Récepteur B, Récepteur T: structure et réarrangement. Lymphocytes B, Lymphocytes T: Ontogénie, répertoire, tolérance. UE:Immunologie Master physiopathologie cellulaire et moléculaire Mirjana Radosavljevic La reconnaissance de l’ antigène par un anticorps PLAN: • Structure moléculaire d’un anticorps • Origine de la diversité des immunoglobulines • L’interaction de la molécule d’anticorps avec l’antigène • Principales propriétés biologiques des Ig 1 Définition: les immunoglobulines (Ig) • • • • • glycoprotéines présentes soit à la surface des lymphocytes B (sIg est le BCR « B cell receptor »), soit sous forme soluble dans les liquides biologiques. Les deux catégories d’immunoglobulines ont pour fonction essentielle de se lier de manière spécifique à l’antigène : fonction anticorps. Elles sont produites par les lymphocytes B. Un LB donné produit des Ig avec qu’une seule spécificité anticorps c’est à dire qui ne reconnaît qu’un seul épitope ou déterminant antigénique Le répertoire antigénique des immunoglobulines est extrêmement diversifié, on estime qu’un organisme adulte contient à un instant donné environ 1020 molécules d’Ig, dont plus de 109 espèces moléculaires différentes Les anticorps sont les médiateurs de l’immunité humorale dont les cibles sont extracellulaires Structure de base des immunoglobulines • 4 chaînes polypeptidiques reliées par des ponts disulfures (forme de "Y") – 2 chaînes lourdes identiques (50kD) – 2 chaînes légères identiques (25kD) 2 • Les chaînes lourdes: 5 isotypes ou classes - µ: IgM - δ: IgD - γ: IgG, 4 sous-classes (IgG1, IgG2, IgG3 et IgG4) - α: IgA, 2 sous-classes (IgA1 et IgA2) - ε: IgE • Les chaînes légères: : 2 isotypes - κ (60 % des LB) - λ (40 % des LB) Structure fine des Ig Figure 3-1 part 2 of 3 Organisation des Ig en domaines: - Chaînes légères: 1 domaine Variable et 1 domaine Constant -Chaînes lourdes: 1domaine Variable et 3 ou 4 domaines Constant Radosavljevic Mirjana 3 - Les régions V des chaînes H et L portent un site de reconnaissance spécifique de l ’antigène : paratope - Les régions C portent les fonctions effectrices de l ’Ig (fixation du complément, passage transmembranaire, fixation aux récepteurs cellulaires....) ainsi que les déterminants isotypiques et allotypiques de l ’anticorps. Clivage de l’Ig en fragments fonctionnels distincts: Figure 3-3 - Fab: fragment de liaison à l’Ag - Fc: comprend la partie de l’Ig qui interagit avec les cellules effectrices - F(ab’)2 4 L’interaction de la molécule d’anticorps avec l’antigène • Chaque lymphocyte B circulant porte des récepteurs antigéniques avec une spécificité unique. • Mais la spécificité de chaque lymphocyte est différente. • L’ensemble des lymphocytes de l’organisme porte collectivement des millions de spécificités de récepteurs antigéniques différentes: on parle de répertoire de récepteur lymphocytaire Domaines variables et liaison à l’Ag • Des séquences hypervariables forment le site de liaison à l’Ag - 3 zones hypervariables (HV1, 2 et 3 = CDR1, 2 et 3 (Complementary Determining Regions) ) pour chaque domaine V - Structure III : les zones HV se trouvent à l'extrémité de la zone V et forme le site de liaison antigénique • Entre les segments HV se trouvent les régions charpentes (Framework Regions) : FR1 à 4 qui présentent peu de variabilité • Le site de liaison à l’Ag est constitué par les 3 CDR du domaine VH et les 3 CDR du domaine VL • Les régions VH et VL sont différentes pour chaque BCR/LB 5 Figure 3-6 Figure 3-7 part 2 of 2 6 Liaison IgIg-Ag • • • • Interactions entre les aa des CDR et l’Ag Les CDR déterminent le site de liaison antigénique (paratope) Nécessite complémentarité entre les conformations du paratope et de l’épitope (partie de l’Ag reconnue) Forme du paratope – – – – – Cavité Sillon Surface plane Surface ondulée Protubérance Reconnaissance de différents types d’épitopes • Conformationnels – ou discontinus – Composés d'aa éloignés dans la structure primaire, mais regroupés dans la protéine repliée • Linéaires – ou continus • Nature: - Peptidiques - Polysaccharidiques - Lipidiques 7 Forces de liaisons Figure 3-9 Origine de la diversité des immunoglobulines et diversité combinatoire • Une région V complète est formée par la recombinaison somatique de segments géniques séparés au cours du développement des cellules B : - Région VL: est codée par 2 segments, V et J, séparés par de l’ADN - Région VH est codée par 3 segments, V, D, et J. L’exon complet codant pour la région VH résulte de 2 recombinaisons somatiques. Une 1ière entre un segment D et un segment J, puis entre un segment V avec le complexe DJ • Il existe de multiples segments de gènes des régions variables. Ces segments sont organisés en locus - locus κ: sur le chromosome 2 - locus λ: sur le chromosome 22 - locus de la chaîne lourde : sur le chromosome 14 • Classiquement les gènes des chaînes lourdes sont réarrangés en premier, puis ceux des gènes codant pour les chaînes légères. 8 Figure 4-4 Figure 4-2 9 Séquences signal de recombinaison 10 Réarrangement du DNA • • • Les enzymes majeures intervenant au cours du réarrangement: – RAG-1 (recombination activating gene-1) – RAG-2 (recombination activating gene-2) – TdT : terminal deoxynucléotide transférase – ADN ligase IV, DNA-PK Reconnaissance de séquences signal à proximité des segments géniques à réarranger (recombination signal sequences RSS) Les déficits génétiques qui touchent les enzymes impliquées dans la recombinaison provoquent une absence de lymphocytes B et de lymphocytes B fonctionnels : ce sont les SCID (severe combined immunodeficiencies) 11 Réarrangement du DNA et diversité jonctionnelle • La diversité intrinsèquement liée à la recombinaison est fortement accrue par le mode de jonction des segments sélectionnés • L’addition des N-nucléotides (jusqu’à 15) est totalement aléatoire, et constitue une source importante de diversité • Elle est catalysée par la TdT (terminal déoxynucléotide transférase) 12 Hypermutation somatique • • • • • • Processus qui touche les lymphocytes B matures et qui intervient après la rencontre avec l’Ag dans les organes lymphoïdes secondaires Ce processus introduit des mutations ponctuelles dans les régions V réarrangées de l’Ig. Ces mutations peuvent modifier l’affinité de liaison à l’Ag Quand l’affinité est augmentée on parle de maturation d’affinité Le processus d’hypermutation somatique dépend de l’activité de l’enzyme AID : activation induced cytidine deaminase Cette enzyme transforme les dC en dU sur le DNA Le mismach G-U qui en résulte est le signal nécessaire au processus d’hypermutation et à la commutation isotypique Commutation isotypique 13 Autres mécanismes de la génération de diversité • Association aléatoire d’une chaîne lourde et d’une chaîne légère • Différents cadres de lecture des segments D Le récepteur des cellules B ou BCR • • • • • Ig de surface (sIg) ou Ig membranaire (Igm) Composé de 4 chaînes polypeptidiques - 2 chaînes lourdes identiques - 2 chaînes légères identiques Court segment transmembranaire Courte partie intra-cytoplasmique (3 aa) Isotype variable selon statut du LB – LB naïfs : sIgD et sIgM – LB éduqués : sIgG ou sIgA ou sIgE – Plasmocytes : très faible expression 14 CD79 • BCR est associé à 1-2 hétérodimères CD79 • CD79 est composé de 2 chaînes polypeptidiques, reliées par un pont -S-S– Igα (CD79A) – Igβ (CD79B) • La partie extracellulaire de chaque chaîne comporte un domaine Ig-like • Ø reconnaissance Ag mais transduction du signal du BCR • Transduction du signal médiée par des motifs ITAM (Immunoreceptor Tyrosine-based Activation Motifs) sur la portion intracellulaire du CD79 Fonctions antimicrobiennes des immunoglobulines 1. Neutralisation des micro-organismes et leur toxine 2. Opsonisation facilitant l’ingestion par les cellules phagocytaires (phagocytose) 3. Activation de la voie classique du complément conduisant à l’opsonisation et parfois la lyse des micro-organismes 15 Figure 1-24 part 2 of 3 Figure 1-24 part 3 of 3 16 Ontogénie de immunoglobulines Figure 11-11 Figure 1-20 17 Principales propriétés des différentes classes des Ig IgG • Immunoglobulines majoritaires dans le sérum: 70 à 75% des Ig totales. Concentration sérique : 8 à 16g/l • Intra- et extravasculaire • Demi-vie: environ 3 semaines • Sécrétées après les IgM • Selon la sous-classe considérée – bonne fixation aux récepteurs FcγR (IgG1 et IgG3) – fixation au C1q (IgG1 et IgG3) • Passent le placenta et interviennent dans la protection du foetus et du nouveau-né: Un nouveau-né de mère séropositive pour le VIH sera transitoirement « séropositif » même s’il n’est pas infecté! 18 IgM • • • • • Essentiellement intra-vasculaire (80-90%) Taux sérique moyen 1,5g/l 2 formes moléculaires: - monomérique insérée à la surface ces cellules B, - pentamérique c’est la forme sécrétée où les 5 monomères sont reliés par des ponts disulfures; de plus une chaîne J (fonction de polymérisation) relie 2 monomères Les IgM sont sécrétées avant les IgG lors d’une réponse immunitaire : première ligne de défense de l’immunité adaptative par activation de la voie classique du complément Les IgM sont sécrétées en grande partie avant l’hypermutation somatique, leur affinité est relativement faible mais l’avidité pour des antigènes multivalents (10 sites de fixation) est forte. IgM • Les IgM sont « trop volumineuse » pour passer la barrière placentaire: L’apparition d’IgM contre un agent infectieux chez le nouveau-né signe une infection et non un transfert passif d’anticorps de la mère • Fort pouvoir agglutinant et forte activation du complément: ces 2 propriétés rendent les IgM adaptées à la lutte contre les disséminations des microorganismes par la voie sanguine • La tendance des IgM à former des polymères explique la relative fréquence du syndrome d’hyperviscosité (aux conséquences neurologiques redoutables nécessitant parfois des échanges plasmatiques en urgence) dans la maladie de Waldenström où il existe une augmentation considérable des IgM 19 Chronologie de la sécrétion des IgM et des IgG • largement utilisée dans le diagnostic des maladies infectieuses – IgM+ IgG- : infection aiguë – IgM+ IgG+ : infection subaiguë – IgM- IgG+ : infection ancienne IgA • • • • • • • • Présente dans le sérum: 15% des Ig. Concentration sérique: 2 à 4g/l. mais surtout classe prépondérante dans les sécrétions mucosales: digestives, respiratoires, génito-urinaires, colostrum, larmes, salivaires. Rôle fondamental dans l’immunité muqueuse. ½ vie: environ 6 jours Exercent surtout une fonction neutralisante N’active pas le complément par la voie classique la forme sérique est monomérique, sous classe IgA1 majoritaire la forme sécrétée est polymérique, sous classe IgA2 majoritaire - 2 IgA - chaîne J - pièce sécrétoire 20 IgE • • • • • • Taux moyen: 100µg/l (traces), mais augmente fortement dans les maladies atopiques et encore plus dans certaines parasitoses (helminthiases). Son rôle est bénéfique dans l’immunité anti-parasitaire, mais néfaste dans l’atopie Demi-vie: 2 jours Rôle dans les manifestations d’hypersensibilité immédiate (rhume de foins, asthme, choc anaphylactique) Dégranulation des basophiles et des mastocytes Ne fixe pas le complément par la voie classique Ne traverse pas le placenta Figure 4-17 part 1 of 2 21 Figure 4-17 part 2 of 2 Schwartz RS. N Engl J Med 2003;348:1017-26 22 Utilisation thérapeutique des anticorps • Immunoglobulines humaines polyvalentes • Immunoglobulines spécifiques: ex: - Immunoglobulines anti-Rhesus (antiD) - Serum antitétanique (anti-toxines) - Immunoglobulines antirabiques (anti-virus) - Anticorps anti-CD3 des lymphocytes T - Anticorps anti-CD20 - Anticorps anti-HER2 Le développement des lymphocytes Figure 7-3 23 Les lymphocytes B Introduction • Les LB sont le support de l’immunité adaptative humorale • par la production d’anticorps spécifiques • Cette immunité est transférable par le serum • Chez l’homme, les LB représentent 5 à 15% des lymphocytes sanguins soit 200 à 400/mm3 24 Le développement des lymphocytes B 2 étapes - Une 1ière étape indépendante de l’Ag qui aboutit à la formation, à partir d’une cellule souche hématopoeïtique CD34+, à des cellules B naïves IgM+IgD+ - Une 2nde étape dépendante de l’Ag qui aboutit à la formation, à partir de cellules B naïves en réponse à un Ag spécifique, à des cellules B effectrices et mémoires 25 • 1ière étape indépendante de l’Ag: - A lieu dans l’organe lymphoïde primaire - Conduit au développement d’un LB mature naïf - Élimine les LB auto-réactifs: établissement de la Tolérance • 2ième étape dépendante de l’Ag: formation de cellules effectrices - Plasmocytes - LB mémoires Organe lymphoïde primaire B • On parle également d’organe lymphoïde central • Lieu de différenciation et maturation des lymphocytes indépendamment de l’antigène • Lieu d’acquisition du répertoire antigénique • Et de l’apprentissage de la tolérance au soi • Chez l’homme: MOELLE OSSEUSE (rôle des cellules stromales de la moelle osseuse) • Chez l’embryon: le foie • Chez l’oiseau : Bourse de Fabricius 26 Figure 7-1 part 1 of 2 Figure 7-4 27 La différenciation des LB • 1. 2. 3. 4. • L’étape indépendante de l’Ag: 4 stades de différenciation Cellule pro-B (progéniteurs B) Cellule pré-B (précurseurs B) Cellule B immature Cellule B Mature Cette classification est corrélée avec le réarrangement des gènes d’Ig et l’expression d’autres protéines de surface Figure 7-6 28 1. Le stade pro-B • Réarrangement des gènes du locus de la chaîne lourde des Ig (d’abord une recombinaison entre un segment D et J, puis un 2nd réarrangement entre un segment V et le complexe DJ) • Si ce réarrangement est fonctionnel: - une chaîne lourde d’isotype µ est synthétisée - tout autre réarrangement du locus de la chaîne H est stoppé • La chaîne lourde µ intracellulaire s’associe avec une pseudo-chaîne légère, composée des 2 protéines λ5 et VpréB, et les chaînes Igα et Igβ pour former le récepteur pré-B • Une fraction de récepteurs est exporté à la surface cellulaire et la cellule progresse pour devenir une cellule pré-B • Autres marqueurs de surface: CD45R et CD19 2. Le stade pré-B • Expression transitoire d’un récepteur pré-B: 1ier point de contrôle dans le développement des cellules B (seules 55% des cellules atteignent le stade pré-B) • Étape de prolifération: agrandissement de la population avec génération de multiples cellules pré-B identiques, mais chacune d’elle pourra faire un réarrangement différent des gènes de la chaîne légère • Arrêt de l’expression de la pseudo-chaîne légère, disparition du récepteur pré-B de la surface • Réarrangement du locus de la chaîne légère, d’abord sur le locus κ, et s’il n’y a pas eu de réarrangement κ fonctionnel, sur le locus λ • Un réarrangement fonctionnel d’un locus de chaîne légère permet la progression au stade B immature • Les cellules où il n’y a pas eu un réarrangement fonctionnel sont éliminées 29 3. Cellule B immature • Expression à la surface cellulaire d’une molécule IgM complète formant un BCR • 1ière cellule de la lignée B capable de reconnaître et de répondre à un Ag via le BCR • Stade de la sélection négative des cellules B: mécanisme d’acquisition d’un répertoire B tolérant • Apparition à la surface cellulaire des marqueurs: CD22, CD23, et CD40 3. Cellule B immature: la sélection négative • Le « receptor editing »: mécanisme durant lequel les cellules B immatures qui reconnaissent un ligand endogène réarrangent les gènes des domaines V afin de modifier la spécificité à l’Ag du BCR • Les cellules dont le récepteur persiste à être réactif au soi sont éliminées par apoptose, ou inactivées, on parle d’anergie, les autres quittent la moelle osseuse et entrent dans la circulation périphérique pour poursuivre leur différenciation 30 Figure 7-26 4. Cellule B mature naïve • BCR: IgM+ et IgD+ • Circule en permanence entre les différents organes lymphoïdes secondaires à la rencontre de l’Ag spécifique • Demi-vie courte en absence de rencontre de l’Ag spécifique: 3 jours • Si la rencontre avec l’Ag spécifique a lieu on passe à la 2nde étape du développement dépendante de l’Ag 31 Figure 7-6 Figure 7-7 32 La différenciation des LB: Etape dépendante de l’Ag Elle a lieu au niveau des organes lymphoïdes secondaires périphériques (ganglions, rate, MALT) • Les organes lymphoïdes secondaires ont une architecture hautement organisée avec des zones B: les follicules et des zones T • Lieu de la rencontre entre le LB et l’Ag spécifique • Lieu de la commutation isotypique du LB • Lieu d’hypermutation somatique avec sélection positive des LB dont le BCR présente une maturation d’affinité pour l’Ag • Lieu de sélection négative des LB autoréactifs vis-à-vis des Ag du soi présents en périphérie et absents des organes lymphoïdes centraux • Reconnaissance spécifique de l’Ag par le BCR: évènement central nécessaire mais non suffisant à l’activation, on parle de 1er signal • La coopération du LB avec le LT CD4+ Th2 spécifique du même Ag est nécessaire à la différenciation en LB effecteur: on parle de 2nd signal • Cette collaboration LB et LTCD4+Th2 fait intervenir - des protéines de membranes:interaction de CD40 du LB avec CD40L du LT - et des cytokines sécrétées: IL4, IL5, IL6 et IL10 33 • • • La collaboration LB/LT va d’abord déclencher une division de la cellule B Une petite partie de ces cellules B se transforme rapidement en plasmocytes sécréteurs d’Ac de faible affinité Une grande partie de ces cellules B vont constituer le centre germinatif des follicules lymphoïdes avec - commutation isotypique (switch) de la chaîne lourde de l’Ig: mécanisme changeant la classe de l’Ig et ainsi permettant d’associer à une même fonction Ac des fonctions effectrices différentes - hypermutation somatique: processus qui introduit des mutations ponctuelles dans les régions V réarrangées de l’Ig et par conséquent peuvent modifier l’affinité de liaison à l’Ag. Les LB dont le BCR présente une maturation d’affinité pour l’Ag seront sélectionnés positivement et poursuivent leurs différenciation soit en plasmocytes sécréteurs d’Ac soit en cellule mémoire qui permet une réponse secondaire plus rapide et plus efficace (intérêt des injections de rappel au cours des vaccinations Figure 9-5 34 Figure 4-21 Figure 7-1 part 2 of 2 35 Warnatz K, Schlesier M. Cytometry B Clin Cytom. 2008 Sep;74(5):261-71. Les Lymphocytes T • 2 populations majeures LTCD4+: Chef d'orchestre de la réponse immunitaire adaptative LTCD8+: Participent à l'immunité cellulaire (cytotoxicité) • Circulation permanente entre le sang et les organes lymphoïdes secondaires • Cellule T naïve avant la rencontre avec l’Ag spécifique. Après la rencontre on parle de cellule T effectrice armée 36 Le récepteur à l’Ag des Figure 3-11 cellules T ou TCR: - 2 chaînes glycoprotéiques de membrane, α et β (ou γ et δ), reliées de façon covalente par un pont -S-S- Structure extracellulaire est comparable à Fab des Ig et participe au site de reconnaissance et de liaison à l’antigène - Monovalent FigureChaque 3-12chaîne comporte - Une région variable (V) avec 3 régions hypervariables (CDR1, CDR2, CDR 3 comparable à celles de la région V des chaînes des Ig) - 1 région constante (C) - 1 charnière (H) où se fait la liaison covalente entre les 2 chaînes - 1 région transmembranaire qui possède des acides aminés chargés positivement - 1 extrémité cytoplasmique très courte 37 Reconnaissance de l'Ag (1) • Pas de reconnaissance directe de l'Ag • Nécessité d’une présentation par molécule du CMH (Marqueur du Soi), on parle de reconnaissance restreinte par le CMH – CMHII pour les LTCD4+ – CMHI pour les LTCD8+ • Ag protéiques • Ag présenté sous forme de courts peptides (après apprêtement) – 8-10 aa pour le CMHI – >13 aa pour le CHMII • Reconnaissance d'Ag linéaires uniquement (plus de structure III) Reconnaissance de l'Ag (2) • Interaction du TCR avec le peptide ET la molécule du CMH – CDR1 et CDR2 interagissent surtout avec la molécule du CMH – Rôle essentiel des CDR3 dans la reconnaissance du peptide • Centre du paratope • Concentre la diversité du TCR • Interaction exclusive avec le peptide antigénique • Paratope – Forme relativement constante – Cavité déterminée par les 6 CDR – Diversité concentrée sur le centre de la cavité (CDR3) 38 Organisation des gènes du TCR • Similaire à celle des gènes du BCR et des Ig • Deux types de TCR mutuellement exclusifs – αβ (α : équivalent de chaîne légère d’une Ig; β : équivalent de chaîne lourde d’Ig) – γδ (γ : équivalent de chaîne légère; δ : équivalent de chaîne lourde) • Un même clone de lymphocyte T n’exprime irréversiblement qu’un seul type de TCR (αβ ou γδ) Organisation des gènes du TCR • Locus de la chaîne α : chromosome 14 Vα (70-80 segments), Jα (61 segment), Cα (1 segment) • Locus de la chaîne β: chromosome 7 Vβ (52 segments), Dβ (2 segments), Jβ (13 segments), Cβ (2 segments) 39 Figure 4-13 Réarrangement des gènes de la chaîne β • Dans thymus • Comparable au réarrangement des gènes des chaînes lourdes du BCR/Ig (SSR, RAG-1, RAG-2…) • A lieu en premier • Rapprochement aléatoire de 2 segments D-J DJ • Rapprochement aléatoire de DJ avec un segment V VDJ • Réarrangements effectués jusqu'à l'obtention d'une jonction VDJ fonctionnelle, sinon apoptose • Transcription de VDJC – Expression de β en surface – Début du réarrangement des gènes α 40 Réarrangement des gènes de la chaîne α • Dans thymus • Comparable au réarrangemenrt des gènes des chaînes légères du BCR/Ig (SSR, RAG-1, RAG-2…) • Après réarrangement des gènes de la chaîne β • Rapprochement aléatoire de 2 segments V-J VJ • Transcription de VJC • Expression du TCR • Réarrangements effectués jusqu'à l’obtention d’une chaîne α fonctionnelle. - Plusieurs chaînes α pour une chaîne β => plusieurs TCR différents peuvent être exprimés successivement pour un même LT - Mais seul le TCR sélectionné est produit au final par LT mature Figure 4-12 41 Diversité des TCR • Répertoire immunologique encore plus important que celui du BCR : ≈1018 TCR différents • Diversité combinatoire – Choix au hasard des recombinaisons V-D-J ou V-J (++++) – Grand nombre de segments J – 3 phases de lecture pour les segments Dβ • Diversité jonctionnelle – Jonctions = imprécises: aux points de jonction V-D-J ou V-J, addition ou perte de nucléotides par la TDT – Ajout de Nucléotides N • Diversité d'association – Appariements au hasard des chaînes α et β – Paratope formé par l’association aléatoire des CDR1, 2 et 3 des 2 chaînes => Tous ces mécanismes interviennent lors du développement des LT dans le thymus • Pas d’hypermutation somatique => Pas de réarrangements supplémentaires après rencontre avec l’Ag Le complexe TCR-CD3-ζ2: Figure 6-9 structures associées au TCR pour la transduction du signal CD3 - 4 chaînes : 2 ε, δ et γ - Super-famille des Ig - extrémités intracytoplasmiques avec 1 motif ITAM (Tyr pouvant être phosphorylées) - Régions transmembranaires : résidus chargés négativement 42 Le complexe TCR-CD3-ζ2 • Dimère ζ – 2 chaînes ζ associées par un pont -S-S– Partie extracellulaire très courte – Région transmembranaire : résidus chargés – – Majeure partie = intracellulaire – 3 motifs ITAM • Complexe TCRTCR-CD3 CD3-- ζ2 – Cohésion assurée par les charges des régions transmembranaires – 10 motifs ITAM au total Le Deist F. et al. M/S 2007. (2) 23: 161-166 43 Le Deist F. et al. M/S 2007. (2) 23: 161-166 Spicuglia S. et al. M/S 2007(5)23;457-458 44 Les corécepteurs • L’affinité de l’interaction du TCR avec le complexe peptide-CMH est faible. Des corécepteurs sont nécessaires • Interviennent dans l’activation cellulaire soit en augmentant l’avidité globale de l’interaction du TCR pour le complexe CMH-peptide et/ou en envoyant des signaux vers l’intérieur de la cellule Double rôle de CD4 et CD8 • CD4 et CD8 augmentent jusqu’à 100 fois l’affinité globale de l’interaction entre le TCR et le complexe peptidepeptide-CMH • En outre, via leur domaine intracytoplasmique ils activent directement des systèmes de transduction de signal à l’intérieur de la cellule 45 Figure 3-15 CD4 (1) • Glycoprotéine spécifique des LTCD4+ • Associé au TCR => co-récepteur • 4 domaines Ig-like – D1, D2, D3 et D4 – Charnière flexible entre D2 et D3 – Transduction du signal par queue intracellulaire • D1 se lie à un site invariable sur la chaîne β2 du CMHII (liaison faible), sans masquer le peptide antigénique au TCR 46 CD4 (2) • Rôle: reconnaissance de la molécule du CMHII présentant l’Ag au LTCD4+ • Interaction – Indispensable au développement d’une réponse immunitaire – Potentialisation x100 de l'interaction TCR-Ag • CD4 : – présent sur monocytes, macrophages, cellules dendritiques, cellules de la microglie – récepteur du VIH (internalisation du virus) CD8 (1) • Hétéro-dimère spécifique des LTCD8+ • Co-récepteur du TCR • 2 chaînes – α et β, reliées par un pont -S-S– Structures proches • Un domaine Ig-like à l’extrémité de chaque chaîne • Longue chaîne polypeptidique glycosylée • Queue intra-cytoplasmique (transduction du signal) 47 CD8 (2) • Le CD8 se lie à un site invariable à la base du domaine α2 du CMHI (liaison faible), sans masquer le peptide antigénique au TCR • Rôle: reconnaissance de la molécule du CMHI présentant l’Ag au LTCD8+ • Interaction potentialisant (x100) le déclenchement du mécanisme cytotoxique • Remarque : parfois CD8 = dimère de chaînes α Le développement des lymphocytes T: 2 étapes • 1ière étape indépendante de l’antigène: - conduit à la production des cellules T matures naïves à partir des cellules souches hématopoïétiques - Élimine les LT auto-réctives: établissement de la tolérance • 2ième étape dépendante de l’Antigène: - conduit au développement des cellules T effectrices et mémoires 48 Figure 7-2 1ière étape indépendante de l’Ag • Le thymus: organe lymphoïde primaire où les précurseurs T, d’origine médullaire, se différencient en lymphocytes T matures naïfs et acquièrent un répertoire tolérant (Syndrome de DiGeorge) • En fonction du réarrangement des gènes des récepteurs spécifiques de l’Ag, de modifications d’autres marqueurs membranaires on peut distinguer 3 étapes de développement thymique - Stade I: thymocytes double négatifs - Stade II: thymocytes double positifs - Stade III: thymocytes simple positifs 49 Figure 7-8 part 1 of 2 Thymocytes double négatifs: CD4- 8• Présence d’aucun des 3 marqueurs de surface caractéristiques des cellules T matures: ni TCR/CD3, ni CD4, ni CD8 pour le progéniteur de la moelle osseuse qui entre dans le thymus • Ils sont localisés dans la régions sous capsulaires du cortex thymique • Réarrangement du locus de la chaîne β du TCR, s’il est fonctionnel, la chaîne β s’associe avec une chaîne substitutive pTα pour former un récepteur préT • Le récepteur préT s’associe aux molécules CD3, et l’expression membranaire de ce complexe conduit à la prolifération cellulaire, à l’arrêt de nouveaux réarrangements sur le locus β et à l’expression de CD4 et CD8 50 Thymocytes double positifs CD4+ CD8+ • Le réarrangement du locus de la chaîne α débute et se poursuit jusqu’à l’expression d’une chaîne fonctionnelle qui va s’associer avec la chaîne β pour former un TCR de faible affinité • Ils sont localisés au niveau du cortex profond, et c’est au contact des molécules HLA des cellules épithéliales thymiques que se fait la sélection positive des cellules capables de reconnaître les molécules du CMH (les autres sont éliminées) • Les thymocytes qui passent ce cap migrent vers la jonction corticomédullaire, au contact des macrophages et des cellules dendritiques pour subir la sélection négative qui permet l’élimination des cellules T auto-réactives Thymocytes simples positifs: CD4+ ou CD8+ • Ceux qui survivent à cette sélection, perdent l’expression d’une des molécules corécepteur et deviennent des thymocytes simples positifs CD4+ ou CD8+, • La densité du TCR est également augmentée • On parle de thymocytes matures prêts à être exportés en périphérie 51 Figure 7-13 Figure 7-14 52 2ième étape dépendante de l’Ag • Les LT naïfs circulent en permanence entre les organes lymphoïdes secondaires à la rencontre de l’Ag spécifique • LT CD4+ sont programmés pour devenir des cellules sécrétrices de cytokines et des cellules mémoires • LT CD8+ sont programmés pour devenir des cellules effectrices cytotoxiques (CTL CD8+) et des cellules mémoires LT CD4+ effecteurs: sous groupes • Ils se distinguent fondamentalement par le type de cytokines qu’ils sécrètent - Th1: IFNγ, TNFβ - Th2: IL-4, IL-5, IL-9, IL-13 • Les cytokines LT CD4+ Th1 favorise l’activation des macrophages, la différenciation des LTCD8+ effecteurs, ainsi que l’activité microbicide des NK • Les cytokines LT CD4+ Th2 activent les LB 53 Caractéristiques des Lymphocytes TCD4+ • 67 % des LT, présence du CD4 en surface • Initiateur de la réponse immunitaire adaptative – Reconnaissance Ag – Activation des cellules effectrices – Orientation de la réponse • Cellulaire (cytotoxicité) • Humorale (anticorps) • Reconnaissance des Ag – Dans les organes lymphoïdes secondaires – Présentés par des cellules présentatrices d'Ag (CPAg) – Restreinte au CMHII Caractéristiques des LTCD8+ • = 33 % des LT, présence du CD8 en surface • Cellules clefs de la réponse immunitaire cellulaire (cytotoxicité) • Destruction de cellules – Infectées par • Des virus • Des bactéries – Tumorales • Reconnaissance des Ag – = ubiquitaire – Présentés par le CMHI 54 Figure 8-31 55 Figure 8-11 Activation des LT naïfs - 1ier signal: reconnaissance spécifique de l’Ag - 2nd signal: interaction CD28/B7 56