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UNITE DES CHRETIENS – VATICAN II
Bonsoir à tous.
Je voudrais d'abord vous dire que je suis heureux de répondre à la demande que m'a fait
le P. Emmanuel d'Andigné. C'est une joie de vous partager ce qui fait la vocation de ma
communauté et de l'Eglise Catholique de prier et de travailler à l'unité de tous les disciples
du Christ. Nous fêtons le 50
ème
anniversaire du concile Vatican II, et l'on peut se souvenir
que cet appel à œuvrer à l'unité entre les chrétiens a été l'axe central du renouveau voulu
et apporté par le concile.
Les contacts du Cardinal Roncalli avec les Eglises d'Orient dans la période préconciliaire,
ne sont certainement pas pour rien dans cette orientation. N'oublions pas que c'est lors
de la clôture de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens, en 1959, que celui qui
était devenu le Pape Jean XXIII annonça la convocation d'un concile auquel il assignait
pour tâche de promouvoir l'unité des chrétiens. L'année suivante, il créait le secrétariat
pour l'unité des chrétiens, confié au cardinal Béa, qui sera chargé d'accueillir les
observateurs des autres Eglises et communautés ecclésiales.
Que s’est-il passé à Vatican II ? S’il y a eu à Vatican II un souffle puissant de l’Esprit Saint,
qui répondait à la prière du Pape Jean XXIII pour une nouvelle pentecôte sur l'Eglise, on
peut facilement repérer également la présence et l'action de l'Esprit-Saint dans les années
précédant le Concile. Le Concile Vatican II est en effet le fruit d’une longue étape de
maturation. C’est pourquoi, avant de voir en quoi consiste le décret sur l'unité et le
renouveau de l’œcuménisme au Concile, je vous propose de regarder ce qui a favorisé
l’ouverture œcuménique dans cette période préconciliaire et comment s’est située l’Église
catholique face à cette ouverture. Cette relecture rapide de notre histoire pourra nous
aider à mieux saisir le tournant capital opéré à Vatican II et son apport à l’œcuménisme.
Je vais donc, dans un 1
er
temps, vous parler de l’ouverture œcuménique à la période
préconciliaire.
I. L’ouverture œcuménique à la période préconciliaire
1. Je commencerai par faire moire de personnalités éminentes et incontournables qui
ont marqué l’Église catholique avant le Concile et qui ont contribué à l’ouvrir à la
démarche œcuménique.
Je citerai donc quelques grandes figures catholiques de cette histoire de
l'œcuménisme :
Le Père Portal (+ 1926), qui à la suite d'une rencontre avec Lord Hallifax, contribua au
développement des relations avec la communion anglicane, dès la fin du 19
ème
siècle.
Le cardinal Mercier, qui accueillit les "conversations de Malines" entre anglicans et
catholiques au début des années 1920.
Dom Lambert Beauduin qui fonda en 1925 à Amay-Chèvetogne (Belgique) un
monastère bénédictin orienté vers le dialogue avec l'Orient chrétien. Ce monastère
bénédictin qui se situe dans la province de Namur a été placé dès sa fondation sous le
signe de l'œcuménisme. Il présente la particularité de comporter deux églises : l’une qui
est de rite latin, l’autre de rite byzantin. Dom Lambert Beauduin, son fondateur, voulait
par là favoriser le rapprochement des chrétiens d’Orient et d’Occident. Un an après la
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fondation du monastère de l’unité, les moines élargirent ce dialogue Occident-Orient en
fondant la revue
Irénikon
, une excellente revue consacré à l’œcuménisme.
En France, à Paris, ce fut la fondation du centre
Istina
(vérité) en 1926 par le Père
Dumont, un dominicain. Ce centre qui fut dirigé par son fondateur en collaboration avec
de nombreux théologiens précurseurs de l’œcuménisme, joua un rôle de premier plan
dans la préparation du Concile Vatican II et des documents qui en sont issus. Comme la
revue
Irénikon
, la revue
Istina
est très connue dans les milieux œcuméniques.
On ne peut pas ne pas citer l’abbé Paul Couturier, ce prêtre du diocèse de Lyon qui, en
1936, lance la semaine de prière pour l’unité en priant pour "l’unité telle que le Christ la
veut et par les moyens qu’il veut". Cela ne veut pas dire qu’auparavant l’octave de prière
pour l’unité n’existait pas. Elle existait. C’était Léon XIII qui l’avait instaurée à la fin du
XIX siècle, mais ses prières demandaient le retour des chrétiens séparés à l’Eglise
romaine. Le Père Paul Couturier va donc proposer un sens bien différent et une orientation
tout à fait nouvelle à cette prière. Il est à l’origine de ce que l’on appelle aujourd’hui
l’œcuménisme spirituel.
L’année suivante en 1937, l'abbé Paul Couturier fonde le Groupe des Dombes, un
groupe œcuménique francophone, qui réunit des théologiens catholiques et protestants
non mandatés par leurs Églises. C’est donc un groupe privé qui a fait et fait toujours un
excellent travail de recherche théologique. Ses publications montrent les positions
communes de leurs Églises sur tel ou tel sujet, ainsi que les divergences qu'il reste encore
à surmonter. On peut dire qu’elles ont un grand retentissement. La renommée du groupe
des Dombes n’est plus à faire. Quant à son appel régulier à la conversion des Églises, il est
vraiment source d’interpellation, à la fois individuel et communautaire. Il suffit de lire un
de leurs derniers documents sur le Notre Père intitulé
Vous donc priez ainsi
pour s’en
rendre compte. Le groupe rappelle que dire « Notre Père » induit des exigences
œcuméniques, exigence de fraternité réelle entre enfants d’un même Père, et de
réconciliation dans la seconde partie de la prière.
Après l’abbé Paul Couturier qui est l’un des grands pionniers catholiques de
l’œcuménisme, il faut citer le Père Congar, dominicain, qui publie, la me l’année que
la fondation du Groupe des Dombes, donc en 1937,
Chrétiens désunis
. Mais cet ouvrage
qui sera pendant vingt ans la seule charte théologique de l’œcuménisme catholique,
rendra Congar suspect aux yeux de Rome à cette époque le mouvement œcuménique
est encore mal vu. Il faut savoir que l’autorisation de dialoguer ou de prier avec des
membres d’autres confessions ne date que de 1949. On peut évoquer également ici les
travaux d'autres théologiens comme ceux d'Henri de Lubac, de l'allemand Karl Adam et
d'autres comme le Père Gustave Thils qui, en 1955, publiera une Histoire Doctrinale du
mouvement œcuménique.
Un autre personnage clé qui a contribué à la préparation du Concile, c’est l’abbé Louis
Willebrands. Devant l’engagement croissant des théologiens catholiques dans les
questions œcuméniques, ce prêtre d’origine hollandaise met sur pied en 1952, une
Conférence catholique internationale sur les questions œcuméniques. Cette Conférence
catholique pour les questions œcuméniques se réunissait une fois par an pour étudier les
questions abordées au Conseil œcuménique des Églises. Elle tint sa dernière réunion
pendant le Concile, en 1963, à Gazzada en Italie. Elle ne sera pas sans lien avec la
naissance du Secrétariat pour la promotion de l’unité des chrétiens voulu par Jean XXIII
en 1960, secrétariat qui deviendra en 1988 : le Conseil Pontifical pour l’unité, sous le
pontificat de Jean-Paul II.
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2. À toutes ces initiatives personnelles essentiellement catholiques, il faut ajouter les
initiatives d’autres Églises en faveur de l’unité.
Lors de la Conférence d’Édimbourg en 1910 qui rassemblait les missions protestantes
dans le monde, les participants furent bouleversés par le témoignage du Dr Chang. Venu
des jeunes Églises de Chine, il témoigna : "Vous nous avez envoyé des missionnaires qui
nous ont fait connaître Jésus Christ, et nous vous en remercions. Mais vous nous avez
apporté aussi vos divisions, pour cela, nous ne pouvons pas vous remercier". Ce fut une
prise de conscience radicale, comme un choc devant les dommages causés à
l’évangélisation par la division des Églises. Cette Conférence d'Edimbourg marque la
naissance du mouvement œcuménique. Certains anglicans d’Amérique du Nord ont très
vite réagi, six mois plus tard, en appelant les Églises à œuvrer pour l’unité dans la foi. Il
leur paraissait urgent de répondre à la prière de Jésus pour ses disciples dans l’évangile de
Jean au chapitre 17 : "Père, qu'ils soient UN, afin que le monde croie". Puisque la mission
souffrait ainsi des divisions, ces anglicans voulaient inciter toutes les Églises à réfléchir
ensemble sur leurs divergences dans l’expression de la foi et sur la façon de concevoir la
constitution de l’Église en sa forme visible, institutionnelle. Pour eux, c’était l’avenir de
l’évangélisation qui en dépendait. Cet appel sera entendu par les orthodoxes et les
protestants. Il fut à l’origine du mouvement Foi et Constitution fondé quelques années
plus tard à Lausanne en vue d'un approfondissement théologique sur la recherche de
l'unité, et du mouvement Vie et Action fondé à Stockholm en 1925 en vue d'un
témoignage commun dans le domaine social et international... Une autre initiative en
faveur de l’unité a lieu en janvier 1920, donc dix ans après la Conférence d’Édimbourg. Le
patriarcat orthodoxe de Constantinople manifeste son souci de l’unité. Il adresse une
lettre à « toutes les Églises du monde ». Face au danger d’une société en perte des
valeurs évangéliques, le patriarcat propose la création d’une association fraternelle des
Églises. C’est intéressant parce que c’est en quelque sorte une esquisse prophétique de ce
que sera en 1948 le Conseil œcuménique des Églises. Et il suggère un programme qui
reste aujourd’hui tout à fait d’actualité : la lettre réclame la suppression du prosélytisme
(c’est-à-dire la tentative de cupérations des fidèles d’une Église par une autre), ce qui
devrait permettre, dit-elle, le rétablissement de liens de charité entre toutes les
communautés chrétiennes. Quelques mois après l’encyclique orthodoxe, au début de l’été
1920, c’est au tour des évêques anglicans réunis à Londres, au palais de Lambeth, le
palais de l’archevêque de Cantorbéry, d’appeler toutes les communautés chrétiennes à
prendre au sérieux la restauration de l'unité. Cet appel de Lambeth était un appel à l’unité
visible de tous les chrétiens dans une unique Église catholique telle que le Christ la veut.
Les évêques anglicans y affirmaient leur volonté de travailler à l’unité.
On ne doit pas oublier aussi le frère Roger Schutz qui fonda en 1940 la communauté
de Taizé. Taizé, dont le Pape Jean-Paul II dira beaucoup plus tard : "On vient à Taizé
comme à une source". Cette communauté qui rassemble des catholiques et des
protestants, qui se veut donc œcuménique, voulait construire une vie commune dans
laquelle la réconciliation selon l’évangile serait une réalité vécue concrètement.
Nous avons donc plusieurs appels, de confessions chrétiennes diverses, à œuvrer pour
l’unité. Mais, comme vous le constatez, le dynamisme initial du mouvement œcuménique,
dans son engagement officiel, vient essentiellement du protestantisme et de l’anglicanisme
suivis de près par l’orthodoxie. Dans cette première partie du 20
ème
siècle, il y a en effet
une grande absente : l’Église catholique. Pourquoi ? Je l’ai dé évoqué tout à
l’heure, parce que l'Eglise catholique, au niveau officiel, a été, dans un 1
er
temps,
prudente, voire réticente vis-à-vis du mouvement œcuménique. Sans oublier toutes les
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initiatives personnelles de précurseurs catholiques que j'ai citées plus haut en faveur de
l’unité, nous devons bien reconnaître que l'œcuménisme, dans ses initiatives "publiques",
ses rassemblements, ses contacts "officiels", était alors une réalité vécue essentiellement
dans les Eglises protestantes et orthodoxe, bien avant sa consécration officielle par Jean
XXIII. Sauf quelques ouvertures, notamment en faveur de l'Orient, les autorités romaines
sont restées réservées et en retrait. En effet, Rome continuait à prôner à cette époque le
retour au bercail de ceux qui s’étaient séparés de l’Église catholique. Ainsi, en 1928, dans
son encyclique Mortalium Animos, Pie XI, déclarait :
"Il n'est pas permis de procurer la
réunion des chrétiens autrement qu'en poussant au retour des dissidents à la seule
véritable Eglise du Christ puisqu'ils ont eu jadis le malheur de s'en séparer"
. En 1943, dans
son encyclique sur "le Corps mystique du Christ", Pie XII demeure encore dans cette
perception lorsqu'il identifie l’Église du Christ à l’Église catholique romaine.
Ce sera après la création du Conseil œcuménique des Églises à Amsterdam en 1948 que
l’Église catholique s'ouvrira officiellement au mouvement œcuménique. L'instruction du
Saint-Office
Ecclesia Catholica
du 9 septembre 1949 manifeste un vrai changement
d'orientation. Elle déclare que le désir de l'unité relève d'une "inspiration de la grâce du
Saint-Esprit". Elle affirme le devoir des évêques de s'en préoccuper et prévoit une
participation catholique aux conférences œcuméniques sous la responsabilité de l'évêque
du lieu.
Il n'en reste pas moins que malgré ce tournant étonnant, c'est encore la conception d'un
œcuménisme du "retour au bercail" des brebis séparées qui prévaut à l'époque et qui
va prévaloir jusqu'à l’ouverture du Concile. Pourtant, Jean XXIII avait séjourné en terre
orthodoxe, en Bulgarie, et s’était montré très à l’écoute des Églises d’Orient. C’est
d’ailleurs la raison qui l’a conduit, peu de temps après son élection pontificale, à créer le
Secrétariat pour l’unité des chrétiens qui aura la responsabilité des relations œcuméniques
(Ce secrétariat qui deviendra sous Jean-Paul II : Conseil Pontifical pour l'unité des
chrétiens). La première mission qu’il lui confie, c’est d’inviter les autres Églises à envoyer
des observateurs au Concile, c’est-à-dire des membres d’autres confessions chrétiennes.
Néanmoins, pour Jean XXIII qui voulait que le Concile soit œcuménique, comme pour le
cardinal Béa, le président du secrétariat pour les relations œcuméniques, le moyen pour
retrouver l’unin’avait pas évolué. Il s’agissait toujours de ramener au sein de l’Église
catholique ceux qui s’en étaient séparées et que l’on était prêt à accueillir les bras grands
ouverts. On pensait alors qu’il suffisait que l’Église catholique se réforme pour que les
autres Églises ou communautés ecclésiales souhaitent y rentrer à nouveau. Tel était l’état
d’esprit qui régnait encore à la première session du Concile en 1962.
II. Le tournant capital opéré à Vatican II
Alors, comment est-on passé à Vatican II de cette conception du "retour au
bercail" au désir de "la promotion de l'unité des chrétiens" ? Comment expliquer
un tel retournement œcuménique ?
Tout d'abord, on doit noter la présence de 90 observateurs venant de 28 confessions
chrétiennes, invités par Jean XXIII : tout en étant exempts du droit de vote, ces
observateurs assistaient aux débats. Lors des sessions, le cardinal Béa les réunissait
chaque semaine. me s'ils ne prenaient pas la parole officiellement, on peut dire que
leur simple présence interdisait qu'on parle d'eux en d'autres termes que fraternels ! Les
Pères du concile se sont de plus en plus rendu compte qu'ils partageaient avec eux, pour
l'essentiel, une même foi, et que ce qui les unissait était plus important que ce qui les
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séparait… Pendant toute la durée du concile, le secrétariat pour l'unité, présidé par le
cardinal Béa, fonctionna comme une véritable commission et il eut un rôle déterminant
dans la rédaction du décret sur l'œcuménisme, mais aussi dans la déclaration sur la liberté
religieuse et dans la constitution dogmatique Dei Verbum sur la Révélation divine.
Avant de parler du décret sur l'unité des chrétiens, je voudrais justement m'arrêter
quelques instants sur une expression employée au paragraphe 8 de la constitution
dogmatique sur l'Eglise : Lumen Gentium. Il s'agit du "subsistit in" qui, par la suite a fait
couler beaucoup d'encre !
Dans son encyclique "Qu'ils soient un" donnée en 1995, le Pape Jean-Paul II évoque deux
fois ce mot. Au n° 10, il dit : "Le concile dit que l'Eglise du Christ "est présente" (subsiste)
dans l'Eglise catholique gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques en
communion avec lui", et il reconnait en même temps que "en dehors de l'ensemble
organique qu'elle forme, on trouve de nombreux éléments de sanctification et de vérité
qui, en tant que dons propres à l'Eglise du Christ, portent à l'unité catholique". Au n° 86, il
insiste : "La constitution Lumen Gentium, dans une de ses affirmations fondamentales,
atteste que l'unique Eglise du Christ "est présente" (subsiste) dans l'Eglise catholique".
Alors, pourquoi, ce petit mot est-il donc si important ?
Pour faire simple, je dirai, que l’intention des Pères conciliaires, dans le paragraphe 8 de la
Constitution dogmatique sur l’Église, est d'affirmer que l’unique Église du Christ se trouve,
subsiste
dans l’Église catholique, mais qu’elle ne se limite pas aux frontières de l’Église
catholique. Les Pères se refusent à dire : l'Eglise du Christ "est" l'Eglise catholique, ils se
refusent à identifier, purement et simplement l'Eglise du Christ et l'Eglise catholique
romaine … comme c’était le cas auparavant encore sous Pie XII. Pourquoi ? Parce que, dit
le concile, il existe des éléments ecclésiaux de grande valeur en dehors de l’Église
catholique, des éléments de sanctification et de vérité, qui appartiennent de droit à
l’unique Église du Christ. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de vide ecclésial en dehors de
l’Église catholique.
Cela ne s’est pas fait en un jour, comme vous pouvez l’imaginer. Il a fallu plusieurs
sessions du Concile pour en arriver à cette formulation de
Lumen Gentium
. Il a fallu une
longue réflexion théologique et plusieurs interventions de cardinaux, dont celle du
Cardinal Liénart, archevêque de Lille, en décembre 1962, qui fut déterminante dans le
changement radical opéré par les pères conciliaires. Le cardinal a conduit les pères à se
poser de bonnes questions : Appartenir au Christ, n’était-ce pas appartenir à l’Église ? N’y
a-t-il pas dans ces communautés séparées de l’Église catholique une véritable vie
évangélique ? Une vie évangélique qui ne peut avoir d’autre source que le Christ et son
Esprit ? C’est cette prise de conscience qui a conduit les Pères à renoncer aux premiers
schémas, c’est-à-dire aux premières formulations destinées à définir l’Église au début du
Concile en identifiant encore l’Église du Christ à l’Église catholique, ce qui impliquait de fait
un œcuménisme du retour au bercail.
Ce qui est intéressant, c’est de constater que le Concile n’a pas rompu avec l’encyclique de
Pie XII sur le Corps Mystique du Christ. Il a seulement élargi la formule de Pie XII, Pie XII
qui, en fait, se posait déjà la question de l’incorporation au Corps du Christ des baptisés
qui ne sont pas membres de l’Église catholique. Avec ce passage du
"est"
au "
subsistit in"
,
l’Église catholique choisit donc la voie du dialogue et de la conversion. Elle abandonne
l'idée d'une simple absorption d'une Eglise par une autre pour entrer dans le mystère
d'une unité à promouvoir et à recevoir de Dieu. Dans son encyclique "Qu'ils soient UN",
Jean-Paul II dira à ce sujet : "Les éléments de sanctification et de vérité présents dans les
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