Résumé
des structures prosencéphaliques. Nous avons ensuite montré que la surexpression de reelin
prévient l’apparition des déficits cognitifs induits par un régime HL. Nos résultats mettent
ainsi en évidence que la protéine reelin contribue de façon essentielle à l’apparition des
troubles cognitifs survenant à la suite de régimes HL. Dans une étude parallèle, nous avons
également envisagé la possibilité d’un mécanisme épigénétique contribuant aux
modifications transcriptionnelles du cortex préfrontal après un régime HL. Des dosages
large-spectre de microARN (miARN) ont ainsi permis d’identifier des changements
importants dans les niveaux d’expression des miARN préfrontaux à la suite d’un traitement
HL. Les ARN non-codants tels que les miARN seraient donc potentiellement impliqués dans
l’apparition de troubles cognitifs faisant suite à un stress nutritionnel pendant l’adolescence.
Dans notre dernière série d’expériences, nous avons examiné plus en détails les troubles
comportementaux pouvant découler d’un régime HL. Nos études montrent qu’un régime HL
pendant l’adolescence génère des anomalies importantes dans le système dopaminergique
au sein du noyau accumbens, et conduit simultanément à des changements dans le test de
l’inhibition par préimpulsion, un mécanisme cérébral sensorimoteur permettant de filtrer le
surplus d’informations. Ces derniers résultats révèlent la sensibilité accrue du système
dopaminergique mésolimbique aux effets néfastes des régimes HL.
Le développement fétal du cerveau est un processus complexe et délicat, hautement sensible
aux perturbations inflammatoires. Une infection maternelle pendant cette période est un
facteur de risque avéré pour les désordres neurodéveloppementaux tels que la
schizophrénie. Pour le second aspect de notre recherche nous avons utilisé un modèle murin
d’activation immunitaire prénatale en employant un imitateur viral, l’acide
polyriboinosinique-polyribocytidilique (PolyI:C) dans le but (i) de caractériser plus en détails
les dysfonctionnements comportementaux à long terme déclenchés par la manipulation
immune et (ii) d’identifier les médiateurs moléculaires impliqués. Premièrement, nous avons
montré qu’une activation immunitaire prénatale mène à des anomalies comportementales
significatives dans le circuit de la récompense, traduites par une préférence de place
conditionnée décrue pour le sucrose, mais accrue pour la cocaïne. Ces nouveaux résultats
sont similaires à des observations faites chez des patients schizophrènes, chez lesquels il y a
des déficits comparables dans le système neuronal répondant aux récompenses dites
« naturelles », et une propension plus grande à consommer des drogues. Une infection
pendant la grossesse pourrait donc constituer un facteur important dans l’émergence des
troubles comportementaux liés au système de la récompense chez les patients
schizophrènes. Dans une deuxième série d’expériences, nous avons examiné la possibilité
d’une régulation épigénétique du système GABAergique faisant suite à une infection
maternelle. Nous montrons qu’une activation immunitaire prénatale conduit à
l’hyperméthylation des promoteurs des gènes de la glutamate decarboxylase (GAD) 1 et 2,