Annales des Sciences et Technologie Vol. 2, N° 2, Décembre 2010
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Dans cette optique, le présent travail a pour principal objectif l'évaluation du pouvoir
antimicrobien du miel, vis-à-vis de certains micro-organismes pathogènes.
On peut classer les miels, selon l'origine locale, le mode d'obtention [4-7], le mode de
traitement et la source alimentaire. De ce fait, tous les miels ont des propriétés communes, mais
chaque miel, se caractérise par des propriétés thérapeutiques propres à lui [8-10].
La composition chimique du miel varie selon la qualité du nectar et du miellat récoltés, la
nature du sol et l'état physiologique de la colonie [11]. Cane (1980), cité par Philippe (1999) [12],
rapporte que 181 substances ont été identifiées et qu'il est évident qu'en réalité cette composition est
beaucoup plus complexe. L’HMF (hydroxyméthylfurfural) est présent dans les miels vieux ou qui
ont subi un chauffage. La teneur en HMF augmente progressivement par l'élévation de la
température et la durée de stockage. Cette progression serait plus rapide dans les miels à pH faible
(compris entre 3 et 3,5). L’augmentation de HMF est un signe de la mauvaise qualité du miel. Le
dosage d' HMF permet d'ailleurs de détecter si le miel a été chauffé et donc dénaturé. On peut ainsi
détecter certaines fraudes.
Les importants composés responsables de l’activité antibactérienne sont les composés
phénoliques (généralement les tanins et les flavonoïdes), les inhibines dites « non peroxydes » telles
que des lysozymes et les substances volatiles et aromatiques du miel [13].
Produit phare de la ruche, le miel est utilisé depuis toujours pour ses vertus nutritives,
curatives et spirituelles. Par sa composition très variée (sucres, vitamines, polyphénols...) ses
applications sont innombrables. Les miels ont une action thérapeutique variable, selon leur origine
florale, sur tous les systèmes du corps humain : croissance, système immunitaire, système
respiratoire, système digestif. Ils agissent aussi sur la peau comme cicatrisants des plaies normales,
surinfectées ou des brûlures.
Le miel naturel montre une activité cicatrisante importante. Outre son activité
antibactérienne, il jouit d'une propriété nettoyante et désinfectante.
En plus, son action énergétique profite aux cellules jeunes, en favorisant notamment la
multiplication cellulaire. Des études comparatives ont montré des résultats très intéressants dans la
cicatrisation de brûlures ou de plaies nécrosées.
En plus de leurs propriétés thérapeutiques intrinsèques, les miels présentent également un
intérêt comme vecteur d'autres agents thérapeutiques. Cela signifie que, grâce à leur pression
osmotique favorable, ils constituent de bons véhicules permettant d'améliorer le degré d'assimilation
par l'organisme d'autres produits à action thérapeutique [http://www.docteur-abeille.com cité par
[14].
Le miel présente donc une forte bioactivité, les enzymes de miel assurent un effet
antimicrobien grâce à l'acide gluconique qu'il contient et leur faible pH qui est d’environ 3.0 à 4.5.
Beaucoup des bactéries sont inhibées à ce pH. De plus, les flavonoïdes qu’il contient ont un fort
effet antioxydant et emprisonnent donc les radicaux oxygénés néfastes [15-17].
2- Matériels et méthodes
Le présent travail consiste en l'évaluation de l’effet antimicrobien de trois échantillons de miel
naturel, récoltés dans trois sites du territoire algérien ; il s’agit de Tizi-Ouzou, Sidi Bel Abbès et
Jijel, et un échantillon de miel importé de l’Arabie Saoudite (Alshifa) (Tableau 3). Selon nos
connaissances, les trois échantillons 1, 2, et 3 sont de type multi floral. Les échantillons ont été
utilisés tels qu’ils ont été achetés des agriculteurs sans l’extraction de leurs composés. Les dates de
récolte des trois échantillons sont déterminées également d’après les agriculteurs.
Les quatre échantillons sont testés sur cinq souches microbiennes (quatre souches bactériennes
et un champignon).
Nous avons choisi pour cette étude trois catégories de germes, selon leur degré de sensibilité
aux antibiotiques, à savoir : des souches très sensibles, moyennement sensibles et des souches
résistantes.
Les souches microbiennes testées ont été fournies par le laboratoire de l’Hôpital «Mohamed
Boudiaf de Ouargla».