Sur la sition des feuilles chez les Angiospermes

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G. BOUVRAIN.
Sur la
DISPOSITION D E S FEUILLES CHEZ LES ANGIOSPERMES
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sition des feuilles chez les
Angiospermes
PAR GEORGES B O U V R A I N
D a n s un mémoire sur l'ontogénie de certaines Dicotylédones (I) (1)
j ' a i proposé une modification des règles phyllotaxiques habituellement
admises. L a disposition des feuilles sur un végétal se ramène à trois types :
alterne, opposé, verticillé, qui sont moins séparés qu'on pourrait le croire.
Les feuilles de certaines plantes sont opposées à la base de la tige et
alternes vers le sommet ; d'autres sont disposées p a r deux et p a r t r o i s
le long d'une même tige. Alors, la notion classique de cycle foliaire, paraît
en défaut.
M ' a p p u y a n t sur des données anatomiques précises, j ' a i montré la
dépendance d'une feuille épicotylée Fi par r a p p o r t à l'une des feuilles
cotylédonaires : fusion d'une nervure latérale cotylédonaire avec la nervure médiane de Fi et, plus bas, fusion de cette^nervure médiane avec
celle de la feuille cotylédonaire. E t a n t donnée la répartition des cellules
de méristème, aucun doute n'existe q u a n t à la parenté de F i et de la
feuille cotylédonaire : F i est la fille de cette feuille cotylédonaire. D'autre
p a r t , un cotylédon présente une légère avance ontogénique sur l'autre
qui devient donc la seconde feuille, de la plante ; Fi> fille du premier
cotylédon, en sera la troisième, F , fille du second cotylédon, en sera la
quatrième et ainsi de suite. C'est pourquoi j ' a i proposé de modifier la
formule de Cuénod (2) : « Une feuille est la fille de celle qui la précède et
la mère de celle qui la suit. » Elle reste exacte pour les Monocotylédones,
mais pour les Dicotylédones il me paraît plus juste de dire : Toute feuille
d'ordre n est fille de' la feuille n — 2 et mère de la feuille n 4- 2.
La légère dissymétrie que nous avons signalée entre les deux éléments
primordiaux s'accentue pour les éléments épicotylés qui les suivent et
qui en dépendent ; on passe alors brusquement de la disposition opposée
apparente (cotylédons) à la disposition alterne nette. Mais dans un Helianthus p a r exemple, non seulement les feuilles cotylédonaires sont opposées,
mais aussi les six premières paires de feuilles épicotylées. A partir de
la septième paire, un décalage morphologique apparaît entre les deux
feuilles ; la disposition alterne t e n d à se substituer à la disposition opposée.
Toutefois, les feuilles restent, groupées deux p a r deux ; leur décalage
croît légèrement vers le sommet de la tige, mais il reste toujours inférieur
à celui qui existe entre les paires successives de feuilles. Il devient alors
nécessaire d'envisager l'existence de deux cycles foliaires qui sont pratiq u e m e n t égaux et simultanés depuis le départ j u s q u ' à la septième paire
de feuilles. Ces deux cycles substituent deux spirales, symétriques à l'origine, à la spirale unique classique. Ainsi, YHelianthus
forme un t e r m e
de passage entre la disposition alterne et la disposition opposée. Pourquoi
n'appliquerait-on pas ces deux cycles à toutes les Dicotylédones, m ê m e
lorsque leurs feuilles paraissent toutes alternes ? P o u r ces plantes, le
décalage est t r è s m a r q u é dès la base de la tige épicotylée et se m a i n t i e n t
sensiblement égal à lui-même : la disposition alterne résulte de l'équidistance des deux cycles. A mes yeux, la disposition alterne réelle ne p e u t
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i, Les chiffres en caractères gras renvoient à l'Index situé en fin d'article.
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