G. BOUVRAIN. DISPOSITION
DES
FEUILLES
CHEZ
LES
ANGIOSPERMES
127
Dans
un
mémoire
sur
l'ontogénie
de
certaines Dicotylédones
(I) (1)
j'ai
proposé
une
modification
des
règles phyllotaxiques habituellement
admises.
La
disposition
des
feuilles
sur un
végétal
se
ramène
à
trois types
:
alterne, opposé, verticillé,
qui
sont moins séparés qu'on pourrait
le
croire.
Les feuilles
de
certaines plantes sont opposées
à la
base
de la
tige
et
alternes vers
le
sommet
;
d'autres sont disposées
par
deux
et
partrois
le long d'une même tige. Alors,
la
notion classique
de
cycle foliaire, paraît
en défaut.
M'appuyant
sur des
données anatomiques précises,
j'ai
montré
la
dépendance d'une feuille épicotylée
Fi par
rapport
à
l'une
des
feuilles
cotylédonaires
:
fusion d'une nervure latérale cotylédonaire avec
la
ner-
vure médiane
de Fi et,
plus
bas,
fusion
de
cette^nervure médiane avec
celle
de la
feuille cotylédonaire. Etant donnée
la
répartition
des
cellules
de méristème, aucun doute n'existe quant
à la
parenté
de Fi et de la
feuille cotylédonaire
: Fi est la
fille
de
cette feuille cotylédonaire. D'autre
part,
un
cotylédon présente
une
légère avance ontogénique
sur
l'autre
qui devient donc
la
seconde feuille,
de la
plante
; Fi>
fille
du
premier
cotylédon,
en
sera
la
troisième,
F2,
fille
du
second cotylédon,
en
sera
la
quatrième
et
ainsi
de
suite. C'est pourquoi
j'ai
proposé
de
modifier
la
formule
de
Cuénod
(2) : « Une
feuille
est la
fille
de
celle
qui la
précède
et
la mère
de
celle
qui la
suit.
»
Elle reste exacte pour
les
Monocotylédones,
mais pour
les
Dicotylédones
il me
paraît plus juste
de
dire
:
Toute feuille
d'ordre
n est
fille
de' la
feuille
n — 2 et
mère
de la
feuille
n 4- 2.
La légère dissymétrie
que
nous avons signalée entre
les
deux éléments
primordiaux s'accentue pour
les
éléments épicotylés
qui les
suivent
et
qui
en
dépendent
; on
passe alors brusquement
de la
disposition opposée
apparente (cotylédons)
à la
disposition alterne nette. Mais dans
un
Helian-
thus
par
exemple,
non
seulement
les
feuilles cotylédonaires sont opposées,
mais aussi
les six
premières paires
de
feuilles épicotylées.
A
partir
de
la septième paire,
un
décalage morphologique apparaît entre
les
deux
feuilles
; la
disposition alterne tend
à se
substituer
à la
disposition opposée.
Toutefois,
les
feuilles restent, groupées deux
par
deux
;
leur décalage
croît légèrement vers
le
sommet
de la
tige, mais
il
reste toujours inférieur
à celui
qui
existe entre
les
paires successives
de
feuilles.
Il
devient alors
nécessaire d'envisager l'existence
de
deux cycles foliaires
qui
sont prati-
quement égaux
et
simultanés depuis
le
départ jusqu'à
la
septième paire
de feuilles.
Ces
deux cycles substituent deux spirales, symétriques
à
l'ori-
gine,
à la
spirale unique classique. Ainsi, YHelianthus forme
un
terme
de passage entre
la
disposition alterne
et la
disposition opposée. Pourquoi
n'appliquerait-on
pas ces
deux cycles
à
toutes
les
Dicotylédones, même
lorsque leurs feuilles paraissent toutes alternes
?
Pour
ces
plantes,
le
décalage
est
très marqué
dès la
base
de la
tige épicotylée
et se
maintient
sensiblement égal
à
lui-même
: la
disposition alterne résulte
de
l'équidis-
tance
des
deux cycles.
A mes
yeux,
la
disposition alterne réelle
ne
peut
i, Les chiffres en caractères gras renvoient à l'Index situé en fin d'article.
Sur
la
sition
des
feuilles chez
les
Angiospermes
PAR
GEORGES
BOUVRAIN