les deux vagues du protestantisme messin - Lorry-lès

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LES DEUX VAGUES DU PROTESTANTISME MESSIN
Des rôles contrastés dans l’histoire de Metz
Résumé de la conférence de Pierre BRONN
Ancien chirurgien viscéral à l'hôpital Saint-André, Pierre BRONN est président de la Société des
Sciences Médicales de la Moselle et membre de l'Académie Nationale de Metz. Enseignant à l'école
de sages-femmes Pierre Morlanne, il a publié ou collaboré à plusieurs ouvrages et revues sur
l'histoire du Pays messin, particulièrement dans le domaine de la santé.
29 janvier 2017
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LES DEUX VAGUES DU PROTESTANTISME MESSIN
Des rôles contrastés dans l’histoire de Metz
La situation géopolitique de la Lorraine explique les 2 vagues de protestantisme : 1552-1685 et 1871-1918.
En 843 Charlemagne partage ses terres entre ses 2 fils, ce qui provoque quelque part 2 évolutions et cultures
différentes : à l’Ouest les terres de Charles le Chauve resteront d’influence romane et à l’Est, les terres de
Louis le Germanique évolueront de façon saxonne durablement.
Au XVI° s. la Réforme prend racines à Metz. On est sous l’Empire de Habsbourg qui a un territoire
considérable, (Frise, Bohème, Royaume de Naples, Corse, Espagne…) et deux types de frontières bornent
Metz :
* La frontière linguistique qui passe à 20 km à l’est de Metz francophone qui s’affirme comme ville militaire
importante et sera fortifiée au XVIII.
* La frontière confessionnelle : Metz reste à la catholicité, l’est passe à la Réforme.
La communauté Huguenote :
Le symbole de la communauté huguenote est un symbole protestant, originaire du sud de la France.
Cette croix est similaire celle l'ordre du Saint-Esprit, ce qui fait qu’on pouvait les confondre. Ceux
qui la portaient étaient donc irréprochables aux yeux de la loi. Les différents éléments du symbole
ont un sens politique et spirituel et permettaient d'affirmer en même temps la loyauté à l'égard du roi
et de l'État, ainsi qu'une vraie foi évangélique. Dans sa composition, on reconnait la croix de Malte,
les lys qui figurent la couronne d’épine, les cœurs l’amour du Christ et la colombe, action du St
Esprit.
À cette époque, un tiers des ressources de la papauté vient de la vente des indulgences, promesses écrites de
remettre les péchés à toute personne qui en achète. La population étant très focalisée sur l’obtention la plus
rapide possible du Paradis après la mort, ce commerce est plus que florissant.
Ces indulgences sont vendues de plus en plus cher parce que chaque niveau religieux se sert au passage.
Un moine catholique s’élève contre ce trafic : Luther (1483-1546) il va commencer à prêcher à Metz en 1520
et à produire ses 95 thèses (écrites en français) contre les indulgences et les débordements de l’Église
Romaine. Des humanistes le soutiennent dans cette lutte :
Lefevre d’Étaples (1450-1536) : qui vise à réformer l’Église de l’intérieur
Corneille d’Agrippa : qui propage les idées réformatrices et sera poursuivi par la hiérarchie catholique
Théodore de St Chamont : Prédicateur ambulant
Jean Châtelain : qui sera arrêté et jugé à Vic (siège de l’Évêché) puis brûlé en 1525
Ces idées nouvelles provoquent des troubles considérables à Metz, ce sont qu’émergent les premiers
martyrs protestants. Par contre quelques seigneurs y adhèrent : Esch, Robert de Heu, Du Pont de Nied, et le
comte de Furstenberg.
En 1534, « l’affaire de placards » éclate. Ce sont des affiches apposées au su et vu de tout le monde dont le
titre est : « Article véritable sur les horribles abus de la messe papale ».
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François 1er qui était plutôt tolérant avec ces nouvelles idées, sa sœur Marguerite de Navarre y adhérant,
considère ça comme un blasphème et les persécutions commencent. Tout ça se déroule en parallèle avec la
lutte pour le pouvoir du St Empire Germanique entre François 1er et Charles Quint.
Après la défaite de Pavie, la France doit payer une rançon exorbitante et curieusement François 1er va
solliciter les comtes protestants de Lorraine. Metz est divisée politiquement entre François 1er, Charles Quint
et le Duc de Lorraine. Du côté de Charles Quint il s’installe un statu quo confessionnel.
Guillaume de Farel (1489-1565) commence une implantation officielle du protestantisme. Il a fait ses études
à Paris et est séduit par le protestantisme. En 1542, il arrive à Metz et là… on le prie d’aller prêcher ailleurs.
Il quitte donc la ville et va à Montigny, alors hors les murs, puis à Gorze sous la protection du Comte de
Furstenberg. On lui offre finalement une chapelle à Metz à l’hôpital St Nicolas. Louis des Masures (1523-
1574), poète et conseiller auprès des Ducs de Lorraine deviendra pasteur, le mouvement gagne les classes
nobles.
Henri II qui porte le titre de vicaire d’empire, passe à Metz qui est alors sous protectorat français.
Une grande fête est organisée, mais le chef de guerre François de Guise fervent catholique, va tout remettre
en question.
En 1542 il y a 600 familles protestantes à Metz, 20 ans plus tard, c’est la moitié de la population. C’est la
ville refuge des protestants comme le célèbre Rabelais. (24 Août 1572 : massacre de la st Barthélémy).
En 1598, sous le régime de l’Édit de Nantes, il existe une communauté messine réformée riche :
(commerçants et autres) et cultivée. 70% de protestants ont une bibliothèque chez eux contre 20% de
catholiques.
L’Édit de Nantes révoqué, il y a confiscation des biens protestants, interdiction d’exercer certaines
professions, conversions forcées, inhumations nocturnes obligatoires, cultes surveillés, etc.
En 1688, lors des dragonnades, les protestants fuient en Brandebourg. David Ansillon, pasteur dira : « Le
départ des protestants est un malheur pour la France et un bonheur pour les autres pays » parce que c’est une
partie de l’intelligentsia et de ses compétences diverses qui prennent le chemin de l’exil. Le protestantisme
versera alors dans la clandestinité.
Lieux de culte : oratoire des Trinitaires, ferme de la Horgne ;
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Le protestantisme sous l’Annexion :
Après de traité de Franckfort, les gens doivent choisir, rester ou partir en France. 43% des messins quittent la
ville et les jeunes hommes profitent de leur période de service militaire à effectuer pour rallier la France. Les
Allemands s’installent à Metz et désignent des Alsaciens comme pasteurs, « ni français, ni allemands », mais
germanophones.
En 1871, 64% de la population allemande est protestante. Elle est active, il y a des fonctionnaires, des
(riches) commerçants fournisseurs de l’armée et elle investit dans le social :
* Hôpital Belle Isle
* Salle Braun (du nom d’un pasteur)
* École ménagère des diaconesses
* Vacquinière
* Fondation St Jean,
* Maison du soldat rue Mozart pour maintenir la moralité des troupes
1881 : Construction du temple de garnison 2400 places !
1893 Construction de l’église Mazelle 300 places pour les civils, temple de Montigny, Temple Neuf,
Queuleu, Longeville
En 1904, le passage à la langue allemande lors des cultes génère des tensions interconfessionnelles car la
population y voit la glorification de l’Allemagne.
En 1919, les Allemands étant rejetés hors de France la population protestante s’effondre.
C. K-E
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