Fig.2 Orion dans le
domaine du visible.
Fig.3 Orion dans les
rayons X, à la même
échelle que la fig.2
Fig.4 Composite
d’images IR =12, 60 et
100µm
Fig.5 Image radio
montrant la signature
d’un bremmstrahlung,
lié à la présence
d’hydrogène ionisé
(1380MHz) Composite
d’images IR =12, 60 et
100µm
Les couleurs de L’univers, Yaël Nazé, BELIN POUR LA SCIENCE
Document 3 : Voir Orion (Les couleurs de L’univers, Yaël Nazé, BELIN POUR LA SCIENCE
Prenons une région de la voute céleste bien connue des
astronomes amateurs et des amoureux se retrouvant au clair de
Lune : Orion, le grand chasseur (fig.1).
En lumière visible (fig.2), le géant montre ses épaules, deux genoux, un pied et sa fameuse
ceinture constituée de trois étoiles parfaitement alignées, à laquelle pend son épée. Une de ses
épaules correspond à une étoile géante rouge (donc froide), Bételgeuse, et un genou à une
étoile bleue (donc chaude) Rigel. La célèbre nébuleuse d’Orion orne l’épée du chasseur, et elle
est même visible à l’œil nu.
En ultraviolet (UV), seules les étoiles les plus chaudes brillent d’un insoutenable éclat :
Bételgeuse, elle, devient ici totalement invisible, tandis que Rigel illumine le voisinage.
L’image obtenue dans les rayons X (fig.3) nous semble à la fois étrange et familière : un joli coin
du ciel, certes, mais est-ce vraiment le chasseur ? On peut à peine distinguer le triplé de la
ceinture ! Sirius, si brillante dans le domaine du visible, domine toujours la constellation du
grand chien…mais il s’agit d’un trompe-l’œil : ce n’est pas la même chose qui brille ! Sirius
comporte en fait deux objets ; l’un, une étoile ordinaire deux fois plus massive que le soleil, se
dévoile dans le visible ; l’autre une naine blanche assure le spectacle dans les rayons X. Les
autres objets du ciel X sont plus difficiles à identifier : binaires X, variables
cataclysmiques…génèrent un intense rayonnement X, mais assez peu de photons de basse
énergie.
De l’autre côté du spectre, en infrarouge (fig.4), c’est la poussière qui se montre. Au cœur de la
nébuleuse d’Orion naissent en ce moment des milliers d’étoiles, et leur lumière réchauffe le
Fig.1 La constellation d’Orion.