation très accommodante de la politique monétaire. La situation sur les marchés de
l’emploi devrait continuer de s’améliorer, puisque les projections laissent entrevoir un recul
du taux de chômage dans l’UE, lequel devrait passer de 8,6 % en 2016 à 8,3 % en 2017, selon
les estimations. Les vents favorables qui ont porté la reprise jusqu’à présent commencent à
retomber (chute des prix du pétrole, dépréciation de l’euro), et des risques persistent en ce qui
concerne les perspectives de croissance. Malgré la reprise que connaissent certains marchés
émergents, il subsiste des incertitudes concernant le rééquilibrage en Chine et les
conséquences de la normalisation de la politique monétaire américaine sur les flux de capitaux
internationaux. Les incertitudes liées aux tensions géopolitiques restent importantes, alors que
se profilent des risques au niveau de l’environnement politique sur fond de montée du
populisme, liée dans certains cas à la détresse sociale, à une lassitude vis-à-vis des réformes et
à un renforcement des tendances protectionnistes dans le monde.
L’analyse horizontale présentée dans le RMA permet de tirer un certain nombre de
conclusions:
L’ajustement s’est poursuivi dans les pays présentant un déficit extérieur ou
endettés vis-à-vis de l’extérieur, tandis que d’importants excédents courants
subsistent par ailleurs. Des progrès significatifs ont été enregistrés parmi les pays
créanciers nets en ce qui concerne la correction de leurs déséquilibres extérieurs. Les
déficits courants ingérables ont été résorbés dans la quasi-totalité des États membres,
notamment grâce à l’ajustement de la compétitivité-coûts réalisé ces dernières années,
même si l’encours des passifs extérieurs nets reste important. En revanche, les
excédents courants ne sont pas en voie d’ajustement dans tous les pays créanciers nets
et continuent même de croître dans certains cas.
Le désendettement du secteur privé se poursuit, mais à un rythme lent et inégal,
entravé par une faible croissance nominale. Un certain nombre de pays continuent
de présenter une vulnérabilité liée au niveau élevé de leur dette privée, auquel s'ajoute
souvent un encours important de dette publique. Le surendettement du secteur privé
obère l’investissement et se traduit par un faible bilan des banques dans certains pays.
Le désendettement est en cours mais, dans la plupart des cas, il est plus lent qu’à
d'autres périodes, notamment à cause de la faiblesse de la croissance nominale
. De
Voir, par exemple: FMI, Moniteur des finances publiques, octobre 2016.