Metz et environs | Metz : Militants de l`accès aux soins des plus

SAN DECINS DU MONDE
Metz : Militants de laccès aux soins des
plus démunis
Hier à 11:15 par Cécile PERROT.
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« Nous faisons de la médecine
durgence puisquon va au plus urgent », confie Alain Baptiste, médecin bénévole
à Médecins du monde. Avec tout ce que cela suppose : « Malheureusement, on ne
peut pas tout donner. » Photos Karim SIARI
On connaît l’ONG pour ses activités
internationales, mais quelles sont les
missions locales de Médecins du monde ? À
Metz, seize bénévoles militent pour que les
plus démunis aient accès aux soins, quels
quils soient.
Il y a des cabossés de la vie, là pour une douche ou un ca. Dautres viennent
pour rencontrer une travailleuse sociale de la Fondation Abbé-Pierre ou consulter
un professionnel de Médecins du monde. Ce jour-là, l’organisation non
gouvernementale (ONG) tient une des trois consultations hebdomadaires à la
Boutique de la solidarité, rue Clovis, à Metz.
Dans la pièce principale qui fait office de salle dattente, des travailleurs pauvres,
des réfugiés, des toxicomanes, des sans-abri, tous en grande pcarité et souvent
en exclusion sociale, attendent leur tour. Tout le monde est accepté, couverture
sociale ou pas. Ici, on prend le temps découter, de parler santé ou dautre chose,
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de comprendre un interlocuteur qui ne maîtrise pas bien le français.
De l’autre côté de la porte, Alain Baptiste, généraliste à Faulquemont, fait « de la
bobologie », comme on dit dans le métier. « On a très peu de pathologies graves,
nous soignons des choses simples à remettre dans un contexte , explique le
médecin bénévole. On se débrouille avec un stock de médicaments géré par une
pharmacienne et on y arrive. On peut soigner un peu de tout mais on va au plus
urgent. Avec dix médicaments, nous traitons tout le monde. » Si le médecin estime
que des soins plus lourds sont nécessaires, le patient est orienté vers la Pass, la
Permanence daccès aux soins de santé, à l’hôpital de Mercy. Avec, pour sésame,
un précieux ticket de bus que « mes colgues vont arracher aux TCRM ».
Ce matin-, Alain Baptiste a devant lui un couple kosovar, à la rue depuis un an.
Leurs quatre enfants sont placés dans un foyer de Metz. Outre « un grand stress
post-traumatique suite à une agression dans leur pays », la mère souffre de
probmes dermatologiques liés à leurs conditions de vie. Le docteur explique au
couple comment utiliser ce spray pour les vêtements et ces médicaments pour les
démangeaisons. Pendant ce temps, Malika Tounsi, infirmre et responsable de
mission à Metz, décrypte un document du tribunal pour enfants.
Puis arrivent deux hommes. L’un souffre depuis deux semaines de migraine,
l’empêchant de trouver le sommeil. Il est dé venu, il a un dossier. « Cest comme
en ville, commente le médecin, tout le monde a son dossier. Ce nest pas encore
informatisé mais ça va venir. » Après auscultation, lhomme aux maux de tête
repart avec un analgésique.
Une femme âgée avec son cabas et son sac de couchage fait son entrée. Elle
souffre dune hernie au ventre. « Elle aurait besoin dune intervention , explique
Alain Baptiste. Comme ce nest pas urgent, les urgences ne la prennent pas.
Comme elle na pas de couverture sociale, elle ne peut pas être admise en
chirurgie. »
Le médecin et linfirmre sintéressent au quotidien de cette femme qui, la nuit,
dort dans une voiture avec son fils. Lors des échanges, le ton monte, la femme
tourne les talons, claque la porte. « Elle a du caractère , sourit Malika Tounsi. Elle
ne comprend pas quil est nécessaire quelle se fasse connaître auprès du 115. Je
ne peux pas appeler pour elle, cest elle qui doit le faire. Ensuite, je pourrai lui
trouver une chambre et, en parallèle, je pourrai la faire soigner. » De retour dans la
salle de consultations, Malika Tounsi la met en garde : « Vous ne comprenez pas
ce que je veux vous dire, ne vous énervez pas ! » L’infirmière compose le numéro
de téléphone dun traducteur qui joue les intermédiaires.
La matinée de consultations est terminée. Il est bientôt midi. Dehors, dautres
cabossés de la vie attendent que les portes souvrent, cette fois-ci pour se
restaurer à la table de labbé Pierre.
Cécile PERROT.
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